Sur une lointaine planète, loin de la crise, loin des retraites, mais pas si loin du ridicule de l’équipe de France en Afrique du Sud… il y a la SACEM. Je viens de lire avec attention l’article d’Electron Libre où Bernard Miyet évoque la larme à l’oeil l’insurmontable crise que la société d’auteur subit, à cause des pirates de l’internet qui pillent, brûlent et violent tout ce qu’ils peuvent downlader. Figurez vous que ses revenus sont en hausse, preuve s’il en fallait qu’à cause d’Internet la création se meure : +0,85% avec un total de droits collectés de 762,3 millions d’euros … putain de crise.
Mais voilà, Bernard il aimerait bien lui aussi croquer une petite part du gâteau des aides de l’Etat… c’est pas parce qu’on est en bonne santé qu’on va se priver d’une petite perfusion après tout ? Vous voilà prévenus, la taxe des FAI, ça sera pour lui.
« Pourquoi soutenir une catégorie et pas l’autre ? On exclut seuls les auteurs et compositeurs »
C’est peut être parce qu’ils se portent bien non ? C’est les majors qui vont mal pas les auteurs, même les chiffres de perception en attestent. Vous allez voir, dans pas longtemps, on va nous faire le coup de la hausse de la taxe sur la copie privée alors que cette dernière est désormais interdite. C’est pour financer la création on vous dit… pas les petites escapades caraibéennes de pontes de la SACEM hein… la création, la VRAIE, celle faite par des artistes !
Mais tout ceci n’arrête pas Bernard Miyet, qui sent quand même le bon filon.
Ça veut dire quoi déjà HADOPI ? Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet… ah oui vu comme ça … qui a parlé de protéger la création ? c’est les droits de certains qu’on protège en réduisant ceux des autres… t’as rien compris au film Bernard. Le truc c’est que dans la vraie vie les droits sont bien protégés, par contre sur Internet comme c’est le FarWest, il a fallu créer une milice qu’on peut qualifier à ce jour, tant qu’elle n’aura strictement aucune marge de manoeuvre pénale, de machine à spam la plus chère du monde. Je voulais me proposer pour vous aiguiller sur des boards russes qui auraient pu vous faire économiser quelques millions mais bon… De coup notre pauvre HADOPI est tellement ridicule qu’elle n’ose même pas envoyer ses premiers mails, on nous parle maintenant de septembre 2010 (comprenez août 2012 si nous n’arrivons pas à nous débarrasser du problème par les urnes). Quand on va faire les comptes de la blague de l’ami Nicolas, on va se prendre une sacrée douche froide.
Allez on y croit !
« la Sacem s’est étonnée qu’il ait fallu attendre 10 ans avant de voir un dispositif qui permettra de « responsabiliser« , les internautes »
Et là j’explose de rire, car la « responsabilisation des internautes » a bon dos quand l’ensemble de la filière n’a pas été fichue … en 10 ans… d’apporter une once d’intelligence pour proposer une offre légale cohérente… ce qui m’amène à penser que la SACEM n’est pas au bout de ses peines, que la HADOPI aujourd’hui aura beau agiter la matraque, elle restera une coquille vide. Faut il rappeler encore une fois qu’on attend toujours les décrets d’application, qu’on attend toujours les spécifications du logiciel de « sécurisation » … et qu’on attend toujours des positions cohérentes de la part des uns et des autres ?
Du coup quand je vois le monsieur applaudir des deux mains alors que la SACEM est le grand cocu de l’hisoire, je me dis que ceci ne laisse présager rien de bon, pour l’instant, depuis le passage éclair de Laurent Petitgirard dans les commentaires de ce blog… tout se passe exactement comme nous l’avions prévu. Donner un soutien aveugle à HADOPI alors que celle ci ne sert pas les auteurs… quand on est président de la SACEM… comment dire ça de manière courtoise…c’est comme être supporter de l’équipe de France après la coupe du monde 2010.
