ACTA, je te vois et je ne t’aime pas

fair_tradeOn parle beaucoup d’HADOPI sur ce petit blog, déjà parce que nous sommes en France et qu’HADOPI est la cyber griffe de notre exception culturelle française, un petit peu aussi parce qu’elle va finir par être drôle tellement elle est ridicule… mais ça ne veut pas dire que rien ne se passe en dehors de nos frontières autour du bridage des libertés numériques. Il y a bien évidemment le Paquet Télécom que nous suivons avec attention depuis de longs mois et que l’amendement 138, ou amendement Bono (pas le chanteur, le député européen) a rendu relativement populaire.

Mais beaucoup plus discrètement, on peut même dire secrètement, l’ACTA laisse se profiler des menaces bien plus inquiétantes que ce qui se passe à Bruxelles. L’ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement), qui comme son nom l’indique est un traité international de libre échange visant à … tuer les échanges libres de produits culturels qui enfreignent les copyrights, fait l’objet d’obscures tractations entre les USA et l’Union Européenne depuis plus d’un an et le peu d’informations qui filtrent ne sont pas faites pour nous rassurer. Très peu de sources d’informations francophones vous proposent de suivre, la plus fiable étant comme bien souvent, celle fournit par le collectif de la Quadrature du Net. Au menu de l’ACTA : riposte graduée et filtrage du Net, deux thèmes qui ont fait d’HADOPI un précurseur dans la stratégie de l’échec.

Pourquoi l’ACTA fait-il donc l’objet de tant de mystère ? La première raison évoquée par la presse américaine est qu’il serait impossible d’arriver à un accord avec chaque pays tant son contenu a de quoi faire froid dans le dos. De nombreux pays quitteraient la table des négociations à l’exposé même des pistes envisagées… plus exactement, Ron Kirk, en charge pour les USA de mener les négociations aurait confessé « The reason we can’t make it public is people would walk away from the table ». L’ACTA serait même classifiée Secret Défense pour les USA, et pour cause, on y parle quand même de filtrage du Net généralisé au niveau international … L’Union Européenne elle même soupçonne l’administration Obama d’être instrumentalisée par les lobby des industries culturelles.

Si le sujet vous passionne, je ne saurais trop vous recommander de fouiller dans les entrailles de Wikileak, assurement la ressource internationale la plus prolixe et fiable sur le sujet. Au niveau calendaire, il ne faut pas s’attendre à voir quelque chose éclore avant fin 2010 ou début 2011.

Loic Le Meur avoue être intervenu en faveur de Frédéric Lefèbvre sur Twitter

Image 3Loic Le Meur, le célèbre blogger avoue être intervenu en faveur de Frédéric Lefèbvre pour qu’on lui redonne accès à son compte Twitter, implicitement, il balaye d’un revers de main le mensonge de Frédéric 2.0 qui claironnait que c’est parce qu’il avait eu trop d’abonnés que Twitter avait interrompu son compte (son excuse du trafic anormal là … oui, celle à laquelle tout le monde a cru).

Du coup, Loic Le Meur est le nouveau Chuck Norris du Net, après Jean Sarkozy, Frédéric Lefèbvre, le bloggueur entreprenaute et organisateur du seul pince-fesse IT à plus de 1000 euros dans lequel on peut même pas se connecter en Wifi, déchaîne les foules sur Twitter … trop la classe Loic.

Au fait j’aime pas trop le jaune dans le logo de Google, tu peux pas passer un petit coup de fil à Mountain View pour moi stp ?

HADOPI : bête tu es, idiote tu resteras

Image 2Une fois de plus, je sors pour vous ma boule de cristal pour vous causer HADOPI … non pas la 1, non pas la 2, mais la 3 ! … celle qui est déjà dans les bacs, cette même HADOPI 3 qui est déjà … obsolète. D’ici là, le contexte aura changé, certes pas des masses vus que les mêmes décideurs toujours aussi compétents penseront, comme à leur habitude, venir à bout du piratage avec de nouveaux artifices bridant un peu plus les libertés de tous. HADOPI 2 n’est même pas encore appliquée que les politiques comme les ayant-droit tirent la sonnette d’alarme : elle ne servira A RIEN… exactement comme tous les internautes, professionnels, spécialistes (…) l’avaient annoncés. On assiste actuellement à une migration massive des utilisateurs de réseaux P2P vers des solutions de type Direct Download, Boards, FTP, DCC, Newsgroups, ou ces fantastiques outils de hackers chinois que sont Google, Yahoo, Bing

