Android App Inventor

Je parlais il y a encore peu de Google et de sa stratégie par rapport à celle d’Apple pour prendre la tête du marché des smartphones, et il y a deux ans, les développeurs iPhone utilisé jouissaient d’un splendide SDK, là où le développement sur Android n’était pas douloureux, mais nous devons admettre que c’était franchement moins sexy que sur iPhone. Apple est également depuis devenu tristement célèbre pour avoir rejeté de nombreuses applications jugées non en phases avec la morale puritaine de Steve Job (ou pas en phase avec son business model). Ceci f’ait d’Apple un univers tyrannique mais toujours aussi attirant pour son design, son utilisabilité, … et accessoirement sa censure.

Google a de son côté récemment montré qu’il pouvait supprimer à distance des applications sur votre Smartphone Android. C’est n’est pas du meilleur effet non plus dans la méthone … Mais avec Google, « c’est pour votre sécurité« .
L’ouverture de Linux n’était donc pas un facteur suffisant, le confort des développeurs est un point très important. Qui d’autre pour développer les meilleures applications pour « le meilleur des smartphones » ? Et les non-développeurs, no’nt ils pas toujours été jusque là un peu oubliés  ? Comment peuvent-ils créer leurs propres petites applications ?

App Inventor est un projet qui vise à fournir une boîte à outils très simple et entièrement graphique pour vous permettre de construire des petites applications , des jeux, des quizz (…) sur Android. « App Inventor ne nécessite aucune connaissance en programmation » et permet à tous de construire et  exploiter ses propres applications. Voyons ce que ça donne en vidéo :

Apple iPhone Vs Android … deux ans plus tard

En mars 2008, j’en étais venu à parler des stratégies qui opposaient Google Android à l’iPhone d’Apple sur les plans technologiques. J’y soutenais que Google, avec sa stratégie Android, allait parvenir à tuer l’iPhone en offrant un OS plus attirant encore que IOS. A l’époque, je pensais que ceci prendrai une année, ça sera plus long. Ça aura pris 2 ans avant que l’on commence à voir les développeurs se retourner vers Android… mais ça y est, on peut dire que Google est bien parti pour passer du stade de challenger à celui de leader sur le marché des smartphones, en tout cas, pour moi il l’est déjà. Certes, ce n’est pas encore fait l’iPhone 4 est surement un terminal très réussi et vu les connaissances que j’ai d’Android, je ne me risquerai pas pour le moment à comparer les deux OS sur le plan technique.

Je vais donc me cantonner à des faits observés à ma petite échelle :

  • Selon le Gartner Group, lors du 1er quart 2010, les ventes de téléphones Android ont dépassé en croissance celles de l’iPhone et du coup Android représente 9% du marché aux USA (contre 28% pour Apple) ;
  • Dans mon entourage, tous les développeurs qui possédaient un iPhone ont swichés sur Android… bon ok je connais que des libristes, n’empêche ils avaient un iPhone.. et ils n’en ont plus ;
  • Niveau terminaux, on a quand même plus de choix sur Android ;
  • Niveau applications, il y a plus de 200 000 applications sur iPhone contre un peu plus de 65 000 sous Android (dans les deux cas vous n’aurez pas assez de place pour toutes les installer…)

La sortie du Nexus One (le « Google Phone »… en fait un HTC de bonne facture avec un logo Google) est en soi une anecdote (même s’il s’agit d’un excellent téléphone de l’avis de pas mal de personnes qui en possèdent un). Ce que l’on retiendra surtout, c’est que Google est enfin parvenu à capter la communauté des développeurs avec un OS ouvert face à l’OS fermé d’Apple et c’est surtout que tous les développeurs qui ne supportent pas qu’Apple puisse dicter une morale établie dans la sélection des applications sur l’Appstore (en refusant par exemple la représentation d’un bikini ou d’autres choses plus « politiques » comme les applications mettant en scène des caricatures) ont finit par migrer… c’est une tendance lourde que personne ne peut aujourd’hui nier. La censure exercée par Apple sur son Appstore est une pratique qui en dit long sur la politique de la maison (et que dire de sa commercialisation et de sa politique d’exclusivité).

