HADOPI dénoncée par les godillots qui l’ont voté

Dans un ouvrage intitulé « Déjeuners avec des ministres sous pression », Anne Rovan et Nathalie Segaunes, qui ont recueilli les confessions de ministres de sa Seigneurie, on en apprend de belles. On ne va pas repasser sur l’ensemble de l’oeuvre de Nicolas Sarkozy, mais simplement nous arrêter, comme l’a fait Numérama, sur cette splendide mobilisation de neurones dont Christine Boutin a fait preuve en expliquant aux deux auteurs qu’avec Hadopi « Sarkozy s’est fait avoir comme un bleu« . Peu avare en confidences, Christine Boutin qui comme une grande majorité de godillots, savait que ce texte était entièrement dicté par le lobbying des majors et que les chiffres claironnés par Christines Albanel dans l’hémicycle étaient ceux fournis par les majors (quel crédit leur accorder ?). Et elle n’est pas tendre Christine Boutin, visiblement très remontée : « Les majors, ces fricards, ces salopards, ils savent très bien ce qu’ils font. Ce sont les grandes industries du disque qui ont fait défiler les artistes dans le bureau du président et dans ceux des médias » confie t-elle. Evidement, nous n’apprenons pas grand chose de plus, Christine Boutin ne fait que confirmer ce que toutes les personnes qui ont suivi les débats savaient déjà depuis le début.

Numerama rappelle également que Christine Boutin n’en est pas à son coup d’essai, elle avait fomenté une rebellion contre DADVSI et s’était opposée à cette politique de répression des internautes. Mais voilà, pour HADOPI, elle a préféré courber l’échine comme la quasi totalité des députés UMP.

Nous regrettons tous que :

  • Christine Boutin ai raté l’occasion de briller une fois de plus en s’opposant aux délires autocratiques de Nicolas Sarkozy ;
  • Qu’elle soit la seule, à de rares exceptions près, à dénoncer une politique fondée sur le chantage et la menace ;
  • Les députés acceptent de ne pas faire leur travail en votant les yeux fermés, sur ordre, un texte qu’ils ne comprennent pas mais dont ils savent au fond à quel point il peut être néfaste ;
  • Le système Sarkozy tienne encore malgré les évidentes preuves de dénis démocratiques.

Que va donc devenir HADOPI ?

Hadopi est bien mal barrée, le premier décret d’application est à l’image du reste, c’est un torchon inapplicable qui omet le seul élément pouvant constituer une preuve, les hashs identifiants les fichiers échanges sur les réseaux P2P (même si ce dernier est également falsifiable, tout comme une adresse ip).

  • Hadopi sera un gouffre financier
  • Elle ne sera probablement pas appliquée  ou le sera très peu de temps quand on s’appercevra qu’elle engorge les tribunaux et coûte plusieurs dizaines (centaines) de millions d’euros. Comme elle ne rapportera rien aux créateurs, les majors iront demander en plus d’Hadopi une licence globale (le cul de la crémière), Nicolas Sarkozy, au pied du mur à la veille des présidentielles ne pourra donner de suite favorable à cette requête, s’il le fait il signe sa non ré-élection.
  • De même, HADOPI ne sera surement pas appliquée avant l’été 2012, déconnecter des internautes aujourd’hui  serait un suicide politique (mais qui sait, peut être notre président cherche t-il à se faire virer pour bénéficier des assedics ….) ;
  • Hadopi se limitera donc à 7 gus dans un 1100 m2 en plein Paris aux frais du contribuable …

Les accointances de Nicolas Sarkozy pour le blingbling showbiz est resté en travers de la gorge de nombreux députés, les pressions exercées sur ces derniers ont laissé des cicatrices à vif, ils ont maintenant deux options :

  • Continuer à se laisser piétiner par l’Elysée en occupant de manière quasi fictive un siège dans l’hémicycle (quand ils nous gratifient de leur présence) ;
  • Faire leur travail correctement en examinant les textes qui leur sont proposés et les voter en leur âme et conscience, histoire de pouvoir se regarder dans une glace le matin.

Il est temps que les députés servent les citoyens et non plus Nicolas Sarkozy.

ACTA : une version de travail du traité publiée par la Quadrature du Net

acta suxLa Quadrature du Net a publié une version de travail du traité international anti contrefaçon négocié secrètement depuis 2007 entre les USA et différents états. Il y est question de repression des téléchargement illégaux et les USA plaident pour une HADOPI mondiale se passant de juge alors que de nombreux pays s’inquiètent de la mise en place d’une riposte graduée à la française. Un article y est d’ailleurs consacré sur Le Monde.