S’il faut l’attendre encore 10 ans cette licence globale, on l’attendra, ce n’est pas pour les internautes que ça presse, c’est pour les auteurs, les grands oubliés de la HADOPI dont le nom même est un mensonge éhonté (la haute autorité n’est pas « pour la diffusion des oeuvres sur Internet mais oeuvre pour la restriction de leur diffusion… examinez les faits, vous en viendrez à la même conclusion que moi… c’est la HADOPI qui tue les artistes, Internet ne tue que les majors). La SACEM n’aime pas Internet et les internautes lui rendent bien, il est surprenant de la voir s’étonner de peiner à y collecter quoi que ce soit… qu’offre t-elle en échange ?
Voilà, c’est officiel, les mendiants du Net reviennent à la charge ! Les artistes nous prennent ils pour des cons ? Je l’avais DIT, je l’avais ECRIT ! Ils sont dramatiquement prévisibles et Laurent Petitgirard qui était venu nous amuser de ses commentaires sur ce blog ... on risque de beaucoup moins l’entendre maintenant.
La SACEM, avant HADOPI refusait en bloc la licence globale, évidemment, il n’y a pas seul instant où j’ai pu gober leur sornettes. Il suffisait de lire HADOPI, texte 100% répressif pour comprendre que les artistes n’y gagneraient RIEN, contrairement aux imbécillités débitées à flux tendu par Pascal Nègre… et oui Pascal Nègre vous a pipoté, et vous avez été assez truffe pour le croire lui au lieu de consulter de vrais spécialistes, alors que les études sérieuses ne manquent pas … et vous venez, comme prévu, faire la manche … cette taxe viendra définitivement consommer le divorce entre les artistes et leur public et vous avez le toupet de l’ajouter à HADOPI. Les internautes vous promettent la petite mort de vos magouilles et les dommages collatéraux seront particulièrement élevés, comptez sur eux pour ne pas vous laisser voir le jour. Un bon conseil d’un internaute qui regarde pas mal ce qui se passe autour de lui : n’essayez même pas avec cette taxe de nous refaire une troisième fois le coup du financement de la création après HADOPI et les DRM ou vous allez mettre le Net à feu et à sang.
On va vous la faire courte :
Un euro pour la SACEM c’est quoi ? Un droit à la copie privée sur Internet ? Même pas c’est une nouvelle dîme que les internautes devront payer pour tenir sous perfusion une profession ou plutôt une société d’auteurs qui appartient à tout le monde sauf aux auteurs et que je commence à fortement soupçonner d’alimenter les caisses noires des partis politique (et oui désolé, je fais part tout haut de mes soupçons … « complètement infondés » … mais j’aimerai vraiment savoir où passent les quelques centaines de millions de d’euros perçus sur la vente des supports vierges et si vous comptez nous refaire le même coup avec cette taxe)… PUBLIEZ VOTRE REPARTITION DE MANIERE CLAIRE, histoire qu’on sache réellement qui se goinfre sur le dos des artistes.
Bernard Miyet, estime que cette contribution « modeste » et « quasi-indolore » : et bien désolé, moi ça me fait mal de vous donner ne serait-ce qu’un euro monsieur Miyet après que vous ayez soutenu HADOPI, je n’ai pas envie de vous donner un rond, ou alors vous faite abroger HADOPI et je suis même prêt à vous donner 5 euros par mois pour une licence globale (vraiment globale, pas juste l’accès au minable catalogue d’Univers Sales Musiques parce que mon FAI s’appelle SFR).
Est ce que je demande 1 euro à tous les internautes pour financer le déploiement de la fibre optique en zone rurale moi ?
Est ce que les cafés, hôtels et restaurants qui ne pourront bientôt plus proposer de wifi à leurs clients à cause de vous demandent une taxe de 1 euro pour financer les conséquences de vos délires ?
Vous vous prenez pour qui vous et votre profession qui représente même pas 1% du PNB ?
Si encore nous avions une transparence TOTALE sur vos modalités de financement de la création … En ce qui me concerne, 1 euro, je préfère les donner à des musiciens que je vais voir sur scène dans les bars, je n’ai aucune confiance en votre société d’auteurs opaque qui redistribue les sommes perçues en fonction des passages radio … vous vous foutez vraiment de la gueule du monde et je vous trouve particulièrement gonflés de venir faire l’aumône aux FAI alors que la France a d’autre problèmes qu’assumer vos imbécillités historiques dont nous reparlerons encore dans 10 ans à cause de votre incompétence notoire. Il faut être un minimum logique : si vous faites payer une taxe, vous légalisez les échanges, vous n’aurez pas le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière.