Android a fait le choix de l’universalité en choisissant GNU/Linux pour construire son OS.

Google a su passer outre le piège de proposer des applications principalement tournées vers ses propres services, si ces dernières sont bien présentes, Google n’ira pas censurer sur son store des applications tierces proposant l’accès à des services tiers concurrents avec pour seul argument son puritanisme et son porte-feuille… comme le fait Apple sans aucun complexe. L’ouverture est donc saine pour la concurrence et contrairement à Apple et sa politique de bridage, pour le moment Google joue le jeu.

Donc en ce qui me concerne mon choix est fait, Android est devenu stable, utilisable, le choix des terminaux commence à me convenir, ses applications couvrent l’intégralité de mes besoins :

  • téléphoner (le truc qu’on peut plus faire à chaque mise à jour avec un 3GS quand on a pas son SHSH sous la main)
  • utiliser le tethering (même jailbreaké c’est payant alors que ça fonctionne très bien et gratuitement sur Android),
  • avoir un shell avec ssh (possible uniquement avec un iPhone jailbreaké),
  • l’irc (un truc qui fonctionne à peu prêt sur iPhone quand on reste dessus … ah le multitache !),
  • une app twitter (le seul truc qui fonctionne correctement sur iPhone),
  • une application de mail décente (mail.app est vraiment ridicule)… ,

Et pour finir, les interfaces d’Android, même si elles ne sont peut être pas encore au niveau de l’iPhone me conviennent parfaitement, on trouve un max mods alternatifs… bref il est grand temps pour moi de passer à autre chose que l’iPhone.

JE VEUX UN ANDROID !%#@#!%$!@

Google et les retraits de contenus: j’en enlève deux et je t’en donne 1000

Je suis un peu gêné, car je ne sais pas trop comment vous présenter cette information, je n’ai pas envie de taper sur qui que ce soit dans cette histoire mais juste de pointer du doigt un truc que j’ai vraiment trouvé surprenant. J’ai un peu de mal à m’expliquer le concept pour tout vous dire :

  • soit Google a beaucoup d’humour,
  • soit la loi américaine est ainsi et  là, c’est encore plus drôle.

Ce soir, j’ai eu la surprise de tomber, en pied de page d’une recherche Google, sur un truc assez hors du commun. Voici le message en question :

Google indique que sur demande d’un ayant-droit, il a du retirer de sa recherche 2 résultats, et propose un lien « à titre informatif ». Naïvement, je clique en m’attendant à tomber sur quelques lignes explicatives… mais voilà sur quoi je tombe :

Il s’agit de la plainte en question reçue par Google, elle comporte non pas de 2 liens comme l’évoque Google, mais l’intégralité des liens déclarés par la Twentieth Century Fox Film Corporation, en date du 4 mai 2010. En clair, pour avoir retiré deux liens de sa recherche, Google publie une liste de plus d’un millier de liens tous frais sur des contenus copyrightés.

Je ne connais pas assez bien la législation américaine et le DMCA, ni s’il y est d’usage de publier les plaintes d’ayants-droit ainsi que les listes de contenus sur lesquels « il ne faut pas se rendre » mais j’ai trouvé ça vraiment extraordinaire dans la manière de procéder. A l’heure où l’on parle de listes de sites à filtrer en France, on imagine mal Google observer ce genre de pratiques ici. Sauf que l’on parle d’Internet avec tout ce que ceci implique en terme de douaniers dans routeurs (ça rentre pas dans la boîboîte) et l’air de rien, ce genre de petit décalage philosophico juridique risque de poser quelques soucis un jour ou l’autre. Il va falloir harmoniser un peu les usages car on imagine mal voir ce genre de listes publiées de par chez nous. La défense aveugle du copyright mène a des absurdités, en voilà un bel exemple.

