Jacques Séguéla milite activement pour la Net Neutrality … si, si je vous jure

Après avoir récemment déclaré sur Canal+ que « Le Net est la plus grande saloperie qu’aient jamais inventée les hommes ! » (Voir la vidéo), seguelaJacques Séguélat s’en prend maintenant à Google en appelant à son Boycott « y’a qu’à faire la grève de Google » .. et faisons carrément la grève d’Internet, bon allez à partir de demain, si vous cherchez une information, envoyez un fax à Jacques Séguéla !!

… Jacques Ségéla me fait mourir de rire, mais essayons de dépasser un peu l’aspect comique de la chose et considérons les faits : s’il cherchait à discréditer ses propres opinions, l’ « inventeur de la publicité » comme il aime à se qualifier en toute modestie, il ne pourrait pas mieux s’y prendre.

Le publicitaire s’insurge contre le fait que Google ai refusé de retirer de ses résultats de recherche des représentations graphiques un peu bébêtes représentant Michelle Obama, la femme du président américain, en guenon. Même si ces images sont d’un humour douteux, Google a joué le jeux de la neutralité en refusant de les retirer et en réaffirmant ainsi son rôle de transporteur de données et non de censeur. Tout ceci défrise notre ami Séguéla qui, à l’instar des quelques stars sur le retour, regrette cette époque où seule sa caste pouvait écrire et produire des contenus visibles d’un public… alors que lui, du public, il n’en a plus vraiment.

Force est de constater qu’avec ce genre d’âneries, Jacques Séguéla est le meilleur ambassadeur de la Net Neutrality que nous ayons en France après Benjamin Bayart … bon ok c’est un autre style, mais Jacques Séguéla avec ce type d’intervention va très vite faire comprendre à beaucoup de monde l’importance de préserver le Net de la bêtise et de l’e-gnorance de pseudos intellectuels en mal de reconnaissance dans un 21e siècle qu’ils ne comprennent plus… la censure d’un outil reconnu par le Conseil des Sages comme indispensable à l’exercice de la Liberté d’Expression … venant de Jacques Séguéla, c’est drôle mais en plus c’est super utile pour faire comprendre le concept de Neutralité du Net au grand public.

Si le concept de Neutralité du Net ne vous parle pas trop, n’oubliez pas que mardi prochain, le 1er décembre se tiendra à la Cantine une table ronde sur ce vaste sujet.

Table ronde Neutralité du Net, Acte 1 : Comprendre les enjeux du contrôle de l’Internet

Le Mardi 1er décembre à 20h30, se tiendra à la Cantine, Paris 2eme, une table ronde autour du sujet de la Neutralité du Net.

Il s’agit de la première d’une série visant à couvrir le plus largement possible les différents aspects de la Net Neutrality, ses définitions, sa nécessité pour tous, les réalités économiques, l’impact déjà perceptible des atteintes qui lui sont faites et des conséquences difficultés à plus long terme.

Ce premier opus, intitulé

Comprendre les enjeux du contrôle de l’Internet

réunira :

Après une introduction sur les définitions multiples que chacun souhaite porter au principe de Neutralité du Net, nous aborderons les problématiques qu’elle soulève :

  • les libertés fondamentales et le droit des réseaux
  • les fournisseurs d’accès, leur concentration, leur réalité économique ;
  • l’accès au marché des nouveaux acteurs et des freins possibles à l’innovation ;
  • les contraintes de l’interventionnisme politique et législatif et les risques d’une oligarchie, de concentration économique et intellectuelle, informationnelle, culturelle du réseau.

Que vous soyez Net Entrepreneur, producteur de contenu (journaliste, blogger, artiste …), hacktiviste, fournisseur d’accès, politique, ou tout simplement internaute soucieux de la préservation de ses libertés individuelles, ce sujet vous impactera d’une manière ou d’une autre.
Nous vous proposons donc de vous joindre librement à nous pour cette rencontre ouverte à tous.

Nous espérons soulever de nombreuses questions et tenter d’expliquer comment agir pour éviter que l’Internet ne reproduise des shémas bien connus de concentration des contenus et l’intelligence, ou encore proposer des bonnes pratiques pour préserver ce qui nous reste de cette Net Neutrality.