Le document fait une cinquantaine de pages et ne reflète peut être pas ce que sera l’accord final, il donne cependant les orientations des pays qui participent aux discussions. Le document est assez édifiant sur la position des USA qui en appelle même à la résurection des DRM que l’on pensait abandonnés pour toujours (c’est déjà le cas pour les industriels). Une répression accrue des auteurs de logiciels ou matériels permettant de contourner des mesures de sécurité est aussi au programme, et toujours ce spectre qui plane au dessus des fournisseurs d’accès Internet à qui les USA voudraient confier le rôle de police du monde en les responsabilisant sur les contenus qui transitent sur leur réseau.

ACTA va sensiblement impacter Internet, la neutralité du Net va en prendre un coup, c’est désormais une certitude, il faudra jouer de trésors de patience et de pédagogie pour expliquer à nos députés européens que ce qui se joue n’est ni plus ni moins l’établissement d’un cyber nouvel ordre mondial guidé par l’ultra protectionnisme américain.

HADOPI : un premier torchon en guise de décret d’application

Suite à une remarque de Metrogeek qui réagissait à mon précédent billet, j’ai été pris d’une envie subite de vous donner une lecture intelligible du premier torchon décret d’application d’HADOPI, il est évidemment très drôle car il s’appuie sur les arguments techniques du ministère de la culture pour consacrer des éléments comme preuve alors que la justice a déjà maintes fois répétée le contraire.

Notre torchon est donc le décret n° 2010-236 du 5 mars 2010 relatif au traitement automatisé de données à caractère personnel autorisé par l’article L. 331-29 du code de la propriété intellectuelle dénommé « Système de gestion des mesures pour la protection des œuvres sur internet ».

En français, ça nous donne : « le machin qui autorise le flicage par des milices privées qui auront le droit de manipuler vos données personnelles tel qu’autorisé par l’article L. 331-29 du code de la propriété intellectuelle dénommé Système de gestion des mesures pour engraisser les majors et qui ne rapporteront pas un rond aux créateurs ».

Que dit notre torchon ?

Article 1 :

Le traitement de données à caractère personnel dénommé « Système de gestion des mesures pour la protection des œuvres sur internet » a pour finalité la mise en œuvre, par la commission de protection des droits de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, de la procédure de recommandations prévue par l’article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle.

*** L’article 1 en français :

Le fichage décrit ici a pour but de donner les pleins pouvoirs à une milice « indépendante » nommée par l’Elysée, mandatant elle même des sous-milices privées et leur autorisant l’utilisation d’outils de collecte et de stockage de données personnelles (chez nous on appelle a des sniffers).

Article 2 :

Les données à caractère personnel et informations enregistrées dans le traitement prévu à l’article 1er figurent en annexe au présent décret.

*** L’article 2 en français

Le fichier établit par les milices comportera les données présentées en annexe.

Article 3 :

Les données à caractère personnel et informations mentionnées à l’article 2 sont effacées :
1° Deux mois après la date de réception par la commission de protection des droits des données prévues au 1° de l’annexe dans le cas où n’est pas envoyée à l’abonné, dans ce délai, la recommandation prévue au
premier alinéa de l’article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle ;
2° Quatorze mois après la date de l’envoi d’une recommandation prévue au
premier alinéa de l’article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle dans le cas où n’est pas intervenue, dans ce délai, la présentation au même abonné d’une nouvelle recommandation prévue au deuxième alinéa du même article ;
3° Vingt mois après la date de présentation de la lettre remise contre signature ou de tout autre moyen propre à établir la preuve de la date de présentation de la recommandation prévue au
deuxième alinéa de l’article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle.

*** L’article 3 en français

Allez, comme on est gentil on ne conservera ces données que presque 2 ans, soit 8 mois de plus qu’un fournisseur d’accès … à condition que vous n’alliez pas en justice pour tenter de prouver votre éventuelle bonne foi et votre innocence … même si c’est un voisin qui a explosé votre connexion wifi grâce à la bobox livrée par votre fournisseur d’accès, avec le wifi activé et du wep crackable en 3 minutes comme toute protection.

Article 4 :

I. ― Ont directement accès aux données à caractère personnel et aux informations mentionnées à l’annexe au présent décret les agents publics assermentés habilités par le président de la haute autorité en application de l’article L. 331-21 du code de la propriété intellectuelle et les membres de la commission de protection des droits mentionnée à l’article 1er.
II. ― Les opérateurs de communications électroniques et les prestataires mentionnés au 2° de l’annexe au présent décret sont destinataires :
― des données techniques nécessaires à l’identification de l’abonné ;
― des recommandations prévues à l’
article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle en vue de leur envoi par voie électronique à leurs abonnés.