Les Google cars de Google Street view récupéraient des données qui passaient en clair sur les réseaux wifi

On a beau nous expliquer que ceci était accidentel, personnellement, je n’y crois pas un instant. Je ne sais pas si vous vous souvenez d’un billet dans lequel je m’inquietais de voir tourner une voiture autour d’une installation d’un réseau openmesh que j’avais déployé.

Il s’agissait d’une Google car, suréquipée (antenne wifi, gps, laptops embarqués). Cela laissait peu de doute, il y avait bien une cartographie wifi en cours.

Mais ce n’est pas tout, une simple cartographie n’aurait pas nécessité le curieux manège que j’ai pu observer. Les équipements que l’on pouvait observer sur les Google car à l’époque n’embarquaient pas de cameras Elphel utilisées pour Google Street View mais le parfait équipement du wardriver.

Et bien devinez quoi ? Google nous apprend aujourd’hui, que ces petites voitures auraient « accidentellement » collecté des données passant en clair sur les réseaux ouverts. Les Google car sniffaient les connexions et récupéraient les données qui transitaient en clair sur ces réseaux (pages web, texte, images, mais aussi mots de passe …). J’ai pu constater, pendant plusieurs jour, le manège de cette voiture qui s’arretait plusieurs minutes, tournaient autour de l’installation plusieurs fois. C’est pour cela que j’affirme que Google savait très bien qu’il collectait illégalement ces données, une simple cartographie n’aurait jamais nécessité de si fréquents arrêts. Ces stationnements attestent de la volonté de collecter des données, cela ne fait aucun doute en ce qui me concerne.

Je cherchais quelque chose à reprocher à Google, c’est aujourd’hui chose faite, cette société a employé des méthodes de voyous et a collecté soit disant accidentellement vos données personnelles.

blippy.com expose les données bancaires de ses clients

On pensait que les boulettes d’admins de ce genre étaient d’une époque révolue… mais non. Blippy est un réseau social sur lequel on partage des avis sur des achats, manque de bol, on partage aussi les données bancaires des membres. C’est un peu comme ce qu’on avait vu à une époque sur beaucoup de sites bancaires, sauf que là c’est 2.0 avec du social et de l’ajax dedans. Le point commun ? Des données des clients/membres sont accessibles sur le net, via un simple navigateur, dans le cache de Google (c’était encore le cas il y a quelques minutes).

Blipy est un réseau social se définissant comme par ces mots : « Blippy is a fun and easy way to see and discuss what everyone is buying. » soit comme « un moyen amusant est simple de voir et discuter de ce que tout le monde achète ». Aujourd’hui, suite une « petite boulette » expliquée ici, Blippy a laissé fuiter une poignée de numéros de cartes de crédit de ses membres ce qui nous donne à peu près ceci :

La petite boulette confessée par l’un des co-fondateurs a été nous assure t-on réparée suite à une intervention pour faire retirer ces résultats de recherche du cache de Google. C’est une mésaventure qui peut arriver à beaucoup de startups manipulant des données personnelles, et ce genre de petits incidents est également là pour nous rappeler l’intérêt d’organismes comme la CNIL ou les structures gouvernementales de veille comme l’ANSSI dont les rôles sont encore à la fois méconnus et peu valorisés au près de nombreux entrepreneurs du Net. Bref, rien de bien méchant, rien de bien grave, mais si ceci arrive pour un réseau social US qui en plus fonctionne pas trop mal, vous imaginez aisément le genre d’horreurs que l’on trouve sur le Net en France comme dans plein d’autres pays (non nous ne sommes pas les plus ridicules). Si l’acte d’achat sur le Net est aujourd’hui quelque chose de très courant en France, l’utilisation de certaines technologies non adaptées à l’informatique de confiance et quelques erreurs de conception font encore le bonheur de voleurs à la petite semaine qui n’hésitent pas à piller des victimes avec de simples requêtes sur des moteurs de recherche (et dans le domaine, Google est loin d’être le pire, Yahoo se montre souvent encore plus bavard).