Vous osez ensuite justifier cette taxe en disant qu’elle est « nécessaire afin de passer le cap d’une transition numérique ». Ca fait plus de 10 ans qu’on tire la sonnette d’alarme et que VOUS avez freiné des deux pieds pour ne pas faire cette transition numérique. Pouvez vous nous expliquer en quoi injecter entre 250 et 500 milions d’euros là dedans va vous inciter à faire votre coming out ?
La problématique de l’accès à la culture n’est pas un phénomène récent contrairement à ce que certains aimeraient nous faire croire. Aussi, les bibliothèques et médiathèques municipales sont une solution de proximité accessible et relativement bien fournie pour peu que vous habitiez dans une grande agglomération.
Qu’est-ce qu’une bilbliothèque ou une médiathèque municipale sinon une licence globale avant l’heure ? Un usager s’abonne et peut bénéficier de l’emprunt (et donc copier bien tranquillement) toute œuvre disponible.
Pourquoi ne pas aller directement s’y servir et encoder sur place, sur son ordinateur portable, ou chez soi, les œuvres qui y sont disponibles ?
Dans le cadre de ses études, un étudiant photocopiant une partie d’un livre n’est pas blâmable, pourquoi le serait-il s’il copiait un film ou une musique afin d’appuyer sa réflexion par le biais d’un support sonore ou vidéo …
Alors oui, vous allez me dire qu’une bibliothèque ou une médiathèque s’acquitte des redevances qui vont bien aux ayant-droits … mais n’est-ce pas là ce que proposait la licence globale ?
D’ailleurs, la SACEM, comme nous le prédisions depuis plusieurs mois, n’a pas attendu bien longtemps pour nous faire le coup du « Petitgirard » qui une fois acquis le beurre et l’argent du beurre, lorgne sur les fesses de la crémière… voir les commentaires de ce billet.
C’est un secret pour personne, dés que les partis politiques se mêlent de débats sur lesquels ils ont brillé par leur absence, on arrive très vite à des dérives. Le projet de Loi Création et Internet, quand écoute Christine Albanel, est le fruit d’un large consensus. Si vous internautes, vous entrepreneurs du Net, vous association de consommateurs ou de défense des droits de l’Homme (…) comptaient participer à ce large consensus, vous pouvez vous brosser.
Dans la pratique le large consensus a réuni 15 gus dans un hémicycle et mené au rejet du texte tel que modifié par la Commission Mixte Paritaire, venue ré-instaurer le principe de la double (triple?) peine.
Pour qui connaît mal les us et coutumes de nos élus du Parlement, on peut donc se demander de manière légitime pourquoi si peu de députés étaient présents. Il y a certes le cumul des mandats qui fait que les députés ont un peu de mal à se cloner. La nature technique des débats est évidemment le premier frein à leur participation, peut être ces députés devraient ils mieux s’entourer afin qu’on leur produise la documentation nécessaire pour appréhender ce genre de thèmes.
J’avais récemment tapé un peu fort sur Christophe Ginisty car j’avais trouvé qu’il en faisait beaucoup sur des sujets qui importent peu. Je lui ai quelque part reproché ce que je reproche au MODEM en général depuis plusieurs mois, à savoir des positions pas très claires, se trompant d’ennemi, et surtout un manque de communication sur un thème aussi fort qu’une loi liberticide, inapplicable et très onéreuse. Il faut dire qu’un semblant de position officielle de la part du Modem s’est fait attendre.