*** L’article 4 en français :

Vos données personnelles seront accessibles aux amis de Nicolas Sarkozy et aux milices mandatées par ces mêmes amis.

Article 5 :

Les consultations du traitement automatisé font l’objet d’un enregistrement comprenant l’identifiant du consultant, la date, l’heure et l’objet de la consultation. Ces informations sont conservées pendant un délai d’un an.

*** Article 5 en français :

Pensez à laisser votre carte de visite. Nous la détruirons bien avant que les faux positifs incriminés n’accèdent à la justice pour faire défendre leur droit et prouver leur innocence.

Article 6 :

Les droits d’accès et de rectification prévus aux articles 39 et 40 de la loi du 6 janvier 1978, s’exercent auprès du président de la commission de protection des droits de la haute autorité.

*** Article 6 en français :

Si vous êtes innocent, envoyez un mail au président de la commission nommé lui aussi par l’Elysée, dans sa grande mansuétude, après une coûteuse procédure vous disculpant, peut-être daignera t-il retirer vos informations personnelles du fichier constitué par les milices autorisées.

Article 7

Le droit d’opposition prévu à l’article 38 de la loi du 6 janvier 1978 susvisé ne s’applique pas au présent traitement.

*** L’article 7 en français :

Comme vous êtes un internaute, donc forcément un voleur pédo nazi qui met des bombes dans les 4 coins des faux médicaments, vous n’avez pas les mêmes droits que les « vrais concitoyens ».

Article 8

Le présent traitement fait l’objet d’une interconnexion avec :
1° D’une part, les traitements automatisés de données à caractère personnel mis en œuvre par les organismes de défense professionnelle régulièrement constitués, les sociétés de perception et de répartition des droits, le Centre national du cinéma et de l’image animée, pour la collecte des données et informations mentionnées au 1° de l’annexe au présent décret ;
2° D’autre part, les traitements mis en œuvre par les opérateurs de communications électroniques et les prestataires mentionnés au 2° de l’annexe au présent décret pour la collecte des données et informations mentionnées à ce même alinéa. Cette interconnexion est effectuée selon des modalités définies par une convention conclue avec les opérateurs et prestataires concernés ou, à défaut, par un arrêté conjoint du ministre chargé de la culture et du ministre chargé des communications électroniques.
Les interconnexions prévues aux 1° et 2° sont effectuées selon des modalités assurant la sécurité, l’intégrité et le suivi des données et informations conservées.

*** Article 8 en français :

Comme la Haute Autorite ne bite rien à tout ce charabia technique, elle mandatera des milices privées, mais comme ces milices privées seront totalement inefficaces sans le concours des fournisseurs d’accès, ces derniers sont priés de collaborer avec la milice, même si les équipements qu’ils fournissent à leur clients ne sont pas en mesure d’assurer l’intégrité des données qui y transitent et encore mois de savoir qui s’y connecte.

Article 9 :

Le présent décret est applicable sur l’ensemble du territoire de la République, à l’exception de la Polynésie française.

*** Article 9 en français :

FAIS PETER LE VPN A TAHITI ! La Polynésie française a une longue tradition de flibuste, foutons leur la paix ils nous emmerderont peut être un peu moins avec leurs problèmes d’accès à la culture liés à l’insularité.

Article 10 :

La ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi et le ministre de la culture et de la communication sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

*** Article 10 en français :

Le Ministre de la Culture accède à la promotion de Ministre de l’Internet, un scoop qui sera prochainement publié dans votre canard favorit.

Bon tout ceci est très distrayant, mais le plus drôle, c’est quand même l’annexe, là on a du lourd !

Annexe :

Les données à caractère personnel et informations enregistrées dans le traitement dénommé « Système de gestion des mesures pour la protection des œuvres sur internet » sont les suivantes :

1° Données à caractère personnel et informations provenant des organismes de défense professionnelle régulièrement constitués, des sociétés de perception et de répartition des droits, du Centre national du cinéma et de l’image animée :

Quant aux faits susceptibles de constituer un manquement à l’obligation définie à l’article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle :

  • Date et heure des faits ;
  • Adresse IP des abonnés concernés ;
  • Protocole pair à pair utilisé ;
  • Pseudonyme utilisé par l’abonné ;
  • Informations relatives aux œuvres ou objets protégés concernés par les faits ;
  • Nom du fichier tel que présent sur le poste de l’abonné (le cas échéant) ;
  • Fournisseur d’accès à internet auprès duquel l’accès a été souscrit.
  • Quant aux agents assermentés et agréés dans les conditions définies à l’article L. 331-2 du code de la propriété intellectuelle:
  • Nom de famille, prénoms ;
  • Date et durée de l’agrément, date de l’assermentation ;
  • Organismes (de défense professionnelle régulièrement constitués, sociétés de perception et de répartition des droits ou Centre national du cinéma et de l’image animée) ayant procédé à la désignation de l’agent.