INSCRIPTIONS

Comment venir :

La Cantine

151 rue Montmartre, Passage des Panoramas 12 Galerie Montmartre, 75002 Paris
Métro : Grands Boulevards ou Bourse

HADOPI, tu me casse les c☠@*!#@$☠’

Conséquence directe de la validation par le Conseil Constitutionnel d’HADOPI, Toonux, ma petite société de services en logiciels libres, va arrêter les déploiements de réseaux wifi sociaux reposant sur le partage. no_20wifi_smallOh je ne vais pas vous faire pleurer sur ma condition, loin de là, ce qui me révolte le plus c’est qu’HADOPI sonne la mort des habitudes d’usages de millions de personnes qui bénéficiaient d’un accès Internet dans des lieux publics (Hôtel, café, restaurants …). Peu nombreux seront les internautes particuliers comme professionnels qui oseront encore partager leur connexion et peu nombreuses seront les municipalités et les sociétés prestatrices capables de mettre en place un réseau « sécurisé » à la sauce HADOPI.

Alors certes il y aura d’autres sociétés capables de se prostituer pour fournir des solutions « sécurisées » à la sauce Albanel. Mais ce ne sera pas le cas de Toonux.

Sécurisé de quoi ?

Un réseau wifi sécurisé, dans l’esprit d’un professionnel de la sécurité, c’est un réseau ou des moyens techniques sont mis en œuvre pour préserver les données personnelles des utilisateurs et la fiabilité du service … que du bon sens me direz vous, mais ça c’était avant HADOPI. Dans l’esprit torturé d’un législateur totalement incompétent en la matière, un réseau wifi sécurisé est un réseau wifi où seul le titulaire de la ligne à le droit de surfer. Ce n’est pas explicitement dit comme ça dans la loi, cependant, c’est bien la conséquence des absurdités induites par HADOPI.

Depuis HADOPI, un réseau wifi sécurisé est un réseau où tous les utilisateurs peuvent être identifiés, fliqués (a quand la prise d’empreinte ADN pour accéder au Net ?) et mettant en œuvre des dispositifs de filtrage de site, du traffic shaping, du bridage de ports … C’est aussi un réseau qui présente une authentification et un filtrage, donc oui, vous m’avez bien compris, les réseaux publics deviennent parfaitement illégaux le jour où une ordonnance pénale vous est collé sur le dos et ou un juge décide de la coupure de votre connexion parce que vous avez eu le malheur de la partager.

Faisons la simple :

Si on vous vole votre voiture pour braquer une banque, en général, vous ne finissez pas en prison … avec HADOPI vous êtes présumés coupable dés le départ et pour s’assurer qu’on vous condamnera bien, on a même inventé un délit de « négligence caractérisée ». Vous ne rêvez pas, si vous partagez votre connexion, vous êtes coupables d’un délit créé de toutes pièces visant à punir une personne qui n’est même pas l’auteur des faits qu’on lui reproche… et c’est ce genre de choses qui ont été validées par le Conseil Constitutionnel ! On marche sur la tête. Dans notre exemple, ceci reviendrait à condamner pour braquage de banque  le propriétaire d’un véhicule qui aurait oublié de fermer la porte de sa voiture et non le braqueur lui même ! Liberté, égalité et fraternité … quand tu nous tiens !

Mais quel juge un tant soit peu sérieux pourra ordonner une telle sanction à des professionnels qui offrent des services gratuits à leurs clients ou à des particuliers qui ne savent même pas ce qu’est le wep ou le wpa parce qu’on leur a livré et installé une box ou un routeur sans aucune protection ? Auront ils la possibilité de se retourner contre leur opérateur (au pif Bouygues ou Numericable qui leur a fournit du matériel troué ?).

Qui paye l’addition ?

