HADOPI : le jour où Pierre Arditi a essayé de faire de la politique

Vous n’avez sûrement pas pu manquer cette tribune d’artistes « degôche » qui fait les choux gras de la presse people. Ces artistes jeunes et plein d’avenir ont décidé de s’émouvoir du fait qu’il y ai des gens qui soient contre la loi HADOPI destinée comme chacun le sait à faire gagner plein d’argent aux artistes… puisqu’il est évident que les ventes de cd et de dvd vont exploser une fois la riposte graduée en place (c’est St Pascal qui le dit, vous pouvez le croire).
Pour ceux qui comme moi ne connaissent pas vraiment Pierre Arditi, son œuvre et ses innombrables films qui doivent polluer les tracker torrents, … sachez que Pierre Arditi est « degôche ». A ce titre, il se permet donc de parler d’Internet, et de dénoncer cet espace d’extrême droite, totalitariste et comme chacun le sait, reposant sur des concepts ultra libéraux comme l’échange et le partage … le tout gratuitement, panacée de l’ultra capitalisme, bien évidemment.
En homme « degôche » Pierre Arditi et ses amis « degôche » ne comprennent pas pourquoi le PS a pris position contre une loi liberticide qui bafoue les droits de la défense, applique une triple peine et rédigée par une bande d’e-gnares manifestes.
Fort de son analyse, Pierre Arditi va même être reçu par Martine Aubry … il y a vraiment des politiques qui ont du temps à perdre.

Un autre expert reconnu en matière d’Internet et de politique (il parait que c’est un musicien ou un truc du genre à ses heures), Maxime Le Forestier, n’hésite pas a qualifier les internautes de Nazis… quand on est « degôche » voyez vous, il est évident qu’Internet est l’émanation du diable, une machine ultra capitaliste destinée à ruiner ces pauvres artistes. D’ailleurs, comme il le souligne la culture « c’est comme un repas ça peut pas être gratuits »… Maxime, faut il que nous vous expliquions la différence entre un bien matériel et un bien dématérialisable et que l’on peut multiplier à l’infini (pas comme votre repas)…

Nous avions déjà évoqué ce qu’il risque de se passer dans les prochaines années et nous ne serions pas étonnés, qu’Apple, Google ou Yahoo décide de croquer une major ou une majorette ce qui aurait pour effet direct de modifier profondemment la manière dont se vend la musique en ligne, multipliant des modèles gratuits … et même rémunérant mieux les artistes, un vrai capitalisme sauvage qui permettrait aux auteur de ramasser plus d’argent.. quelle horreur, pour des artistes « degôche », gagner plus d’argent est intolérable… quand on est un artiste « degôche » il est évident que l’on préfère enrichir les majors au lieu de risquer de passer un plafond fiscal.

Les majors de demain sont celles qui sauront maîtriser l’outil Internet, et les artistes de demain sont ceux qui l’ont déjà investis.

HADOPI : Amendement 138, saison 2 épisode 3

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Ce matin, une fois encore, le Parlement Européen a exprimé sa réserve sur le concept de riposte graduée et repoussé les pressions françaises qui s’exercent depuis des mois en revotant l’amendement 138 !

Bilan :

  • Amendement 138 revoté : 407 voix pour 57 contre et 101 abstention
  • Le « compromis » de Catherine Trautmann visant à édulcorer le texte en supprimant le terme « autorité judiciaire » est donc balayé, une sanction ne peut donc être appliquée que par une autorité judiciaire (et non administrative comme c’est le cas pour HADOPI)… pwn3d.
  • Cette fois ci, l’Amendement 138 ne pourra être retiré en douce par la Commission comme ce fut le cas suite aux pressions de Nicolas Sarkozy après qu’il ai été adopté la première fois. Une nouvelle manipulation de ce type, à la veille des élections européennes,

  • L’entérinement de cet amendement reporte le passage aux voix du Paquet Telecom.
  • Les élections européennes approchent
  • L’UMP et le Ministère de la culture vont commencer à avoir du mal à nier le caractère illégal de la riposte graduée au niveau Européen.
  • Des députés UMP seraient bien inspirés de ne pas fermer les yeux sur le vote réitéré du Parlement Européen sous peine de voter un texte mort né.
  • Le vote du Parlement européen réduit le projet de loi Création et Internet à sa plus simple et absurde expression, une fois de plus.

