HADOPI : Pascal Nègre défend son bébé

pirate lolcat
Pirate Lolcat by icanhascheezburger.com

Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France, en tournée d’auto-promotion pour son bouquin, donnait hier une interview à TF1.fr, aka je vire abusivement les salariés qui ne sont pas d’accord avec HADOPI. Ouais… vous sentez le coup venir là déjà… Pascal Nègre… TF1… faut pas s’attendre à un moment de journalisme aspirant au Pulizer. Et ça commence dés le titre, par une citation de Pascal Nègre « Grâce à Hadopi, le disque a arrêté de chuter« … HADOPI aurait donc un effet sur les ventes de disques ? C’est étrange ce que dit l’ami Pascal car c’est pourtant pas ce que semblent dire les chiffres selon Guillaume. Là, il y en a au moins un des deux qui ment effrontément, à votre avis c’est qui ?

Voyons les arguments de Guillaume développés sur Numerama, je cite :

« Selon l’Observatoire de la Musique, le chiffre d’affaires de l’industrie phonographique a encore plongé de 13,7 % au troisième trimestre. Depuis le début de l’année, les recettes dues aux ventes de CD et DVD musicaux ont baissé de 9,8 % à 507,2 millions d’euros, tandis que le marché numérique progresse de 25 %, mais à seulement 64,2 millions. La hausse relative du numérique, qui d’ailleurs ralentit au lieu de s’emballer, est encore loin de compenser la baisse des CD. »

Voilà pour les chiffres, vainqueur par KO : Guillaume

Je me suis fait violence, j’ai lu l’Interview de Pascal Nègre, je me doutais bien que j’y trouverais des perles… bingo !

Les révolutions de Pascal (Talkin’about a revolution ?) … to me ?

Pascal est une sorte de lolcat à sept vies, dans l’Industrie du Disque il a vécu pas moins de 4 révolutions qui auraient du le tuer… et il est toujours là.

Comment ceci est-il possible ?

« Lorsque j’ai commencé mon métier, le disque vivait quatre révolutions : l’arrivée du CD, les radios libres, la publicité télé, et la baisse de la TVA. Aujourd’hui, avec les supports dématérialisés et  le buzz internet pour parler de nos artistes, je vis de nouveau une révolution. La différence, c’est qu’à l’époque il n’y avait pas de piraterie. »

Pascal découvre la piraterie avec Internet, mais où était il donc ces 15 dernières années ?

Allez on va mettre les fessées dans l’ordre et rafraîchir la mémoire de Pascal :

1° On commence par les radios libres, je vais me la faire méthodique, ça va être rapide, je regarde ce que raconte Wikipedia sur les radios libres…  et je tombe sur quoi en première phrase ?

« Une radio libre, initialement synonyme de celui de radio pirate, »

… Headshot !

2° On continue avec la seconde révolution du lolcat Pascal : l’arrivée du CD. J’étais certes très jeune, mais je l’ai connu, allez, séquence émotions, souvenez vous des actions intentées contre Philips et Sony par l’industrie du disque, ces CD et ces graveurs qui permettaient de copier à l’identique un support numérique… de pirater tout votre merveilleux catalogue. Le « CD c’est la mort de la musique » claironnait votre industrie qui s’éveillait à la duplication numérique.

3° La troisième révolution de Pascal, c’est la pub à la TV… chacun ses références culturelles, pour moi, la révolution ce serait sa suppression. Mais la TV et les magnétoscopes pour enregistrer Dimanche Martin, ça aussi ça a failli tuer la culture, souvenez-vous Pascal :

Reportage Piratage INA

4° La Quatrième et dernière révolution de Pascal c’est la TVA à 5,5% sur le disque qui est la seule révolution n’ayant pas connu les « pirates ».

5° C’est aussi une révolution, une vraie révolution, qui profite à tout le monde et non pas à l’Industrie du Disque… c’est Internet, mais cette révolution là, ce n’est pas la vôtre Pascal.

