HADOPI : Vers une amende plutôt qu’une suspension d’abonnement internet ?

image-72Selon Numerama, des bruits de couloir font état d’une pression constante sur le Ministère de la Culture, des députés de la majorité menaçant de pas voter le projet si la suspension d’abonnement n’était pas abandonnée au profit d’une amende. Il semblerait que les 5 gus dans un garage aient trouvé quelques copains en route… Cependant comme le souligne Numerama, se pose toujours les nombreux problèmes inhérents aux modalités de l’application de la sanction… ce, quelque soit la sanction.

Lire l’article sur Numerama

Peer to Peer : le coming out de Metallica

Ils y auront mis le temps, mais 10 ans après la fermeture de Napster, Metallica, groupe culte s’il en est, signe le plus gros coming out vis à vis du peer to peer de cette année. On se rappelle que le groupe était en grande partie responsable de la fermeture de Napster. Aujourd’hui, se rendant compte que fermer un service de peer to peer est un coup d’épée de plus dans l’eau, Metallica opère un virage à 180° et selon Numerama, il pourrait même s’octroyer les conseils d’un vieux de la vielle en matière de diffusion de ses œuvres sur le net en la personne de Trent Reznor (Nine Inch Nails). Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Metallica pourrait également quitter Warner pour voler de ses propres ailes et ainsi court-circuiter la filière de distribution classique, modle économique qui nous le savons tous est appelé à mourir.
Metallica avait déjà l’été dernier montré des signes d’apaisement et de compréhension accrue de ce qui se passe sur le Net en présentant des excuses à la blogosphère … si si !

… je vais peut être même racheter les albums qu’on m’a piqué pour la peine !

Allez juste pour le plaisir, un extrait de ce fabuleux épisode de SouthPark dans lequel Metallica en prenait pour son grade.

Frédéric lefèbvre, e-gnard multirécidiviste

Je n’ai pas résisté au plaisir de vous diffuser cette petite vidéo d’un débat entre Frédéric Lefèbvre et Christine Autain sur l’émission Parlons net. On assiste, une fois de plus à un festival de Frédéric Lefèbvre qui à peine remis de se crises d’amnésies, nous fait une rechute d’autoritarisme se traduisant par des éructations verbales à l’encontre des internautes, l’un de ses chevaux de bataille favoris, puisque rappelez vous, lui, il connaît l’internet, il installait des serveurs dans les caves du 18e arrondissement de Paris avant même la naissance de Wanadoo.

Voilà en gros ce que l’on peut tirer de ce débat :

Frédéric Lefèbvre vit sur une autre planète : quand on lui signifie que les fournisseurs d’accès grognent … TOUS les fournisseurs d’accès d’ailleurs, celui ci soutient que « tout le monde trouve cette loi extraordinaire« ; « tous les artistes soutiennent le texte » … quand il est acculé, Frédéric Lefèbvre tire de manière assez risible le débat vers des sujets complètement à côté de la plaque (comment en vient on à parler des paradis fiscaux ?).
Frédéric Lefèbvre parle un français déplorable pour un député. Par exemple, pour lui, un « dealer » c’est une personne qui « fait du profit sur le dos des gens en faisant du vol » donc « beemotion est un dealer« .

Clémentine Autain est toujours aussi jolie, mais elle ne connaît pas son sujet, elle se laisse endormir pas un Frédéric Lefèbvre qui semble intarissable quand il s’agit de sortir des inepties ou de mentir effrontément. A peine une petite protestation quand Frédéric Lefèbvre l’accuse de défendre le libéralisme sauvage (fallait oser !) … dommage, elle avait un super coup à jouer, mais elle est encore bien trop frêle.

Les journalistes ne sont eux même pas à la hauteur, c’est d’ailleurs fort surprenant, ils nous avaient habitué à bien mieux : incapables de prendre en défaut Frédéric Lefèbvre qui pourtant enchaîne les absurdités. Ils ne sont à aucun moment maître du débat laissant libre court aux divagations de Frédéric Lefèbvre, véritable star du débat.
On se fout par exemple royalement de savoir combien Frédéric Lefèbvre a d’amis sur Facebook… pire ils sont incapables de mettre le doigts sur le fait que les internautes CHOISISSENT d’aller sur Facebook et non de se faire fliquer par une milice agissant sur ordre des majors.

Un débat très décevant qui n’aura donc qu’une seule utilité : alimenter le bêtisier d’un Frédéric Lefèbvre décidément très en verve en ce moment.

IPREDATOR : Pirate Bay 1 – HADOPI 0, balle au centre

image-61Pirate Bay avait promis de mettre en place des contre mesures à la riposte graduée. La célèbre plate-forme de torrent n’attendra donc même pas la mise en place des mesures de filtrage et de riposte graduée, elle dévoile aujourd’hui, en phase béta, IPREDATOR, un service VPN (réseau prié virtuel) avec un chiffrement end to end. Il en coûtera 5 euros par mois. Cette architecture réseau n’autorisera donc pas à l’HADOPI de savoir qui télécharge quoi, elle n’interceptera que l’ip du VPN et n’accédera pas à l’ip de l’utilisateur, et encore moins au contenu qui y transite. Aucun log ne sera non plus collecté.

