HADOPI 2 : le Net français va rentrer en résistance, vers un cyber 68 ?

Attention chérie, ça va couper !

HADOPI 2 est donc promulguée et déclarée constitutionnelle, la censure du Conseil ne porte que sur l’article 6.II et valide ainsi tout le reste : comme le délit de négligence caractérisée et la coupure de l’accès à Internet. Le point noir demeure à mon sens ce fameux délit de négligence caractérisée, nous avons vu dans ce blog qu’en plus d’être injuste, cette nouvelle infraction est particulièrement stupide.

Les conséquences directes d’HADOPI seconde du nom vont être bien plus importantes que prévu, tout ça pour contenter une petite caste de privilégiés. Certes, il va y avoir de la casse, mais pas forcément là où on l’attendait. Les contentieux vont être nombreux, seuls les plus fortunés auront le droit de se défendre, les autres devront se résoudre à être déconnectés, qu’ils aient téléchargé ou non .

1° le WIFI c’est finit :

  • La petite mort du wifi social en France (Fon / OpenMesh), finit le wifi dans les café !
  • Neuf Wifi est bien dans la mouise aussi ;
  • Les points d’accès wifi municipaux vont disparaître ou offrir des performance à tel point réduites qu’ils deviendront inutilisables ;
  • La grande majorité des internautes ne disposant pas de matériels assez récents pour supporter un chiffrement plus lourd que le wep et l’authentification par TKIP sont bons pour repasser au bon vieux RJ45.
  • Numéricable est bon pour rappeler les routeurs THOMSON avec le wifi activé par défaut et l’interface en anglais que Noos distribuait à ses abonnés… ou il est évident que ces utilisateurs dont on coupera la connexion se retourneront juridiquement contre le fournisseur d’accès qui est à l’origine de ce qu’HADOPI désigne comme une négligence caractérisée … on va rigoler, croyez moi, car, Numéricable est loin d’être le seul à fournir des matériels dont le niveau de sécurité n’est pas acceptable (l’affaire des BBox est un autre exemple très significatif de ce qui pend au nez des FAI, des éditeurs logiciels, ou des fabricants de matériel).
  • Sur les millions de réseaux wifi disponibles en France, on peut considerer que moins de 20% de ces réseaux offrent un niveau de sécurité satisfaisant … j’entends par niveau de sécurité satisfaisant :
  1. Un chiffrement WPA avec une authentification AES CCMP (comment ça vous ne savez pas ce que ça veut dire ? … ben on vous à déjà dit, vous êtes trop con pour utiliser Internet grâce à HADOPI…).
  2. Un firmware de point d’accès à jour (si vous ne savez pas comment faire, tant pis pour vous, on vous l’a déjà dit, arrêtez Internet).
  3. Une configuration Firewall sans faille (et si t’es pas un viruose de d’iptable ou PF … crèves!)

2° L’industrie du disque va morphler et les artistes vont crever

  • Boycott total des produits de l’industrie des biens culturels ;
  • HADOPI 2 étant une pure usine à gaz répressive qui a totalement oublié les artistes, ces derniers sont bons pour essuyer l’incompétence et la mauvaise foi des majors qui les ont conduit à ce qui pouvait leur arriver de pire : les déconnecter de leur public.
  • La petite mort du disque va s’accélérer et contrairement à ce que soutient Pascal Nègre, ca va prendre bien moins de 10 ou 15 ans.
  • Il ne sera plus possible d’évaluer les pertes supposées de l’industrie du disque puisque comme nous le savons tous, les internautes qui voudront télécharger trouveront de nombreux subterfuges, bien plus efficaces et anonymes que le peer to peer… non seulement HADOPI 2 ne fait que déplacer le problème, mais elle pousse à une migration massive des utilisateurs de ces réseaux vers d’autres qui seront quasi impossibles à surveiller.

3° vers un 68 numérique

La classe politique vient de se mettre à dos une immense majorité des internautes en légiférant de manière peu inspirée, vient de donner naissance à une génération qui risque d’avoir la rancune tenace. La question n’est même pas de savoir si HADOPI 2 sera abrogée, mais plutôt quand… vous allez voir, c’est tout simple, c’est juste générationnel, ça prendra moins tout au plus une dizaine d’années, le temps que les vieux députés à qui on parle de peer to peer et qui osent dire que « eux ils parlent français » en confondant exception culturelle et e-gnorance, se fassent éjecter, ou que dame nature les pousse vers la sortie. A mon sens ça prendra même beaucoup moins de temps, tant on s’apercevra vite que l’argent investi dans la lutte contre le téléchargement à la petite semaine est aussi inefficace que l’ont été les DRM.

