Cablegate, c’est le nom que Wikileaks a donné à la plus grosse fuite de documents secrets de l’histoire. Le site a ouvert sa page, elle est disponible ici. Si vous pratiquez Twitter, vous êtes donc invités à marquer vos messages avec le hashtag #cablegate.
Wikileaks révèle une synthèse chiffré de ces documents soit :
15, 652 documents secrets
101,748 documents confidentiels
133,887 documents non classifiés
Iraq est le pays faisant l’objet du plus grand nombre de documents – 15,365 (dont 6,677 venant d’Iraq)
Ankara en Turquie est le olus gros émetteur avec 7,918 documents
8,017 documents émanent du bureau du Secrétaire d’État
Sujets les plus débatus :
Politique extérieure – 145,451 documents
Affaires internes du gouvernement – 122,896 documents
Droits de l’Homme – 55,211 documents
Affaires économiques – 49,044 documents
Terroristes et terrorisme – 28,801 documents
Conseil de sécurité des Nations Unies – 6,532 documents
Pour les personnes qui ne tweetent pas, je vous propose de suivre le hashtag Cablegate ci dessous :
On peut parler d’un véritable séisme international, le nombre de ces documents, les faits qu’ils relatent, les personnes qu’ils impliquent, auront des répercussions commerciales, politiques et diplomatiques dans de nombreux États. Les statelogs, révèlent par exemple que l’Europe est devenue un interlocuteur mineur pour les USA qui privilégieraient les échanges avec la Chine. Le Monde affirme par exemple que Wikileaks a bien déclenché une « tempête dans les capitales mondiales« , le site canadien LCN évoque les propose de Robert Gibbs, le porte-parole de Barack Obama, pour qui Wikileaks ferait du « tort à la cause des droits de l’homme ». Slate de son côté revient sur les informations diffusée par Der Spiegel sur la France où l’on apprend entre autres que pour les USA, Nicolas Sarkozy serait un « roi nu ».
Les députés européens avaient déjà posé leurs premières questions dés le mois de septembre dernier, ainsi, Marietje Schaake (ALDE) avait lancé une première salve de questions. Dans ses questions, la député demande dans un premier temps des détails sur les contacts entre les USA et l’Europe concernant le mandat d’arrêt lancé à l’encontre Julian Assange, puis elle s’interroge ensuite sur les éventuelles mesures que pourrait prendre l’Union Européenne contre Wikileaks. La député s’inquiète ensuite ouvertement d’éventuelles mesures de filtrage qui pourraient intervenir et s’inquiète sur le sort que l’UE pourrait faire à la liberté d’expression et demande si la Commission reconnait qu’Internet a un impact significatif sur la Démocratie en général, les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Viviane Reding avait récemment répondu au nom de la Commission à ces questions ici.
Il y aura donc bien un avant et un après Wikileaks, encore une fois, peu importe le contenu des documents publiés. Les politiques déjà frileux sur les questions relatives à Internet, se retrouvent au pied du mur, il va maintenant falloir être attentif aux mesures qu’ils pourraient prendre. On se souvient par exemple du projet de l’administration américaine visant à donner au président le pouvoir de « couper Internet ».
Là encore on s’en doutait un peu, la publication des statelogs crée un buzz incroyable dans le monde. OWNI qui a assuré le live toute la journée (et même hier) est pris d’assaut par les internautes qui cherchent à éplucher les statelogs via l’application mise à disposition par l’entreprise française. Le site a été quelques minutes injoignable, mais la situation semble revenue à la normale, l’application d’analyse collaborative des statelogs est donc toujours disponible.
La presse internationale poursuit le grand déballage, dans une tribune sur le site du Monde, Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France, exprime la position officielle des USA, pas de grande surprise donc, le diplomate insiste sur le fait que cette fuite… ou plutôt cette explosion de canalisation… met des vies en péril. Une chose est désormais sure, la position diplomatique des USA vient d’en prendre un sacré coup.