Si vous avez un peu suivi HADOPI1, vous n’avez pas manqué de constater que le texte d’HADOPI 2 s’est assez violemment durci avec à la clef : sanction pénale, inscription au casier judiciaire, discrimination sur tout ce qui n’est pas Microsoft et un beau nombre de petits chevaux de Troie venus s’incruster en préparation de LOPPSI 2 pour instaurer le filtrage généralisé (ce même filtrage que tout le monde se défendait de vouloir mettre en place et qui est pourtant dans sa phase béta grâce à l’ARJEL, une haute autorité que peu de monde semble avoir pour l’instant remarqué). Comme à son habitude, (Madagascar Mon Amour, Eric Besson, celle ci elle est pour toi ;), on en recausera un peu plus tard, mais t’inquiètes pas, tu n’y échappera pas) le gouvernement oublie qu’il est en train de légiférer sur un truc qui le dépasse, donc des petits malins en profitent pour lui adresser un joli pied de nez.

Petit rappel des faits

  • En 1999 (et oui 10 ans déjà), un jeune américain, Shawn Fanning release NAPSTER et surtout son code source en GPL, le succès est immédiat, c’est la première application de téléchargement en peer to peer. Napster, érige le format de compression MP3 au rang de standard plébiscité par les internautes … 10 ans après le MP3 est toujours ce standard, ce au grand dam de Sony qui aurait bien voulu imposer son Atrac3 + avec ses lecteur MD qui furent eux aussi un splendide flop. Napster qui a tenté de se reconvertir sur un modèle légal est un véritable flop, tous les utilisateurs migrent.
  • En 2001, Pascal Nègre annonce la fin du piratage, selon lui, c’est finit puisque l’industrie du disque vient d’avoir la peau de Napster. Manque de bol, Pascal fait connaissance avec la GPL. Cette licence le rend hystérique, à un point tel qu’il en viendra  à dire des bêtises encore plus énormes qu’à  son habitude, quand il en aura vraiment compris le concept, soit 4 ans plus tard (Pascal n’a jamais été un rapide).
  • En 2002, la LSI (Loi sur la sécurité Intérieur), marque le début d’une mode : l’extension d’une loi anti-terroristes à Internet. C’est Bien connu, Ossama Bin Laden a fait tombé les deux tours New-Yorkaises à coup de modem… Microsoft Flight Simulator n’est pas retiré des rayons de la FNAC, cependant, la LSI, connue aussi sous le nom de Loi Sarkozy 2 et véritable ancêtre de la LOPPSI 2, nous le jure, les terroriste de l’Internet vont déguster. Déjà, à l’époque de la LSI, ça commence à gronder sur le Net. Pour mettre tout ça en place, on fait de la programmation … attention, on pisse pas du beau code Python ou Perl là … on accouche plutôt de ça.
  • En 2004, la LCEN est adoptée et porte un premier coup aux communautés du logiciel libre, et introduit un brin de flicage qui n’aura de cesse de s’amplifier par la suite. Déjà à l’époque, on nous dit que c’est pour notre sécurité et pour lutter contre le terrorisme. C’est avec cet argument stupide qu’on en profite pour tenter de nous faire passer le filtrage des correspondances privées., plus particulièrement des emails La responsabilité des hébergeurs, elle aussi bien modifiée par cette loi, porte une atteinte grave au principe de la Net Neutrality.
  • Dans le monde de la musique, pendant 4 ans, c’est le néant, en dehors de concentrations supplémentaires (fusion AOL/Time Warner, Sony/BMG…) rien ne bouge puisque l’industrie du disque pense avoir gagné. Sauf que voilà, le code de Napster étant libre, des dizaines et des dizaines de Napster Like ont fait leur apparition : Kazaa, Emule, E-Donkey et consorts … L’idée de la licence globale commence à faire son chemin. Les chiffres des ventes de CD commencent à vraiment plonger, les fusions acquisitions ne peuvent plus masquer la misère, les majors doivent donc accepter le fait qu’elles n’ont rien vu venir. C’est donc parti pour un coup de lobbying qui porte vite ses fruits avec le début des verroux numériques : les DRM. Sony s’illustre en créant un DRM qui défraie la chronique en infectant avec un rootkit des millions d’ordinateurs dans le monde. Le coût de cette prouesse peut facilement être évalué à plusieurs millions de dollars pour les entreprises qui ont du s’en débarrasser partout dans le monde. En France, l’industrie du disque pète littéralement une pile et invective les communautés du logiciel libre :  Vendredi 18 novembre 2005, au ministère de la Culture, le SNEP et la SCPP déclarent aux auteurs de Logiciel Libre : « Vous allez changer vos licences. » La SACEM ajoute : « Vous allez arrêter de publier vos logiciels… que de chemin accompli puisque 4 ans plus tard, Christine Albanel en viendra tout de même à préconiser l’installation du firewall libre Open Office... vous voyez, ça prend du temps … mais ça progresse non ?
  • En 2006, c’est la fête du slip, l’industrie du disque remporte une éclatante victoire avec le DADVSI et plombe ainsi son propre chiffre d’affaire : les DRM rendent les CD illisibles, les mesures de contournement sont devenues une norme alors que le DADVSI entendait les réprimer. L’effet est catastrophique (là encore comme prévu par tous les spécialistes) puisque les CD ne sont plus lisibles sur de très nombreux matériels. Ainsi il devient plus intelligent de télécharger un MP3 que d’acheter un disque dont on est pas assuré de pouvoir le lire dans l’autoradio de son propre véhicule ou sur son ordinateur. En 2009, DADVSI n’est toujours pas abrogée, aucune étude d’impact n’a été produite contrairement aux promesses de gascons faites à l’époque. Le DADVSI aura eu un autre effet non mesuré, celui d’échauder les communautés du libre et plus généralement les internautes et les consommateurs de biens culturels qui commencent à sérieusement s’organiser (initiative EUCD.info).
  • Par un étrange raccourcis chronologique, nous voici en 2009. Ah 2009, quel poème, sa crise financière et économique, le flop d’HADOPI puis le vote vendetta d’HADOPI 2 … bon tout ça vous êtes déjà au courant, pas a peine d’en remettre une couche. L’explosion du collectif La Quadrature du Net est le fait historique qu’on apprendra dans les écoles dans 10ans en se poilant un bon coup sur les citations de Christine.

