HADOPI : Pascal Nègre défend son bébé

pirate lolcat
Pirate Lolcat by icanhascheezburger.com

Pascal Nègre, PDG d’Universal Music France, en tournée d’auto-promotion pour son bouquin, donnait hier une interview à TF1.fr, aka je vire abusivement les salariés qui ne sont pas d’accord avec HADOPI. Ouais… vous sentez le coup venir là déjà… Pascal Nègre… TF1… faut pas s’attendre à un moment de journalisme aspirant au Pulizer. Et ça commence dés le titre, par une citation de Pascal Nègre « Grâce à Hadopi, le disque a arrêté de chuter« … HADOPI aurait donc un effet sur les ventes de disques ? C’est étrange ce que dit l’ami Pascal car c’est pourtant pas ce que semblent dire les chiffres selon Guillaume. Là, il y en a au moins un des deux qui ment effrontément, à votre avis c’est qui ?

Voyons les arguments de Guillaume développés sur Numerama, je cite :

« Selon l’Observatoire de la Musique, le chiffre d’affaires de l’industrie phonographique a encore plongé de 13,7 % au troisième trimestre. Depuis le début de l’année, les recettes dues aux ventes de CD et DVD musicaux ont baissé de 9,8 % à 507,2 millions d’euros, tandis que le marché numérique progresse de 25 %, mais à seulement 64,2 millions. La hausse relative du numérique, qui d’ailleurs ralentit au lieu de s’emballer, est encore loin de compenser la baisse des CD. »

Voilà pour les chiffres, vainqueur par KO : Guillaume

Je me suis fait violence, j’ai lu l’Interview de Pascal Nègre, je me doutais bien que j’y trouverais des perles… bingo !

Les révolutions de Pascal (Talkin’about a revolution ?) … to me ?

Pascal est une sorte de lolcat à sept vies, dans l’Industrie du Disque il a vécu pas moins de 4 révolutions qui auraient du le tuer… et il est toujours là.

Comment ceci est-il possible ?

« Lorsque j’ai commencé mon métier, le disque vivait quatre révolutions : l’arrivée du CD, les radios libres, la publicité télé, et la baisse de la TVA. Aujourd’hui, avec les supports dématérialisés et  le buzz internet pour parler de nos artistes, je vis de nouveau une révolution. La différence, c’est qu’à l’époque il n’y avait pas de piraterie. »

Pascal découvre la piraterie avec Internet, mais où était il donc ces 15 dernières années ?

Allez on va mettre les fessées dans l’ordre et rafraîchir la mémoire de Pascal :

1° On commence par les radios libres, je vais me la faire méthodique, ça va être rapide, je regarde ce que raconte Wikipedia sur les radios libres…  et je tombe sur quoi en première phrase ?

« Une radio libre, initialement synonyme de celui de radio pirate, »

… Headshot !

2° On continue avec la seconde révolution du lolcat Pascal : l’arrivée du CD. J’étais certes très jeune, mais je l’ai connu, allez, séquence émotions, souvenez vous des actions intentées contre Philips et Sony par l’industrie du disque, ces CD et ces graveurs qui permettaient de copier à l’identique un support numérique… de pirater tout votre merveilleux catalogue. Le « CD c’est la mort de la musique » claironnait votre industrie qui s’éveillait à la duplication numérique.

3° La troisième révolution de Pascal, c’est la pub à la TV… chacun ses références culturelles, pour moi, la révolution ce serait sa suppression. Mais la TV et les magnétoscopes pour enregistrer Dimanche Martin, ça aussi ça a failli tuer la culture, souvenez-vous Pascal :

Reportage Piratage INA

4° La Quatrième et dernière révolution de Pascal c’est la TVA à 5,5% sur le disque qui est la seule révolution n’ayant pas connu les « pirates ».

5° C’est aussi une révolution, une vraie révolution, qui profite à tout le monde et non pas à l’Industrie du Disque… c’est Internet, mais cette révolution là, ce n’est pas la vôtre Pascal.

La complainte de Pascal (blues en La mineur pour énormités majeures)

« Le problème, c’est que lorsque l’industrie du disque a expliqué que tout n’était pas génial dans Internet, on nous a traités d’hommes préhistoriques ! »

À titre personnel je vous qualifierais plutôt de rapaces et de pleurnichards perfusés aux brouzoufs du contribuable. Pire encore, vous êtes prêts à sacrifier les libertés de tout un peuple si les technologies de reconnaissance de contenus (oui, je parle bien de DPI), peuvent vous donner l’illusion de sauver votre industrie. Au final, nous savons tous que ce sont vos salaires que vous sauvez, pas les artistes et encore moins la création. Pour cette offensive sur les libertés, j’ajouterais donc le qualificatif de terroriste (un prêté pour un rendu).

« Plutôt que des brontosaures, on a peut-être été des pionniers. »

Les pionniers sont des gens qui créent, qui évoluent et qui impulsent une dynamique du vivre mieux. Votre industrie de copie de galettes en plastique, là, elle meurt Pascal. Les pionniers sont des bâtisseurs, des explorateurs… bref tout le contraire de votre industrie qui est restée scotchée sur ses belles années 80.