La complainte de Pascal (blues en La mineur pour énormités majeures)

« Le problème, c’est que lorsque l’industrie du disque a expliqué que tout n’était pas génial dans Internet, on nous a traités d’hommes préhistoriques ! »

À titre personnel je vous qualifierais plutôt de rapaces et de pleurnichards perfusés aux brouzoufs du contribuable. Pire encore, vous êtes prêts à sacrifier les libertés de tout un peuple si les technologies de reconnaissance de contenus (oui, je parle bien de DPI), peuvent vous donner l’illusion de sauver votre industrie. Au final, nous savons tous que ce sont vos salaires que vous sauvez, pas les artistes et encore moins la création. Pour cette offensive sur les libertés, j’ajouterais donc le qualificatif de terroriste (un prêté pour un rendu).

« Plutôt que des brontosaures, on a peut-être été des pionniers. »

Les pionniers sont des gens qui créent, qui évoluent et qui impulsent une dynamique du vivre mieux. Votre industrie de copie de galettes en plastique, là, elle meurt Pascal. Les pionniers sont des bâtisseurs, des explorateurs… bref tout le contraire de votre industrie qui est restée scotchée sur ses belles années 80.

« La manière dont on s’est adapté pourrait inspirer d’autres industries. »

LOL ! Elle est bien bonne celle ci ! si les autres industries s’inspiraient de celles du Disque, on aurait des « cartes voitures jeunes », des « cartes boucherie jeunes » , des « cartes électroménager jeunes »… le tout aux frais du contribuable qui devrait s’acquitter de 50% de la facture… exemplaire cette industrie du disque ! Si on poursuit même l’exemple de l’industrie du disque jusqu’au bout, on aurait d’ailleurs pas une « carte voiture jeunes » mais une « carte calèche jeunes ».

Deezer de midi à quatorze heures

« Pardon ? Deezer  a eu accès à tous nos catalogues !  C’est d’ailleurs ainsi qu’ils sont passés de rien du tout à une marque connue. »

Plus la peine de chercher l’offre légale de midi à 14h, grâce à la sympathique Industrie du Disque, nous avons en France une offre légale de qualité : Deezer, iTune, Deezer, iTune, Deezer… c’est une belle réussite, merci Universal ! Et quand on vous parle de Jiwa ? Ah c’est vrai, vous causez pas aux pauvres dans votre milieu :

« Jiwa a déposé le bilan en disant qu’on demandait des droits impossibles mais il ne faisait pas 25.000 euros de chiffre d’affaires par mois. Ils n’ont jamais payé un catalogue ! Avant de payer les droits, ils n’arrivaient même pas à payer leurs salariés. »

Salauds de pauvre !

« En France, on a tout de même une richesse d’offres et de plateformes démente. Aux Etats-Unis et en Allemagne, il n’y a qu’iTunes alors qu’Apple ne représente que 40% du marché français.« 

C’est un point intéressant, j’ai pu observer, à la sortie de la carte musique jeunes, que vous n’êtes toujours pas fichus de proposer un catalogue unifié sur une seule plateforme. Bilan, il faut plusieurs cartes si vos goûts sont trop éclectiques. Bravo, là encore il y a de quoi pavoiser, ça fait 15 ans que vous n’êtes pas fichu de proposer un catalogue unifié.

(…) un ange passe

Et on arrive enfin au plat de résistance, les bébés de Pascal :

Le DADVSI qui selon lui protège son Industrie. Dans les faits, les DRM n’ont fait qu’accélérer la chute des ventes de CD puisqu’il devenait impossible de lire les CD légalement achetés sur son ordinateur ou sur son autoradio. D’ailleurs le succès est tellement énorme que l’industrie a du abandonner les DRM et que les parlementaires continuent à se cacher derrière leur petit doigt quand on leur demande le rapport d’impact de cette ânerie. Mais pas de doute pour Pascal, le DADVSI, ça vous a vachement protégé :

« A l’époque, la loi DADVSI (NDLR : Droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information) a mis quatre ans à adopter une directive européenne qui nous protégeait enfin…« 

Pour HADOPI, je ne reviens pas sur le chiffre, on a vu que Guillaume de Numerama était vainqueur par KO, on va donc éviter de frapper un homme à terre. On va juste s’amuser un peu de la crédulité de Pascal Nègre qui pense peut être que le contribuable est prêt à sponsoriser 50 000 identifications d’IP par jour pour ses beaux yeux. Pascal Nègre concluera sur l’Epic Success de la carte Musique Jeune :

« Et cela redonne de la valeur à la musique…. »

Soit Pascal, mais pour moi votre carte machin, c’est une prime à la casse pour tenter de doper artificiellement des ventes qui plongent irrémédiablement… votre métier change Pascal, ce n’est pas sale.

