Hacking & Hacktivisme sur Techtoc TV, voici la vidéo. Merci à TechToc.TV
Sous les octets, la plage …
Hacking & Hacktivisme sur Techtoc TV, voici la vidéo. Merci à TechToc.TV
Nous enregistrons ce soit à 17h une émission sur TechToc.tv, le thème, un peu original pour cette web TV est le Hacking.
Vous m’y retrouverez aux côtés de :
Nous avons pour l’occasion ouvert un channel IRC : irc.europnet.org – #techtoc
Conséquence directe de la validation par le Conseil Constitutionnel d’HADOPI, Toonux, ma petite société de services en logiciels libres, va arrêter les déploiements de réseaux wifi sociaux reposant sur le partage. Oh je ne vais pas vous faire pleurer sur ma condition, loin de là, ce qui me révolte le plus c’est qu’HADOPI sonne la mort des habitudes d’usages de millions de personnes qui bénéficiaient d’un accès Internet dans des lieux publics (Hôtel, café, restaurants …). Peu nombreux seront les internautes particuliers comme professionnels qui oseront encore partager leur connexion et peu nombreuses seront les municipalités et les sociétés prestatrices capables de mettre en place un réseau « sécurisé » à la sauce HADOPI.
Alors certes il y aura d’autres sociétés capables de se prostituer pour fournir des solutions « sécurisées » à la sauce Albanel. Mais ce ne sera pas le cas de Toonux.
Sécurisé de quoi ?
Un réseau wifi sécurisé, dans l’esprit d’un professionnel de la sécurité, c’est un réseau ou des moyens techniques sont mis en œuvre pour préserver les données personnelles des utilisateurs et la fiabilité du service … que du bon sens me direz vous, mais ça c’était avant HADOPI. Dans l’esprit torturé d’un législateur totalement incompétent en la matière, un réseau wifi sécurisé est un réseau wifi où seul le titulaire de la ligne à le droit de surfer. Ce n’est pas explicitement dit comme ça dans la loi, cependant, c’est bien la conséquence des absurdités induites par HADOPI.
Depuis HADOPI, un réseau wifi sécurisé est un réseau où tous les utilisateurs peuvent être identifiés, fliqués (a quand la prise d’empreinte ADN pour accéder au Net ?) et mettant en œuvre des dispositifs de filtrage de site, du traffic shaping, du bridage de ports … C’est aussi un réseau qui présente une authentification et un filtrage, donc oui, vous m’avez bien compris, les réseaux publics deviennent parfaitement illégaux le jour où une ordonnance pénale vous est collé sur le dos et ou un juge décide de la coupure de votre connexion parce que vous avez eu le malheur de la partager.
Faisons la simple :
Si on vous vole votre voiture pour braquer une banque, en général, vous ne finissez pas en prison … avec HADOPI vous êtes présumés coupable dés le départ et pour s’assurer qu’on vous condamnera bien, on a même inventé un délit de « négligence caractérisée ». Vous ne rêvez pas, si vous partagez votre connexion, vous êtes coupables d’un délit créé de toutes pièces visant à punir une personne qui n’est même pas l’auteur des faits qu’on lui reproche… et c’est ce genre de choses qui ont été validées par le Conseil Constitutionnel ! On marche sur la tête. Dans notre exemple, ceci reviendrait à condamner pour braquage de banque le propriétaire d’un véhicule qui aurait oublié de fermer la porte de sa voiture et non le braqueur lui même ! Liberté, égalité et fraternité … quand tu nous tiens !
Mais quel juge un tant soit peu sérieux pourra ordonner une telle sanction à des professionnels qui offrent des services gratuits à leurs clients ou à des particuliers qui ne savent même pas ce qu’est le wep ou le wpa parce qu’on leur a livré et installé une box ou un routeur sans aucune protection ? Auront ils la possibilité de se retourner contre leur opérateur (au pif Bouygues ou Numericable qui leur a fournit du matériel troué ?).
Qui paye l’addition ?