« La manière dont on s’est adapté pourrait inspirer d’autres industries. »

LOL ! Elle est bien bonne celle ci ! si les autres industries s’inspiraient de celles du Disque, on aurait des « cartes voitures jeunes », des « cartes boucherie jeunes » , des « cartes électroménager jeunes »… le tout aux frais du contribuable qui devrait s’acquitter de 50% de la facture… exemplaire cette industrie du disque ! Si on poursuit même l’exemple de l’industrie du disque jusqu’au bout, on aurait d’ailleurs pas une « carte voiture jeunes » mais une « carte calèche jeunes ».

Deezer de midi à quatorze heures

« Pardon ? Deezer  a eu accès à tous nos catalogues !  C’est d’ailleurs ainsi qu’ils sont passés de rien du tout à une marque connue. »

Plus la peine de chercher l’offre légale de midi à 14h, grâce à la sympathique Industrie du Disque, nous avons en France une offre légale de qualité : Deezer, iTune, Deezer, iTune, Deezer… c’est une belle réussite, merci Universal ! Et quand on vous parle de Jiwa ? Ah c’est vrai, vous causez pas aux pauvres dans votre milieu :

« Jiwa a déposé le bilan en disant qu’on demandait des droits impossibles mais il ne faisait pas 25.000 euros de chiffre d’affaires par mois. Ils n’ont jamais payé un catalogue ! Avant de payer les droits, ils n’arrivaient même pas à payer leurs salariés. »

Salauds de pauvre !

« En France, on a tout de même une richesse d’offres et de plateformes démente. Aux Etats-Unis et en Allemagne, il n’y a qu’iTunes alors qu’Apple ne représente que 40% du marché français.« 

C’est un point intéressant, j’ai pu observer, à la sortie de la carte musique jeunes, que vous n’êtes toujours pas fichus de proposer un catalogue unifié sur une seule plateforme. Bilan, il faut plusieurs cartes si vos goûts sont trop éclectiques. Bravo, là encore il y a de quoi pavoiser, ça fait 15 ans que vous n’êtes pas fichu de proposer un catalogue unifié.

(…) un ange passe

Et on arrive enfin au plat de résistance, les bébés de Pascal :

Le DADVSI qui selon lui protège son Industrie. Dans les faits, les DRM n’ont fait qu’accélérer la chute des ventes de CD puisqu’il devenait impossible de lire les CD légalement achetés sur son ordinateur ou sur son autoradio. D’ailleurs le succès est tellement énorme que l’industrie a du abandonner les DRM et que les parlementaires continuent à se cacher derrière leur petit doigt quand on leur demande le rapport d’impact de cette ânerie. Mais pas de doute pour Pascal, le DADVSI, ça vous a vachement protégé :

« A l’époque, la loi DADVSI (NDLR : Droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information) a mis quatre ans à adopter une directive européenne qui nous protégeait enfin…« 

Pour HADOPI, je ne reviens pas sur le chiffre, on a vu que Guillaume de Numerama était vainqueur par KO, on va donc éviter de frapper un homme à terre. On va juste s’amuser un peu de la crédulité de Pascal Nègre qui pense peut être que le contribuable est prêt à sponsoriser 50 000 identifications d’IP par jour pour ses beaux yeux. Pascal Nègre concluera sur l’Epic Success de la carte Musique Jeune :

« Et cela redonne de la valeur à la musique…. »

Soit Pascal, mais pour moi votre carte machin, c’est une prime à la casse pour tenter de doper artificiellement des ventes qui plongent irrémédiablement… votre métier change Pascal, ce n’est pas sale.

HADOPeople TF1 Gate : le « piratage » de commentaires sauce Morandini

image-21Sur le web, il y a des gens qui tendent le bâton pour se aire battre, c’est un peu le cas de Mr Morandini qui dans son blog sensationnaliste n’en loupe pas une quand il s’agit de raconter des âneries. Sur le web… il y a aussi des mots très « tendances » comme le mot « pirate », dont personne ne semble connaître la définition pourtant simple à assimiler.
Quel rapport me demanderez vous ? Morandini s’est fait piraté son blog ?
Non rassurez vous, vous continuerez à être tenus informés, de manière exclusive, de la date de la prochaine pose d’implants mammaires de Pamela Anderson ou du prochain mariage de Madonna.
L’histoire vient cette fois du zèle des censeurs de TF1 qui commence à accuser le coup avec le Ministère de la Culture (c’est dingue ce que ces quatre petits mots les uns à côté des autres m’écorchent la bouche).
Petite cerise sur le gâteau, on sait maintenant, que d’après le Canard Enchaîné, ni TF1, ni le Ministère de ce que certains appellent la Culture ne sont tout blancs dans l’histoire… une raison de plus pour Christine Albanel de présenter sa démission, et rapidement.
Figurez vous que d’après des sources « EXCLUSIVES » de Jean-Marc Morandini, des spécialistes du web ont réussi à « pirater » les commentaires effacés par les censeurs de TF1 qui font des pieds et des mains pour éviter de s’expliquer sur l’affaire du licenciement de Jérôme Bourreau-Guggenheim
Alors outre le fait que je partage la même source d’information EXCLUSIVE que Jean-Marc Morandini (à savoir Google), il va falloir me donner une définition valable du « piratage de commentaires », car là, sémantiquement parlant, on touche le fonds… comment un commentaire qui par définition est livré au public sur un espace n’appartenant pas à son auteur peut il être « piraté » ? Quelque chose m’échappe …