… De leur côté, les artistes pro HADOPI (tous de jeunes talents plein d’avenir et pas du tout des gens qui souhaitent vivre sur leurs rentes : Juliette Gréco, Maxime Le Forestier, Pierre Arditi et Michel Piccoli …) , tout « degôche » soient ils devront se plier à la Constitution française et à la législation Européenne et rengainer leurs invectives envers la classe politique qu’ils poussent, aider par les major, à sombrer dans l’absurde… Politiser le débat comme les pro HADOPI tentent de le faire en ce moment est assez évocateur du naufrage annoncé de ce texte… vivement la saison 3.

HADOPI : Franck Riester estime qu’il y a eu suffisamment de débats (lol)

Franck Riester déclarait hier au quotidien Le Monde qu’il y avait eu suffisamment de débats sur le projet de loi Création et Internet, on comprend son empressement à vouloir passer rapidement au vote une loi que peu de monde dans l’hémicycle comprend. Rappelons au passage que Création et Internet vise à réprimer les échanges peer to peer …. hummm le peer to peer, mais c’est quoi donc ? … pas de doute, les députés godillots sont en ordre de bataille prêts à voter un texte qu’il comprennent parfaitement … vous avez dit peer to peer ? Allez on s’en remet une couche, juste histoire de voir à quel point ils sont « prêts » nos députés :

Deux ou trois semaines de débats supplémentaires ne feraient finalement pas tant de mal que ça à nos députés finallement… entre ceux qui sont incapables de savoir ce qu’ils vont réprimer et ceux qui arrivent à se faire élire, en 2009, sans parler un traître mot d’anglais … il y a du boulot … allez Franck, une tournée de rattrapage pour tout le monde !

Des artistes, des producteurs, des réalisateurs, des députés et des citoyens unis contre HADOPI

Ça devait bien arriver un jour ou l’autre… nous n’avons jamais douté de l’intelligence et du regard bienveillant des artistes à la fois sur leur public et sur les usages de l’Internet. Le 28 avril dernier se tenait à l’Assemblée Nationale une conférence de presse réunissant des députés de tous bord (UMP, PC, Verts, PS et MODEM), des artistes, des producteurs, des réalisateurs, des éditeurs et de simples citoyens, des collectifs, des associations de consommateurs ( La Quadrature du Net, l’UFC Que Choisir, Libre Accès…) pour dénoncer l’absurdité de l’HADOPI. Voici la vidéo complète de la conférence de presse très instructive qui redonne un peu d’espoir aux personnes désireuses d’apporter des solutions à de vrais problèmes souvent mal formulés.

Bluetouff.com s’excuse de l’e-gnaritude de Madame Marland Militello

logo_piraterInternautes, nous nous devons de vous présenter des excuses.

Nous vous présentons des excuses au nom de personne mais nous nous sentons responsables de la piètre représentation nationale incarnée par Madame Marland Militello que nous avons tous un peu quelque part élu.

Nous nous excusons auprès des plus jeunes internautes qui n’ont pas encore leur carte d’électeur d’avoir placé à l’Assemblée Nationale des e-gnards profonds qui emploient des mots dont ils ne connaissent pas la signification et qui légifèrent sur un environnement qu’ils ne connaissent pas.

Pour tout ceci : nous implorons votre pardon !

Dans ce billet, Muriel Marland Militello s’en prend à Ségolène Royal, c’est son droit après tout (mais il faudrait nous expliquer le rapport avec la choucroute). Derrière ce piètre folklore, elle ne pourra pas cacher le néant abyssal de sa cyber culture qui est en train de conduire l’internet français droit dans le mur.
S’en prendre à Ségolène Royal c’est une manière d’éviter de parler de l’attitude totalitariste du groupe UMP à l’Assemblée Nationale qui bâillonne les députés de sa propre majorité qui s’opposent au projet de loi Création et Internet comme le souligne Le Point ou comme l’explique Lionel Tardy sur son blog.

En martelant un peu plus le terme de « pirates« , Madame Marland Militello poursuit son entreprise de diabolisation de l’internet et des internautes. Elle juge bon d’ironiser sur un vote qui a conduit au rejet du projet de loi création et Internet alors que ce sont les députés absentéistes qui piratent la République et le contribuable
cumulant les mandats et s’offrant le luxe de ne pas faire leur travail !

Freebre.org est à vendre … comme l’internet français

Le départ de Jean-Claude Mallet

image-7Nous apprenions hier que Jean-Claude Mallet, président de l’ARCEP, démissionnait pour des raisons médicales. Nous lui souhaitons à ce titre un prompt rétablissement et nous saluons l’ensemble de ses travaux.