Aujourd’hui, je suis très agréablement surpris de lire les propos de Christophe qui reconnaît ouvertement l’accès à Internet comme un droit fondamental. Dans ce billet en réaction au rejet de l’HADOPI, Christophe porte une analyse politique qui a le mérite de soulever de bonnes questions, lourdes de conséquences pour les élus qui ont cru intelligent déserter l’assemblée Nationale pour ce vote. Des conséquences sûrement encore pires pour ceux qui ont eu le courage de se montrer dans l’hémicycle pour soutenir ce projet de loi indéfendable tant sur les plans juridiques que techniques. En pointant du doigt l’effet dévastateur sur la politique du désintérêt des députés légiférant sur un phénomène générationnel, Christophe met le doigt sur un point qui doit avoir une part de vérité : s’afficher en tant que soutient de ce texte indéfendable est un suicide politique. Un texte à la constitutionnalité douteuse couplé au béni-oui-oui technique sur des termes incompris ne peuvent mener les députés non documentés qu’à un vote de soutien politique à un texte voulu par la présidence de la république, quelques industriels du disques, quelques marchands de galettes de plastiques DRMisées ce qui nous fait environ 5 gus au Fouquets qui produisent des inepties techniques à la chaîne … à défaut de savoir fabriquer des ip ou d’avoir consulté les bons forgerons.
Christophe a donc raison, ils ne doivent pas être très fiers les députés de se montrer dans l’hémicycle pour voter cette loi. Pire, le second passage au Parlement risque d’en irriter pas mal dans les rangs de la majorité. Nicolas Sarkozy a carrément promis de s’attaquer à la rémunération des députés absentéistes, et ça c’est une première. Que ne dirait on pas pour plaire à une poignée de people après tout ?
Mais pourquoi les députés réservés n’y vont ils pas tout simplement pour voter contre ?
En cette période pré-électorale, si on veut figurer en bonne place sur une liste européenne, il faut faire profil bas, il faut tenir ses troupes, et ne surtout pas contrarier notre président bien aimé à la rancune tenace.
Mais les députés seront ils aussi dociles le 29 avril prochain, date à laquelle l’HADOPI leur sera alors présentée ? Quid de leur compréhension de ce dossier ultra technique au retour de vacances parlementaires alors qu’ils n’ont pas assisté à la première partie des débats ?
Cette rancune pésidentielle justifie t-elle pour autant que l’on repousse un texte sur la protection de l’enfance pour faire passer « d’urgence » une loi contre le téléchargement sur internet ? Il est évident que non et que les objectifs cachés commencent à se dessiner. Quoi de plus important que la protection de l’enfance ? On se pose encore la question… Carla ? et non ! dans l’eau ! La première dame de France a grand plaisir à être « téléportée », copiée, « piratée » … si, si :
La protection des créateurs a donc bon dos, surtout quand on voit Monsieur Petitgirard (SACEM) hurler corps et âme pour une licence globale !! Laurent Petitgirard est quelqu’un de sensé qui a parfaitement compris que pas un centime ne reviendrait aux créateur avec l’HADOPI, il prépare donc « habilement » la suite… le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière !
Tous les artistes n’ont évidemment pas compris la problématique aussi bien que Laurent Petitgirard, mais pour la majeure partie, si cela ne tenait qu’à eux, ils encourageraient le téléchargement de leurs œuvres et négocieraient l’argent là ou il se trouve : dans la TVA et dans ce que perçoivent les producteurs et les distributeurs. Promise par Jack Lang en son temps comme par tous les ministres de la Culture, cette baisse de la TVA n’est plus attendue par personne, et nous lui payons des disques à 20 euros sur lesquels les artistes touchent des sommes ridicules. Mais le prix du CD, ce n’est pas que la TVA abusive pour un produit culturel (le livre par exemple c’est 5,5%… les disques ont donc un caractère fiscalement moins culturel que les livres), c’est aussi une part de gâteaux cumulée énorme pour les distributeurs (qui sont pieds et poings liés face aux majors) et les producteurs (petits ou gros). Les distributeurs physiques sont obligés de courber l’échine devant les pratiques commerciales d’Universal pour ne pas les citer. Universal réprésente des parts énormes sur ce marché, ce qui lui confère une position dominante indéniable. Universal a par exemple il y a quelques années imposé des prix à ses distributeurs en affichant des prix uniques … comme ça sans rien leur demander. Les pratiques des commerciaux sont aussi hallucinantes. Vous pensiez qu’une FNAC ou un Virgin commandait les quantités qu’il désire pour les afficher en rayon ? Et bien non, les commerciaux imposent leur quantités et proposent par la suite un mécanisme de reprise des invendus sur lequel les distributeurs sont bien évidemment les grands perdants
L’appétit des majors est aujourd’hui perceptible même sur Youtube. Tout ceci a commencé par un refus par Google de renégocier les contrats à la hausse sur les diffusions de musiques sur Youtube. Le phénomène est maintenant perceptible en France, si vous éditez des vidéos et leur collez une bande son soumise à droit d’auteur, Youtube coupera la piste audio ! Finit les super montages de vacances avec votre musique favorite ! Si cette pratique arrive en France c’est bien que les majors elles même ont compris que contrairement à ce que racontait Pascal Nègre dans une récente émission de TV, les majors ne vendront pas plus de leur galette en plastique une fois l’Internet sur écoute.