2010 : Orwell est un nain de jardin

Il suffit de s’appuyer sur le background assez lourd de ces quelques gus dans un hémicycle pour se douter de ce qu’il risque de se par la suite.

Dans ma boule de cristal, je vois pour HADOPI 3 des instants d’une bêtise rare comme

  • toujours aucune étude d’impact d’HADOPI 2, ils auront tellement les boules du résultats que de toutes façons, le mieux est de ne pas en produire (comme pour DADVSI) ;
  • l’obligation faite aux FAI de filtrer par défaut des sites comme Megaupload, Rapishare, dl.free.fr etc … ;
  • l’introduction de mouchards de perquisition électronique se passant totalement de commission rogatoire (on va se la faire comme en Allemagne, en hardware, directement dans les box avec un plan de déploiement sur 3/4 ans, mais comme personne ne voudra financer cette blague, le calendrier ne sera jamais respecté, il sera enfin abandonné) ;
  • l’interdiction de télécharger ou de donner accès à des sites proposant des outils de chiffrement des communications ;
  • de nouvelles taxes prélevées sur le chiffre d’affaire des Fournisseurs d’Accès à Internet qui feront augmenter de fait le prix des abonnements pour le particulier ;
  • le CSA se vera confier une labellisation « soft » des sites qui en font la demande, puis une liste de critères de certifications fera son apparition petit à petit ;
  • ce sera le retour des listes blanches sur les réseaux publics wifi.

Mais je vois aussi :

  • un nouveau bash au Conseil Constitutionnel (après le DADVSI et surtout HADOPI 1) peut être encore plus retentissant que pour HADOPI 1, dans sa décision le Conseil expliquera une fois de plus que non seulement Internet est un outil nécessaire à l’exercice de la liberté d’expression, mais il viendra insister sur le fait que les outils de chiffrement et l’anonymat sont garants, eux aussi, du plein exercice de cette liberté d’expression ;
  • la démission en plein examen du texte de Frédéric Mitterrand qui ne supportera plus la pression, tant il aura compris que les idioties que luis sifflent à l’oreille Olivier Henrard viennent plomber tout le peu de crédibilité qui lui reste ;
  • le contournement des interdictions cryptographiques grâce à de nouveaux outils de convolution comme Perseus ;
  • la contrefaçon, la vraie va exploser. Les DVD gravés vont se vendre comme des petits pains aux Puces de Sain-Ouen, Hadopi aura malgré elle créé une nouvelle économie que l’on croyait morte et en enterrée ;
  • les cafés, hôtels et restaurant à qui HADOPI aura couper la connexion vont commencer à se reveiller ;
  • les premiers mails d’avertissement de l’HADOPI aux entreprises vont créer une levée de bouclier des professionnels ;
  • Jacques Séguéla boycottera Google tout seul.