Aujourd’hui, je suis à la recherche de solutions professionnelles sérieuses qui ne coûtent pas 30 000 euros le point d’accès et obligent à une collecte de logs sur un serveur dédié avec un gros routeur manageable Cisco en tête de réseau. Certes, j’en connais quelques unes qui pourraient parfaitement faire l’affaire, mais ceci implique par exemple de changer le parc de points d’accès existant :

  • Qui va financer ces opérations de mise à jour logicielles et matérielles : ma société, mes clients, Frédéric Mitterrand  ?
  • Ma société peut elle être inquiétée si l’un de mes clients se fait couper sa connexion et que je n’ai pas installé le firewall OpenOffice dans ma fonera parce qu’il n’existe que sur Windows et que mon coeur d’activité est justement de libérer les professionnels de Windows ou de solutions propriétaires ?
  • A qui vais-je envoyer mon disque dur et la mémoire flash de mon AP pour prouver mon innocence ?
  • A ce jour, mes clients, comme ma société n’ont reçu aucune information ou note de sensibilisation de la part des autorités, nos réseaux wifi sont rendus illégaux par HADOPI et rien n’est proposé en retour aux professionnels…. et oui j’ai l’impression qu’on se fout ouvertement de nous !

Mon sentiment dans tout ça, en dehors de la frustration de devoir cesser une activité devenue trop risquée à cause de la bêtise de quelques parlementaires qui sont persuadés qu’ils vont mettre fin au piratage en criminalisant le peer to peer, est celui d’un immense gâchis pour de nombreuses PME qui se refusent à porter atteinte au principe de neutralité de leur réseau pour assouvir les coûteux fantasmes sécuritaires de cyber ignorants… et c’est le cas de ma société. Nous sommes résolument contre toute forme de filtrage, nous faisons de l’Internet : notre rôle est d’acheminer des informations sans aucune forme de discrimination (comme la Poste achemine votre courrier sans l’ouvrir). Nous fournissons des tuyaux et notre rôle n’est pas d’aller voir ce qui se passe à l’intérieur. C’est ce principe de Neutralité qui fait du Net ce qu’il est aujourd’hui et ce n’est pas HADOPI qui va changer notre perception de notre environnement de travail. Nous sommes évidemment prêts à collaborer avec les autorités judiciaires pour fournir les informations nécessaires à la disculpation d’un client en cas d’abus d’une connexion qu’il partage, en revanche, il n’est pas de notre ressort de jouer les gendarmes de l’Internet, nous ne sommes pas rémunérés pour et la perspective de faire ce genre de travail ne nous attire pas du tout.

  • HADOPI ne changera pas notre métier ;
  • HADOPI ne changera pas Internet ;
  • HADOPI va tuer des entreprises ;
  • HADOPI va créer de l’injustice et porter atteinte à la liberté d’entreprendre, à la Neutralité du Net ;
  • HADOPI sera abrogée car innapplicable, injuste et stupide … elle provoquera un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Riester aux premières déconnexions ;
  • HADOPI, c’est risquer bêtement un cyber 68 … et sous les octets, la plage 😉

Filtrage du Net : les jeux en ligne seront le prétexte français pour s’attaquer à la neutralité des réseaux

filtrageJe suis depuis hier attentivement les débats d’une autre planète sur la légalisation des jeux d’argent sur le net … pour des entreprises comme Bolloré qui est déjà en train de rapatrier ses serveurs de Malte, assuré qu’il est qu’il obtiendra sa licence et qu’il pourra sortir de l’illégalité dans laquelle il se trouve comme 25 000 acteurs de cette industrie.

D’une autre planète vous disais-je… et oui, il est question de légaliser les jeux d’argent en ligne d’un côté et de criminaliser le téléchargement de l’autre … on marche sur la tête. La prochaine étape, c’est la légalisation du crack et le retrait de la vente du Cacolac ? En dehors du risque socio sanitaire que peuvent représenter ces jeux, il faut y lire en filigrane quelques petits « détails » … trois fois rien vous allez voir.