HADOPI : un reportage de M6 vraiment ridicule

Piratage sur M6
Piratage sur M6

Je viens de prendre un peu en cours 66 Minutes, le reportage de M6 traitait cette semaine du téléchargement illégal de manière plutôt partisane, et je vous assure que c’est un euphémisme. Chiffres sortis du chapeau, amalgames douteux, de la bonne vraie TV poubelle comme j’en avais pas mangé depuis un bail. Au registre des inepties on par exemple ce bon vieux cliché qui assimile un téléchargement à un vol, appuyé par une brève apparition de l’acteur Gérard Darmon. S’en vient ensuite un petit volet sur les premier envois de mails d’HADOPI et là M6 nous apprend que si 12 millions d’internautes savaient installer un client P2P et seeder l’intégrale des bisounours, seuls 3 millions savent « passer à travers les mailles du filet », c’est à dire faire clic clic sur un lien megaupload et taper 4 lettres qui composent le captcha… là on sent tout de suite l’enquête minutieuse.

Mais il y a encore plus gros, dans un immeuble proche des Champs Elysée nous précise le reporter, des personnes s’affairent à collecter des adresses IP et à les transmettre directement à un magistrat. Oui, vous n’hallucinez pas, l’image nous montre à l’écran 5 gus dans un garage hausmanien sous Windows (c’est limite si on ne les voit pas écrire les adresses ip sur un post-it…). Des agents assermentés ? Même pas ! Ou même plus… des anciens policiers nous précise t-on. On est bien dans le domaine de la petite milice privée qui relève des données pseudo personnelles et surtout franchement pas fiables pour les transmettre au procureur.

Soit M6 a raconté de splendides bêtises, soit il se passe des choses franchement peu  avouables chez les ayants droits qui mandatent n’importe qui pour faire n’importe quoi… En tout cas bravo à M6 pour ce scoop, ça va nous donner matière à creuser un peu les moyens d’investigations de ces officines privées, on sait maintenant que TMG n’est pas la seule sur ce coup, on sait également que les gens qui opèrent sont parfaitement illégitimes dans ce qui devrai relever d’une l’enquête judiciaire, et on apprend enfin que les preuves collectées sont de haut niveau avant d’être transmises au procureur…

M6 m’a TUER !

Edit : L’émission de M6 est maintenant sur M6 Replay (flash)

Sondage IFOP : Les français et l’échange de fichiers sur le Net

ifop snep : sondage piratageQuand le Syndicat National de l’édition Phonographique a besoin de se rassurer lui et les politiques qui se mordent déjà les doigts d’avoir voté HADOPI en bons godillots sans se soucier de ses conséquences catastrophiques qu’elle implique, il fait comme l’Elysée, il se paye un sondage. Il faut savoir que pour une certaine catégorie de personnes, un sondage c’est plus une action de communication qu’une demande d’information réelle et susceptible d’aider à la prise de décision. Ici les décisions sont déjà prises. Du coup, on est pas trop regardant sur la signification des chiffres et encore moins sur celle des questions, on cherche juste à ce que les chiffres appuient des thèses absurdes et que le public visé gobe sans broncher d’un hochement de tête. Le véritable objectif, ici, est de préparer les parlementaires à se voir présenter une HADOPI 3 musclée dans laquelle on collera une bonne petite pointe de filtrage … les chinois et l’ ARJEL l’ont bien fait.

Bon alors vous n’allez pas vous fouler le neurone, ça se lit en 4 minutes montre en main au bord de la plage, il y a 6 slides powerpoint (le sondage avec 10 slides était un peu onéreux et avec ces millions de pirates qui volent le pain du pauvre syndicat des éditeurs de phonogrammes, on pourra leur pardonner cette avarie d’objectivité qu’aurait permis des questions moins orientées et surtout plus pertinentes).