Mais alors ? si tout le monde sait que ceci ne va pas rapporter un kopeck … pourquoi s’entêter à faire passer de force une loi bancale, onéreuse et qui ne profite à personne ? Qui l’HADOPI va t-elle défendre ?
On sait maintenant que ce ne sera pas les artistes
On sait maintenant qu’elle ne vise à défendre personne en particulier
On subodore que tout est écrit dans les amendements et que l’histoire du Net hexagonale est scellée dans quelques termes bien flous employés dans ces amendements et que le gouvernement souhaiterait imperceptibles, car il y a du lourd :
nous parlons de mettre les internautes sur écoute permanente en légalisant TOUT DISPOSITIF de filtrage, à tous les niveaux, (ça ne s’invente pas c’est comme ça que c’est écrit dans la loi Création et Internet) permettant de lutter contre « le piratage » … ça fleure bon le « terrorisme ».
Mais pourquoi donc ne pas voter le filtrage généralisé de l’Internet pour lutter contre la pédophilie, contre les faux médicaments responsables de catastrophes sanitaires (…),
pourquoi se choisir comme ennemi des « pseudos pirates » ?
Puis il y a aussi ces petites phrases qui dans la tête de nombreux concitoyens raisonnent comme une menace absolue, le mal ultime. Souvenez vous il y a quelque mois Nicolas Sarkozy s’exprimer en ces termes en parlant d’Internet :
« Comment voulez-vous que les gens achètent des journaux dans les kiosques si le journal est gratuit sur Internet ? »
Pour une personne qui ne connaît que peu ou pas Internet, qui ne sait pas que tous les groupes de presse l’ont investis, adopté et en dégagent même des revenus substantiels, pour l’immense majorité des gens qui ne prennent pas le métro tous les jours et qui ne connaissent pas la presse gratuite qui fait actuellement un carton dans nos grandes villes … Internet, c’est la fin de la presse !
D’où cette magnifique idée de labelliser les contenus diffusés sur Internet ! Une labellisation, c’est un tri méthodique et très sélectif de ce qui est « bien » et ce qui n’est « pas bien’, un peu comme George Bush face à « l’axe du mal ». Et pour lutter contre l’internet du mal, quoi de plus normal pour Christine Albanel que de proposer des listes blanches de sites, contrôlées par le CSA, ultra compétent en la matère ?
On sait maintenant par expérience que ce genre de diabolisation se retourne toujours contre les auteurs. Quand 18 millions d’internautes se réveilleront un beau matin sans pouvoir accéder à Wikipedia , comme ce fut le cas en Grande Bretagne lors de désastreuses expériences de filtrage, parce que les dispositifs feront du zèle ou qu’un ayant droit contestera la présence d’une image ou d’un contenu. Ou quand certains internaute se réveilleront pour constater que leur connexion a été coupée par erreur. Quand l’Europe aura une nouvelle fois condamné le principe de riposte graduée (on le saura le 22 avril prochain) … ces internautes se retourneront contre l’HADOPI, ou leur fournisseur d’accès, ils iront en justice et en toute logique, ils gagneront !