Aujourd’hui, PCInpact et les Echos nous révèlent que pour remplacer Jean-Claude Mallet, c’est le Conseiller d’Etat, Jean-Ludovic Silicani, président du CSPLA (le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, organisme chargé de conseiller la ministre de la Culture, Christine Albanel), qui serait pressentit.

La Présidence de la République vérole l’ARCEP

Le CSPLA regroupe tout le « gratin » de la propriété intellectuelle qui est en train de mener la France droit dans le mur pour préserver les intérêts d’une petite caste (SACEM, SACD, SCAM, SPEDIDAM, ADAMI, SNEP, SPPF, SCPP,…). Dans le contexte actuel où la loi Création et Internet passe en force à l’Assemblée Nationale, bâillonnant toute opposition au sein même de son propre groupe, l’UMP verrouille une institution sensée garantir certains principes comme celui de la neutralité du Net.

Jean-Ludovic Silicani a été naturellement proposé par la Présidence de la république et par Matignon. Le fait du Prince frappe encore le Net français pour servir les intérêts de la propriété intellectuelle de l’ancien monde.

Le portail FREEBRE.ORG est à vendre

  • Nous refusons de participer à cette mascarade ;
  • Nous refusons de continuer à vous informer sur les déploiements de la fibre optique et l’Internet français ;
  • Nous refusons l’Internet soviétique voulu par le gouvernement ;
  • Nous refusons de participer au putsch des lobby français de la propriété intellectuelle pour « miniteliser » l’Internet ;
  • Nous refusons de cautionner la mort du net Français.

Freebre est donc à vendre, vous pouvez faire une offre en m’écrivant à l’adresse suivante :
Olivier Laurelli : [email protected] ou me contacter par téléphone pour avoir plus d’informations au numéro suivant : 06 64 44 10 05

Facts about Freebre.org :

  • le site accuse en ce moment entre 240 et 400 visiteurs quotidiens,
  • il est réalisé avec les système de gestion de contenu professionnel et open source Plone,
  • il est bien référencé,
  • il est simple à maintenir,
  • je peux continuer à l’héberger.

HADOPI : Patrick Zelnik et Rémi Bouton, un point de vue comme un autre mais une piètre argumentation

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Hier, dans le Monde, est paru un papier co-signé de Patrick Zelnik et Rémi Bouton. Une fois de plus, des lobbystes parlent au nom des artistes, c’est quelque chose d’assez récurent en ce moment de voir des producteurs qui touchent 80% du produit de la vente d’un fichier mp3 prendre la défense des pauvres artistes qui en touchent même pas 20… ils sont bien placés pour savoir à quel point ces artistes manquent de financement. Nous allons donc prendre le temps de répondre avec des faits objectifs.

« Au moment précis où la droite et la gauche, ensemble, dénoncent l’ultralibéralisme et la déréglementation, et préconisent d’une même voix la régulation du marché, certains intellectuels (de gauche ?), économistes, politiciens s’acharnent contre le projet de loi, qu’ils qualifient de répressif et liberticide »

Rassurez vous, à droite ou encore à droite, au centre comme à gauche, les lois liberticides (oui LIBERTICIDE, Constitution article 13 entre autres) ne sont jamais très appréciées. La loi Création et Internet fait jaser tous bords confondus, quelques recherches et un minimum de suivit des débats de l’Assemblée Nationale auraient attiré votre attention là dessus … et vous auraient évité de tomber dés le premier paragraphe dans une grotesque caricature.