2° Données à caractère personnel et informations relatives à l’abonné recueillies auprès des opérateurs de communications électroniques en application de l’article L. 34-1 du code des postes et communications électroniques et des prestataires mentionnés aux 1 et 2 du I de l’article 6 de la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique :

  • Nom de famille, prénoms ;
  • Adresse postale et adresses électroniques ;
  • Coordonnées téléphoniques ;
  • Adresse de l’installation téléphonique de l’abonné.
3° Recommandations par voie électronique et recommandations par lettre remise contre signature ou par tout autre moyen propre à établir la preuve de la date de présentation prévues à l’article L. 331-25 du code de la propriété intellectuelle ainsi que courriers et observations des abonnés destinataires des recommandations.

Annexe en français

Voici tous les éléments vous désignant comme coupable des faits qui vous sont reprochés ces éléments à eux seuls valent bien que l’on se passe de la présence d’un juge, une petite ordonnance judiciaire et hop, le tour est joué :
  • Date et heure des faits ;
  • Adresse IP des abonnés concernés ;
  • Protocole pair à pair utilisé ;
  • Pseudonyme utilisé par l’abonné ;
  • Informations relatives aux œuvres ou objets protégés concernés par les faits ;
  • Nom du fichier tel que présent sur le poste de l’abonné (le cas échéant) ;
  • Fournisseur d’accès à internet auprès duquel l’accès a été souscrit.
  • Quant aux agents assermentés et agréés dans les conditions définies à l’article L. 331-2 du code de la propriété intellectuelle:
  • Nom de famille, prénoms ;
  • Date et durée de l’agrément, date de l’assermentation ;
  • Organismes (de défense professionnelle régulièrement constitués, sociétés de perception et de répartition des droits ou Centre national du cinéma et de l’image animée) ayant procédé à la désignation de l’agent.

On note évidemment que les 2 seuls éléments techniques de preuve sont :

Voyons le bon côté des choses, avec un tel décret, c’est pas demain la veille qu’HADOPI sera appliquée. Dans ce décret on apprend même que la Polynésie française est un futur paradis pour hébergeurs de VPN… tout est dans la loi on vous dit.

ACTA : le bash des eurodéputés à Strasbourg

acta lolDe mémoire d’eurodéputé, rarement un clash aura été aussi violent dans l’enceinte du Parlement Strasbourgeois que celui de mardi dernier. ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement), le traité international de lutte contre la contrefaçon négocié secrètement depuis 2007 a du essuyer les salves des eurodéputés, particulièrement remontés contre la Commission et tout particulièrement le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht qui s’est défendu comme il a pu : « Nous négocions cet accord pour améliorer la protection de l’innovation, pour protéger notre économie« . Attaqué aussi bien sur la forme que sur le fond, des eurodéputés ont fait référence lors de leurs interventions à des mesures inscrites dans les documents qui ont fuit il y a quelques semaines et qui ont soulevé l’indignation de nombreuses associations de défense des droits de l’homme : « L’Union européenne va-t-elle soutenir le contrôle aux frontières des baladeurs MP3 et des ordinateurs portables ? » s’est interrogé Kamall Syed, conservateur britannique.

ACTA, de l’aveu de ses négociateurs comporte des mesures inacceptables « qui feraient quitter la table des négociations » si elles étaient rendues publiques. La fronde des députés européens s’est finalement traduite hier par un vote à une écrasante majorité : de 633 voix contre 13 pour que le contenu du traité soit rendu public.

Des eurodéputés ont également demandé l’interruption des négociations tant que le contenu du traité n’aura pas été rendu public.

Rappelons qu’ ACTA vise à instaurer une série de mesures pour lutter contre le piratage au niveau mondial en instaurant un mécanisme de riposte graduée se passant de l’accord d’un juge ou de mettre en place des dispositifs de filtrage étendus aux infrastructures des fournisseurs d’accès ou aux terminaisons des réseaux, par exemple dans les box des abonnés comme c’est déjà le cas en Allemagne mais où ceci est très encadré par la justice et uniquement dédié à des crimes graves.

ACTA est d’autant plus anachronique qu’en France, sa petite soeur, HADOPI, est déjà le fisco qui avait été prédit :

Plus d’information sur le site de la Quadrature du Net

Internet Sarko Freemix ! Ousk Ousk !!

Et hop un mix assez énorme sur ce que le gouverment pense de vous bande de sous race d’internautes, à faire tourner sans modération. Bravo à l’auteur, c’est super bien fichu 😉

Vous y retrouverez le best of des citations des experts du Net, c’est vraiment un incontournable présenté avec humour, j’adore la zic qui accompagne à la <nostalgie>space invaders</nostalgie>!