Ce service n’a rien d’illégal, il repose sur l’utilisation de logiciels parfaitement légaux. On imagine très mal le gouvernement interdire les connexions VPN tant elles sont devenues nécessaires au bon fonctionnement de nombreuses entreprises.

75% de jeunes UMP se déclarent contre l’HADOPI

image-12Un sondage a été publié sur le site des Jeunes Populaires, les résultats sont assez spectaculaires. Les 3/4 des votants sont contre !
Plus les jours passent, plus on se demande si les 5 gus dans un garage n’élisent pas domicile au Ministère de la Culture !

Vou pouvez visionner les résultats de ce sondage sur cette page du site des jeunes populaires et je vous invite d’ailleurs à lire les commentaires associés. On note que certains trouvent que leur parti va trop loin et se déclarent même sur le point de le quitter. Des commentaires plein de bon sens relèvent uns à uns les problèmes soulevés par l’HADOPI.

A l’heure actuelle :

  • seulement 52 votants (soit 4% des suffrages exprimés) sur presque 1200 se déclarent favorables à cette loi et estiment qu’il faut la voter d’urgence (les 5 gus du ministère de la culture ont du mobiliser leur famille),
  • 54 votants (soit 5%) estiment que les mesures de coupures sont trop extrêmes
  • 180 votants (soit 16%) estiment que la loi sera inefficace et que les pirates la contourneront.
  • 867 votants, soit une écrasante majorité de 75% trouvent carrément le projet liberticide.

Bref au final, même à l’UMP, l’HADOPI, on n’en veut pas. Les tentatives de censure n’y font rien, les jeunes populaires s’expriment et ceci est quand même très encourageant car ça démontre bien que le dispositif mis en place par la loi Création et Internet ne tiendra pas bien longtemps, Dame Nature se chargera de lui si ce n’est pas le Conseil Constitutionnel ou l’Union Européenne.

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NKM sait contourner l’HADOPI !

image-111Les Numériques ont publié les rush de l’interview parue dans le Figaro de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’État à l’économie numérique. Comme je m’en doutais un peu, considérant NKM comme une personne dont la cyber instruction n’est en rien comparable à celle d’une Muriel Marlan Militello ou d’une Christine Albanel, elle se montre très critique envers la loi Création et Internet… comme toute personne normalement cortiquée d’ailleurs.

Voici l’un des passages censuré dans l’interview diffusée :

Cette loi a été préparée avant que j’arrive à ce poste. Mon ministère n’a à aucun moment été associé à sa conception. Depuis, on m’a dit de manière constante qu’elle relevait exclusivement du ministère de la Culture, qui peut avoir une très grande susceptibilité quant à son champ d’action. Il faut comprendre que les arbitrages de la loi ont lieu dans des réunions auxquelles je ne suis pas invitée. Ce qui ne veut pas dire que je me désintéresse du débat. Je passe beaucoup de temps à faire de la veille sur Internet.
La discussion à l’Assemblée ne se fait pas dans de bonnes conditions. Le monde de la création y a sa part de responsabilité, comme les politiques.

Un peu de résignation et n peu plus loin … on apprend même qu’elle sait comment contourner l’HADOPI, je cite :

Comme dans toute loi, et en particulier dans toute loi qui a sa complexité technique, il y a des gens qui passeront aux travers des mailles du filet. Pour l’essentiel, c’est la partie pédagogique de la loi qui s’appliquera. Beaucoup de gens s’arrêteront de télécharger après avoir reçu un premier avertissement par mail. Cela étant, il y aura évidemment des gens assez forts pour masquer leur adresse IP et échapper aux contrôles. Moi-même je sais comment faire !

La reprise des débats fixée pour le 31 mars prochain risque de nous réserver de très grosses surprises

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NKM se projette déjà dans l’après HADOPI

image-71C’est une Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET résignée qui confie à demi mot au Figaro qu’elle si elle ne souhaite pas ajouter d’huile sur le feu, elle doute de l’efficacité du dispositif.
« Le vrai sujet, c’est la question du financement des contenus dans l’industrie du numérique. » confie NKM au Figaro, ce qui me conforte dans mon opinion, NKM sait parfaitement, tout comme Laurent Petitgirard, que l’HADOPI ne permettre pas aux créateurs de mieux gagner leur vie, contrairement à ce que claironnent Christine Albanel ou Pascal Nègre.
En confiant préparer l’après HADOPI et vouloir s’attaquer au dossier de la valorisation de la création sur Internet, NKM avoue à demi mot qu’elle ne croit pas non plus que l’HADOPI apportera quoi que ce soit aux créateurs. Sa position reste cependant assez floue car si elle soutient ce projet de loi elle semble tout à fait consciente qu’il ne sera pas suivit des effets escomptés par le Ministère de la Culture. En clair, elle sait qu’elle va récupérer une patate chaude.
Et si NKM nous faisait le coup de la licence globale ?

