#Statelogs Wikileaks : nouvelles révélations dans le Dailymail

wikileaks
Wikileaks

Owni a repris son live ce matin, et le site d’information aussi auteur d’une application destinée à éplucher les milliers de documents issus des warlogs se fait l’écho de quelques nouvelles informations intéressantes, à commencer par l’analyse de la Pravda en Russie, qui, signe des temps, joue la carte de l’apaisement entre Wikileaks et le Département d’État américain.

Owni relate également que le Dailymail révèle qu’on trouve dans les Statelogs des propos peu flatteurs sur Nelson Mandela ainsi que d’autres chefs d’États africains. Les révélations ne s’en tiennent pas là et pourraient même devenir un plus embarrassantes encore pour l’administration Bush qui aurait ignoré les appels des Nations Unies à la retenue en Iraq parce que le Secrétaire général d’alors, Kofi Annan, était noir (c’est du moins une position qu’aurait soutenu Nelson Mandela).

Toujours via le Dailymail, on apprend l’existence de plus de 800 notices émanant de l’ambassade américaine de Grande-Bretagne assez critiques, voire hostiles, à l’encontre de Gordon Brown et de son gouvernement. David Cameron, son successeur ne serait pas non plus épargné à en croire le quotidien anglais.

Certaines de ces notices feraient également référence à l’attentat de Lockerbie.

Les documents que Wikileaks s’apprête à révéler sont issus du SIPRNet. Ce réseau partagé par 2,5 millions de membres de l’administration américaine recèle de nombreuses notices classifiées « secret » (second niveau de secret)  et sont considérées comme pouvant provoquer des dommages importants pour la sécurité nationale américaine. Aux USA, on hésite pas à parler d’irresponsabilité, un argument déjà avancé lors de la publication des warlogs. Cependant, à ce jour, les warlogs n’ont causé aucun dommage humain. Loin de moi l’idée de tenir une comptabilité morbide, mais ce qu’a démontré les warlogs, c’était que le score en pertes humaines collatérales incombait bien plus aux militaires en poste dans le moyen-orient que la fuite elle même ne pourrait jamais prétendre à en faire.

La position britannique, selon des insiders de la défense, semble cependant délicate et certaines sources n’hésitent pas à dire que la sécurité nationale du pays pourrait être «mise en péril» en faisant référence à des opérations en territoire afghan ou iraquien.

Notons cependant, dans que le Dailymall, à l’instar de la presse canadienne, sonde ses lecteurs en posant la question de manière un poil orientée, du coup, si les canadiens se montraient favorables à presque 85% à cette publication, les résultats dans le Daylimail sont bien plus contrastés :

Dailymail Poll Wikileaks Statelogs
Dailymail Poll Wikileaks Statelogs

Le Dailymail désigne Bradley Manning, jeune soldat américain interpellé par les autorités, suite à la publication des Warlogs, comme responsable probable de cette fuite majeure. Pour l’instant sa culpabilité concernant cette fuite n’est pas avérée. Rappelons que même Wikileaks, n’est pas sensé savoir d’où vient cette fuite puisque sa procédure de collecte des informations est particulièrement respectueuse de l’anonymat de ses informateurs (tous les échanges sont chiffrés de bout en bout et tout est fait pour garantir l’anonymat de l’émetteur). Plus encore, le Dailymail parle de documents classés « top secrets » que Manning se serait procuré, alors que la position officielle de l’administration américaine est de dire qu’aucun document classifié top secret (le plus haut niveau), n’ont été dérobés. Information semble t-il corroborée par Der Spiegel : 15.652 mémos sont classifiés “secret ».

La fuite est jugée assez sérieuse pour que l’ambassadeur américain en poste à Londres, Louis Susman, prenne une initiative sans précédent : se rendre à Downing Street pour informer les fonctionnaires britanniques sur ce qu’elle a baptisé le « contingency planning ». De son côté Hilary Clinton avouait que la situation était « extrêmement embarrassante pour les USA« .

Les échanges entre diplomates ne sont jamais que des anecdotes, oui mais pas n’importe lesquelles, ces anecdotes sont celles qui guident une politique internationale, font ou défont des relations commerciales et impliquant la croissance et l’emploi de nations entières. Des révélations sur des enjeux cachés de certaines négociations ou de certaines positions embarrassantes entre états peuvent ainsi semer le trouble entre deux pays. Sans aller jusqu’au conflit armé, des rancoeurs peuvent naître, comme de nouvelles alliances qui paraissaient jusque là improbables.