SARKO ANTI-NET MEGAMIX
envoyé par 4nonymat. – L’info internationale vidéo.

OpenOffice prochainement dans vos Livebox ou l’improbable job de Christine Albanel chez France Telecom

Voila que je m’absente quelques jours de notre présipauté pour obligations professionnelles et qu’au premier push 3G dans le train je lis un tweet ahurissant de @nitot … Christine Albanel serait sur le point de se recycler… chez France Telecom ! Christine Albanel était attendue à la Bibliothèque Nationale, mais les bouquins tout ça, tant de culture d’un coup … elle n’était pas préparée à ça. C’est Le Figaro qui a lâché le morceau hier, suivit par Le Monde, puis toute la presse … la nouvelle s’est évidemment répandue sur le Net très rapidement, et le moins que l’on puisse dire c’est que ça tire à boulets rouges sur le nouveau boulet d’Orange .

A ma droite, une nouvelle équipe dirigeante pour l’opérateur historique, à ma gauche, Christine Albanel :

  • compétence IT proches du néant ;
  • qui s’est maintes fois illustrée dans l’hémicycle à coup de bredouillements hésitants et avec toute la détresse que l’on peut reconnaitre émanant du regard d’un basset enfermé dans une voiture, sur un parking de supermarché, par 40° à l’ombre ;
  • qui a gagné l’audacieux pari de nous faire passer pour des cons dans le monde entier avec son HADOPI inapplicable, tellement ni faite ni à faire que l’on attend même plus les décrets d’application, son pare-feu OpenOffice, ses envois de disques durs au juge, ses listes blanches, son délit de négligence caractérisée alors que ses propres services laissaient trainer un Mike’s Calendar remote code execution compliant® et un .profile accessible au navigateur sur le site son ex-ministère
  • si on comptabilise le nombre de bêtises que Christine Albanel est capable de débiter à la seconde, on se rend vite compte qu’on a en face de nous une spécialiste du très haut débit.

De tels services rendus à la Nation valaient bien un petit parachutage, et comme vous le savez tous, Christine était ministre de la Culture comme Homer Simpson est agent de sécurité dans une centrale nucléaire, elle était en fait ministre des Internets, dans le sens Jacques Myard du terme. Bon ok, Christine se serait méchamment fait dégager à l’entretien technique de n’importe quelle hotline de FAI, il fallait donc lui donner un poste à la mesure de ses compétences reconnues, dans la nouvelle équipe de direction de l’opérateur historique.

Je ne m’étais pas posé la question de ce que notre présipaute pouvait nous préparer de pire qu’un Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD, mais voilà, ça y est, j’ai la réponse, dur effectivement de ne pas voir planer le spectre de l’Elysée sur cette nomination que nous qualifierons très pudiquement comme une surprise. Car là où il y a de quoi avoir peur, c’est que notre Christine nationale va être en charge des « contenus », toujours selon le Figaro, elle occupera « un poste vaste et important autour de la communication et des contenus« . Comprenez que Christine va faire un stage chez Juniper pour poser des deny sur les sites web de gus pirates nazis pédo anarco violeurs vendeurs de médicaments qui envoient des emails à la chaine pour faire grossir le zizi. Et pourquoi France Telecom alors ? … et bien pour mieux vous préparer le lancement de la grande nouveauté 2010 d’Orange : le minitel en HD compatible iPad et vendu en exclusivité !

« Je veux des nominations irréprochables » © Nicolas Sarkozy (18e seconde)


Je veux une République irréprochable
envoyé par ump.


LOPPSI et filtrage du Net : il faut sauver le soldat Freyssinet

Peut-être avez-vous remarqué, quelque part sur le net, genre ici ou  … une certaine polémique opposant Fabrice Epelboin, éditeur de ReadWriteWeb France et Eric Freyssinet. Fabrice Epelboin a récemment publié une étude ahurissante sur le business de la pédo-pornographie. Le document est bien renseigné et s’appuie sur un travail de fonds effectué auprès des services de police en charge de la cybercriminalité dans  plusieurs pays, et entre autres, sur le témoignage d’un directeur technique de réseau pédophile dont la version originale a été publiée sur wikileaks (le document est assez insoutenable tant les positions de ce type sont abjectes).