On trouve dans les statelogs des révélations sur tout et n’importe quoi, depuis les attaques informatiques que Google a essuyé en Chine (le gouvernement chinois n’y serait pas étranger) jusqu’aux coulisses du pouvoir Iranien et les peurs des autres pays Arabe vis à vis de ce voisin un peu trop gênant (.. et non je n’ai encore rien trouvé sur Stuxnet), jusqu’aux pratiques des diplomates américains en terme de renseignement sur leurs homologues. Certes, que des diplomates soient des sources privilégiées des filières du renseignement n’a rien de nouveau, mais une foule de détails est donnée sur les informations que ces derniers sont invités à collecter.
Owni évoque l’application du Guardian et celle d’El Pais, qui proposent un mode de lecture cartographié assez intéressant et très complémentaire de l’application fournie par Owni.
En France, seuls TF1 et M6 n’ont pas été fichus d’évoquer le sujet, ce qui est tout bonnement incroyable et qui en dit long sur l’indépendance de ces deux chaines de télévision. Les internautes sauront s’en rappeler même s’il est vrai qu’il n’avaient pas besoin d’une démonstration supplémentaire de la partialité de ces médias.
Ça y’est, nous l’attendions tous, Owni vient d’ouvrir son application d’analyse collaborative des Statelogs. L’entreprise française avait été contactée directement par Julian Assange, le leader de Wikileaks pour développer une solution permettant d’exploiter les warlogs, première fuite majeure sur la guerre en Iraq.
Owni n’a pas fait qu’assurer le live, c’est aussi un énorme travail en amont de développement qui a été réalisé.
La nuit s’annonce courte sur le Net, Twitter est en effervescence. Il y a des pour, des contres, mais au fond on s’en fout. A l’heure où la France exige la transparence sur les attentats de Karachi, l’heure n’est plus à savoir si on est pour ou contre la publication des Statelogs, la question est de se préparer à faire face à ces révélations.
Wikileaks, c’est un site web, quelques gus dans leur garage aux quatre coins du monde, et c’est aujourd’hui ça qui est sur le point de changer durablement la face du monde.
Owni donne quelques éléments sur cette situation inédite dans un billet très intéressant : » »Comme le titre Der Spiegel, dont la couverture a déjà fuité sur Internet, les “Statelogs” dévoilent “comment l’Amérique voit le monde”. En substance, on y apprend que “Sarkozy est un roi nu”, que “Mahmoud Ahmadinejad est le nouveau Hitler”, et qu’Angela Merkel s’est vue surnommée d’un “Teflon”, déclinaison moderne de la “Dame de fer”.
CNN de son côté parle pour l’instant de documents extrêmement embarrassants
Les communautés de hackers et d’activistes commencent à gronder, les attaques par déni de service sur Wikileaks agacent. Il y a un risque non négligeable de dérapage. Si pour l’instant rien ne prouve que des états soient à l’origine des attaques, les soupçons sont bien là et on peut craindre que quelques sites gouvernementaux (principalement américains) n’en fassent les frais. Actuellement le channel irc de Wikileaks est également sous le coup d’une attaque.
Les prochaines heures vont donc être assez passionnantes, la pression continue à monter, espèrons que tout le monde saura garder son calme et que des débordements malheureux n’auront pas lieu pour laisser sa place à l’information : les statelogs eux-mêmes.
Un nouvel article vient d’être publié sur le Jerusalem Post et c’est une première bombe : selon l’organe de presse israélien la Turquie aurait aidé AlQaida
Wikileaks sur son blog précise que les attaques par déni de service distribué n’y feront rien, c’est bien ce soir que seront diffusées les premières fuites, même si le site est inaccessible, El Pais, Le Monde, Speigel, le Guardian et le New York Times diffuseront les premiers documents. Du côté de Wikileaks, sur le channel irc (qui subit aussi des attaques), l’attaque par déni de service du site est largement commentée, les administrateurs ne semblent pas penser qu’elle vienne des autorités américaines.
17h10 : Le site de Wikileaks ne répond plus. Certains miroirs non plus, on ne sait pour l’instant pas d’où vient le problème mais en l’absence d’erreur, ceci ressemble à un problème de charge serveur. N’oubliez pas que si vous êtes un peu bidouilleur, vous pouvez monter un mirroir de réplication de Wikileaks grâce au travail de Benoit Chesneau.