Wikileaks Statelogs : vent de panique chez les diplomates du monde entier

wikileaks
Wikileaks Statelogs

Les diplomates du monde entier sont sur les dents depuis quelques jours… et il y a que quoi : le site Wikileaks qui n’en est pas à son coup d’essai, serait sur le point de diffuser pas moins de 251 287 documents secrets issus du réseau SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network) de l’administration américaine. Le documents ont déjà été transmis par Wikileaks à de grands journaux internationaux, selon une méthode éprouvée lors de la publication des Warlogs. Ce sont pour l’instant 5 médias qui seraient en possession de ces documents : le New York Times, Der Spiegel, le Guardian, El Pais et Le Monde.

Sur le Net, et en Live, c’est l’excellentissime Owni qui assure le live blogging des Statelogs

Il y en aura pour tout le monde (ou presque)

En plus des USA, de nombreux pays sont concernés par ce qui ressemble à la plus grosse fuite que l’histoire n’ai jamais connue : le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, le Danemark, la Norvège, Israël, la Russie, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Pologne, la Finlande, l’ Afghanistan, l’Inde, la Chine et la France (la liste s’allonge d’heures en heures). Rien que pour la France, Owni rapporte que ce serait entre 500 et 1000 documents qui devraient être publiés par Wikileaks. Owni fait référence à des échanges entre les autorités britanniques et américaines susceptibles de vexer la France, visiblement en proie à certaines railleries de la part des alliés anglo-saxons.

La plus grosse catastrophe diplomatique de l’histoire

Selon Jean-Marc Manach, on s’orienterait tout droit vers la plus grosse catastrophe diplomatique de l’histoire. Les lignes téléphoniques des ambassades du monde entiers sont encombrées, l’administration américaine, se préparant au pire, contacte en ce moment même les diplomates de très nombreux pays. De son côté, la presse britannique affirme que les documents seraient, pour ce qui concerne le Royaume Unis, plus embarrassants que dangereux pour le précédent gouvernement. Concernant les autres pays, il se pourrait bien que les choses soient un peu plus qu’embarrassantes, les ambassades craignent par exemple pour la sécurité de leurs civils et de leurs troupes dans certaines zones à risque. Chaque message issu du SIPRNet se compose de la date, de l’auteur, du destinataire, de la classification et enfin du message lui même. Le corps des messages contiendraient pour certains les noms des informateurs.

L’administration américaine mise en déroute par son propre bébé : Internet

Le Département d’État américain est en train de faire les frais, à grande échelle, d’un signe des temps. Les vieux internautes le savent bien, Internet a une influence directe sur nos sociétés, une influence bien perceptible qui sort du cadre de l’Internet lui même et qui modifie des pans entiers de nos usages, de nos conventions dans la vie réelle. Une telle fuite, sans un outil comme Internet, n’aurait jamais pu être rendue possible. Du coup, dans le monde, les réactions sont partagées, si les américains sont globalement furieux, à l’image du cofondateur de Wikipedia, Larry Sanger, qui hurle comme un putois sur Twitter que Wikileaks est l’ennemi du peuple américain. Dans d’autres pays, on est plutôt massivement favorable à la publication des Statelogs. Ainsi au Canada, un sondage réunissant plus 50 000 votants est sans appel : ce sont presque 85% des votants qui sont favorables à la divulgation de cette fuite majeure.

Peu importe le contenu de ces documents, Wikileaks aura prouvé une fois de plus qu’Internet est en train de changer la face du monde et que nul ne peut l’en empêcher, pas même ses géniteurs.

Du troll velu à la vraie Gallaire

copyleft
Free as Free speech... not Free Beer

Le troll enfle, ça prend des proportions démesurées et pour tout vous dire, moi aussi ça commence à m’agacer, ça en cause partout sur les forums, même à la télévision aujourd’hui sur BFM entre autres… A l’origine de ce troll, Florent Gallaire, un jeune homme aux opinion politiques bien tranchées, qui, s’emparant d’une cause qu’il ne maîtrise visiblement pas tant que ça (la culture libre), est en train de porter sérieusement préjudice aux partisans du logiciel et de la culture libre en général.