Là vous vous dites que pour HADOPI 3, un ou deux député aura lu ce blog et saura y détecter les quelques bidules qui clignotent en rouge pour pour avertir le gouvernement qu’il est dans l’erreur… ce sera sûrement le cas. Mais si le gouvernement n’était pas (tout à fait volontairement) sourd et aveugle, les industries culturelles seraient déjà un peu moins moribondes. Pourquoi donc changer une équipe qui gagne après tout ? Le populisme électoral, nous le savons, ça paye. A votre avis, qu’y a t-il de plus vendeur ? Sauver la culture et inventer de nouveaux modèles gagnant/gagnant ou gagner les prochaines présidentielles en claironnant qu’on a activement lutté contre des pirates pédo nazis imaginaires des Internets ? Vous pensez que l’électorat de l’actuelle présidence ira vérifier si les pirates zombies mutants pédos nazis existent ? Si TF1 le dit c’est que c’est vrai non ?

Logo « I Fuck HADOPI » By Andre Loconte

SACEM : le cul de la crémière, c’est pour demain

tpbVoilà, c’est officiel, les mendiants du Net reviennent à la charge ! Les artistes nous prennent ils pour des cons ? Je l’avais DIT, je l’avais ECRIT ! Ils sont dramatiquement prévisibles et Laurent Petitgirard qui était venu nous amuser de ses commentaires sur ce blog ... on risque de beaucoup moins l’entendre  maintenant.

La SACEM, avant HADOPI refusait en bloc la licence globale, évidemment, il n’y a pas seul instant où j’ai pu gober leur sornettes. Il suffisait de lire HADOPI, texte 100% répressif pour comprendre que les artistes n’y gagneraient RIEN, contrairement aux imbécillités débitées à flux tendu par Pascal Nègre… et oui Pascal Nègre vous a pipoté, et vous avez été assez truffe pour le croire lui au lieu de consulter de vrais spécialistes, alors que les études sérieuses ne manquent pas … et vous venez, comme prévu, faire la manche … cette taxe viendra définitivement consommer le divorce entre les artistes et leur public et vous avez le toupet de l’ajouter à HADOPI. Les internautes vous promettent la petite mort de vos magouilles et les dommages collatéraux seront particulièrement élevés, comptez sur eux pour ne pas vous laisser voir le jour. Un bon conseil d’un internaute qui regarde pas mal ce qui se passe autour de lui : n’essayez même pas avec cette taxe de nous refaire une troisième fois le coup du financement de la création après HADOPI et les DRM ou vous allez mettre le Net à feu et à sang.

On va vous la faire courte :

Un euro pour la SACEM c’est quoi ? Un droit à la copie privée sur Internet ? Même pas c’est une nouvelle dîme que les internautes devront payer pour tenir sous perfusion une profession ou plutôt une société d’auteurs qui appartient à tout le monde sauf aux auteurs et que je commence à fortement soupçonner d’alimenter les caisses noires des partis politique (et oui désolé, je fais part tout haut de mes soupçons … « complètement infondés » … mais j’aimerai vraiment savoir où passent les quelques centaines de millions de d’euros perçus sur la vente des supports vierges et si vous comptez nous refaire le même coup avec cette taxe)… PUBLIEZ VOTRE REPARTITION DE MANIERE CLAIRE, histoire qu’on sache réellement qui se goinfre sur le dos des artistes.

Bernard Miyet, estime que cette contribution « modeste » et « quasi-indolore » : et bien désolé, moi ça me fait mal de vous donner ne serait-ce qu’un euro monsieur Miyet après que vous ayez soutenu HADOPI, je n’ai pas envie de vous donner un rond, ou alors vous faite abroger HADOPI et je suis même prêt à vous donner 5 euros par mois pour une licence globale (vraiment globale, pas juste l’accès au minable catalogue d’Univers Sales Musiques parce que mon FAI s’appelle SFR).