On commence par se rassurer (c’est le mot d’ordre ici), en demandant aux sondés si HADOPI leur fait peur. Ici les chiffres sont bien rassurants, pas de quoi s’inquiéter, vu que personne n’y comprend rien, il y a de quoi en avoir peur. Dans la tranche des plus vulnérables (50/64 ans), les moins agueris techniquement, ils sont 79% a déclarer qu’ils renonceraient à  télécharger (ça c’est jusqu’à ce qu’ils entendent parler d’autres moyens de téléchargement non soumis à la surveillance de la haute autorité mais c’est un autre débat). Sur la même question, les femmes sont 74% à déclarer qu’elles arrêteront de télécharger. Ils sont 10% de moins chez les hommes. Dans la tranche des 15/24 ans, ils ne sont plus que 60% à trouver les sanctions dissuasives.

On arrive à la question 2, d’une débilité rare et précieuse dans ce genre d’exercice, où l’on demande aux sondés s’ils sont prêts à surveiller leur connexion Internet. A question con réponse de blonde, les femmes sont 82% à se déclarer prêtes à surveiller leur connexion, contre 75% pour les hommes. Nous avons donc là soit un panel de sondés qui sort tout droit de l’Epita et qui est techniquement prêt à se taper les man page de packet filter, soit des sondeurs qui posent une question idiote du type « si vous risquez une lourde amende et la déconnexion, est ce que vous allez surveiller votre connexion »… c’est avec ce genre de question que des zozos finissent par acheter des webcams qu’ils pointent sur leur box pour voir du bureau si un pirate ne s’introduit pas chez eux pour utiliser frauduleusement leur accès.

Maintenant qu’on sait que l’internaute est terrorisé par la HADOPI (en fait c’est surtout ceux qui ne sont pas vraiment internautes qui le sont), le SNEP se demande si cette peur va motiver en eux de frénétiques envies d’achat de musique sur des plateformes légales … qui n’existent pas (et dont les principaux acteurs de ce même SNEP ne veulent d’ailleurs pas et s’entendent pour pratiquer des droits d’accès au catalogue assez élevés pour empêcher l’entrée d’acteurs autres qu’eux même sur cette filière de la distribution). Ils sont donc 66% à dire que oui, s’ils ne savent plus où télécharger, ils finiront bien par acheter. Sur ces 66%, je me demande combien d’entre eux seraient capables de citer ne serait-ce qu’une seule plateforme de téléchargement légal.

La 4e question est elle aussi assez splendide dans son genre : 46% des sondés se laissent suggérer que le filtrage des sites est une bonne réponse pour lutter contre le téléchargement illégal (quoi de plus normal dans ce genre de pannel que la moitié des sondés n’aient jamais entendu parler d’un proxy ?). 31% des sondés pensent que la pédagogie (mails d’avertissement) est une bonne réponse et 21% pensent qu’une sanction judiciaire est seule à même dissuader les internautes téléchargeurs.

La dernière question, c’est la question piège du sondage, celle qu’on vous avait annoncé depuis longtemps, celles où le SNEP avoue sans l’avouer qu’il étudie une sorte de licence globale qui ne dit pas son nom où il pourra s’en mettre plein les fouilles en s’assurant la distribution sur le Net avec des marges encore plus importantes que pour les supports physiques. Le tout au détriment des artistes à qui Jacques Attali avait pourtant prédit ce scénario. Le SNEP annonce même un prix sans se mouiller « moins de 10 euros par mois ». Contrôler la plateforme de téléchargement pour l’industrie du disque, c’est surtout contrôler la répartition et les marges qu’ils se font sur le dos des auteurs, c’est donc très cohérent. Du coup , les 50/64 ans tombent dans le panneau et se disent à 76% favorables à cette pseudo licence globale tout bénef pour les intermédiaires parasites.

En conclusion nous avons là une étude :

  • non indépendante (commanditée par le SNEP)
  • dont les questions sont résolument orientées
  • dont le but est de rassurer ceux qui n’y comprennent rien

On attend toujours que les études vraiment indépendantes cette fois ci, soient publiées et présentées au législateur avant que ce dernier n’aille se fourvoyer parce qu’un lobby qui représente des cacahuètes dans notre économie ne transforme un réseau d’une importance capitale en minitel.

Je suis particulièrement outré de la manière dont le filtrage est doucement introduit à nos politiques par le biais de ce genre de « sondage ».

Communiqué de l’OMWF : démantèlement d’un réseau de pirates et saisie record !

Oyez Oyez, l’OMWF est fier de vous annoncer le démantèlement d’un réseau de pirates de très grande envergure !