Florent Gallaire, juriste spécialisé en droit du numérique, a unilatéralement décidé de diffuser sur son blog le dernier prix Goncourt « La carte du territoire » de Michel Houellbecq sous prétexte que ce dernier utiliserait des passages tirés de Wikipedia et donc sous licence Creative Commons. Son argumentaire est développé sur son blog, mais voilà, il y a comme un hic. Florent, qui n’a aucune légitimité ni sur l’oeuvre, ni sur les contenus libres de Wikipedia (il n’en est pas l’auteur et encore moins le conseil juridique des auteurs) a décidé de s’investir de droits de libre redifusion selon les termes de la Creative Commons by SA, arguant que l’oeuvre de Michel Houellebecq est de fait une oeuvre composite. Comme cette oeuvre contient des passages sous licence Copyleft, il en déduit que l’oeuvre de Michel Houellebecq est également Copyleft… un bien hasardeux raccourci. Je ne vais pas me lancer dans une explication sur la viralité des licences libres, le débat n’est même pas là, mais vous trouverez d’intéressants commentaires sur le beau, le grand, l’unique… j’ai nommé LinuxFR, qui, comme la tradition du vendredi l’y oblige, a abondamment commenté le troll servi sur un plateau d’argent par Florent Gallaire. Linux FR n’étant pas le dernier endroit en France ou les défenseurs du libre échangent, j’invite Florent à lire ces commentaire avec la plus grande attention, ou encore à se rapprocher de Benjamin Jean, de Veni Vidi Libri ou des excellents Antoine Moreau et  Mathieu des non moins excellents Artlibre et In Libro Veritas.

Bilan, Flammarion, l’éditeur,  va porter plainte et nous devrions assister à une issue qui me déplaît fortement, tant pour Florent qui me semble vraiment être dans l’erreur, que pour le libre qui aurait mérité une bien meilleure cause pour faire valoir sa légitimité devant les tribunaux français. Florent a à mon sens cherché une certaine visibilité pour sa propre pomme, sinon, il aurait simplement contacté les auteurs des textes de Wikipedia en question pour faire en sorte que ces derniers fassent, légitimement cette fois, valoir leurs droits.

Aujourd’hui c’est le site SurLeRing qui termine de m’achever en exhumant une vidéo de Florent Gallaire, vous allez voir, il va droit au but, atteignant son point Godwin en moins d’une minute, et pas qu’une fois, c’est un superbe combo. Je ne commente pas plus et  je vous laisse découvrir qui risque d’être le premier à tenter de faire valoir le libre pour autre chose que des logiciels devant la justice française, je ne saurai plus exprimer ma consternation… J’espère juste que Flammarion et  Michel Houellbecq n’assimileront pas la culture libre à ce débordement, et qui sait, que Flammarion, un jour, éditera une oeuvre dont l’auteur aura choisi délibérément une licence copyleft.


L’appel des Cordeliers
envoyé par Doumenge_Mistral. – Gag, sketch et parodie humouristique en video.

Avons nous encore le droit de boycotter ?

boycott .. ou pas
Le boycott saymal

Dans un article de la semaine dernière paru sur Libération, Benoist Hurel nous relate dans une tribune qu’une circulaire, oeuvre de Michèle Alliot-Marie, serait je cite « un attentat juridique d’une rare violence contre l’un des moyens les plus anciens et les plus efficaces de la contestation des Etats par les sociétés civiles, à savoir le boycott ». Émis par la Chancellerie, cette circulaire définirait l’appel au boycott des produits d’un pays comme une «provocation publique à la discrimination envers une nation», et serait punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

La suite de l’article, bien que partisane (et ce n’est pas un reproche), est bien argumentée… jusque là tout va bien.

Puis la suite vous la connaissez, téléphone arabe, information répétée, amplifiée… déformée… et voilà que sur le Post, c’est le boycott qui se retrouve réprimé et non plus « l’appel au boycott des produits d’une nation », l’auteur tombe des nues, crie au scandal etc… On est plus dans le partisan bien argumenté, on est dans le lapidaire un peu à côté de la plaque… d’ailleurs je prends le risque de vous le prouver.

Je boycotterai tout dispositif de sécurisation de ma connexion Internet labellisé par l’HADOPI, je boycotte Windows, je boycotte l’industrie du disque et je boycotte les médiators de guitare en écaille de tortue !

Si je reçois une convocation au tribunal, je vous balance un tweet, c’est promis !

Attention, ce qui va suivre est trollogène…

Cher C’est Nabum vous mélangez plusieurs choses.