  • Est ce que je demande 1 euro à tous les internautes pour financer le déploiement de la fibre optique en zone rurale moi ?
  • Est ce que je demande un euro à tous les internautes pour financer le manque à gagner qu’HADOPI a induit sur ma profession ?
  • Est ce que les cafés, hôtels et restaurants qui ne pourront bientôt plus proposer de wifi à leurs clients à cause de vous demandent une taxe de 1 euro pour financer les conséquences de vos délires ?
  • Vous vous prenez pour qui vous et votre profession qui représente même pas 1% du PNB ?

Si encore nous avions une transparence TOTALE sur vos modalités de financement de la création … En ce qui me concerne, 1 euro, je préfère les donner à des musiciens que je vais voir sur scène dans les bars, je n’ai aucune confiance en votre société d’auteurs opaque qui redistribue les sommes perçues en fonction des passages radio … vous vous foutez vraiment de la gueule du monde et je vous trouve particulièrement gonflés de venir faire l’aumône aux FAI alors que la France a d’autre problèmes qu’assumer vos imbécillités historiques dont nous reparlerons encore dans 10 ans à cause de votre incompétence notoire. Il faut être un minimum logique : si vous faites payer une taxe, vous légalisez les échanges, vous n’aurez pas le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière.

Vous osez ensuite justifier cette taxe en disant qu’elle est « nécessaire afin de passer le cap d’une transition numérique ». Ca fait plus de 10 ans qu’on tire la sonnette d’alarme et que VOUS avez freiné des deux pieds pour ne pas faire cette transition numérique. Pouvez vous nous expliquer en quoi injecter entre 250 et 500 milions d’euros là dedans va vous inciter à faire votre coming out ?

Et après ça va être le tour de qui ?

  • De la SACD ?
  • De la presse écrite ?
  • Des éditeurs de partitions ?
  • Des moines copistes de DVD ?

/-) … sous les octets la plage.

La table ronde Neutralité du Net à la Cantine devrait être streamée live

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle

streaming-net-neutrality-la-cantineLa bonne nouvelle est que vous allez, si tout se passe bien, pouvoir suivre en direct la table ronde qui se tiendra ce soir à la Cantine à partir de 20h30 sur la Neutralité des Réseaux (le système vidéo hard/soft est en Béta à la Cantine et les tests ont été réalisés cette après midi on croise donc les doigts pour que ça tienne, merci Ubicast).

Voici le lien du stream : http://lacantine.ubicast.eu/videos/live/lacantine/

La mauvaise nouvelle : c’est un player flash tout sale.

Lot de consolation : je compte récupérer la vidéo et la réencoder dans un format propre et vous la proposer en téléchargement le plus tôt possible.

Table ronde Net Neutrality à la Cantine : pourquoi est-ce nécessaire ?

Pour une poignée quasi négligeable d’internautes, les principes qui ont permis au réseau Internet d’être ce qu’il est aujourd’hui sont à peu prêt clairs. A en lire certaines réactions à l’annonce de la table NetNeutralityCantWaitronde qui se tiendra demain soir à la Cantine, quelques internautes semblent désabusés et s’interrogent sur le bien fondé de cette rencontre. pourtant, les raisons ne manquent pas et il serait mal venu de baisser les bras. Nous manquerions à notre devoir, les gens qui savent auront toujours plus de mal à expliquer à posteriori pourquoi ils n’ont pas réagis, je ne veux pas être de ceux là.

Je vais ici brièvement tenter de vous expliquer pourquoi il est souhaitable, non seulement que cette première table ronde ai lieu, mais également la nécessité que d’autres autour du même thème s’organisent, à la Cantine comme ailleurs.