Et oui j’en veux à tous ces journalistes un peu niais qui parlent de piratage, participant ainsi à la propagande du Ministère de l’E-gnaritude … pardon de la Culture … donc SVP, si votre article contient le mot « pirate » ou « piratage », merci d’éviter de me linker, nous ne parlons pas de la même chose.

Plus il y aura de godillots (députés ou pas) sur le Net et dans la presse pour relayer le vocabulaire de propagande de Madame Albanel et des artisans de la loi Création et Internet, plus nous risquons de continuer à perdre un peu plus de nos libertés sacrifiées sur l’autel de la crétinerie et du sensationnalisme.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les journalistes, relisez vous, pensez aux conséquences de l’emploi de mots de ce genre dans l’inconscient de personnes qui ne connaissent pas ou mal l’Internet, et prenez la mesure des dégâts que vous faites … vous n’êtes pas étrangers à ce qui est arrivé hier. Vous êtes la cause des délirium de gens de piètre culture comme Maxime Leforestier qui n’hésite pas à comparer les internautes aux nazis… et bien oui de pirates à nazis après tout, il n’y a qu’un pas.

La presse relaierait-elle le qualificatif de « Nazi » pour parler le Ministère de la Culture ou des députés qui votent un projet de loi qu’ils savent très bien liberticide ?

Pourquoi la presse se paye t-elle le luxe de qualifier les internautes de « pirates » ?

HADOPI : TF1 s’explique sur le licenciement de Jérôme Bourreau-Guggenheim

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L’HADOPI a fait une première victime, il s’agit de Jérôme Bourreau-Guggenheim qui y occupait le poste de responsable de la stratégie web et qui comme de nombreux internautes a écrit à son député pour manifester ses inquiétudes sur cette loi.

Les faits :

  • Jérôme Bourreau-Guggenheim écrit un mail le 19 février dernier un mail critique à Françoise de Panafieu, sa député ;
  • Ce mail a été trouvé intéressant dans son argumentation par Mme De Panafieu qui a décidé de le transmettre à Christine Albanel dont le cabinet a jugé opportun de transmettre ce mail ç la direction de TF1;
  • TF1 décide de licencier son employé pour avoir exprimé ses opinions personnelles…
  • Ce mail, envoyé depuis une boite mail privée a été transmis à l’employeur de Jérôme Bourreau-Guggenheim, TF1 qui a décidé de le licencier.
  • Il semble que ce soit bien le cabinet du ministère de la culture
  • Emission d’une opinion privée depuis une correspondance privée… voici les petits dessous du licenciement de Jérôme Bourreau-Guggenheim … TF1 risque de faire chauffer le chéquier aux prud’hommes et ceci ne serait que justice

Christine Albanel se défend d’avoir demandé la tête de Jérôme Bourreau-Guggenheimet à sa connaissance, rien n’a été transmis à TF1
Les explications des députés et de la ministre sur cette affaire peuvent être visionnés ici.

Pour justifier ce qui ressemble bien à un licenciement abusif, voici ce que TF1 répond aux internautes :
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Le Groupe TF1 a toujours manifesté une position de soutien au projet de loi  » Création et Internet  » HADOPI pour mettre en place un système de réponse graduée contre le piratage.
TF1 est le seul groupe audiovisuel à avoir engagé des procédures contre le piratage de ses oeuvres et pour défendre la création et la production françaises ainsi que les intérêts des ayants-droits.
C’est dans ce contexte que les prises de position particulièrement radicales exprimées publiquement à plusieurs reprises, en cette qualité, par le Responsable du Pôle Innovation Web de TF1, ont conduit l’entreprise à se séparer de ce responsable pour deux raisons :
– elles sont contraires aux déclarations officielles du groupe TF1, notoirement en faveur de cette loi,
– elles sont incompatibles avec ses responsabilités au sein d’e-TF1, filiale du groupe en charge, également, de la lutte contre le piratage sur internet.

L’entreprise déplore d’avoir été contrainte de mettre sur la place publique une décision qui concerne l’un de ses collaborateurs dans une affaire strictement interne.
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Voilà, comme ça c’est clair, TF1 a une opinion très précise en faveur de cette loi, et toute opinion divergente sur ce sujet attirera les foudres de Martin Bouygues, si vous travaillez chez TF1 sachez que vous n’avez pas le droit d’exprimer d’opinions personnelles, y compris chez vous, avec votre propre boite mail … sinon c’est la porte !