Bonne chance à Blippy pour que ses membres oublient rapidement cet incident, le principe du site en lui même n’est pas mauvais et mérite que l’on s’y intéresse, on a vu des projets réussir avec des idées plus bêtes. En tout cas, Blippy a su communiquer de manière intelligente et agir promptement (et ça c’est nouveau, car en France, on a vu beaucoup d’entreprises comme Tati pour ne pas les citer) avoir une atitude bien plus stupide que Blippy pour tenter de justifier ce qu’il convient d’appeler depuis HADOPI, un « délit de négligence caractérisée« .

Merci à François pour l’info 😉

Google Offshore : bientôt une réalité ?

google offshore hostingEn 2008, Google déposait un brevet assez singulier. L’idée consiste à proposer un datacenter monté sur barges, mouillant en eaux internationales, directement relié à la fibre noire transocéanique et alimenté par l’énergie des vagues. Ceci peut de prime abord prêter à sourire, mais quand on y pense, avec LOPPSI et son filtrage, ça donne envie.

Même si Google ne mettra pas ce projet à exécution tout de suite pour les beaux yeux de Brice Hortefeux, vu la considération que certains députés portent aux blogeurs, certains pourraient bien avoir envie de quitter le Net hexagonal pour assurer la protection de leur données ou de leur visiteurs et contributeurs. VPN et hébergement Offshore, deux business bientôt très lucratifs grâce à LOPPSI ? On va vous épargner la série « contourner LOPPSI pour les nuls » vu que tout le monde sait déjà comment faire.

Le Net français … tu l’aimes ou tu te casses !

Google Chinagate : le Net bridé se débride

google chinagateVous n’avez certainement pas pu passer à côté de ce qui agite les relations Googlo chinoises ces deux derniers jours… le ton monte sérieusement. Factuellement, nous avons bien peu d’informations, juste assez pour comprendre la gravité de la situation et la bêtise sans borne de tout filtrage. Replaçons nous dans le contexte. La Chine n’a jamais crié sur tous les toits qu’elle accordait aux internautes la liberté d’expression sur le Net, et encore moins la liberté de s’informer de sources diverses et variées, on ne plaisante pas avec la subversion en Chine.

Fort de la connaissance des attentes de ce client particulier, Google ne pouvait cependant pas délaisser le plus grand marché en volume du monde. Etre présent en Chine était tout ce qu’il y a de plus normal pour le géant américain, quitte à laisser à la frontière ce qu’il défend ailleurs, la Neutralité du Net (vous savez ce truc « fourre tout » aux yeux de Nathalie Kosciusko-Morizet). Du coup, Google, se pliant aux volontés du gouvernement Chinois a filtré, pendant plusieurs années de nombreux sites étrangers ou locaux en rapport de prêt ou de loin avec les droits de l’Homme (ONG, opposants …).

Puis un jour, comme ça, sans raison apparente, le loup montre les crocs. Google dénonce une attaque d’une ampleur impressionnante et surtout, utilisant des techniques très sophistiquées … aussi sophistiquées que celles qu’emploirait un Etat qui pratique la cyber guerre offensive. Des comptes mails d’opposants politiques du gouvernement chinois auraient été la cible de ces attaques. Ce, peu après la condamnation du Dr Liu Xiaobo à 11 ans de prison pour « subversion ».

Y’a comme de l’eau dans le gaz …

Google.cn a décidé en réaction de lever tout filtrage, les internautes chinois, bien que filtrés par le firewall gouvernemental maison (une sorte de filtre parental anti subversion un peu sur le modèle de celui qu’on souhaite nous faire avaler en France), trouvent via Google réponse à leurs questions les plus « subversives ».