Une source que je considère comme parfaitement fiable vient de m’indiquer que les Statelogs pourraient bien modifier durablement les relations diplomatiques entre états. Une affirmation qui corrobore l’ambiance électrique dans les ministères et ambassades du monde entier, perceptible dans la presse internationale, alors qu’étrangement en France, c’est toujours le silence radio absolu. Je ne saurais trop exprimer mon étonnement face à ce mutisme.
Le Quai d’Orsay, contacté par Owni dit « n’avoir rien prévu pour le moment »… comme les médias audiovisuels français… amusant.
EDIT : Wikileaks est sous le coup d’une attaque DDoS
Comme on pouvait s’en douter, le site Wikileaks estr sous le coup d’une attaque par Deni de Service Distribué
Julian Assange a donné cet après-midi une visioconférence de presse dans laquelle il donne des précisions sur les statelogs qui aborderaient selon lui « toutes les questions majeures, des assassinats au Timor oriental aux agissements des banques privées américaines », c’est le site Suisse 24heures qui s’en fait l’écho.
Sans préciser l’endroit d’où il donnait sa vision conférence, Juilian Assange confirme être traqué par la CIA : « la Jordanie n’est pas le pays le plus sûr quand on a la CIA à ses trousses », une information confirmée par l’administration américaine qui disait ce matin tenir le leader de Wikileaks sous étroite surveillance. Impossible en revanche de savoir s’il s’agit d’un coup de bluff de la part du Département d’État américain, on sait Julian Assange à la fois compétent et prudent dans ses déplacements et ses communications.
24heures évoque encore une fois une volumétrie de 3 millions de documents, confirmant ainsi les premiers chiffres évoqués par Wikileaks.
Owni proposera dés leur publication une application d’investigation collaborative, indispensable pour être en mesure d’éplucher rapidement tous ces documenrts.
Notez aussi l’initiative de Benoit Chesneau, un brillant développeur et copain de l’AFPY, qui a mis en place une application de réplication en couchdb des documents publiés par Wikileaks qui devrait contribuer à diffusion et à la non altération des fuites de Wikileaks… un must qui enfonce le clou : tous les internautes peuvent monter leur propre miroir et contribuer à l’accessibilité des informations diffusées par Wikileaks.
Pendant ce temps… toujours rien sur les ondes radios ou chaines de télévision françaises.
Alors que la presse écrite internationale est sur le pied de guerre et qu »Internet n’a que les Statelogs sous le clavier, les télévisions françaises semblent bouder, voir boycotter ce qui ressemble de plus en plus à la plus grosse bombe diplomatique depuis le Watergate. Que fait la presse audiovisuelle française ? A t-elle recu des consignes de la part du Quais d’Orsay ou de l’Elysée ? Pas un seul mot à la télévision sur les chaines nationales, privées comme sur celles du service public… les Statelogs sont passés sous silence, tout comme les échanges diplomatiques entre pays qui ne cessent de s’intensifier.
Si les télévisions jugent aujourd’hui plus intéressant de parler du nouvel album de Sylvie Vartan, il faut qu’elles s’attendent à quelques railleries sur le Net, elles n’y couperont pas.
L’édition spéciale de Der Spiegel serait déjà en vente à Bâle, le quotidien allemand est donc le premier à avoir traité le sujet, l’information a été diffusée par un internaute allemand via son Twitter.
Owni nous relate les faits marquants relevés par Der Spiegel :
Les documents couvriraient une période qui s’étend de décembre 1966 au 28 février 2010
Il y aurait 50.000 mémos sur la seule année 2008, quand Barack Obama est arrivé au pouvoir
Les Etats-Unis en savent plus sur les secrets de la politique allemande que les politiciens allemands eux-mêmes.
“Barack Obama n’a pas de lien émotionnel avec l’Europe”
Les Etats-Unis ne s’intéressent plus à l’Europe, préférant se tourner vers la Chine
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