Effrayante, cette démagogie ignore en bloc le fonctionnement de l’économie de la musique, le système de rémunération des auteurs et des artistes, ou la problématique d’investissement des éditeurs et des producteurs
Tout de suite les grands mots… Qu’y a t-il de plus effrayant ? Proposer un système de rémunération qui profite aux artistes ou camper sur la commercialisation de galettes que tout le monde sait mortes (une mort que vous avez précipité à coup de DRM). Oui la filière disque, telle que vous la connaissez aujourd’hui est appelée à s’éteindre, désolé de vous le dire aussi brutalement, mais les artistes l’ont compris, la musique dématérialisée, légale ou pas, aura raison de la filière disque… imprimerie, moines copistes, tout ça … je n’insulterai pas votre intelligence en vous disant que vous n’avez pas compris ceci depuis 10 ans, je sais que c’est faux. Votre plus grosse peur est de ne plus pouvoir vous placer en intermédiaire entre les artistes et leur public, rassurez vous … cette peur est légitime ! Il va être de plus en plus dur de justifier votre position, c’est moche mais c’est comme ça, la mort c’est toujours moche et pourtant elle est inéluctable, comme la disparition de milliers d’emplois dans la filière disque… il n’y a que Pascal Nègre pour penser que ça va prendre 30 ans, mais vous et moi savons très bien que ça n’en prendra même pas un tiers. Oui perdre des centaines d’emplois, c’est triste, mais vous ne pourrez pas l’éviter au détriment du net qui en crée par milliers chaque années. Et si vous ne vouslez pas les perdre, adaptez les à l’ère numérique, toutes les professions l’ont fait, pourquoi pas vous ?

en espérant que des « business models » émergent sur les ruines et qu’en attendant, auteurs et artistes interprètes puissent vivre de leurs économies…

Il y a une douzaine d’années, je travaillais pour un distributeur, nous avions mis en garde les majors (Universal notamment) que l’horloge tournait, nous leur avions aussi expliqué que la fermeture de Napster ne marquait que le prélude d’une bataille qu’elles ne pouvaient pas gagner (satanée GPL). Des tentatives de plate-formes de vente en ligne lancées par les majors (Universal et Sony principalement) n’ont fait que reproduire les erreurs commises en points de vente (hors de question de mélanger les catalogues, prix excessif, utilisation de formats numériques propriétaires … un festival de tout ce qu’il ne fallait surtout pas faire pour établir une position dominante). Le bilan, c’est les flops à répétitions que nous avons connu jusque là pendant que l’offre p2p prospérait : le MP3 plébiscité, des moteurs de recherche qui se fichent de savoir qui a produit les titres, un catalogue mondial qui ne connaît nulle chronologie des médias, accessible moyennant un niveau technique proche du néant… et le tout en utilisant une architecture légère mettant à contribution les internautes pour alléger le coût de fonctionnement … pwn3d !
Le « business model », comme vous dites, ça fait bientôt 15 ans qu’il est écrit noir sur blanc, libre à vous de ne pas vouloir y jeter un œil, c’est dommage car c’est assez intéressant pourtant. Souvent, on a tendance a analyser le pourquoi du comment d’un succès, la filière disque a toujours refusé de le faire s’arrêtant à la « gratuité », c’est triste pour les artistes que vous représentez.
Ces ruines ne sont que le fruit de votre obstination à détruire toute initiative de progrès, nous l’avons vu avec l’arrivée des radios, des K7 audio, des graveurs de cd … nous commençons à avoir l’habitude de vos jérémiades. Vous pointez du doigt des problèmes sans apporter de solution, tout simplement parce que vous êtes le problème messieurs.

Une attitude responsable consiste à soutenir ce projet de loi en tant que première étape nécessaire à la construction d’une politique culturelle numérique audacieuse.
Une étape préalable est de proposer un projet de loi qui ne soit pas

  • Anticonstitutionnel ;
  • Inapplicable ;
  • Inconsistant et inutile pour les créateurs qu’il prétend défendre ;
  • Liberticide ;
  • Édicté par des lobbystes sans prendre en compte les 99% de la population qui la subiront ;
  • Ignorant du droit européen ;
  • Ignorant de la logique économique ;
  • Ignorant de 90% des artistes qu’il prétend défendre.

… la classe quoi.

Que la France se déchire autour d’un texte de loi, sous l’œil intéressé des nations du monde entier, qui cherchent elles aussi une réponse à cette révolution numérique, pourrait avoir un avantage : celui de construire le débat.

En un mot … lol ! En plusieurs : non la France ne se déchirera pas pour vous messieurs, il faut arrêter de vous prendre pour le centre de l’univers, les français ont des problèmes bien plus sérieux que vos petites misères … et parlons un peu de l’œil « intéressé » de nos amis étrangers sur la Loi Création et Internet, il y a beaucoup à dire :

Brigitte Zypries, Ministre allemande de la justice : « Je ne pense pas que (la Riposte Graduée) soit un schéma applicable à l’Allemagne ou même à l’Europe. Empêcher quelqu’un d’accéder à Internet me semble être une sanction complètement déraisonnable. Ce serait hautement problématique d’un point de vue à la fois constitutionnel et politique. Je suis sûre qu’une fois que les premières déconnections se produiront en France, nous entendrons le tollé jusqu’à Berlin. ».