Rendre à Cesar machin tout ça …

Eric Freyssinet est connu pour être un gendarme émérite, très versé dans les nouvelles technologies et la sécurité informatique, il en a fait au sein de son corps d’armée sa spécialité. En dehors des affinités que je peux avoir avec lui sur certains points concernant le domaine de la sécurité, il ne faut pas perdre de vue qu’il est avant tout un gendarme, avec un devoir de réserve, qui ne lui est pas opposable. Dans cette optique, il convient de dissocier les écrits publics de son blog de ses convictions profondes. Car oui, au risque de passer pour le naïf de service, je suis convaincu, à le lire, qu’il a les fesses entre deux chaises. Je comprends donc plus facilement les positions de monsieur Freyssinet sur le blocage que NKM qui nous explique qu’elle soutient le filtrage parce que ce n’est pas une perquisition… Aussi, je trouve remarquable qu’un gendarme tienne un blog en y autorisant les commentaires, même si certaines réponses sont convenues, on ne lui reprochera pas.

Alors tu bloques ou tu filtres ?

Il y a déjà cette histoire de sur-blocage des sites qu’il ne peut ignorer, il y a ensuite sa parfaite connaissance de la criminalité numérique et des techniques utilisées (comme ces botnets qui arrosent de spam des millions d’adresses email pour générer du trafic sur des sites pédophiles ou des liens cachés dans des vidéos). Notez que je parle bien ici de blocage de ces sites, et non de filtrage … il s’agit bien de deux actions différentes qui emploient des techniques différentes, mais là n’est pas le débat. Même si comme le fait remarquer Benjamin, un blocage sélectif entend qu’un petit lutin attrape le paquet, jette un coup d’oeil dedans et décide ou non d’aller le livrer au prochain routeur … ou pas … et ça, c’est du filtrage. Notons au passage que notre petit lutin jouit d’une commission rogatoire permanente … comme un douanier … trop fort ce lutin.

Bad santa host

Concentrons nous dans un premier temps sur les diffuseurs de contenus illégaux. Eric Freyssinet fait le choix de présenter le problème sous l’angle des « hébergeur illégaux » pour signifier que le blocage de ces sites n’aura pour effet que de bloquer d’autres sites de vente de médicaments ou autres produits illégaux, c’est bien tenté … mais en pratique l’argument ne tient pas… ce pour une raison toute conne, qu’Eric Freyssinet ne peut ignorer. Quand on balance 10 millions de spams qui pointent sur un seul et même site, il est assez rare que ce site soit hébergé sur un serveur mutualisé qui partagerait la même IP avec d’autres sites qui emploieraient les mêmes méthodes… avec un taux de clic de 1% (hypothèse ultra basse ne reflétant à mon sens pas la réalité), on arrive quand même à la bagatelle de 100 000 visiteurs, sur un site sensé contenir des médias lourds (photos et vidéos) … Et même quand on est un virtuose de Squid ou de Memcached, cela implique qu’on administre son serveur comme un grand, avec un shell et non un Cpanel ou un Plesk.

Qui surveille qui ?

Passons maintenant au coeur du sujet, peut être avez vous noté que je n’ai pas relayé l’idée que le blocage de sites pédo-pornographiques profiterait aux réseaux pédophiles. Non pas que je sois gendarme et que je tombe moi aussi sous le coup d’un devoir de réserve, mais je n’ai simplement pas de visibilité pour l’affirmer. En outre, je connais un peu le fonctionnement de certains réseaux undergrounds et je sais que des techniques utilisées pour la diffusion de contenus pédo-pornographiques le sont également pour des vers et des bombes logiques destinés à mener des attaques ciblées et de grande ampleur, j’ai même eu l’occasion d’en observer un après analyse d’une machine zombifiée qui crachait du .bin en faisant pleurer tous les SMTP de France et de Navarre. Usuellement vous me direz que les supputations ne me gênent pas … et c’est vrai je suppute beaucoup, et en parlant de supputations, je suppute haut et fort que mettre à disposition des outils de blocage, qui entraineront inéluctablement la mise en place de solutions hybrides à coup de DPI donnera des idées au pouvoir en place, avec ou sans Nicolas Sarkozy à sa tête. Et pour le coup, quand Eric Freyssinet fait remarquer à l’un des protagonistes du troll … fil de discussion, qu’il confond le dispositif envisagé par la France au filtrage politique à la Thaïlandaise … je me demande lequel de nous deux est le plus naïf… comme quoi, on est tous plus ou moins des bisounours hémiplégiques.