« Le boycott d’un produit n’est plus un moyen légitime de protestation contre une nation. Non, le crime est bien plus grave, c’est du terrorisme économique, c’est une entreprise de déstabilisation d’un pays avec lequel la France peut parfaitement entretenir de juteux et profitables liens commerciaux. Le boycott devient un crime contre l’ordre marchand du Monde globalisé. »

Ce n’est pas le boycott, mais « l’appel au boycott des produits (tous les produits) d’une nation », un peu comme les américains ont boycotté tous les produits français quand Jacques Chirac avait refusé d’envoyer en Iraq nos soldats si vous situez. Ensuite je ne suis pas juriste, mais je suis quasi persuadé que l’appel au boycott est déjà réprimé dans notre droit français. Vous auriez cherché un peu, vous auriez pu par exemple tomber sur les articles 225-1 à 225-5 du code pénal qui vous expliquent que « la discrimination saymal » (à l’encontre d’une personne physique ou morale) et que le gros des dispositions date quand même de … 2006 ! Si vous trouvez que (jusqu’à… c’est une peine plafond, donc si vous gagnez le smic vous n’écoperez jamais de ça) 45000 euros et un an d’emprisonnement c’est lourd, qu’allez vous penser de celle-ci, je cite :

« Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d’en interdire l’accès, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 Euros d’amende. »

En outre je suis étonné qu’un 26 novembre, une circulaire qui date de février dernier vous émoustille autant, elle a bien une origine et cette fermeté affichée est à mettre en perspective d’une situation qui préoccupait le ministère de l’Intérieur, à savoir le boycott des produits israéliens, dans un contexte géopolitique tendu et sur fond de xénophobie dont il reste d’ailleurs des traces dans Google (mais on le dit pas comme ça dans la circulaire, ce ne serait pas politiquement correct).

Après libre à vous de vous demander si boycotter les automobiles Lada est plus grave que d’expulser des roms niveau «provocation publique à la discrimination envers une nation»…

C’est pas parce que la pré-campagne des présidentielles approche qu’on peut tout mélanger. En outre, gardons en tête que les quotas d’importation de certains produits, comme toute mesure économiquement protectionniste est un « demi boycott » d’État, cette circulaire de la chancellerie est donc à relativiser, et en conclusion : continuez à boycotter à partir du moment où vous ne troublez pas l’ordre public, personne n’en saura rien et si votre cause est juste vous ne serez pas le seul. Ce débat sur le boycott ne mérite donc à mon sens pas tant de passion, d’ailleurs regardez, même le pape ne boycotte plus l’usage du préservatif.

Merci à Sylvain 😉

HADOPI : Pascal Nègre défend son bébé

pirate lolcat
Pirate Lolcat by icanhascheezburger.com

Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France, en tournée d’auto-promotion pour son bouquin, donnait hier une interview à TF1.fr, aka je vire abusivement les salariés qui ne sont pas d’accord avec HADOPI. Ouais… vous sentez le coup venir là déjà… Pascal Nègre… TF1… faut pas s’attendre à un moment de journalisme aspirant au Pulizer. Et ça commence dés le titre, par une citation de Pascal Nègre « Grâce à Hadopi, le disque a arrêté de chuter« … HADOPI aurait donc un effet sur les ventes de disques ? C’est étrange ce que dit l’ami Pascal car c’est pourtant pas ce que semblent dire les chiffres selon Guillaume. Là, il y en a au moins un des deux qui ment effrontément, à votre avis c’est qui ?

Voyons les arguments de Guillaume développés sur Numerama, je cite :

« Selon l’Observatoire de la Musique, le chiffre d’affaires de l’industrie phonographique a encore plongé de 13,7 % au troisième trimestre. Depuis le début de l’année, les recettes dues aux ventes de CD et DVD musicaux ont baissé de 9,8 % à 507,2 millions d’euros, tandis que le marché numérique progresse de 25 %, mais à seulement 64,2 millions. La hausse relative du numérique, qui d’ailleurs ralentit au lieu de s’emballer, est encore loin de compenser la baisse des CD. »

Voilà pour les chiffres, vainqueur par KO : Guillaume

Je me suis fait violence, j’ai lu l’Interview de Pascal Nègre, je me doutais bien que j’y trouverais des perles… bingo !

Les révolutions de Pascal (Talkin’about a revolution ?) … to me ?

Pascal est une sorte de lolcat à sept vies, dans l’Industrie du Disque il a vécu pas moins de 4 révolutions qui auraient du le tuer… et il est toujours là.

Comment ceci est-il possible ?

« Lorsque j’ai commencé mon métier, le disque vivait quatre révolutions : l’arrivée du CD, les radios libres, la publicité télé, et la baisse de la TVA. Aujourd’hui, avec les supports dématérialisés et  le buzz internet pour parler de nos artistes, je vis de nouveau une révolution. La différence, c’est qu’à l’époque il n’y avait pas de piraterie. »

Pascal découvre la piraterie avec Internet, mais où était il donc ces 15 dernières années ?

Allez on va mettre les fessées dans l’ordre et rafraîchir la mémoire de Pascal :

1° On commence par les radios libres, je vais me la faire méthodique, ça va être rapide, je regarde ce que raconte Wikipedia sur les radios libres…  et je tombe sur quoi en première phrase ?