La Quadrature du Net fait la chasses aux nombreux fântômes de la listes des 10 000 artistes contre l’HADOPI. Combien de fois Christine Albanel nous a-t-elle sorti son « gogogadgeto 10000 artistes de la SACEM » pendant les débats du Parlement ? Assurément de bien trop nombreuses fois pour ce que la Quadrature du Net a relevé comme anomalies dans cette liste, présentée comme une liste de 10 000 artistes soutenant l’HADOPI.
Effectivement, en épluchant méthodiquement cette liste, la Quadrature du Net a eu la (non) surprise de trouver en vrac :
Des artistes inconnus,
Des artistes qui n’existent même pas,
Un bon paquet de lobbystes qui n’ont pas grand chose d’artistes
Des salariés de la SACEM qui n’ont rien non plus d’artistes
Des salariés de maisons de disques (très souvent de bonnes grosses majors)
Des personnages de science fiction (!)
Des vrais artistes qui n’ont jamais signé cette pétition ou qui se sont clairement affichés CONTRE l’HADOPI
Vous retrouverez le travail de vérification de la Quadrature du Net sur cette page.
… c’est un véritable festival ! Cette pétition est en bonne partie bidonnée, il faut croire que les nombreux spams de la SACEM ont eu bien du mal à recueillir tant de signatures. Les quelques vrais artistes qui ont signé cette pétition ont pour un bon nombre été induits en erreur car la SACEM s’est évidemment gardée de leur expliquer que l’HADOPI aurait un tel impact sur leur propres libertés individuelles ou ce qu’ils avaient à gagner à se dresser contre leur propre public. Gageons que la majeur partie de ces artistes, s’ils avaient été correctement informés, n’auraient jamais prêté leur nom à la propagande du Ministère de la Culture relayée par la SACEM (dont Laurent Petitgirard, son plus haut dignitaire, comprenant bien que l’HADOPI ne ramènera pas un rond aux créateurs, est devenu après un passage sur ce petit blog, un fervent défenseur de la licence Globale) 🙂
Interrogée sur cette liste, la SACEM s’embourbe en nous procurant, anéfé, un grand moment d’albanerie.
La Quadrature du net précise que 90% des signataires ne sont sur aucun réseau P2P (on ne pourra donc pas dire que le téléchargement leur fait subir un gros préjudice), et que une immense majorité n’a même pas d’existence dans les moteurs de recherche … de vrais fantômes.
La Quadrature du Net réalise un travail titanesque, vous êtes tous invités à y contribuer, pour nous aider par exemple à continuer l’épluchage de cette liste.
Le site de propagande Jaimelesartistes.fr diffuse toujours cette liste tronquée, preuve s’il en fallait que ce site est destiné à la désinformation pour faire passer son projet de loi en force (tout ceci est bien entendu financé avec l’argent du contribuable qui appréciera le tour de passe passe de la SACEM et du Ministère de la Culture.
Laurent Petitgirard est le président du conseil d’administration de la SACEM que l’on ne présente plus, nous a fait festival sur LCI. La cible ? Apple ! Apple, avec iTune propose un modèle commercial qui hérisse le poil des maisons de disque et de la SACEM. Mais voilà en terme de ventes, Apple a pris tellement d’ampleur pendant que les majors se demandaient comment elles allaient continuer à vendre des cd, qu’il est devenu le premier distributeur de média numériques (ou va le devenir)… ou comment une entreprise qui n’a rien à voir avec la musique va bientôt apprendre aux majors leurs métier.
Et tout ceci agace Laurent Petitgirard qui commet une monumentale bourde en fustigeant une entreprise qui a assez de liquidités pour s’offrir 2 majors et imposer un nouveau modèle économique, laissant ces majors sur la touche. Et quand Laurent Petitgirard est agacé … il se lâche :
« Lorsque l’on discute avec iTunes, on discute avec des gens qui vendent des machines ! Apple se fout de la musique, ils n’en ont rien à faire ! iTunes gagne peut-être un peu d’argent mais ce qu’ils veulent c’est simplement vendre des iPod : ce sont des fabricants de matériel. C’est un alibi ».