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Le SaaS pourrait devenir une victime collatérale de l’HADOPI

nexediSelon Jean-Paul Smet, CEO de NEXEDI, société de services en logiciels libres, le SaaS (Software as Services) et le Cloud Computing (cher à des entreprises comme Google, Microsoft ou IBM pour ne citer qu’eux) pourraient devenir des victimes collatérales de la riposte graduée. Jean-Paul Smet rapporte le cas d’un de ses clients victime du filtrage du fournisseur d’accès irlandais Eircom.

Premier effet de bord du filtrage, des performances applicatives altérées :

« il y a deux semaines environ, nous avons constaté que l’accès aux serveurs d’application en France s’était dégradé de façon inimaginable pour l’un de nos clients situé en Irlande. Nous sommes ainsi passé d’un temps d’accès de 1/2 sec à 4 sec.” (…) “Le plus inquiétant, c’est donc de savoir que la technologie semble mal maîtrisée et pourrait à ce moment impacter la qualité de service pour les communications d’entreprises” déclare Jean-Paul Smet sur TheInquirer

Si ce genre d’effet de bord venait à se confirmer, c’est tout un pan du web qui serait directement menacé. Les solutions SaaS et Cloud Computing, particulièrement prisées en ce moment représentent un vecteur d’innovation conséquent. Menacer ces approches reviendrait à se tirer une balle dans le pied économiquement et technologiquement.

Nous avons maintes fois pesté sur la méthode employée pour l’élaboration de cette loi, Jean-Paul Smet vient donc confirmer nos inquiétudes : les professionnels du Net n’ont JAMAIS été consulté sur les effets de bord du filtrage et de la riposte graduée. Aucune expérimentation sérieuse n’a été menée, la mise en place d’un mécanisme de filtrage pourrait être dramatique pour de nombreuses entreprises, il s’agit là d’une certitude, même si on ne peut encore savoir dans quelle mesure.

HADOPI : Les jeunes de l’UMP vont-ils accepter ces grossières manipulations ?

image-51Je vous avais signalé hier un billet lapidaire sur le projet de loi Création et Interne publié sur le site des Jeunes Populaires. Ce matin PCInpact et Numerama relevaient la publication de 2 billets « disciplinaires » visant à rééduquer les brebis égarées de l’UMP qui pestent contre ce projets de loi.
Une odieuse manipulation uniquement destinée à étouffer l’opposition à l’HADOPI qui commence à bourdonner dans les rangs de l’UMP. Si le billet original n’a pas été supprimé, c’est sans doute parce que pour une fois, ils ont compris que nous avions fait de beaux screenshots et que la censure n’aurait servie à rien, pire elle aurait amplifié la réaction, tant des Jeunes Populaires que celle de la presse web qui aurait sauté sur l’occasion pour tailler un costard sur mesure aux dirigeants de l’UMP qui dans leur précipitation à vouloir « contre communiquer » se ridiculisent une fois de plus en faisant passer pour neuf un billet qui reprend trait pour trait l’argumentaire du Ministère de la culture. Preuve de la grossière manipulation, je cite

« La loi pourrait mise en oeuvre au 1er janvier 2009 »

… pour un billet rédigé hier par des Jeunes Populaires, permettez moi d’applaudir des deux mains… il s’agit d’une publication faite en panique d’un texte datant de l’année dernière, c’est grossier, peu intelligent, inefficace, ça respire l’amateurisme et c’est surtout très drôle

Mais les jeunes UMP contre l’HADOPI ne sont pas des citoyens si l’on se réfère à la définition d’un internaute par Muriel Marland-Militello, je cite « ce qui compte en démocratie ce sont les concitoyens, pas les internautes »
Tout Jeunes et Populaires soient-ils, ce sont des sous-citoyens se cachant derrière des pseudonymes, ils ne sont pas réels pour des personnes comme Madame Militello, enfin ils ne sont pas réels jusqu’aux prochaines élections…

Oui mais voilà, les Jeunes Populaires ne sont pas aussi dociles que le souhaiteraient les hautes instances de l’UMP et certains n’hésitent pas à afficher les bannières de blackout de la Quadrature du Net, comme les Jeunes Populaires d’Asnières. Incroyable ? Non pas tant que ça, je dirais même que c’est rassurant de voir des jeunes qui savent de quoi ils parlent mettre en garde nos dirigeants sur la plus belle cyber-boulette qui n’ai jamais été commise.

L’UMP souhaiterait se débarrasser de ses jeunes militants, il ne s’y prendrait pas mieux : l’HADOPI, tu l’aime ou tu t’en va !

bo