Les pirates faisaient travailler plus de 1000 esclaves dans un garage ! Les gus ont été appréhendés et le matériel contrefait a été saisi. En exclusivité notre ministre de la culture réagi à ce coup de filet magistral. A n’en pas douter, grâce à HADOPI, notre bien aimée Haute Autorité, le piratage ne sera plus qu’un mauvais souvenir dés le printemps 2011, les mesures prises par le gouvernement devraient mettre un terme à cet odieux trafic qui n’hésite pas à sombrer dans l’esclavagisme pour piller la culture française.

Vive le Ministre, Vive Jean-Paul Belmondo, Vive la République Populaire de France.


Reportage Piratage INA
envoyé par tsubasa_403. – Regardez plus de vidéos de science.

Merci à Rikle_S pour cette perle d’outre-tombe 😉


Le Lipdub de l’UMP va coûter plus cher que prévu … tipiak !

Quand une formation politique met autant d’entrain à « défendre les artistes », ça confine au mécénat ! Le lipdub de l’UMP qui n’avait coûté que 400 euros selon Benjamin Lancar, président des Jeunes Populaires, qui en est à l’origine, coutera 29 000 euros de plus (NDLR : #lol #fail), c’est ce que révèle l’Express. Les Jeunes Populaires ont utilisé sans autorisation une chanson de la Star Académie québécoise, du coup il va devoir mettre la main au porte-feuille.

Rappelons que l’UMP n’en est pas à son coup d’essai, cette mésaventure fait suite à l’affaire MGMT (32 000 euros on du être déboursés là où l’UMP avait proposé un euro symbolique) et à celle des DVD d’un reportage de France 5 carrément contrefaits par l’Elysée. Ca commence à faire un peu beaucoup pour des gens qui entendent faire la chasse aux téléchargeurs de mp3… Entre piratage et pires ratages l’UMP les enchaine.

Pour son prochain Lipdub, l’UMP risque d’aller piocher un titre sur Dogmazik. Aucune coupure de connexion n’a pour le moment été annoncée au 55, rue La Boétie, mais dans le cadre d’une riposte graduée 3 fois … on coupe !

HADOPeople TF1 Gate : le « piratage » de commentaires sauce Morandini

image-21Sur le web, il y a des gens qui tendent le bâton pour se aire battre, c’est un peu le cas de Mr Morandini qui dans son blog sensationnaliste n’en loupe pas une quand il s’agit de raconter des âneries. Sur le web… il y a aussi des mots très « tendances » comme le mot « pirate », dont personne ne semble connaître la définition pourtant simple à assimiler.
Quel rapport me demanderez vous ? Morandini s’est fait piraté son blog ?
Non rassurez vous, vous continuerez à être tenus informés, de manière exclusive, de la date de la prochaine pose d’implants mammaires de Pamela Anderson ou du prochain mariage de Madonna.
L’histoire vient cette fois du zèle des censeurs de TF1 qui commence à accuser le coup avec le Ministère de la Culture (c’est dingue ce que ces quatre petits mots les uns à côté des autres m’écorchent la bouche).
Petite cerise sur le gâteau, on sait maintenant, que d’après le Canard Enchaîné, ni TF1, ni le Ministère de ce que certains appellent la Culture ne sont tout blancs dans l’histoire… une raison de plus pour Christine Albanel de présenter sa démission, et rapidement.
Figurez vous que d’après des sources « EXCLUSIVES » de Jean-Marc Morandini, des spécialistes du web ont réussi à « pirater » les commentaires effacés par les censeurs de TF1 qui font des pieds et des mains pour éviter de s’expliquer sur l’affaire du licenciement de Jérôme Bourreau-Guggenheim
Alors outre le fait que je partage la même source d’information EXCLUSIVE que Jean-Marc Morandini (à savoir Google), il va falloir me donner une définition valable du « piratage de commentaires », car là, sémantiquement parlant, on touche le fonds… comment un commentaire qui par définition est livré au public sur un espace n’appartenant pas à son auteur peut il être « piraté » ? Quelque chose m’échappe …

Et oui j’en veux à tous ces journalistes un peu niais qui parlent de piratage, participant ainsi à la propagande du Ministère de l’E-gnaritude … pardon de la Culture … donc SVP, si votre article contient le mot « pirate » ou « piratage », merci d’éviter de me linker, nous ne parlons pas de la même chose.