Aujourd’hui, je suis à la recherche de solutions professionnelles sérieuses qui ne coûtent pas 30 000 euros le point d’accès et obligent à une collecte de logs sur un serveur dédié avec un gros routeur manageable Cisco en tête de réseau. Certes, j’en connais quelques unes qui pourraient parfaitement faire l’affaire, mais ceci implique par exemple de changer le parc de points d’accès existant :
Mon sentiment dans tout ça, en dehors de la frustration de devoir cesser une activité devenue trop risquée à cause de la bêtise de quelques parlementaires qui sont persuadés qu’ils vont mettre fin au piratage en criminalisant le peer to peer, est celui d’un immense gâchis pour de nombreuses PME qui se refusent à porter atteinte au principe de neutralité de leur réseau pour assouvir les coûteux fantasmes sécuritaires de cyber ignorants… et c’est le cas de ma société. Nous sommes résolument contre toute forme de filtrage, nous faisons de l’Internet : notre rôle est d’acheminer des informations sans aucune forme de discrimination (comme la Poste achemine votre courrier sans l’ouvrir). Nous fournissons des tuyaux et notre rôle n’est pas d’aller voir ce qui se passe à l’intérieur. C’est ce principe de Neutralité qui fait du Net ce qu’il est aujourd’hui et ce n’est pas HADOPI qui va changer notre perception de notre environnement de travail. Nous sommes évidemment prêts à collaborer avec les autorités judiciaires pour fournir les informations nécessaires à la disculpation d’un client en cas d’abus d’une connexion qu’il partage, en revanche, il n’est pas de notre ressort de jouer les gendarmes de l’Internet, nous ne sommes pas rémunérés pour et la perspective de faire ce genre de travail ne nous attire pas du tout.
ZFS est un système de fichiers en 128 bits originalement créé par Sun Microsystems (oui je les aime bien eux), enfin du moins j’aimais bien avant le rachat par Oracle … l’avenir nous dira si Oracle arrivera à faire honneur à l’initiative de Sun de se tourner vers le libre.
ZFS est un des systèmes de fichier les plus avancés encore à l’heure actuelle, Apple avait donc lancé une initiative en 2006 pour permettre à OSX de bénéficier de ce File System, malheureusement le projet a été officiellement arrêté par Apple, c’est une triste nouvelle. Cette décision serait due au fait de la lourde dépendance des applications Apple à HFS+, mais pas seulement … Selon Apple Insider, le fork présenterait un intérêt réduit au regard de la problématique des licences dont dépendent plus ou moins ZFS et qui aurait finit par avoir eu raison de ce système de fichier réputé robuste et rellement innovant… bref du gâchis.
Quelle est la meilleure manière de lutter contre HADOPI ? S’attaquer au portefeuille de ceux par qui elle est arrivée bien sur… En ce sens, j’ai décidé de boycotter totalement les industries culturelles :
C’est une occasion rêvée pour moi de parfaire ma culture libre et je vais d’ailleurs me servir de ce billet pour vous balancer mes découvertes. Je vais commencer par vous aiguiller sur quelques classiques et incontournables :
… et voilà pour la première tournée de links.
L’un des grands principes sur lequel l’Internet repose, c’est l’ouverture des protocoles … et qui dit ouverture dit forcément détournement, adaptation et innovation. Cette innovation va souvent dans le bon sens, mais aujourd’hui, HADOPI en cherchant à scléroser les échanges va les rendre de plus en plus perfectionnés… tous les échanges.
L’un des nouveaux enjeux du Net, c’est sûrement le contrôle de ses propres données et la sécurité des échanges interpersonnels, qu’il y ai ou non téléchargement. Et dans cette optique, FOAF, couplé à SSL, peut devenir un véritable cauchemar pour les nostalgiques du Minitel. Je vous laisse découvrir ce que cette nouvelle brique pourrait apporter à la notion de réseau social décentralisé, multisites, multiusages … Quand les sites de direct download ou les blogs qui syndiqueront des flux rss de liens megaupload ou je ne sais quoi de manière sécurisée et totalement décentralisée, nous aurons droit à des applications d’une nouvelle génération qui apporteront en plus la magie sociale aux « pirates »… enjoy 🙂
On va vous faire aimer HADOPI 2, vous allez vite découvrir que le Peer to Peer, c’est vachement lent et qu’il existe de nombreuses autres manières bien plus efficaces de s’en passer.
Attention chérie, ça va couper !
HADOPI 2 est donc promulguée et déclarée constitutionnelle, la censure du Conseil ne porte que sur l’article 6.II et valide ainsi tout le reste : comme le délit de négligence caractérisée et la coupure de l’accès à Internet. Le point noir demeure à mon sens ce fameux délit de négligence caractérisée, nous avons vu dans ce blog qu’en plus d’être injuste, cette nouvelle infraction est particulièrement stupide.
Les conséquences directes d’HADOPI seconde du nom vont être bien plus importantes que prévu, tout ça pour contenter une petite caste de privilégiés. Certes, il va y avoir de la casse, mais pas forcément là où on l’attendait. Les contentieux vont être nombreux, seuls les plus fortunés auront le droit de se défendre, les autres devront se résoudre à être déconnectés, qu’ils aient téléchargé ou non .