« Une radio libre, initialement synonyme de celui de radio pirate, »

… Headshot !

2° On continue avec la seconde révolution du lolcat Pascal : l’arrivée du CD. J’étais certes très jeune, mais je l’ai connu, allez, séquence émotions, souvenez vous des actions intentées contre Philips et Sony par l’industrie du disque, ces CD et ces graveurs qui permettaient de copier à l’identique un support numérique… de pirater tout votre merveilleux catalogue. Le « CD c’est la mort de la musique » claironnait votre industrie qui s’éveillait à la duplication numérique.

3° La troisième révolution de Pascal, c’est la pub à la TV… chacun ses références culturelles, pour moi, la révolution ce serait sa suppression. Mais la TV et les magnétoscopes pour enregistrer Dimanche Martin, ça aussi ça a failli tuer la culture, souvenez-vous Pascal :

Reportage Piratage INA

4° La Quatrième et dernière révolution de Pascal c’est la TVA à 5,5% sur le disque qui est la seule révolution n’ayant pas connu les « pirates ».

5° C’est aussi une révolution, une vraie révolution, qui profite à tout le monde et non pas à l’Industrie du Disque… c’est Internet, mais cette révolution là, ce n’est pas la vôtre Pascal.

La complainte de Pascal (blues en La mineur pour énormités majeures)

« Le problème, c’est que lorsque l’industrie du disque a expliqué que tout n’était pas génial dans Internet, on nous a traités d’hommes préhistoriques ! »

À titre personnel je vous qualifierais plutôt de rapaces et de pleurnichards perfusés aux brouzoufs du contribuable. Pire encore, vous êtes prêts à sacrifier les libertés de tout un peuple si les technologies de reconnaissance de contenus (oui, je parle bien de DPI), peuvent vous donner l’illusion de sauver votre industrie. Au final, nous savons tous que ce sont vos salaires que vous sauvez, pas les artistes et encore moins la création. Pour cette offensive sur les libertés, j’ajouterais donc le qualificatif de terroriste (un prêté pour un rendu).

« Plutôt que des brontosaures, on a peut-être été des pionniers. »

Les pionniers sont des gens qui créent, qui évoluent et qui impulsent une dynamique du vivre mieux. Votre industrie de copie de galettes en plastique, là, elle meurt Pascal. Les pionniers sont des bâtisseurs, des explorateurs… bref tout le contraire de votre industrie qui est restée scotchée sur ses belles années 80.

« La manière dont on s’est adapté pourrait inspirer d’autres industries. »

LOL ! Elle est bien bonne celle ci ! si les autres industries s’inspiraient de celles du Disque, on aurait des « cartes voitures jeunes », des « cartes boucherie jeunes » , des « cartes électroménager jeunes »… le tout aux frais du contribuable qui devrait s’acquitter de 50% de la facture… exemplaire cette industrie du disque ! Si on poursuit même l’exemple de l’industrie du disque jusqu’au bout, on aurait d’ailleurs pas une « carte voiture jeunes » mais une « carte calèche jeunes ».

Deezer de midi à quatorze heures

« Pardon ? Deezer  a eu accès à tous nos catalogues !  C’est d’ailleurs ainsi qu’ils sont passés de rien du tout à une marque connue. »

Plus la peine de chercher l’offre légale de midi à 14h, grâce à la sympathique Industrie du Disque, nous avons en France une offre légale de qualité : Deezer, iTune, Deezer, iTune, Deezer… c’est une belle réussite, merci Universal ! Et quand on vous parle de Jiwa ? Ah c’est vrai, vous causez pas aux pauvres dans votre milieu :

« Jiwa a déposé le bilan en disant qu’on demandait des droits impossibles mais il ne faisait pas 25.000 euros de chiffre d’affaires par mois. Ils n’ont jamais payé un catalogue ! Avant de payer les droits, ils n’arrivaient même pas à payer leurs salariés. »

Salauds de pauvre !

« En France, on a tout de même une richesse d’offres et de plateformes démente. Aux Etats-Unis et en Allemagne, il n’y a qu’iTunes alors qu’Apple ne représente que 40% du marché français.« 

C’est un point intéressant, j’ai pu observer, à la sortie de la carte musique jeunes, que vous n’êtes toujours pas fichus de proposer un catalogue unifié sur une seule plateforme. Bilan, il faut plusieurs cartes si vos goûts sont trop éclectiques. Bravo, là encore il y a de quoi pavoiser, ça fait 15 ans que vous n’êtes pas fichu de proposer un catalogue unifié.