Plus il y aura de godillots (députés ou pas) sur le Net et dans la presse pour relayer le vocabulaire de propagande de Madame Albanel et des artisans de la loi Création et Internet, plus nous risquons de continuer à perdre un peu plus de nos libertés sacrifiées sur l’autel de la crétinerie et du sensationnalisme.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les journalistes, relisez vous, pensez aux conséquences de l’emploi de mots de ce genre dans l’inconscient de personnes qui ne connaissent pas ou mal l’Internet, et prenez la mesure des dégâts que vous faites … vous n’êtes pas étrangers à ce qui est arrivé hier. Vous êtes la cause des délirium de gens de piètre culture comme Maxime Leforestier qui n’hésite pas à comparer les internautes aux nazis… et bien oui de pirates à nazis après tout, il n’y a qu’un pas.

La presse relaierait-elle le qualificatif de « Nazi » pour parler le Ministère de la Culture ou des députés qui votent un projet de loi qu’ils savent très bien liberticide ?

Pourquoi la presse se paye t-elle le luxe de qualifier les internautes de « pirates » ?

HADOPI : « vol », « piratage », « pirates », « hackers » … une petite mise au point sémantique s’impose

minitelJ’ai eu la surprise de découvrir hier soir que l’excellent Rue89 citait mon petit blog ainsi que celui de l’ami Crashdump, c’est flatteur, certes, mais cependant une chose m’attriste. La news est intitulée « Téléchargement illégal : les pirates déjà dans l’après Hadopi« . Difficile pour moi d’encaisser le fait que je sois un « pirate ». La querelle sémantique a fait rage au sein de l’assemblée et on ne peut qu’abonder dans le sens du député Brard, quand ce dernier ce saisissant du Littré nous définit le terme « pirate » dans le sens le plus proche des débats qui nous intéressent.
Pirate : « Tout homme qui s’enrichit aux dépens d’autrui.« 
Un téléchargement n’a jamais eu d’impact positif sur mon compte bancaire, si quelqu’un d’entre vous sait comment transformer un clic de souris en euros sur un compte bancaire, j’aimerais qu’il nous en fasse la démonstration.
Le terme « pirate » est totalement inapproprié, il est le fruit d’une campagne de diabolisation sémantique des internautes : ces méchants internautes qui « volent » les gentils artistes… difficile de faire plus grossier et plus manichéen.

Parlons maintenant du vol :
Comme l’a souligné à maintes reprises Jérémie Zimmerman (La Quadrature du Net) , le vol entend une soustraction , un téléchargement c’est une multiplication. Pour enfoncer le clou, je vous invite à vous référer à la définition du vol par Maître Eolas, je cite : « un vol est l’appropriation frauduleuse de la chose d’autrui. Or il n’y a aucune dépossession en cas de copie illégale d’un film, ce qui exclut tout vol (il en va différemment si on vole la copie d’un film dans un supermarché sans la payer, par exemple, mais c’est le support, non l’œuvre, qui est volé, à son propriétaire, le supermarché, l’auteur ne subissant aucun préjudice). »
Le terme de « Hacker » mérite lui aussi qu’on s’intéresse à lui car trop souvent employé à tort et à travers. un hacker c’est avant tout un bidouilleur, un bidouilleur au sens noble du terme, capable de comprendre et de maîtriser une technologie ou un procédé, et dans certains cas de le détourner. Le hacker est un passionné, un amateur éclairé (amateur au sens de celui qui aime les choses bien faites).
Maintenant la notion de Hacker dépoussiérée, passons au terme hacktiviste :
Je vais vous dévoiler un scoop qui n’en est pas un pour ceux qui me connaissent, je suis un hacktiviste. Je suis un hacktiviste car je mets mes compétences techniques au service de mes idées politiques, je réalise des sites web, j’écris beaucoup, je suis un peu versé dans la SEO, je suis quelqu’un de plutôt sociable et ouvert, je ne refuse jamais le dialogue et j’utilise des méthodes strictement légales et respecteuses des opinions d’autrui.