1° le WIFI c’est finit :
2° L’industrie du disque va morphler et les artistes vont crever
3° vers un 68 numérique
La classe politique vient de se mettre à dos une immense majorité des internautes en légiférant de manière peu inspirée, vient de donner naissance à une génération qui risque d’avoir la rancune tenace. La question n’est même pas de savoir si HADOPI 2 sera abrogée, mais plutôt quand… vous allez voir, c’est tout simple, c’est juste générationnel, ça prendra moins tout au plus une dizaine d’années, le temps que les vieux députés à qui on parle de peer to peer et qui osent dire que « eux ils parlent français » en confondant exception culturelle et e-gnorance, se fassent éjecter, ou que dame nature les pousse vers la sortie. A mon sens ça prendra même beaucoup moins de temps, tant on s’apercevra vite que l’argent investi dans la lutte contre le téléchargement à la petite semaine est aussi inefficace que l’ont été les DRM.
Allez on s’en remet un bout … c’est ce genre de gus qui a voté HADOPI 2, souvenez vous bien d’eux :
C’est donc vers une cyber guerilla que l’on s’oriente, la résistance est prête depuis longtemps et on peut considérer que dés aujourd’hui, le 22 octobre 2009, les politiques viennent de perdre Internet, ils viennent de le rendre totalement incontrôlable, les mesures de filtrage n’y pourront rien. Force devra rester à la loi, soit, mais cette loi crée trop d’injustice dans le seul et unique dessein de servir les intérêts d’une poignée de privilégiés…. FAILED.
Messieurs les députés, bravo, vous venez de donner le coup d’envoi d’ un cyber 68 :
Nous n’avons plus de pavés, juste des octets.
C’est une fort mauvaise surprise, Le conseil constitutionnel entérine le texte HADOPI 2. Les conclusions sont fort surprenantes, seul l’article 6.II concernant les domages et intérêts au civil a été censuré.
Les sages on jugé Constitutionnels les autres points malgré les nombreux points d’inconstitutionnalité relevés par des professionnels du droit.
Le plus étrange dans cette décision est ce point :
« L’article 7 instaure une peine complémentaire, délictuelle, de suspension de l’accès à internet. Cette instauration ne méconnaît ni le principe de nécessité des peines ni le principe d’égalité devant la loi. Elle n’est notamment pas caractérisée par une disproportion manifeste entre l’infraction et la peine encourue. Son instauration relevait donc du pouvoir général d’appréciation du législateur. »
On observe un curieux revirement du Conseil Constitutionnel sur la question de la coupure d’accès au Net reconnu pourtant la première fois comme un outils nécessaire à l’exercice de la liberté d’expression.
Mais vous savez le plus drôle dans tout ça ? C’est que maintenant il va falloir l’appliquer.
Voici ci dessous l’intégralité de la décision :
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Loi relative à la protection pénale
de la propriété littéraire et artistique sur internet
Décision n° 2009-590 DC du 22 octobre 2009
Le 22 octobre 2009, par sa décision n° 2009-590 DC, le Conseil constitutionnel a examiné le recours dont il avait été saisi par plus de soixante députés à l’encontre de la loi relative à la protection pénale de la propriété littéraire et artistique sur internet dite « Loi Hadopi 2 ».
À la suite de la loi du 12 juin 2009 dite « Hadopi 1 », partiellement censurée par le Conseil constitutionnel (n° 2009-580 DC du 12 juin 2009), la loi « Hadopi 2 » poursuit deux orientations principales. D’une part, elle soumet le jugement des délits de contrefaçon commis sur internet à des règles de procédure pénale particulières. D’autre part, elle institue deux peines complémentaires, délictuelle et contraventionnelle, de suspension de l’accès à un service de communication au public en ligne.
Les députés requérants contestaient ces orientations et soulevaient des griefs à l’encontre des articles 1er, 6, 7, 8 et 11. Le Conseil a rejeté l’ensemble de ces griefs à l’exception de celui dirigé contre l’article 6.II de la loi. Il a, sur ce point, censuré la disposition relative au prononcé de dommages et intérêts civils par le juge de l’ordonnance pénale.
I – L’article 1er de la loi porte sur la HADOPI et les pouvoirs de ses membres et de ses agents. Les requérants soutenaient que ces dispositions étaient obscures et ambiguës et demandaient au Conseil constitutionnel de les interpréter. Le Conseil a écarté ce grief au regard des termes clairs de la loi qu’il incombera aux autorités judiciaires d’appliquer.
L’article 6 institue une procédure pénale spécifique applicable aux délits de contrefaçon commis par internet (jugement à juge unique et procédure simplifiée de l’ordonnance pénale). Le Conseil constitutionnel a déjà eu l’occasion de juger cette procédure conforme à la Constitution (Décision n° 2002-461 DC du 29 août 2002). Il a confirmé cette jurisprudence et écarté les griefs des requérants contestant cette procédure pénale.
L’article 7 instaure une peine complémentaire, délictuelle, de suspension de l’accès à internet. Cette instauration ne méconnaît ni le principe de nécessité des peines ni le principe d’égalité devant la loi. Elle n’est notamment pas caractérisée par une disproportion manifeste entre l’infraction et la peine
encourue. Son instauration relevait donc du pouvoir général d’appréciation du législateur.