(…) un ange passe

Et on arrive enfin au plat de résistance, les bébés de Pascal :

Le DADVSI qui selon lui protège son Industrie. Dans les faits, les DRM n’ont fait qu’accélérer la chute des ventes de CD puisqu’il devenait impossible de lire les CD légalement achetés sur son ordinateur ou sur son autoradio. D’ailleurs le succès est tellement énorme que l’industrie a du abandonner les DRM et que les parlementaires continuent à se cacher derrière leur petit doigt quand on leur demande le rapport d’impact de cette ânerie. Mais pas de doute pour Pascal, le DADVSI, ça vous a vachement protégé :

« A l’époque, la loi DADVSI (NDLR : Droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information) a mis quatre ans à adopter une directive européenne qui nous protégeait enfin…« 

Pour HADOPI, je ne reviens pas sur le chiffre, on a vu que Guillaume de Numerama était vainqueur par KO, on va donc éviter de frapper un homme à terre. On va juste s’amuser un peu de la crédulité de Pascal Nègre qui pense peut être que le contribuable est prêt à sponsoriser 50 000 identifications d’IP par jour pour ses beaux yeux. Pascal Nègre concluera sur l’Epic Success de la carte Musique Jeune :

« Et cela redonne de la valeur à la musique…. »

Soit Pascal, mais pour moi votre carte machin, c’est une prime à la casse pour tenter de doper artificiellement des ventes qui plongent irrémédiablement… votre métier change Pascal, ce n’est pas sale.

OpenDATA hunt à la Cantine

opendata
OpenData constellation

Ce vendredi se tiendra à la Cantine une chasse aux données publiques. C’est à l’initiative du collectif Regards Citoyens et de l’association Silicon Sentier que cet évènement se tiendra. Cette pratique s’inspire de l’initiative de l’Open Knowledge Foundation et vise à encourager la libération de données publiques dans le but de les rendre accessibles et donc utilisables. Ainsi, ces données peuvent être croisées avec d’autres données publiques et être exploitées dans le but de faciliter l’accès à certaines informations souvent pénibles à obtenir par voies administratives. L’OpenData est une nécessité et ce premier évènement du genre en France permettra aux différents acteurs d’échanger pour tenter de combler un retard certain pris par notre pays en la matière. Ajoutons au passage que la LOPPSI, dont la seconde lecture vient d’être repoussée à la mi-décembre, pourrait bien menacer cette évolution souhaitable comme le soulignait récemment Owni et Regards Citoyens.

En cette occasion, une table ronde se tiendra, elle sera animée par Romain Lacombe (Re-Open / Etats numériques) et réunira :

L’OpenDATA Hunt se tiendra donc le 26 novembre 2010 à 19 heures à 22h à la Cantine, à Paris. Vous pouvez vous inscrire ici.

Deep Packet Inspection au Canada

privacyMichael Geist est professeur de droit à l’Universite d’Ottawa, c’est un fervent défenseur des libertés numériques, plaidant entre autres pour une réforme du copyright à l’heure d’Internet. Sur son blog, le professeur nous apprenait la semaine dernière que le Canada s’apprêtait à voter une loi terriblement dangereuse, c’est un lecteur de Numerama qui l’a relevé, elle se décompose en 3 volets :

  • Le premier oblige les FAI à transmettre les informations  personnelles d’abonnés à l’autorité judiciaire en se passant de l’avis d’un juge. La loi actuelle les y autorise, sans pour autant les y contraindre.
  • Le second incitant tous les fournisseurs d’accès à modifier leur infrastructure réseau afin de rendre possibles des écoutes légales ciblées. Ceci signerait l’arrêt de mort des plus petits fournisseurs d’accès canadiens. Les exigences semblent particulièrement précises et très contraignantes : il s’agit notamment de pouvoir intercepter les communications, d’isoler les communications d’un individu en particulier, et être en mesure de réaliser simultanément de  multiples interceptions. Les employés des FAI impliqués dans les interceptions de données devront en outre montrer patte blanche et pourront être soumis à des vérifications de leurs antécédents judiciaires. Pour mettre en place ce dispositif, un délai de 3 ans est donné aux fournisseurs d’accès, mais pour les plus petits d’entre eux qui n’auront pas les moyens de les mettre en place, ces dispositions n’en font que peu de cas.
  • Le troisième et dernier volet confère de nouveaux pouvoirs à l’autorité judiciaire, lui permettant notamment d’accéder en temps réel aux données interceptées, ce qui suppose une interconnexion directe entre les FAI et l’autorité judiciaire. Ces données concernent la création, la transmission, la réception, le type (protocole), la route, l’heure, la durée, l’origine et la destination de la communication… la totale. Le délai de rétention de ces informations serait fixé à 90 jours. Enfin les fournisseurs d’accès sont évidement tenus de ne pas communiquer aux abonnés d’information les alertant d’une écoute.