En réaction, le gouvernement chinois répond par ce qu’il sait faire le mieux … la censure.

Je sais pas vous mais moi, j’ai comme envie de demander des comptes au député Myard sur le modèle de société numérique qu’il défend.

Alors ça veut dire quoi une attaque « hautement sophistiquée » ?

Loin de moi l’idée de mettre en cause les conclusions de experts en sécurité que Google et les 32 autres sociétés étrangères qui ont été la cible de ces attaques, mais il convient cependant de comprendre de quoi on parle avant de se faire sa propre opinion.

Depuis fin décembre, une poignée d’importantes vulnérabilités ont été découvertes dans le format PDF de l’éditeur logiciel américain Adobe (qui comte lui aussi parmi les cibles de ces attaques). La vulnérabilité exploitée par les assaillants n’aurait été patchée par Adobe que mardi dernier… mais nous allons revenir là dessus un peu plus loin.

Le format d’Adobe aurait donc été exploité pour inoculer un cheval de Troie, et collecter d’impressionnantes quantités d’information de ces cibles, ce trojan nommé Trojan.Hydraq , stocké sous forme de dll sur les systèmes cibles ouvre un backdoor (une porte dérobée) et collecte tout ce qu’il peut sur la machine infectée. Jusque là rien que de l’hyper classique en somme… Sauf que la cible, à en croire ce qui s’est écrit ici ou là, c’était le code sources d’applications (dont certaines applications web de Google… comme Gmail), révélant ainsi des informations sensibles exploitables par les intrus en vue de récupérer des informations personnelles ciblées, celles de militants en faveurs de la protection des des droits de l’Homme.

Disclose or not disclose ?

Cette petite histoire nous démontre, une fois de plus, que la sécurité par l’obscurantisme et le manque de correctif immédiat à une vulnérabilité peut couter cher, très cher. Aussi je me permet de revenir sur l’interessant, car factuel, billet d’Eric Freyssinet relatif à la décision de la cour de Cassation qui réprime “le fait sans motif légitime, d’importer, de détenir, d’offrir, de céder ou de mettre à disposition un équipement, un instrument, un programme informatique ou toute donnée conçus ou spécialement adaptés pour commettre des atteintes aux systèmes de traitement automatisé des données”. Derrière cette décision, le full disclosure, ou le fait de dévoiler au public les mécanismes et le code en vue de l’exploitation d’une faille de sécurité est dans une certaine mesure directement visé. Tout est dans l’intention pourrait on retenir. Cependant, le responsible disclosure (dévoiler publiquement l’exploit après que la vulnérabilité ai été patchée), ça ne fonctionne pas toujours. Ainsi, il peut se passer plusieurs jours, semaines, mois ou années avant qu’une réponse ne soit apportée. C’est ce laps de temps qu’il convient de réduire un maximum, mais que beaucoup trop d’éditeurs logiciels (propriétaires ou libres), laissent filer… si la faille n’est pas publique, après tout … pourquoi se presser ? Le full disclosure, quoi qu’on en dise a une vertu, il agit comme un véritable coup de pied aux fesses et contraint à la réponse rapide, avant une éventuelle exploitation.

Attention, je ne dis pas que si le zero day exploit qui a été utilisé pour les attaques dont nous parlons ici avait été rendu public, ceci ne serait pas arrivé… Le format PDF suscitte l’attention de beaucoup d’experts en sécurité informatique depuis environ un an. Nombreux sont ceux qui s’accordaient à dire que ceci allait arriver, l’histoire leur a donné raison … faut dire qu’ils avaient de sérieux arguments (null, mais sérieux … humour de geek … désolé)  et les yeux se portaient alors sur JBIG2…. Bravo Cédric, une fois de plus, tu ne t’étais pas planté. Les tâtonnements des uns et des autres ont finalement permis à des personnes pas super bien intentionnées d’aboutir à ce zero day exploit qui aurait été utilisé pour attaquer Google et une trentaines de sociétés poids lourds du Net.