Faisons un peu de Low Psy (et ouai c’est un terme copyleft que je viens tout juste d’inventer et qui désigne de la psychologie de comptoir) : parlons un peu de l’approche d’Eric Freyssinet sur le travail de Fabrice. On  sent bien qu’il est piqué au vif, et en humain, il réagit, avec toute la mesure liée à sa fonction. C’est normal… même si à mon sens monsieur Freyssinet prend pour lui des reproches qui ne lui sont pas adressés … en clair messieurs, vous êtes tout à fait d’accord, c’est juste que vous ne parlez pas de la même chose. C’est d’autant plus évident que quand Fabrice stigmatise un manque de moyens des services, et que 2500 suppressions de postes de gendarmes sont planifiées dans les mois à venir, il apparait naturel de demander des comptes aux politiques, non aux gendarmes… chose que Fabrice fait parfaitement, jamais je ne l’ai vu ni entendu critiquer négativement le travail de la gendarmerie sur ces questions, bien au contraire. Oui il s’agit bien d’un problème politique clairement identifié et monté sur talonnettes. Aussi bien Fabrice, Jérémie, Jean-Michel, Benjamin, moi ou des milliers d’autres, nous avons un débat militant et nous gardons parfaitement à l’esprit que le pouvoir judiciaire, en France, est dissocié du pouvoir législatif… mais chaque cause à ses conséquences. Ce débat militant n’est que la conséquence de multiples dénis démocratiques sur les questions d’Internet du pouvoir politique en place (vous verriez la tronche d’un américain, d’un allemand ou d’un slovaque quand on lui explique que c’est le ministère de la culture qui a travaillé sur HADOPI et que le secrétariat d’Etat à l’économie Numérique a tout juste le droit de se la fermer docilement …),

Y’a pas que le fric dans la vie … et là, y’a des enfants

Concernant les 3 milliards de chiffre d’affaire supposé de la pédo-pornographie, je ne rentrerai pas dans la querelle des chiffres, l’économie de l’abjecte ne m’intéresse pas plus que ça, sinon ça fait un bail que je serais millionnaire. En revanche, j’ai un dentier complet contre le législateur qui n’est pas fichu d’appliquer des mesures de rétortion ciblées et qui par défaut les applique à l’ensemble de la population … j’appelle ça prendre les gens pour des cons, les dé-responsabiliser et j’affirme que miser sur un dispositif technologique qui bloque du virtuel n’empêchera pas ces drames qui ne se passent pas dans le LCD de madame Michu, mais au sein de la cellule familiale dans la majorité des cas. Evidemment, il est bien moins spectaculaire d’un point de vue populo-electroraliste de mener des actions ciblées, fruit d’un travail judiciaire en amont, que d’employer la méthode DILM (Do It Like Myard), avec des « supers gros ordinateurs … puisque la Chine l’a bien fait ». Quand Eric Besson lance son portail sur l’Identité Nationale et qu’il se retrouve obligé de sous-traiter la modération de la plate-forme à 3 gus dans un garage de Madagascar, allez savoir pourquoi, je me dis que ce gouvernement est capable de faire la même chose avec son nouveau jouet à filtrer ou de penser que ce seront les FAI qui remplaceront les effectifs dont il se sera débarrassé.

  • Je refuse que l’on me prenne pour un con au point de tenter de me faire gober que filtrer Internet va faire diminuer le nombre d’enfants abusés sexuellement dans le monde
  • Je ne comprends pas qu’on investisse dans ce genre de dispositif qui met en péril la démocratie, qui met en péril Internet et dont l’efficacité est si douteuse que l’Allemagne a abandonné un projet identique.

sudo ./usr/bin/laden

Eric Freyssinet comprend parfaitement qu’un citoyen n’aime pas être pris pour un terroriste. En ce qui me concerne, j’ai du sang corse, libyen, tchadien et basque … et en plus je suis un internaute. En toute logique, je suis un terroriste, c’est inscrit dans mon patrimoine génétique autant que sur mon disque dur… oui, ce raisonnement est très bête … et pourtant, il est tenu par les mêmes personnes qui entendent lutter contre la pornographie infantile en filtrant des sites web. Ils pourraient tout aussi bien manger des bananes pour militer contre les tests de rouge à lèvre sur les anus de chimpanzés … l’effet serait exactement le même. Si le filtrage et les écoutes empêchaient les actes de terrorisme, avec Echelon, on aurait pas des barbus qui tentent de faire péter leurs godasses dans des 747.

En conclusion, Monsieur Freyssinet, si vous nous reprochez de stigmatiser un travail parlementaire ni fait ni à faire qui impacte votre profession et donc, notre sécurité, il va falloir nous apporter des arguments sérieux … du genre « oui les machines sont plus efficaces que les gendarmes, et si on leur met des roulettes et un tazer à la place du lecteur DVD elles sont capables de faire le même travail« … sinon c’est que nous sommes tous parfaitement d’accord sur fond et que nous avons encore beaucoup à faire sur la forme. Quoi qu’il en soit, ce flame entre Fabrice et vous n’a pas lieu d’être. Vos désaccords portent, en définitive, sur peu de questions de fond, et les interrogations de Benjamin sont là pour nous rappeler que si elles n’ont pas de réponse, c’est peut-être qu’elles méritent une réflexion plus poussée que la fausse solution du filtrage qui sera l’extension naturelle du blocage.