Selon Michael Geist, le coût de ces mesures est très important, tant financièrement qu’en terme d’impact sur la vie privée. On parle bien ici de surveillance par des sociétés privées (des fournisseurs d’accès Internet), sans mandat du juge.

Je vous présente le blog d’un nouveau copain

sécuritéCher Gnuzer,
Tu as pris le temps de répondre, de manière argumentée, à certaines de mes positions. Je trouve ta démarche honorable, du coup, je vais te donner un petit coup de pouce en te répondant publiquement et surtout en te donnant la visibilité que mérite ta réponse. Je suis assez embêté de ne pouvoir linker l’article lui même mais ceci est du à la redirection de ton nom de domaine, un AName aurait été préférable. Là le pointage de ton nom de domaine n’observe pas la première des bonnes pratiques du web, à savoir une URL par contenu.
Je passe sur tes attaques personnelles, je ne m’abaisserai même pas à y répondre. Je vais me concentrer sur ton contre-argumentaire…

1° « Thèse : Le VPN, Çaylemal. »
Là tu as soit un problème de lecture, soit tu tombe dans le travers que tu me reproche dans le premier couplet de ta chanson.

2° « Ça, c’est le bruit de la claque que prend dans la tronche un cyberrésistant récemment converti au crypto-anarchisme comme moi »
Si tu as besoin de mettre en avant tes talents de crypto anarcho pour contourner HADOPI c’est que tu n’as pas compris grand chose :

  • ni à la loi HADOPI
  • ni à Internet

Tu te qualifies de cyber résistant ? En te cachant pour downloader un MP3 ? C’est où que tu résistes dans l’histoire là ?
Tu fais la bêtise de confondre clicodrome VPN et cryptoanarchisme, là on est carrément dans l’amalgame de noobs qui va pas tarder à nous dire qu’il est rentré dans la matrice pour échapper à HADOPI.

3° « le lectorat de Bluetouff’s blog n’est finalement pas aussi élitiste que peuvent le faire croire ses articles très pointus sur la sécurité informatique. »
Je n’ai pas la prétention de m’adresser  aux l33tz, d’ailleurs je doute qu’ils trouvent des choses intéressantes dans mon blog, mon action se situe plutôt au niveau de la sensibilisation, et à te lire, je vois que j’ai encore du travail.

4° « N’oublions pas qu’avec HADOPI et LOPPSI nous sommes tous des criminels… »
Tu te présente aux élections présidentielles ? Tu es déjà en campagne là ?

5° « Remarque : Bluetouff clarifie sa pensée dans sa réponse à Korben : selon Bluetouff, il ne faudrait pas se cacher pour exercer notre activité illégale »
Ok c’est donc que tu as bien tout compris de travers, selon moi cette activité ne devrait pas être illégale, et te cacher c’est comme bloquer un site web, ça s’appelle fermer les yeux, c’est une attitude de couille molle.

6° « Tout délinquant essaye d’échapper à la répression. Si désormais nous sommes tous des délinquants, il est naturel que nous essayions tous d’échapper à la répression. »
Tu te considère comme un délinquant ? Bravo, moi pas et j’essayais de me battre pour expliquer que tu n’en étais pas un… ton billet me refroidit pas mal…

7° « je donne d’avantage de chances de survie aux “planqués” qu’aux héros contestataires. »
A chacun son truc mais en dehors du fait qu’on a pas besoin d’être un héro pour dire qu’on est pas d’accord avec une loi débile, il va falloir que tu m’explique comment un planqué peut faire changer une loi injuste. Ce qui me fait dire que tu n’es pas du tout un cyber résistant, tu es juste une personne qui ne pense qu’à sa tronche et à pouvoir télécharger tranquilement… planquée. Ce qui compte ici c’est ta survie à toi, surement pas le respect des libertés d’autrui.

8° Je ne reviendrai pas une fois de plus sur les usages du VPN, mais la « panacée » c’est :

  • un darknet privatif où on accorde confiance à chaque node
  • l’utilisation de protocoles non standards multiplexés, bien évidemment chiffrés, end to end (on est loin du VPN à papa là)
  • une connaissance juridique sur les points d’entrées et de sorties
  • Le tout dans une VM avec un OS fait pour (au pif OpenBSD)
  • Un serveur X over SSH
  • Pas de plugin à la con dans le navigateur
  • … et accessoirement allumer son cerveau pendant qu’on surf.