  • Il y a 32 millions d’internautes en France (chiffres à fin 2008), environ 300 000 d’entre eux ont visionné les vidéos disponibles en ligne de Benjamin Bayart et ont donc une bonne première approche de la Net Neutrality. 300 000 sur 32 millions, ça ne fait même pas 1% .
  • Sur ces chiffres, vous vous dites que les professionnels du Net sont informés de ce qu’il pourrait advenir à leur business si le Net venait à être filtré par un moyen x ou y ? Et bien non, la majorité des Net entrepreneurs sont à des années lumières de connaître l’impact d’un dispositif de filtrage sur leur propre infrastructure. On sait par exemple que le SAAS pourrait en faire les frais
      • Combien de gens sont sensibilisés à ça ?
      • Quelle tête feront ils le jour où ceci sera pour eux une réalité ?
      • A qui devront ils s’adresser ?
      • Qui payera la facture ?
  • Si HADOPI a été une démonstration de déni de la réalité de la part du législateur, il faut se rappeler que LOPPSI ne s’annonce pas plus glorieuse en terme de consultation de la société civile et d’études d’impact préalables. Ce n’est donc pas la moment de se démobiliser. HADOPI est un combat d’arrière garde, le Paquet Télécom récemment adopté, l’ACTA, sont ceux d’aujourd’hui et mettent directement en péril cette neutralité. Il faut bien comprendre que c’est au niveau international que la mise en danger de l’Internet se joue, non au niveau national. Pour exemple, au niveau européen, la France continue de faire pression sur le Parlement afin de faire sauter l’obligation de recourir à un juge pour appliquer une sanction (oui la France a compris qu’en l’état, HADOPI est inapplicable, c’est bien pour cette raison que le texte a été durci et qu’HADOPI 3 le durcira encore plus, jusqu’à l’obligation de la mise en place de dispositifs de filtrage que la LOPPSI vise à officialiser. La décision de mise en place de ces dispositifs aux effets non mesurés et qui ont montré leurs limites partout où ils ont été essayés reposent sur des analyse fallacieuses, non publiques et dangereuses car elles n’impacteront pas qu’Internet).
  • Le filtrage sur les sites de jeux d’argent a pris tout le monde de court, là où nous attendions un filtrage des sites pédo-pornographiques, le gouvernement a jugé plus opportun de permettre à certains grands groupes bien connus de rapatrier leurs serveurs se trouvant à Maltes. A aucun moment ces personnes qui exercent encore à l’heure actuelle cette activité en toute illégalité ne seront inquiétées.
  • En parallèle des jeux d’argent, ce qui est déjà condamnable par la loi, comme l’incitation à la haine raciale n’est toujours pas ou très peu réprimé et on nous fait miroiter le filtrage comme une solution à tous les maux du Net. Évidemment, les moyens donnés à l’autorité judiciaire pour faire appliquer les lois en vigueur frisent le néant et tendent même à se réduire.
  • Pour qu’un filtrage et un traitement automatisé des communications soit efficace, encore faut il que ces communications passent en clair. En toute logique, on peut donc se demander si le prochain chantier du gouvernement ne va pas être de s’attaquer aux outils de chiffrement.
  • Les multiples « petits incidents » qui se font en ce moment légion comme l’éviction de Frédéric Lefèbvre de Twitter ou l’annonce farfelue de la mort d’un tel ou d’un tel sont autant d’arguments pour certaines personnes de relancer le débat sur la labellisation des sites web par une « autorité indépendante » dépendante directement du gouvernement (toujours par nominations) ou par le CSA, ce qui revient exactement au même.

Si vous mettez tous ces éléments bout à bout, vous obtenez une situation explosive qu’il convient d’exposer au grand public. La pédagogie est plus que nécessaire car on parle d’expliquer des choses complexes et qui auront un impact sur notre quotidien à tous. Vous direz quoi quand votre blog ne sera plus accessible depuis un réseau wifi public ou que Facebook aura viré les photo pourtant privées et partagées en famille de votre bébé un peu trop dénudé ?

En conclusion, si vous pensiez avoir tout vu avec HADOPI 2, sachez que vous êtes loin du compte que le pire est encore devant nous. Il me semble donc impératif de sensibiliser un vaste public afin que ce dernier prenne conscience des dangers de ces dérives totalitaristes. C’est en ce moment qu’il faut agir, le premier semestre 2010 va être particulièrement intense et c’est le moment pour tous de s’armer d’arguments pour offrir la trousse à outils décisionnelle nécessaire à nos députés. Je suis convaincu, qu’il existe de nombreuses alternatives au filtrage pour faire appliquer la loi, tout en respectant nos libertés individuelles et j’espère ne pas être le seul.

PS : nous essayons de trouver une solution afin d’enregistrer le débat de demain à la Cantine et de vous le rediffuser en téléchargement. Ce n’est pas une promesse mais nous étudions toutes les possibilités, si certains d’entre vous veulent / peuvent venir filmer et sont équipés pour, ils sont évidemment les bienvenus.

Jacques Séguéla milite activement pour la Net Neutrality … si, si je vous jure

Après avoir récemment déclaré sur Canal+ que « Le Net est la plus grande saloperie qu’aient jamais inventée les hommes ! » (Voir la vidéo), seguelaJacques Séguélat s’en prend maintenant à Google en appelant à son Boycott « y’a qu’à faire la grève de Google » .. et faisons carrément la grève d’Internet, bon allez à partir de demain, si vous cherchez une information, envoyez un fax à Jacques Séguéla !!