Méditons … que ce serait il passé si ce zero day avait été dévoilé publiquement avant son exploitation ?

Encore une fois, je sais que je radote, mais la sécurité est un process, pas produit, les modèles de réponses que l’on souhaite apporter à ces problématiques, surtout quand elles concernent une vulnérabilité dont on sait que la propagation pourrait être répide et coûteuse doivent être définis par un cadre légal, cependant je m’interroge aujourd’hui sur une mesure d’interdiction… même si les arguments de la cour de Cassassion sont de bon sens.

Comment Nicolas Sarkozy a-til réussi à endormir la presse avec sa taxe Google ?

filtrageAh le moins que l’on puisse dire c’est que ça buzz …La taxe Google de Nicolas fait les choux gras de la presse, elle fait un carton niveau discussion de comptoir. C’est vrai que c’est drôle, ridicule même comme le souligne le Kosciusco Morizet qui a le droit de l’ouvrir. C’est même tellement énorme qu’on se demande si c’est une bêtise sortie en toute conscience et destinée à faire passer ce sur quoi tout le monde semble faire l’impasse :

Nicolas Sarkozy a appelé au FILTRAGE DU NET ! … et ça étrangement, dans la presse c’est loin derrière …

La taxe Google n’est pas prête de voir le jour, rien qu’en cela, elle ne mérite pas que l’on s’y intéresse réellement, même si le gouvernement avait l’indécence de faire perdre du temps aux parlementaires avec cette ânerie, elle serait de fait caduque car inapplicable et provoquerait surement des mesures de rétorsion économique de la part des américains. Pire, l’effet sur le tissu économique du Net (ouh ouh NKM vous êtes là ?) serait catastrophique, seul Dailymotion  dont le président n’est autre que Martin Rogard, fils de Pascal Rogard qui dirige la SACD et l’un des principaux artisans d’HADOPI, serait disposé à payer cette taxe. Dailymotion est l’une des rares entreprises dans le monde qui met plus d’entrain à censurer un extrait de quelques secondes des débats de l’Assemblée Nationale (des débats publics dont le tournage est financé avec de l’argent public) pour viol de droits d’auteur (et oui c’est une honte mais sachez que ces contenus sont soumis à droit d’auteur…) que les neo nazis qui appellent à la haine raciale sur son réseau.Tous les autres gros acteurs du Net (principalement les américains, quitteraient la France physiquement et continueraient à proposer des leurs services, qu’ils payent ou non cette nouvelle cyber dîme à Mon Seigneur Sarkozy. Et c’est là qu’on rigolerait, car j’attends le jour où l’Etat menacera de filtrer Google, Hotmail ou Yahoo … -90% de trafic mail, des entreprises au chômage technique … je crois que quelques terrabits de trafic convergeraient vers le site de l’Elysée pour une petite cyber manif (distribuée). La France n’a aucun moyen technique d’appliquer cette taxe… elle ne mérite donc pas de faire les choux gras de la presse … à moins que … ce ne soit qu’une diversion.

Revenons maintenant au nerfs de la guerre : le FILTRAGE… et bien Nicolas a réussit son coup, il passe quasiment comme une lettre à la poste, notez que depuis le retard parlementaire de Loppsi, le filtrage qui devait être appliqué comme une mesure anti-terroriste est maintenant appliqué aux sites de jeux en ligne grâce à l’ARJEL (passé là encore comme une lettre à la poste), et tend à être appliqué au téléchargement de biens culturels… une bien étrange digression qui nous amène on ne sait trop comment, en moins d’un an, d’une mesure anti-pédophiles et anti-terroristes à un champs d’application élargi à l’ensemble de la population et des contenus sur le Net…Je sais pas pour vous mais si je devais définir ce qu’est un état terroriste, je dirais que c’est un état qui use de la peur pour restreindre les libertés individuelles… exactement ce que propose actuellement la France.