Le Ministre de la Culture Lena Adelsohn Liljeroth et le Ministre de la Justice Beatrice Ask :
“La proposition dans le rapport Renfors de donner aux FAI le droit et l’obligation de couper les abonnements à internet des internautes dont la connexion a été utilisée de façon répétée pour des violations du copyright a été fortement critiquée. Beaucoup ont noté que la coupure d’un abonnement à Internet est un sanction aux effets puissants qui pourrait avoir des répercussions graves dans une société où l’accès à internet est un droit impératif pour l’inclusion sociale. Le gouvernement a donc décidé de ne pas suivre cette proposition.”
(…)
les lois sur le copyright ne doivent pas être utilisées pour défendre de vieux modèles commerciaux

Ou le ministre britannique en charge de la propriété intellectuelle qui taille lui aussi un costard sur mesure au projet de loi Création et Internet …

Pw3nd combo !

On ajoute à ça l’abandon d’un projet similaire en Nouvelle Zélande

… et il nous reste un coq qui piaille les deux pieds dedans : la France … on peut être fiers, aucun doute là dessus, vous avez bien fait de nous le faire remarquer… Oh que oui, le monde nous regarde… y’a des jours comme ça on a envie de porter une cagoule !

Malheureusement celui-ci se limite à quelques préjugés anti-show-business en ignorant – ou feignant d’ignorer – les métiers de la musique et du cinéma. Les entrepreneurs culturels, qui investissent leur capital personnel et prennent des risques ne pourront survivre sans un retour sur investissement. Le risque est la justification morale du profit, le contraire de l’argent facile.

C’est amusant, j’avais pas l’impression jusque là que seuls ces métiers nécessitaient de la part des entrepreneurs un investissement sur leur capital personnel et une prise de risque. Par exemple, moi je suis Net entrepreneur, et figurez vous que j’ai les mêmes problèmes que vous, je prends des risques et je ne peux pas survivre sans un retour sur investissement… C’est moi où vous découvrez ce qu’est le métier d’entrepreneur ?

Les internautes se trompent de cible : ce sont les « tuyaux » qui s’enrichissent, aux dépens des artistes et des producteurs.

Pourquoi diable ne pas vous arranger avec eux pour trouver un mode de rémunération et foutre la paix aux internautes, qui, chez les téléchargeurs, sont tout à fait prêts à contribuer financièrement à la création : demandez à tous ceux qui payent une vingtaine d’euros par mois pour accéder aux newsgroups … vous croyez qu’il ne préféreraient pas vous filer cette somme somme au lieu de la payer à des sociétés américaines ?

La régulation du Net est incontournable, sauf à considérer que tout produit qui peut se numériser, se copier et s’échanger deviendrait de fait gratuit.

Vous vous égarez là, la gratuité est un modèle, mais ce n’est pas du tout le seul modèle, en tout cas ce n’est pas du tout celui que les internautes vous proposent. Vous parlez de régulation d’un environnement que vous ne connaissez pas, vous allez réguler du sable dans le Sahara en vous y prenant de cette manière et en insultant l’intelligence des internautes qui sont aussi vos clients. Régulez vos clients, régulez leur espace et vous courrez à votre perte, un peu plus vite encore. Si le Net avait besoin de régulation, ce serait sur des choses sérieuses comme la protection de l’enfance et les risques sanitaires, sûrement pas de sur la « régulation du téléchargement de mp3 à la petite semaine »…

Au-delà de la musique et du cinéma, les services par abonnement des télévisions payantes ou de vidéos à la demande disparaîtraient également.
Ne comparez pas l’industrie de l’image à la vôtre, c’est très maladroit et ça les fâche en plus, il n’aiment pas vraiment que le disque soit comparé à leur industrie : « ces cons du disque » comme ils disent…

Personne ne souhaiterait aujourd’hui revenir au temps où les voitures pouvaient traverser les villages à 100 à l’heure et où les passants n’avaient qu’à se pousser.

Personne n’a non plus l’envie de revenir à la calèche …

Il faudra du temps, nous en sommes conscients, pour trouver un consensus sociétal sur la musique comme il en a fallu sur les comportements routiers.

Franchement, vous croyez pas qu’il y a des choses plus importantes que la musique niveau consensus sociétal ?

Mais il est urgent d’agir pour la musique et le cinéma. Les détracteurs de la loi l’ont caricaturée grossièrement.