  • Je suis un hacktiviste car je crois fermement que l’information doit être libre ;
  • Je suis un hacktiviste car je trouve systématiquement un moyen de prendre la parole quand on cherche à me bâillonner ;
  • Je suis un hacktiviste car je ne cautionne pas la désinformation et je n’entends pas la propagande;
  • Je suis un hacktiviste car je refuse qu’on labellise les informations auxquelles j’accède et que l’on m’interdise l’accès à des informations non certifiées par le gouvernement ou toute autre autorité ;
  • Je suis un hacktiviste car je ne veux pas faire parti des dommages collatéraux causés par des lois irresponsables aux conséquences non mesurées ;
  • Je suis un hacktiviste car je suis prêt à me battre politiquement pour mes idées et dénoncer des dérives totalitaristes et liberticides comme la loi Création et Internet.

Je ne suis pas un pirate, je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un terroriste, je ne suis pas un dangereux anarchiste, je suis un citoyen, je vote, je suis internaute doté d’un écran, d’un clavier, d’une ip, d’un email, et d’un cerveau … comme vous.
Si vous lisez ce blog, c’est que quelque part, vous aussi vous êtes un hacktiviste : libres d’accéder à l’information présentée ici, libres de la contester, libre de la relayer.
L’hacktivisme est la seule réponse sensée au lobbying qui se situe dans des sphères auxquelles nous n’accédons pas, et personne ne nous interdira d’accéder aux sphères dans lesquelles nous agissons : notre sphère à nous c’est Internet.

Les internautes ne sont pas dupes, ils ont parfaitement compris que sous couvert de protection des artistes (qui peut ici citer une seule mesure dans l’HADOPI qui permettra aux artistes de vivre mieux ?) il est question de transformer l’internet en minitel (voir la vidéo), avec une surenchère de mesures plus stupides les unes que les autres visant à brider cet espace pourtant culturellement et économiquement sain.
Comme nous l’avions fait remarquer à Madame Militello qui s’insurgeait d’une manifestation spontanée ayant paralysé le site jaimelesartistes.fr suite à la provocation gratuite du Ministère de la Culture, nos moyens d’action sont grands. Chercher à nous faire taire, nous refuser le débat, ne servira à rien, nous sommes 25 millions d’internautes, nous sommes 25 millions d’hacktivistes, et si 10% de ces 25 millions d’internautes français manifestent devant leur écran, aucun site ne leur résistera, aucune propagande ne tiendra … nous en viendrons à bout. Et s’il faut aller en préfecture prévenir qu’à un instant T nous manifesterons par notre seule présence sur un site web, nous nous plierons à cette règle, comme pour n’importe quelle manifestation physique. Dans la société civile, un déni de service, on appelle cela une manifestation. Qualifie t-on pour autant les routiers, la SCNF ou la RATP de « pirates » quand ils sont en grève et paralysent nos déplacement ? J’entends que ce droit de rassemblement soit lui aussi reconnu sur Internet qui n’est qu’une transposition numérique de notre société, pour toutes ces raisons, je suis un hacktiviste.

Peer to Peer : le coming out de Metallica

Ils y auront mis le temps, mais 10 ans après la fermeture de Napster, Metallica, groupe culte s’il en est, signe le plus gros coming out vis à vis du peer to peer de cette année. On se rappelle que le groupe était en grande partie responsable de la fermeture de Napster. Aujourd’hui, se rendant compte que fermer un service de peer to peer est un coup d’épée de plus dans l’eau, Metallica opère un virage à 180° et selon Numerama, il pourrait même s’octroyer les conseils d’un vieux de la vielle en matière de diffusion de ses œuvres sur le net en la personne de Trent Reznor (Nine Inch Nails). Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Metallica pourrait également quitter Warner pour voler de ses propres ailes et ainsi court-circuiter la filière de distribution classique, modle économique qui nous le savons tous est appelé à mourir.
Metallica avait déjà l’été dernier montré des signes d’apaisement et de compréhension accrue de ce qui se passe sur le Net en présentant des excuses à la blogosphère … si si !

… je vais peut être même racheter les albums qu’on m’a piqué pour la peine !

Allez juste pour le plaisir, un extrait de ce fabuleux épisode de SouthPark dans lequel Metallica en prenait pour son grade.