Voici une splendide technique en matière de communication : sortir une énormité inoffensive pour masquer une autre énormité bien plus dangereuse. Le délire autocratique de Nicolas Sarkozy appelant au filtrage alors que le conseil Constitutionnel a promis de l’encadrer de manière drastique est un exemple supplémentaire de politique de forcing du président et de son jemenfoutisme à l’égard du concept de séparation des pouvoirs … Le roi a décrété que, sans délai, on allait faire du filtrage ! … gonflé le bonhomme.

Et à y réfléchir, j’imagine bien comment l’entourage du président lui explique comme c’est « simple de filtrer » en lui balançant des choses du style :

– filtrer c’est simple il suffit d’avoir des ordinateurs très puissants … ils l’ont bien fait en Chine (la Myard Touch).

– grâce au Deep Packet Inspection, on sait filtrer du contenu (c’est partiellement vrai, partiellement faux car ça nécessite une centralisation … mais aussi super dangereux et ça laisse la porte ouverte à de nombreux débordements naturels).

Mais croyez vous, qu’après HADOPI, de laquelle les artistes sortent grand perdants, que Nicolas par amour pour ces derniers, est capable de mettre plusieurs dizaines, voir centaines de millions d’euros sur la table pour couper l’accès à un site web qui propose des liens torrents ? Le croyez vous assez agité du bocal pour mettre en place un jouet onéreux au seul profit de la défense de la Culture Française alors que ce dernier pourrait aussi bien servir à des fins de distorsion concurrentielles et servir des intérêts plus « sensibles ».

Sans verser dans la parano extrême qui tend à dire que l’État cherche à tout contrôler sur Internet (il va vraiment falloir que l’on cause de Pericles ici un de ces quatres), il y a quand même des signes inquiétants. Il faut cependant relativiser ces signes en leur opposant la profonde méconnaissance de ces outils par les politiques à qui il faudrait plusieurs mois avant de comprendre ce qu’est une route statique et comment BGP fonctionne. L’explication est à mon sens plus simple :  le gouvernement Sarkozy est en campagne permanente, il est à la recherche de mesures bling bling, si personne n’y comprend rien peu importe, c’est même encore mieux car comme ça personne ne comprendra ce que ce gouvernement a détruit en prétendant protéger les « artistes ». le commun des électeurs comprendra juste que « Nicolas Sarkozy a sauvé la culture des pédo nazis d’Internet », c’est là le seul objectif recherché par ce gouvernement. C’est d’une inconscience et d’une bêtise rare car un outil de filtrage, c’est très compliqué, très puissant et … With great power comes great responsibility … une responsabilité dont Nicolas Sarkozy n’a manifestement pas conscience.

…  Je sens que nous allons très vite reparler du filtrage, d’ailleurs les pieds nickelés ont  promis d’y travailler et dans l’interview accordée par Jean Berbinau (HADOPI), on se rend compte de la méconnaissance que les membres de l’HADOPi ont du modèle australien et de ses nombreux ratés et des débordements qui ont conduit le gouvernement à filtrer de très nombreux sites qui n’ont rien à voir avec ce pour quoi le dispositif a été originellement mis en place (le filtrage des sites pédophiles). On apprend cependant que la HADOPI « négocie avec les FAI » .. et qu’ils ont un peu de mal … j’imagine parfaitement un Jacques Toubon causer configuration de Cisco Catalyst … pas vous ?

Pour conclure je vous confierais simplement que je trouve la demande du Président de la République scandaleuse, elle outrepasse sa fonction et fait fi du principe de séparation des pouvoirs. Le ton sur lequel a été lancée cette idée laisse entrevoir une tentative à peine voilée de créer une diversion réussie en annonçant une mesure irréaliste pour mieux faire passer de manière unilatérale une mesure bien plus réaliste et plus dangereuse que le Conseil Constitutionnel souhaite sous la stricte houlette du juge … et non de la Présidence. Les pays ou ce n’est pas le cas, étrangement, ce ne sont pas des démocraties mais des dictatures, ce simple fait mérite que nous méditions tous sur les « exigences » de notre présipaute.