… Jacques Ségéla me fait mourir de rire, mais essayons de dépasser un peu l’aspect comique de la chose et considérons les faits : s’il cherchait à discréditer ses propres opinions, l’ « inventeur de la publicité » comme il aime à se qualifier en toute modestie, il ne pourrait pas mieux s’y prendre.

Le publicitaire s’insurge contre le fait que Google ai refusé de retirer de ses résultats de recherche des représentations graphiques un peu bébêtes représentant Michelle Obama, la femme du président américain, en guenon. Même si ces images sont d’un humour douteux, Google a joué le jeux de la neutralité en refusant de les retirer et en réaffirmant ainsi son rôle de transporteur de données et non de censeur. Tout ceci défrise notre ami Séguéla qui, à l’instar des quelques stars sur le retour, regrette cette époque où seule sa caste pouvait écrire et produire des contenus visibles d’un public… alors que lui, du public, il n’en a plus vraiment.

Force est de constater qu’avec ce genre d’âneries, Jacques Séguéla est le meilleur ambassadeur de la Net Neutrality que nous ayons en France après Benjamin Bayart … bon ok c’est un autre style, mais Jacques Séguéla avec ce type d’intervention va très vite faire comprendre à beaucoup de monde l’importance de préserver le Net de la bêtise et de l’e-gnorance de pseudos intellectuels en mal de reconnaissance dans un 21e siècle qu’ils ne comprennent plus… la censure d’un outil reconnu par le Conseil des Sages comme indispensable à l’exercice de la Liberté d’Expression … venant de Jacques Séguéla, c’est drôle mais en plus c’est super utile pour faire comprendre le concept de Neutralité du Net au grand public.

Si le concept de Neutralité du Net ne vous parle pas trop, n’oubliez pas que mardi prochain, le 1er décembre se tiendra à la Cantine une table ronde sur ce vaste sujet.

Contourner HADOPI pour les nuls (Partie 16) : I2P un autre réseau anonymisé

J’ai tenté de vous expliquer à plusieurs reprises le danger que pouvait représenter une loi comme HADOPI pour la sécurité intérieure d’un pays. On peut parler de l’effet « Echelon » du nom du réseau éponyme qui s’est fixé pour objectif d’écouter toutes les conversations électroniques, téléphoniques, fax … Echelon est une réalité, il existe bien, voici à quoi ressemble un centre d’interception (ici la base très connue de Menwith Hill au Royaume Unis) :

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Echelon est déjà un vieux système et s’il a rendu de nombreux services aux services de renseignement, sa méthodologie est fortement contestable et a bien montré ses limites sur les attentats du 11 septembre aux USA.

  • Toutes les communications sont interceptées
  • Une liste de mots clefs extrait les messages en contenant un ou plusieurs
  • L’information subit ensuite un traitement automatisé
  • Puis dans un certain nombre de cas, un traitement humain.

Le modèle d’Echelon fonctionne à peu prêt dans un monde idéale où les communications ne sont pas chiffrées. Du coup, ce réseau mis en place principalement par les américains et les britanniques essaye tant bien que mal de préserver cette habitude qu’ont les gens de transmettre des données en clair. Il serait pour eux bien plus coûteux, voir impossible d’intercepter toutes les communications et d’avoir à la les déchiffrer.

La France s’est dotée de son propre Echelon, surnommé Frenchlon (on parlera de Péricles et de ses ancêtres américains, Carnivor et Omnivor, un autre jour, promis). L’une des stations d’interception les plus connues de la DGSE est la base de Dome dans le Périgord. D’ailleurs c’est assez amusant de voir que, pudiquement, les services de renseignement ont demandé à Google Maps de flouter cette base, du coup on a des arbres bien nets et un site tout flou :

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Cette petite introduction sur les services d’interception « légaux », et en quelques sortes normaux, étant faite, concentrons nous maintenant sur la « boulette » d’HADOPI. Quand des députés tentaient d’expliquer au rapporteur Riester que les mesures d’écoutes confiées à des officines privées risquaient de créer une importante convolution gênant énormément la tâche des services renseignement, ce dernier prétendait très naïvement, que ceci concernerait une toute partie de la population, mettons ça sur le compte de la jeunesse et son déni de la réalité terrain, car c’est en fait aussi compliqué :

… et bien d’autres techniques de Huber Hacker Chinois… et oui l’ami Franck nous aurait donc menti (ça vous étonne vous ?)