Ah non messieurs, là encore, la grossière caricature du pauvre producteur qui défend les gentils artistes devant les méchants internautes pédo violeurs nazi terroristes qui fabriquent des IP et des faux médicaments, c’est pas de nous 😉

Elle est pédagogique, préventive et dissuasive.

Elle est aussi répressive, contournable, anachronique, obsolète et inapplicable.

Elle est nécessaire et vitale, car elle fera comprendre au public qu’il ne faut pas mettre à la disposition de tous des œuvres que l’on n’a pas soi-même créées, au risque de ruiner leurs auteurs et tous ceux qui sont intervenus sur leur création. Ces 1 001 métiers de la musique méritent salaire !

Encore une fois nous vous proposons de VRAIS modèles de rémunération, vous n’en voulez pas, tant pis pour vous. Vous reviendrez pleurer, comme Monsieur Petitgirard, d’ici quelques mois… vous êtes dramatiquement prévisibles.

Une fois la loi votée, il sera plus que temps de construire les nouvelles bases des industries culturelles en France et en Europe en organisant dans six mois des Etats généraux de la création pour aborder sans tabou les questions laissées en suspens par la loi, notamment le financement de la création et de la production. Ce sera aussi l’occasion de dresser un premier bilan de son efficacité et d’éventuels effets pervers, d’ordre éthique notamment.

Ah en fait non, on ne va pas vous attendre quelques mois, le cul de la crémière est donc au programme de la saison 2 … dramatiquement prévisibles disais-je … donc répression des internautes + licence globale + taxe sur la copie privée … c’est quoi la saison 3, du pay per play sur SDcard ?

La licence globale telle qu’elle était conçue était légitime dans son principe, mais inapplicable et injuste. Elle aurait déterminé une fois pour toutes le prix de la musique en fonction d’un abonnement à Internet. Mais cette licence trop globale, qui était sortie par la porte, revient en force – par la fenêtre, sous forme de licences bilatérales conclues entre les majors et les fournisseurs d’accès. Ces accords sont la réplique exacte de la licence globale, car ils prévoient une rémunération forfaitaire pour l’utilisation des contenus.

Une licence « trop globale », des majors, des FAI (oh tien des FAI qui financent des productions cinématographiques), un « prix de la musique ». Je ne vois pas où vous voulez en venir … donc du coup vous arrêtez de produire les machins ronds en plastiques DRMisés, vous n’y croyez plus non plus ? … je croyais que Création et Internet allait relancer les ventes de CD, Pascal Nègre nous aurait menti ?.

Il est impératif que les artistes et les indépendants puissent bénéficier automatiquement desdits accords bilatéraux actuellement négociés par les majors. Un droit de licence serait incorporé aux droits d’auteur et aux droits voisins (droits des producteurs). Les artistes et les producteurs s’approprieraient ainsi le droit d’utilisation de leur création sur Internet. Un tel mécanisme permettrait d’assurer l’égalité des chances entre les majors et les indépendants, atténuant ainsi les effets de la concentration sur le Net.

Ça, les droits voisins, ils vont déguster un jour ou l’autre si vous ne prenez pas les devants des majors qui négocient dans votre dos avec les interlocuteurs qui devraient être les vôtres, c’est pas nouveaux, ça fait 15 ans qu’on vous le dit.

La reprise du marché suppose en effet l’existence et le développement, à côté des grands groupes de communication, d’un tissu de petites et moyennes entreprises culturelles indépendantes – acteurs incontournables de la diversité.

Non, la reprise dépend de ce que les artistes produisent, quand ACDC sort un album, on l’achète, quand Dany Boon fait un film, on va le voir… si vous faites du caca, l’internaute il achète pas (ou il achète, allez savoir pourquoi … le marché est irrationnel, celui de l’art l’est encore plus … c’est finit les années 80, faut tomber la permanente maintenant)… Concernant les « grands groupes » je ne partage pas non plus votre opinion, si vous attendez encore après eux c’est que vous êtes en train de creuser votre tombe. Ce qu’il manque c’est une offre accessible en terme de simplicité, de choix et de coût (les français ne roulent pas sur l’or en ce moment, la crise tout ça … ils achètent à manger avant d’acheter des disques, mais on vous expliquera ça un jour … ou vous le découvrirez, même si je ne vous le souhaite pas).