Souvenez vous du capitaine Guézou et de son expérience des écoutes Elyséennes … demandez vous ce qu’il penserait aujourd’hui de mettre ce genre d’outil entre les mains du pouvoir politique, les dérives sont inéluctables et ce sont ces dérives qui ont mené à son « suicide ».

PS : A tous, merci pour ce thread de commentaires suite aux billet d’Eric Freyssinet et de Fabrice, vos réactions bien que vives et passionnées étaient sur le fonds bien plus intéressantes que les affligeants bons mots de nos députés.

Google Offshore : bientôt une réalité ?

google offshore hostingEn 2008, Google déposait un brevet assez singulier. L’idée consiste à proposer un datacenter monté sur barges, mouillant en eaux internationales, directement relié à la fibre noire transocéanique et alimenté par l’énergie des vagues. Ceci peut de prime abord prêter à sourire, mais quand on y pense, avec LOPPSI et son filtrage, ça donne envie.

Même si Google ne mettra pas ce projet à exécution tout de suite pour les beaux yeux de Brice Hortefeux, vu la considération que certains députés portent aux blogeurs, certains pourraient bien avoir envie de quitter le Net hexagonal pour assurer la protection de leur données ou de leur visiteurs et contributeurs. VPN et hébergement Offshore, deux business bientôt très lucratifs grâce à LOPPSI ? On va vous épargner la série « contourner LOPPSI pour les nuls » vu que tout le monde sait déjà comment faire.

Le Net français … tu l’aimes ou tu te casses !

LOPPSI : début des débats à l’Assemblée Nationale … et premiers accrocs

hortefeux loppsiCette fois nous y sommes, Brice Hortefeux est en train d’ouvrir le bal en défendant les résultats de sa politique globale de sécurité et les « bons chiffres » qu’il a obtenu relatifs à la baisse de la délinquance. Premier incident, les blogeurs du célèbre site d’information le Post se sont vus refusér l’accès presse. Petite précision, les blogeurs en question sont Tanguy et Benjamin, à l’origine du site nosdeputes.fr, observatoire citoyen de l’activité parlementaire et qui terrorise plus d’un député, plus habitués à une démocratie à huit-clos. Ce petit incident est particulièrement révélateur de la psychose parlementaire autour de l’intérêt suscité par les lois qui touchent au Net depuis HADOPI. Les politiques ont peur d’Internet, comme les hommes ont toujours eu peur de ce qu’ils ne comprennent pas. Il est donc naturel, quelque part, que ces derniers n’aiment pas les blogeurs… attention, ça va finir par devenir réciproque si vous ne faites pas un petit effort mesdames et messieurs les parlementaires.

On passe à l’exposé des dispositions relatives aux NTIC

  • En 2009 plateforme de signalement de contenus illicites de l’Etat a recensé 10 900 signalements de sites a caractère pédo-pornographiques : « des sites gérés par des trafiquants de l’Internet » selon Brice Hortefeux. Le ministre ne s’acquitera que d’un tout petit mot sur le renforcement de la coopération internationale.
  • L’usurpation d’identité
  • L’Etat veut taper au portefeuille des trafiquants
  • Autorité administrative pourra procéder sans délais à la vente des biens des délinquants saisis
  • Logiciels de rapprochement judiciaires « utiliser des moyens techniques existants » pour effectuer des recoupements (et mon cul c’est du poulet ?… il va falloir qu’on m’explique à quoi va bien pouvoir servir Périclès, cet agent sensé aller récupérer des données nominatives sur les réseaux sociaux pour alimenter on ne sait trop quelle base de données)

Brice Hortefeux insiste à plusieurs reprises sur le fait que ces dispositifs ne donneront pas lieu à la création de nouvelles bases de données … allez, chiche ?

C’est maintenant au tour d’Eric Ciotti, rapporteur du projet de loi de parler, et ça commence très fort

LOPPSI 3 est annoncée par Eric Ciotti !

Une petite référence faite par le rapporteur à ceci … magistrat et avocats dénonçant un projet de loi LIBERTICIDE.

  • Objectif grâce au NTIC le gouvernement vise le taux de résolution des affaires à  50%
  • Glorification de la vidéoprotection, le nouveau nom politiquement correct de la vidéosurveillance ou autrement dit du flicage en HD
  • L’organisation des forces de l’ordre
  • Recours à la visioconférence pour les audiences (vous allez voir que dans LOPPSI 3, pour régler le problème d’engorgement des prisons, le gouvernement misera sur la virtualisation…)