9° Sur la suite c’est amusant car tu as une bonne compréhension technique de la problématique, c’est donc bien sur la philosophie que nos avis divergent. Le hic c’est que j’ai du mal à percevoir ton contre argumentaire philosophique dans tout ça. Enfin il y a quand même une erreur technique « Ceux-ci sont renvoyés par le VPN et atteignent leur destination finale par le chemin le plus court. » Quand tu visite le site de la HADOPI derrière un VPN dont le noeud de sortie est à HongKong, j’ai le sentiment que tu dis une bêtise… je sais pas pourquoi…

10° « c’est en revanche parfaitement raisonnable dans un pays où le gouvernement a des tendances orwelliennes. »
Tu prêtes des facultés au gouvernement qu’il n’a pas, ce qu’il a mis en place jusque là atteste plus de son e-gnorance que de quelques volontés orweliennes. Le blocage des sites sur LOPPSI, c’est pas orwerlien, c’est de la lâcheté qui vise à dire « la pédopornographie n’existe pas ».

11° « Je vois ces sûrcoûts engendrés plus comme un effet collatéral du système répression + résistance. »
Encore une fois, tu ne résistes pas, tu te planques.

Facebook mérite des claques

facebookOn doit l’information à Geek.com Facebook, le réseau social, depuis peu de temps, c’est aussi un service de messagerie unifié (mails, SMS, pigeon voyageur…). C’est un service que je n’ai pas essayé et que je n’essaierai pas. Figurez vous que Facebook épluche vos mails et tous les messages personnels qu’il « unifie », si votre communication personnelle contient un lien sur un site que la « morale Facebookienne » réprouve (par exemple un lien sur The Pirate Bay) Facebook décide purement et simplement de vous censurer et prend la décision de ne pas acheminer votre message. Est-il besoin de rappeler que le tracker Torrent référence (aussi) des contenus parfaitement légaux.  Pour faire bref, Facebook s’adonne au niveau zéro du filtrage albanélien. Que diriez vous si Orange coupait vos communications téléphoniques à chaque fois que vous prononcez une grossièreté ?

Facebook se rend-il coupable de quelque chose d’illicite ? Un intermédiaire de ce type, en sa qualité d’opérateur de messagerie personnelle est prié de transporter des données, on ne lui demande strictement rien d’autre. L’article L32-1du code des Postes et Télécommunications qui cause de neutralité du transporteur explique que les opérateurs sont contraints à une neutralité absolue sur le réseau. Je cite :

« 5° Au respect par les opérateurs de communications électroniques du secret des correspondances et du principe de neutralité au regard du contenu des messages transmis, ainsi que de la protection des données à caractère personnel »

La Poste n’a ainsi pas le droit de décider si elle va acheminer votre courrier en fonction de ce qui est écrit dans vos lettres. Facebook, lui, a décidé de s’arroger ce droit. De là à dire si ceci est légal ou pas, seule une jurisprudence portant sur la notion de neutralité des réseaux pourrait commencer à apporter un bout de réponse. Il faut dire que les décisions de justice à ce sujet ne se bousculent pas, cependant, avec les réseaux (sociaux ou pas) nés d’Internet, certains opérateurs s’arrogent des droits (parfois divins) et cherchent maintenant à s’ériger en gardien de votre morale, Facebook réussissant même ici à immiscer sa morale à lui au cœur de vos discussions privées. Ceci n’est pas tolérable, c’est au mieux une atteinte manifeste à la neutralité au pire un viol tout aussi manifeste de vos correspondances privées.

Nous assistons donc ici à une dérive particulièrement inquiétante, si tous les opérateurs de services en se mettent à décider d’appliquer des filtres en fonction de ce qu’eux même jugent légal ou pas, moral ou pas, convenable ou pas, on va vite se retrouver avec un Net aussi pourri que celui du député Myard. D’ailleurs, qu’est-ce qui empêcherait un fournisseur d’accès Internet de filtrer Facebook sous prétexte que le réseau social rend la bêtise humaine plus accessible ?

EDIT : On me souffle également que le code pénal, en son article 226-15 puni assez lourdement ce genre de pratiques, ce que fait ici Facebook semble donc bien illégal :

« Le fait, commis de mauvaise foi, d’ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d’en prendre frauduleusement connaissance, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
Est puni des mêmes peines le fait, commis de mauvaise foi, d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou de procéder à l’installation d’appareils conçus pour réaliser de telles interceptions. »