Allez on s’en remet un bout … c’est ce genre de gus qui a voté HADOPI 2, souvenez vous bien d’eux :

C’est donc vers une cyber guerilla que l’on s’oriente, la résistance est prête depuis longtemps et on peut considérer que dés aujourd’hui, le 22 octobre 2009, les politiques viennent de perdre Internet, ils viennent de le rendre totalement incontrôlable, les mesures de filtrage n’y pourront rien. Force devra rester à la loi, soit, mais cette loi crée trop d’injustice dans le seul et unique dessein de servir les intérêts d’une poignée de privilégiés…. FAILED.

Messieurs les députés, bravo, vous venez de donner le coup d’envoi d’ un cyber 68 :

Nous n’avons plus de pavés, juste des octets.


12 réponses sur “HADOPI 2 : le Net français va rentrer en résistance, vers un cyber 68 ?”

  1. Je me permet simplement de relever quelques fautes de frappes,

    « nous avons vu dasn ce blog » ligne 5
    « cette ouvelle infraction » ligne 6

    « La petit mort » Début du 2nd paragraphe

    Sinon, no comment… je suis en deuil…

    Bravo pour ton blog.

    Cordialement,
    Sinyshnar

  2. je me permet de dire que moi je fais l’inverse …en fait pr résister !!!! j’ai ouvert mon wifi et nommé « shareisgood » ….

  3. Hadopi, cyber 68 mais qui a pensé au cyber Hadopi et à un risque transféré vers les « majors » du net ?

    C’est ce sur quoi je m’interroge dans cet article dans mes news.
    -> http://salaber.web-book-edition.com

    NB : j’ai déjà posté un commentaire mais qui n’apparait pas. Toutes mes excuses s’il y a un doublon.

  4. oue, je suis bien daccord avec toi
    helas les majors tel sony music ou universal music sont loin de penser pareil et je sais de quoi je parle hein…

    cela dit j’ai hate de voir le retour de fronde!

  5. Je vois que nous sommes d’accord sur beaucoup de points. Faut aussi noter combien ceci va nous couter: 70 à 100 millions et encore à peu près autant à rembourser aux FAI. 😉

    Par contre, la révolte… hum… la majorité des gens est abrutie par la télé. On parlera d’un ou 2 pirates qu’on a choppé grâce à Hadopi au journal et ça fera peur à tout le monde.

  6. Pas sûr que le CD audio disparaîtra (cela fait déjà d’ailleurs quelques années qu’on l’annonce).

    Je trouve bien des commodités à ce support :

    – format standard (ouvert), pérenne et dont la qualité sonore ne nécessite plus aucune amélioration : ce sont des qualités essentielles pour conserver durablement une discothèque.

    – les CD sont certes plus encombrants que les fichiers ; mais on ne perd pas toute sa discothèque quand on perd son disque dur, la connexion internet ou le site de streaming

    – un simple lecteur CD consomme beaucoup moins de tracas, de complications et d’électricité qu’un ordinateur ; et comme c’est une technologie désormais éprouvée il existe des appareils pas chers, sobres et impeccables (quoique rares parmi les marques onéreuses ou bourrés de gadgets)

    – Le coût des CD est modique si on ignore les modes passagères et si on se fournit judicieusement : on trouve des occasions ou rééditions de bonne qualité à moins de 10€/pièce (boîtier et livret compris) et les médiathèques offrent un vaste choix pour un coût dix à vingt fois moindre qu’un abonnement internet.
    J’apprécie aussi les boutiques et commerçants « réels », à visage humain et que je peux payer en monnaie anonyme et sans risque ni frais bancaires (pas de CB).

    – Tant qu’à vendre, autant fournir un support honnête ; et alors le CD l’est beaucoup plus que le téléchargement payant de formats propriétaires et minés par des DRM.
    Le CD permet aussi, paradoxalement, aux musiciens les moins connus de diffuser leur musique sans souscrire aux majors ou aux accapareurs pseudo-philanthropes (FaceBook, MySpace…) en produisant quelques centaines d’exemplaires distribués directement aux revendeurs ou lors des concerts.
    Le disque en vinyle ne permettait pas une production rentable en si petites quantités.

    – Enfin, aucune Hadopi ni aucun DPI ne pourra espionner ou empêcher le prêt ou la copie d’un CD audio standard.

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