L’article 8 instaure la même peine complémentaire de suspension de l’accès à internet en matière contraventionnelle. Il reviendra au pouvoir réglementaire de définir les éléments constitutifs de cette infraction, dont le Conseil constitutionnel n’est pas saisi. Dès lors, le grief ne pouvait qu’être écarté.
II – Le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions de l’article 6.II de la loi permettant au juge de statuer par ordonnance pénale sur la demande de dommages et intérêts. Il a jugé que rien ne s’opposait à cette orientation mais qu’il incombait alors au législateur de fixer dans la loi les règles applicables et non de les renvoyer au décret. L’article 34 de la Constitution réserve en effet à la loi le soin de fixer les règles de procédure pénale. En l’espèce, le législateur a méconnu sa compétence ne fixant pas lui-même les précisions nécessaires à l’application de la loi. En conséquence, le Conseil constitutionnel a censuré, pour incompétence négative, à l’article 6.II de la loi, le deuxième alinéa de l’article 495-6-1 du code de procédure pénale.
La décision du Conseil Constitutionnel est très attendue, elle devrait nous parvenir aujourd’hui après 17h, soit dans un peu plus d’une heure. Les points d’inconstitutionnalité pointés par les détracteurs de la loi suffiront-ils, selon les Sages, à invalider le texte. Comme beaucoup je commence à trépigner d’impatience.
Rafraîchissons nous la mémoire, sans avoir la prétention d’être exhaustif, voici quelques points sur lesquels HADOPI 2 devrait se casser une seconde fois les dents devant le Conseil des Sages :
Les ordonnances pénales : elles sont usuellement préconisées si des preuves irréfutables sont collectées (ce qui comme chacun le sait est loin d’être le cas d’une adresse IP) pouvant attester de l’infraction. Elle se dispensent d’une procédure contradictoire, elle inverse, comme HADOPI 1, la charge de la preuve, n’offrant aucune garatie à la Défense du droit à un procès équitable.
La suspension de l’accès internet : déjà reconnue par le Conseil constitutionnel comme une entrave à l’exercice d’une liberté fondamentale, la liberté d’expression.
La négligence caractérisée : et là pour le coup on confine au stupide en inventant une nouvelle infraction donc 97% des internautes se rendent coupables (bien épaulés par Microsoft qui est capable de livrer des rustines pour son OS 7 ans après la divulgation de la brêche). Selon RSF, ce seul point violerait plusieurs points de constitutionnalité.
… la liste et en fait bien plus longue
Ils se sont donnés rendez-vous au Fouquets, le 29 octobre prochain.
PCInpact a dévoilé la liste des 40 auteurs et pas des moindres qui co-signent cet ouvrage, « La Bataille HADOPI » qui sera mis en ligne pour sa sortie, dans la plus pure tradition de son éditeur, In Libro Veritas :
Pierre Aidembaum, Philippe Aigrain, Eric Aouanès, Jacques Attali, Olivier Auber, Benjamin Bayart, Martine Billard, Patrick Bloche, Jérôme Bourreau-Guggenheim, Jacques Boutault, Juan Paolo Branco Lopez, Jean-Pierre Brard, Sébastien Canevet, Guillaume Champeau, Laurent Chemla, Daniel Cohn-Bendit, Didier Guillon-Cottard, Nicolas Dupont-Aignan, Bituur Esztreym, Frédéric Fabi, Nicolas Gary, Alexandre Grauer & artistes/labels, Benjamin Jean, Francis Lalanne, Philippe Langlois, Collectif Libre-Accès, Alain Lipietz, André Malraux, Bruno Moguil, Antoine Moreau, Francis Muguet, Jérémie Nestel, Philippe-Charles Nestel, Joseph Paris, Mathieu Pasquini, Christian Paul, Marc Rees, Annick Rivoire, Maxime Rouquet, Benoit Sibaud, Michel Sitbon, Richard M. Stallman, Najat Vallaud-Belkacem, et Jérémie Zimmermann.
L’ouvrage sera aussi disponible à la vente avec plein de goodies, les bénéfices de la vente iront à la Quadrature du Net qui ne démérite pas pour l’ensemble de son oeuvre qui est loin d’être achevée, faut-il le rappeler.
Bravo à tous, c’est une excellente initiative et cette lecture s’annonce déjà délicieuse.
Je participerai, comme vous je l’espère, à cet événement, au Fouquets, le 29 octobre dés 18h, pour y retrouver certains de ces auteurs qui sont aussi des copains et/ou des gens pour lesquels j’ai une sincère admiration….
PS : et oui mon Bituur, toi aussi, j’essaye de trainer Kamel avec moi 🙂