Première bourde : Apple gagne peut être un peu d’argent avec iT(h)unes, mais il en gagne énormément tout court et il est tout à fait capable aujourd’hui de s’offrir le dernier maillon manquant à sa chaîne : la production de contenu. Soyez tranquilles, il ne le fera avant que les 4 survivants ne se soient un peu plus entre-tués et qu’ils aient finis d’enterrer le peu de valeur ajoutée qu’ils produisent encore. Ce qui nous amène à la seconde boulette.
Seconde bourde : dire qu’Apple se fout des contenus est une ânerie. Là encore, vu que les majors ne font plus leur métier (découvrir de nouveaux talents) et préfèrent investir dans des niaiseries de Star Academy parce que c’est bien plus rentable, il ne va pas falloir venir pleurer quand Apple ou un autre (au hasard Google) va s’offrir une bonne partie du catalogue mondial. Et le pire c’est qu’ils n’auront pas besoin de croquer une major vu qu’ils tiendront la distribution.
Troisième bourde : opposer constructeurs et producteurs mène à … RIEN, c’est à dire tout ce que vous avez réussi à faire en 15 ans d’Internet : RIEN … de la merde. Un petit refresh de l’oeuvre des « ayants droit » pour soigner l’amnésie de Mr Petitgirard s’impose:
« en fermant Napster on va tuer le p2p » … 15 ans après, les échanges par p2p représentent presque la moitié des échanges mondiaux en volume.
« on va faire interdire la licence GPL » … la licence GPL sous laquelle sont publiés de logiciels de p2p constitue une brique essentielle de l’informatique mondiale, cher monsieur Petitgirard, qui plus est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Je doute qu’armé de votre exception culturelle vous en veniez à bout un jour, mais continuez, l’espoir fait vivre.
« Avec les DRM on va empêcher le piratage » : bilan, effondrement accru des ventes de cd puisque ceux vendus ne permettent pas une écoute nomade (autoradio, players mp3 etc …-
« 74% des français sont favorables à la riposte graduée » : un projet tellement plébiscité que l’amendement 138 a été adopté avec 84% des suffrages afin de faire barrage au projet de loi Création et Internet…
« Avec l’HADOPI, les vente de cd vont repartir » : qui peut croire à ça :), d’ailleurs à la SACEM personne n’y croit et c’est pour ça qu’on prépare le terrain pour la taxe des FAI. Monsieur Petitgirard n’y croit d’ailleurs pas lui même. Le temps que l’HADOPI se mette à fonctionner et les CD ne seront plus qu’un mauvais souvenir, comme les cassetes audio.
Pourtant, le président du conseil général de la SACEM ne s’en tient pas là et en remet une couche en parlant « interopérabilité » … un mot qui dans sa bouche et celle des majors a toujours provoqué des fous rires chez les professionnels du disque à l’époque ou je travaillais pour cette industrie :
Ensuite, Apple se fout du monde musical et personne n’y peut rien. « Le problème, c’est que le gouvernement le plus décidé qui soit d’aller vers l’interopérabilité, ne peut forcer Apple à rendre son logiciel compatible avec les autres supports. Cela dépasse les compétences de la filière et du gouvernement. Les majors du disque ne sont pas forcément mes amies, mais elles sont confrontées à un constructeur qui se moque des auteurs, des interprètes, et des producteurs ».
Voilà que la SACEM aimerait qu’iTunes soit « compatible » … mais compatible avec quoi ? avec des « autres supports » … hum il semble que monsieur Petitgirard ai un peu de mal avec le vocabulaire technique, il veut rendre compatible iTunes avec des cd, des vinyles, les k7 ? à moins qu’il ne souhaitait parler d’autres âneries des majors qui auront duré quelques années comme, en vrac :
créer son propre format audio
créer son propre site web pour court-circuiter la distribution (comme toutes les majors on essayé de le faire).
créer ses propres systèmes de protection
… je serais juste curieux de savoir combien de millions ont été investis dans ces trois derniers points … en pure perte. QU’elle le veuille ou ou non, l’industrie du disque a déjà perdu la bataille de la distribution, l’époque où les commerciaux d’Universal pouvaient se pointer dans un magasin pour une implantation en imposant des quantités au distributeur, c’est terminé. Il faudra maintenant faire avec, ou mourir.
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