Le financement du droit de licence serait assuré par les FAI (fournisseurs d’accès à Internet), en prenant garde qu’il ne soit pas répercuté sur les internautes. Quant à son prix, il ferait l’objet d’une négociation entre les FAI, les producteurs et les artistes. Mais faute d’arbitrage des pouvoirs publics, les fournisseurs d’accès s’opposeront à toute nouvelle contribution financière s’ajoutant à la nouvelle taxe destinée à financer l’audiovisuel public (pour compenser la réduction des recettes publicitaires des chaînes publiques).

Ben voyons, dites donc là en fait vous allez nous faire croire dans votre prochaine tribune que vous avez inventé le mécénat global non ? Vous allez voir, nous allons tomber d’accord un jour ou l’autre, une fois que Création et Internet aura été le flop auquel elle est promise.

Comment sortir de cette impasse ? Existe-t-il un modèle « gagnant-gagnant » qui puisse satisfaire à la fois les fournisseurs d’accès, les opérateurs mobiles et les producteurs de contenus ?

Mais oui il existe ouvrez les yeux 🙂

En 1985, la filière musicale a su créer le consensus qui lui a permis de prospérer pendant vingt ans.

20 ans à se reposer sur ses lauriers, quel dommage …

A propos, Jack Lang est favorable à la loi Création et Internet…

C’est qui lui ? Ah le gars qu’on a vu une seule fois à l’Assemblée Nationale cette année, je me souviens de lui maintenant, il est heuuuuuu …. formidable ?.

/-)

HADOPI : un élu prêt à se constituer prisonier !

jpeA mesures absurdes, réponses absurdes : le maire de Saint-Prix souhaite se constituer prisonnier le 29 avril, date à laquelle les débats sur la loi Création et Internet reprendront. C’est ce que nous révèle le site Vonews :
« Jean-Pierre Enjalbert, maire de Saint-Prix et tête de liste de Debout la République pour les européennes, se constituera prisonnier le mercredi 29 avril au Commissariat d’Ermont pour dénoncer le projet de loi Hadopi, sur la lutte contre les modes d’échanges illégaux des œuvres par Internet.« 
Merci à Gnunux pour le link 😉

SIMILA : Le nouveau blog pro HADOPI de Remi Bouton

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Toujours très au fait de ce qui se fait dans la blogosphère et prêt à donner un petit coup de pouce aux bloggers en herbe qui ont des choses intéressantes à dire, je vous propose de découvrir aujourd’hui le blog pro HADOPI (et oui ils ne sont pas légion), de Rémi Bouton. Oui je précise qu’il s’agit de Rémi Bouton, et qu’il n’aime pas être fiché… juste au cas où vous aviez envie de blogguer sa biographie.
C’est d’ailleurs en ardent défenseur des meilleures pratiques du web et de la Nétiquette qu’il s’insurge de l’un des travaux de la Quadrature du Net qui consiste à éplucher la liste des 10 000 signataires de la pétition de la SACEM.
Rémi n’aime pas le fichage, pour lutter contre ça, il s’est évidemment ouvert un facebook.
Tout le monde croit bien évidemment à son attachement aux web best practices, vous n’avez qu’à tenter par exemple de poster un commentaire sur son blog pour vous en rendre compte et vous manger une belle erreur 500 made in Online.fr… mais bon, on ne sait trop par quel miracle, ça passe.

Bon allez assez rigolé :

1° TOUTES les informations collectées par la Quadrature du Net sont publiques, facilement trouvables sur le net, oui Rémi, même les vôtres (regardez votre numéro de téléphone là):

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Vous devriez tenter de porter plainte contre l’AFNIC 😉

2° Quand on aime pas être « fiché », on évite de s’ouvrir un compte Facebook

3° Vu que vous avez plein de choses palpitantes à dire Rémi, je vous propose de créer des catégories à votre blog, histoire de mettre un peu d’ordre dans vos idées, c’est un travail très structurant.

4° Une simple lecture des travaux de la Quadrature aurait suffit à vous convaincre que nous avons des propositions concrètes pour la rémunération des auteurs … vous avez trouvé un article dans l’HADOPI vous qui va vous faire vivre mieux ? Si oui merci de me l’indiquer, il m’a échappé.

5° Dans quelques années vous remercierez la Quadrature du Net d’avoir fait des propositions améliorant votre quotidien, c’est là une certitude… d’ailleurs même Laurent Petitgirard a parfaitement compris que l’HADOPI ne lui ramènera pas un centime, réfléchissez bien, discutez en avec lui, il vous expliquera pourquoi il réclame une taxe sur les fournisseurs d’accès (Oh quel vilain mot pour parler de licence globale !).

