Quand notre Président fait une sortie pour défendre HADOPI, on se dit que Christine Albanel n’est peut être pas responsable de toutes les bêtises qu’elle a pu sortir dans l’hémicycle pendant les débats sur HADOPI.
« Si on laisse le pillage que représente le piratage prospérer (…) il n’y aura plus de cinéma, il n’y aura plus de disques, il n’y aura plus de livres, il n’y aura plus de créations » (…) « Si on autorise le vol, on détruit le processus de la création (…) je ne laisserai pas détruire le livre, je ne laisserai pas détruire le disque, je ne laisserai pas détruire le cinéma, c’est trop important pour notre pays »
Il est intéressant de constater que dans la tête de notre Président, la création est indissociable de l’économie de marché. Comme si nos ancêtres néandertaliens avaient eu besoin d’un éditeur et d’un contrat de distribution pour produire leurs fresques, comme si un enfant ne pouvait pas se passer d’un contrat avec une major pour chanter dans sa cour d’école… Si de très loin, ça semble tenir la route pour le cinéma, concernant l’écriture, ou la musique, il s’agit d’une énormité. Vous avez vu ? Je parle de musique et non de disques, je parle d’écriture et non de livres. Et oui, assimiler la création à son support est une erreur factuelle.
Mais il y a encore plus énorme… Nicolas Sarkozy a donc expliqué à nos chérubins qu’Internet tuait la création, alors que la création, elle ne s’est jamais aussi bien portée depuis l’avènement d’Internet. C’est par centaines de milliers que des musiciens expriment leur art sur MySpace, et par millions que des gens publient sur leur blog… et on nous parle d’un Internet meurtrier pour la création ? On dépasse un peu le cadre du manque de discernement là non ? On est même carrément les deux pieds dans la pure propagande. Je ne parlerai même pas du couplet sur les « règles » qui n’ont jamais été autant transgressées par un président que depuis l’élection de Nicolas Sarkozy… même les plus élémentaires, celles qui font le fondement de notre République, comme le respect de la séparation des pouvoirs au hasard.
Ce qui tue la création, c’est par exemple l’article 4 de la LOPPSI et tous les dispositifs sécuritaires appliqués à Internet. C’est en restreignant les libertés individuelles que l’on tue la création, en tuant un outil permettant l’exercice d’une liberté fondamentale… Restreindre les libertés de l’ensemble de la population sous des prétextes fallacieux est un acte de terrorisme.
Monsieur le président,
- Sauvez nos otages ;
- Sauvez nos retraites ;
- Sauvez l’état de droit ;
- Sauvez Willy ;
- Sauvez nous des invasions martiennes ;
- Sauvez ce que vous voulez… mais de grâce, foutez la paix à la création, elle n’a pas besoin de vous.