Taxe Google : comme prévu … on passe pour des cons dans le monde entier

La déclaration de Nicolas Sarkozy s’appuyant sur l’expertise reconnue des membres de la mission Zelnik suscite l’hilarité du monde entier… c’est cet organe de dangeureux gauchistes bien connu, le Figaro, qui en met une première couche en relevant ce qui se dit dans la presse étrangère.

Si vous avez raté un épisode, sachez que la France c’est quand même le pays des créateurs de possible … et ouai, chez nous tout est possible… je suis même surpris que le député Myard n’ai pas proposé de nationaliser Google pour tout vous dire …

Entre deux éructations sur le filtrage des contenus qu’il exige malgré les mises en garde du Conseil des Sages ou sur la carte musique jeune qui va servir a renflouer les caisses pourtant bien pleines d’une pseudo société d’auteurs (je dis pseudo et je serai prêt à retirer ce mot le jour où la SACEM publiera des barèmes de répartition clairs et ses chiffres de manière transparente), notre Président en a lâché une du même calibre que celle d’un Frédéric Lefèbvre : taxer les revenus publicitaires des moteurs de recherche et des « gros sites ».

C’est quoi un gros site ? Le mien pèse 130 mégas tout mouillés, dump sql compris … je peux compter sur une exonération ? … et si je décide de donner tous mes revenus publicitaires (énormes!) à mes copains gus de garage … j’ai le droit ?

Plus sérieusement .. comme prévu … on passe pour des ânes, et encore une fois on ne l’a pas volé ! Voilà ce qui arrive quand on confie un boulot technique à des e-gnares :

… j’en passe et des meilleures, j’attends avec impatience la réaction de la presse chinoise sur le filtrage. En tout cas cette taxe Google, même les chinois ne l’ont pas fait !

Nexus One : Google ne redéfinira pas le concept du Smartphone mais…

La rumeur commence à se faire pesante sur la commercialisation imminente (on parle du 5 janvier pour le marché US) du Nexus One (ou HTC Passion), un téléphone brandé Google sur lequel Android promet de s’épanouir. Un prix est annoncé, 530$ nu et 180$ avec un forfait de l’opérateur TMobile. Son originalité ? Il serait par Google, en collaboration avec le fabricant HTC, le téléphone embarque un cpu de 1ghz et 512 mo de ram, 512 mo de rom et une micros SD de 4go amovible fournie. La connectivité est plutôt complète : 3G tribande, EDGE quadribande, HSPDA, HSUPA, Bluetooth 2 ERD. On ne connait pas encore son autonomie mais son écran semble assez réussi.

Un premier test par Gizmodo semble placer le Nexus comme un sérieux challenger à l’iPhone.

Ce téléphone serait le premier du genre, Google s’était jusque là tenu à porter Android, cependant, en dehors de HTC, les autres fabricants restent relativement frileux et n’utilisent pas Android pour leurs produits haut de gamme. Dur d’imposer une stratégie marketing dans de telles conditions, c’est peut être ce qui a motivé Google à tenter l’aventure. Mais sans vouloir faire l’oiseau de mauvais augure pour Apple, ce dernier est habitué à innover, puis à se faire déborder comme ce fut le cas avec IBM et Microsoft. Google pourrait bien devenir à terme plus qu’un challenger pour Apple qui lui, reste condamné à innover. Google de son côté n’a pas cherché à proposer une terminal introduisant une véritable rupture, sa révolution à lui ce sont les services, non les produits… du moins pour le moment. Le grand gagnant dans tout ça, c’est quand même le logiciel libre : GNU/Linux s’annonce comme être l’OS embarqué de la décennie à venir pour les smartphones.