6° Je vous admire quelque part, vous avez créé l’un des 3 ou 4 blogs pro HADOPI c’est courageux, pas forcement bien documenté, mais courageux.

Contourner l’HADOPI pour les nuls (partie 8) : l’échange local et le Wifi Maillé

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Une solution un peu plus nerdy que les autres présentées jusque là, mais franchement très simple à mettre en œuvre, pour moins de 70 euros, elle permet à un groupe de personne géographiquement pas trop éloignées dans un premier temps, puis beaucoup plus éloignées au fur et à mesure que le réseau grossit, d’échanger des fichiers en wifi, sans passer par internet… oui vous m’avez bien lu, sans passer par internet !
L’avantage de cette solution est donc de contourner l’HADOPI, mais également TOUTE FORME DE FILTRAGE EMANANT DES FOURNISSEURS D’ACCES !

Pour cela il va vous falloir un petit boîtier wifi (un point d’accès) supportant le firmware d’Open-Mesh. C’est le cas des :

  • Foneras 1 modèle 2200 : sûrement la solution la plus économique, surtout si vous en avez déjà une. Attention quand FON livre des foneras 1, ils ne seront pas en mesure de savoir s’ils vous livreront une fonera1 modèle 2100 ou 2200, seul le modèle 2200 fonctionnera correctement avec le firmware Open-Mesh
  • Fonera 2 : il a un avantage sur les autres solutions présentées ici, elle dispose d’un port USB pouvant accueillir un disque dur externe, je n’ai pas encore pu tester cette fonctionnalité avec Open-Mesh mais en clair ceci vous permet de continuer à échanger ordinateur éteint !
  • OMP1 : c’est le point d’accès ultime, équipé en standard du POE (Power Over Ethernet) et d’un chipset Watchdog capable de redémarrer le point d’accès en cas d’incident réseau (rupture de signal d’un node) ou d’un incident électrique. Il est livré en standard avec le firmware Open-Mesh, donc particulièrement simple à mettre en route
  • Accton Open-Mesh première génération : une solution clef en main qui comme la première vous présente le routeur pré-configuré

D’autres solutions sont également compatibles avec Open-Mesh, c’est le cas des AP derniers cri d’Ubiquity, d’Engenius et de Wiligear.

Le concept est imparable il suffit de créer un réseau maillé permettant de répéter la connexion internet et d’étendre le wlan (réseau local sans fil). Sur l’interface d’OpenMesh c’est la fonctionnalité « join network ». Ensuite il vous suffit de partager un répertoire dans lequel les fichiers à partager seront situés, ainsi, toute personne disposant d’un boîtier précité pourront rejoindre le réseau que vous avez créé ce qui aura pour effet d’accéder à vos ressources partagées (moyennant une petite configuration en 2 clics sur l’interface web d’Open-Mesh).

Open-Mesh propose en standard 2 réseaux : un ouvert et un chiffré. Contrairement à la Fonera, vous n’avez pas pour obligation de laisser un réseau ouvert, vous pouvez choisir de chiffrer les deux réseaux, et le mesh fonctionnera toujours, il faudra simplement partager la clef WPA de ce réseau avec les personnes qui souhaitent le rejoindre. Ainsi il est très simple de créer un réseau de confiance invisible (en choisissant de ne pas broadcaster le SSID, le nom de votre réseau).

Open-Mesh est une solution entièrement libre, œuvre de Michael Burmeister Brown, entre autres, architecte de Meraki, qui couvre la ville de San-Francisco (mais qui a eu la mauvaise idée de fermer ses boîtiers et de tourner le dos à l’Open Source en bridant son firmware).

L’interface d’OpenMesh est à la portée de tous :

dash21

openmesh1

openmesh2

addnode

Vous pouvez étendre la portée de votre réseau Open-Mesh à plusieurs centaines de mètres en agglomération, et à plusieurs kilomètres en zone rurale avec des antennes facilement trouvables sur Ebay (une trentaine d’euros pour les Yagi (directionnelles) et moins d’une dizaine d’euros pour les omnidirectionnelles :

Voici le Gateway, relié à une connexion internet

omniantenna-openmesh

Et voici le répéteur qui dégroupe la Lozère 😉

ap21

ap1

antenne1