Le rapport Olivennes et l’accord entre FAI et industrie du disque pour lutter contre le piratage

Comment une bande crétins est sur le point de brider l’internet au nom d’une industrie qui représente des cacahuètes dans notre PNB ? Lobby puissants : Cisco Systems en tête qui cherche à vendre ses matériels de filtrage d’internet aux Fournisseurs d’accès, suivit de l’industrie du disque qui n’a eu de cesse de prouver son incompétence en étant incapable de s’adapter aux nouvelles technologies (DRM, CD et DVD qui sont des supports en fin de vie, accès à l’achat de musique en ligne victimes des guéguerrres de majors qui ne souhaitent pas proposer de catalogue commun …). Et voilà, aujourd’hui les internautes pointés du doigt comme une organisation mafieuse qui tue la culture.

Merci Nicolas…. putain cinq ans !

[wp_youtube]MTbX1aMajow[/wp_youtube]

Le service de partage de fichiers de Free emmerde les majors ? Et bien les freenautes emmerdent les majors … ça tombe bien non ?

Univers Sales Musiques et ses copines majorettes ont trouvé, après les newsgroups, un nouveau point sur lequel asticoter les freenautes, le service de partage de fichiers volumineux : http://dl.free.fr … Pour ceux qui ne connaissent pas, ce service permet d’envoyer sur un serveur un très gros fichier, d’en notifier le destinataire par email pour que ce dernier puisse télécharger à pleine vitesse le fichier en question. Bref c’est un service utile qui rend des services à de nombreux professionnels comme particuliers.

Evidemment des gros malins ont découvert qu’il était possible d’envoyer des fichiers copyrightés … les majors ont probablement consulté une cohorte d’experts en sécurité informatique pour dresser ce constat édifiant :

« oh mon dieu … mais les freenautes ne feraient pas ça quand même ? »

« Les freenautes sont des pirates, il parait même que bien compréssé en 14khz, on peut envoyer un album complet en pièce jointe à un mail @free.fr » !!

C’est scandaleux non ?

Sur une disquette 1,44mo aussi on peut mettre des mp3 … les disquettes devraient être interdites puisqu’elles servent de support au piratage !

Interdisons les mails (et ouai ! sur gmail on peut stocker 3 films, avec gspace on peut en envoyer à ses potes …), interdisons le serveur Apache … trop performant… mais la connerie ça serait dommage de s’en passer, alors continuons à engraisser l’industrie de la sous culture de masse musicale bien plus importante que l’internet.

Comme pour Napster en son temps, le majors n’ont toujours rien compris, elles luttent contre l’évolution au lieu de remettre leur métier en cause, elles tuent les artistes qui du coup préfèrent l’auto production et des modes de distributions qu’ils maîtrisent (à l’image de Manu Chao qui court-circuite toute la filaire en se faisant distribuer dans des kiosques à journaux ou de Radiohead sur le net qui propose un prix pour son dernier album à la discrétion de l’internaute) et c’est tant mieux …

Cette daube ci-dessous résume à elle seule le néant créatif dans lequel se trouvent les majors et les distributeurs face à la technologie (oui … la merde qui suit a bien été distribuée par la FNAC … non ce n’est pas une blague).

[wp_youtube]y2E2iEZASjI[/wp_youtube]

Bref si ces crétins arrivent à faire fermer ce service d’envoi de fichiers fort pratique, en voici d’autres équivalents que vous pourrez continuer à utiliser :

http://www.transferbigfiles.com
http://www.gigasize.com
http://www.yousendit.com
http://www3.bigupload.com
http://www.sendspace.com
http://www.driveway.com
http://filesanywhere.com

Et puisque l’on prend vraiment les freenautes pour des cons, voici celui proposé par le ministère de la culture, celui là même qui invective Free pour son service dl.free.fr :

http://zephyrin.ext.culture.fr/

… sachez simplement qu’il en existe des dizaines .. peut être des centaines.

En attendant, nous vous invitons à boycotter purement et simplement les produits culturels distribués par cette bande d’imbéciles sous couvert de la SPPF, du SNEP, de la SACEM et surtout d’un droit d’auteur franco-français et complètement anachronique … mais qu’attend la commission européenne pour réagir ?

Je n’invite pas au piratage mais bien au boycott pur et simple des majors et de leurs produits, au refus de l’abrutissement des masses. Pour exprimer ce refus nous vous invitons même a partager vos fichiers mais de manière chiffrée : oui c’est un appel au crypto terrorisme : échangez et partagez crypté ! Voici des outils qui devraient vous rendre service :

http://winscp.net/eng/docs/lang:fr

http://gnunet.org/?xlang=French

http://www.tribalweb.net/tour/accueil.php