Les diplomates du monde entier sont sur les dents depuis quelques jours… et il y a que quoi : le site Wikileaks qui n’en est pas à son coup d’essai, serait sur le point de diffuser pas moins de 251 287 documents secrets issus du réseau SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network) de l’administration américaine. Le documents ont déjà été transmis par Wikileaks à de grands journaux internationaux, selon une méthode éprouvée lors de la publication des Warlogs. Ce sont pour l’instant 5 médias qui seraient en possession de ces documents : le New York Times, Der Spiegel, le Guardian, El Pais et Le Monde.
Sur le Net, et en Live, c’est l’excellentissime Owni qui assure le live blogging des Statelogs
Il y en aura pour tout le monde (ou presque)
En plus des USA, de nombreux pays sont concernés par ce qui ressemble à la plus grosse fuite que l’histoire n’ai jamais connue : le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, le Danemark, la Norvège, Israël, la Russie, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Pologne, la Finlande, l’ Afghanistan, l’Inde, la Chine et la France (la liste s’allonge d’heures en heures). Rien que pour la France, Owni rapporte que ce serait entre 500 et 1000 documents qui devraient être publiés par Wikileaks. Owni fait référence à des échanges entre les autorités britanniques et américaines susceptibles de vexer la France, visiblement en proie à certaines railleries de la part des alliés anglo-saxons.
La plus grosse catastrophe diplomatique de l’histoire
Selon Jean-Marc Manach, on s’orienterait tout droit vers la plus grosse catastrophe diplomatique de l’histoire. Les lignes téléphoniques des ambassades du monde entiers sont encombrées, l’administration américaine, se préparant au pire, contacte en ce moment même les diplomates de très nombreux pays. De son côté, la presse britannique affirme que les documents seraient, pour ce qui concerne le Royaume Unis, plus embarrassants que dangereux pour le précédent gouvernement. Concernant les autres pays, il se pourrait bien que les choses soient un peu plus qu’embarrassantes, les ambassades craignent par exemple pour la sécurité de leurs civils et de leurs troupes dans certaines zones à risque. Chaque message issu du SIPRNet se compose de la date, de l’auteur, du destinataire, de la classification et enfin du message lui même. Le corps des messages contiendraient pour certains les noms des informateurs.
L’administration américaine mise en déroute par son propre bébé : Internet
Le Département d’État américain est en train de faire les frais, à grande échelle, d’un signe des temps. Les vieux internautes le savent bien, Internet a une influence directe sur nos sociétés, une influence bien perceptible qui sort du cadre de l’Internet lui même et qui modifie des pans entiers de nos usages, de nos conventions dans la vie réelle. Une telle fuite, sans un outil comme Internet, n’aurait jamais pu être rendue possible. Du coup, dans le monde, les réactions sont partagées, si les américains sont globalement furieux, à l’image du cofondateur de Wikipedia, Larry Sanger, qui hurle comme un putois sur Twitter que Wikileaks est l’ennemi du peuple américain. Dans d’autres pays, on est plutôt massivement favorable à la publication des Statelogs. Ainsi au Canada, un sondage réunissant plus 50 000 votants est sans appel : ce sont presque 85% des votants qui sont favorables à la divulgation de cette fuite majeure.
Peu importe le contenu de ces documents, Wikileaks aura prouvé une fois de plus qu’Internet est en train de changer la face du monde et que nul ne peut l’en empêcher, pas même ses géniteurs.