Points communs entre HADOPI et la légalisation des jeux d’argent :

  • La création du Haute Autorité (lol) : comprenez un organisme de copains nommé par des copains chargé de garantir l’opacité de tout système de distribution … entre copains.
  • La question du « sur référencement » de l’offre légale : en clair, soit Google baisse sa culotte, soit on filtre le moteur de recherche à l’échelle française et on embauche 2 ou 3 marabouts du référencement à l’Elysée.
  • Mais le plus inquiétant, ce n’est pas vraiment ces petites magouilles entre amis dont les acteurs ne cherchent même plus à se cacher, la question en suspend, c’est l’atteinte à la neutralité du net. Il est bien question de filtrer, par toutes manières possibles et imaginables les sites « illégaux », comprenez les sites à qui cette nouvelle Haute Autorité n’aura pas daigné octroyer de licence (actuellement TOUS sont illégaux, mais comme les acteurs sont bien connus, la loi n’a jamais été appliquée). On parle d’une cinquantaine de sites qui obtiendront l’agrément de l’ARJEL, les 24 950 et des brouettes d’autres sites utiliseront surement d’autres canaux  que le référencement usuel pour rester accessibles aux joueurs français.

Le filtrage seule solution ?

Non pas du tout, il suffirait de bloquer les transactions bancaires (c’est bien plus simple à mettre en place), mais là encore, l’objectif n’est pas du tout d’empêcher des sites illegaux, mais bien de légaliser le filtrage.

Comme à son habitude sur toutes les questions du numérique visant à priver les internautes de leur liberté, le gouvernement ne s’appuie sur AUCUNE étude d’impact sur l’ensemble de l’Internet. Des professionnels auraient pourtant pu lui expliquer les effets des mesures de filtrage sur des infrastructures Cloud par exemple … ou encore de la perversion qu’il va initier en instaurant la discrimination des contenus… mais qu’est ce que le cloud et l’internet en face d’un marché qui prévoit d’avoisiner 3,5 milliards d’euros en 2015 et qu’on peut se partager … entre copains.

Je participais récemment à une table ronde pour l’Open World Forum en compagnie de Jérémie Zimmerman (LQDN), Fabrice Epelboin (RWW) et Philippe Langlois (OLPC et /tmp/lab), c’est en cette occasion que nous avons appris que  la Loppsi allait bénéficier d’un texte sur les jeux d’argent en ligne qui sera un prétexte tout choisit pour la mise en place d’un filtrage. Il faut être conscient qu’il s’agit là d’une étape indispensable pour poser la première brique portant sur la discrimination des contenus. Oubliés donc les sites pédophiles (qui ne seront de toutes faon en rien impactés par quelque mesure de filtrage que ce soit comme l’expliquait brillamment Fabrice, ils ont tout prévu, depuis des années, et les autorités le savent très bien).

Les débats à l’Assemblée s’achèveront normalement demain, vous pouvez les voir direct ici, via un flux sale …

En attendant comme l’invite à le faire la Quadrature du Net, contactez votre député pour lui exprimer vos inquiétudes sur les effets non mesurés du filtrage !

Patrick Ollier (UMP) veut un filtrage du Net au niveau des fournisseurs d’accès

frchinaComme prévu, depuis les déclarations de Christine Albanel tendant à introduire le filtrage du Net dans le projet de loi Création et Internet, on assiste à une surenchère. C’est au tour de Patrick Ollier de proposer un filtrage du net, cette fois au niveau des fournisseurs d’accès … Cisco doit se frotter les mains. Une fois de plus, c’est PCInpact qui à levé le lièvre.

« Art. L.336-2. – en présence d’une atteinte à un droit d’auteur (….) occasionnée par le contenu d’un service de communication au public en ligne, le tribunal de grande instance (…) peut ordonner, à la demande [des auteurs, ayant droits, sociétés de perceptions, et organisme de défense] aux personnes dont l’activité est d’offrir un accès à des services de communication au public en ligne la suspension de l’accès à ce service ». L’article se poursuit en reprenant un passage préexistant selon lequel le tribunal « peut en outre ordonner toutes mesures propres à prévenir ou à faire cesser une telle atteinte à un droit d’auteur ou un droit voisin, à l’encontre de toute autre personne susceptible de contribuer à y remédier ».

… Au diable le principe de neutralité du transporteur

Bravo … non, mais là, juste pour savoir, vous faites un concours ?