Il est évident que si on explique à des internautes que des officines mandatées par des maisons de disques vont s’adonner à ce genre d’écoutes, ces derniers vont très vite commencer à chiffrer leurs communications. La presse fait état de notes édifiantes et très explicites des services de renseignement américains ou britanniques à ce sujet. Plus proche de nous, Orange, qui sait ce qui passe dans ses tuyaux a également mis en garde le gouvernement sur ce genre d’effets de bord pas vraiment souhaitables.

Le décor étant planté, HADOPI étant votée, je vais vous présenter un nouveau réseau visant à préserver l’anonymat sur le Net. Il se nomme I2P, il est d’origine allemande et il fait, comme Perseus ou TOR, la démonstration que le gouvernement vient de se lancer dans une course à l’armement alors qu’il n’est en possession que d’un lance pierre et que les internautes disposent de lance roquettes. I2P est un réseau anonymisant fonctionnant par construction de tunnels utilisant plusieurs couches de chiffrement (sur un modèle clefs publiques/clefs privées pour ses nœuds) pour les données transitant par certaines applications sensibles (comme votre navigateur, votre client mail …). I2P est donc une suite logicielle chiffrant l’intégralité des communications de point à point, de votre ordinateur jusqu’au serveur consulté et vous renvoi les données toujours chiffrées sur votre ordinateur. En clair, même si le gouvernement avait un jour l’idée de placer un mouchard dans la box de votre fournisseur d’accès (ne riez pas ceci existe en Allemagne), il aurait un métro de retard.

Contrairement à TOR, I2P ne vous permettra pas d’accéder au P2P et s’expose aux mêmes faiblesses et limitations que ce dernier (il ne chiffre pas Internet de manière magique). Gageons que dans les mois qui viennent I2P va venir s’enrichir de nouvelles fonctionnalités et représenter un casse tête d’un nouveau genre pour les services de renseignement. Si des utilisateurs venaient à swicher massivement sur ces réseaux (le trafic sur TOR est littéralement en train d’exploser en France, en Allemagne, en Grande Bretagne, en Suède …), il deviendra totalement impossible d’écouter les vrais criminels … mais bon, vous savez, nous en France … on ne fait que défensif hein 😉

HADOPI serait elle un proof of concept d’un théorème énnoncé dans la ‘loi Echelon’

« Plus t’écoute plus de monde, moins t’intercepte plus de gens »

Jean-Pierre Brard déboule sur Facebook

C’est la semaine 2.0 ! Après l’entrée fracassante de Fred 2.0 dans le web des gens qui gazouillent, C’est au tour de Jean-Pierre Brard, député de Seine-Saint-Denis (7ème circonscription – Montreuil) de faire son entrée sur Facebook. Jean Pierre Brard, qui a tant égayé ce triste spectacle des débats sur HADOPI, est aussi connu pour avoir mené des combats contre les sectes.

Jean-Pierre Brard a toujours un bon mot, un humour décapant, il s’agit d’un homme de lettres d’une culture rare.

Soyez le bienvenu monsieur le député 🙂

Vous pouvez dés maintenant rejoindre son Fan Club.

Ci dessous une photo du député en pleine conversation avec iMil

imil-jp-brard

Et un best of  en vidéo

FLefebvre_UMP est vraiment de retour sur Twitter

Et hop, nouveau background non pixelisé, ton tout de suite plus sympathique, Frédéric 2.0 réenclenche la seconde. Laissons lui sa chance, nous verrons bien s’il confond toujours Twitter avec Reuters.

Rappel à tous : Twitter est un espace ouvert de discussion, nous avons tous plein de chose à demander à Frédéric, encore plus à lui faire comprendre. En ce sens l’exclusion ne peut être une bonne démarche. Et puis avouez… il est souvent drôle non ? Ne nous privons pas des bons moments qu’il nous laisse augurer. Bon c’est con, ma candidature en tant que porte parole de l’UMP tombe à l’eau du coup. Un porte parole ça va, c’est quand il y en a plusieurs qu’on a des problèmes …

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EDIT :

Décidément, quand ça veut pas … ça veut pas

TUPDTQM … VDM

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Ça me rappelle Desirs D’avenir 🙂