HADOPI : Comment TMG compte réellement piéger les internautes ?

On apprenait hier que Trident Media Guard, TMG, pourrait utiliser l’injection aléatoire d’ip  fakées sur les réseaux P2P. Le procédé semble à la frontière de la légalité, mais on ne peut pas vraiment en juger, c’est justement le travail d’un juge de définir si oui ou non l’adresse IP constitue une donnée personnelle.

Mais là n’est pas le sujet du jour, nous allons plonger, techniquement, dans les entrailles du système TMG, car figurez que c’est public ! TMG a enregistré des brevets pour son système d’écoute, ce dernier est donc parfaitement spécifié, et c’est relativement bien fichu et plus élaboré que ce que l’on pensait initialement.  Mais ce qu’il y a de bien avec les brevets, c’est qu’il faut les spécifier correctement si on ne souhaite pas se voir exprimer un refus du bureau d’enregistrement… et comme je vous le disais, ces documents sont publics. Ceci n’est pas un scoop et avait été publié par PCInpact, en revanche ça redevient vraiment d’actualité avec cette histoire d’injection d’IP fakées sur les réseaux P2P.

Qui es tu TMG ?

TMG,  Trident Media Guard, est située à Nantes. Les personnes qui nous intéressent, ce n’est pas le board des associés… mais celles qui semblent constituer le noyau technique de l’équipe, ce sont celles ci :

Tout commence par une saine lecture, celle de ces deux documents.

  • Le premier : METHOD FOR REACTING TO THE BROADCAST OF A FILE IN A P2P NETWORK
  • Le second : METHOD FOR COMBATTING THE ILLICIT DISTRIBUTION OF PROTECTED MATERIAL AND COMPUTER SYSTEM FOR CARRYING OUT SAID METHOD
  • Et descriptif plus sommaire en français.

Ils s’agit d’un descriptif exhaustif du mode d’écoute des réseaux P2P par TMG, avec des beaux schémas qui représentent les cas d’utilisations en pratique. Rassurez vous nous avons quelques relations qui sont très au fait de ces technologies et que ces documents intéressent énormément.

Que controle TMG sur un réseau P2P ?

  • Les réseaux surveillés sont tous ceux basés sur le modèle GNUtella2 (BitTorrent, Emule, Edonkey …)
  • Le Client : le client est un sniffer qui récupéra les données du tracker surveillé.
  • Le tracker : l’endoit où les annonces de fichiers sont faites.
  • A peu près tous les maillons de la chaîne.

Une analyse approfondie de ces documents est nécessaire pour comprendre les faiblesses de ce système, nous en avons repéré, mais des personnes plus expertes que moi sur le P2P pourraient par exemple vous expliquer comment fonctionne les requêtes adressées par le sniffer comprenant :

  • Des faux nombres de bits reçus et envoyés (comme Seedfuck)
  • Un identifiant une adresse IP générée ALEATOIREMENT A CHAQUE CONNEXION (comme Seedfuck), du coup ceci empêche le tracker de bannir le sniffer de TMG.

Voir la section 0132 :

[0132]In order to gain authorization to access the addresses of the peers connected to the network, the request addressed by the sniffer 11 comprises a false number of bytes received, a false number of bytes sent, an identifier and an IP address that are generated randomly on each connection as well as an item of information relating to the desired file. This request, addressed in a periodic manner, allows the sniffer 11 not to be banished by the tracker 4.sub.p.

Read more: http://www.faqs.org/patents/app/20100036935#ixzz0lvBbSwuj

Donc vous n’hallucinez pas, TMG injectera bien aléatoirement des ip dans les réseaux P2P, c’est même très clairement spécifié !

HADOPI : TMG pourrait injecter votre propre adresse IP sur Emule

Bon là vous allez voir, on a touché le fond, ou quand les sociétés privées emploient des méthodes qui fricottent avec l’usurpation d’identité pour vous piéger.

Nous nous étions posé, la question de la légalité de l’injection d’IP spoofées avec l’outil Seedfuck.

Tout d’abord, il faut lire le troisième commentaire de cette page, il semble fort bien renseigné et argumenté, même si je dois avouer que je n’ai pas eu le temps de faire des recherches pour confirmer ces informations. Et je dois vous avouer que passer le fou rire, ça me fait quand même réfléchir.

Tout d’abord le four rire :

« Avec juste le serveur 85.159.232.81 dans emule, faite une recherche sur ‘( ‘ en type mp3 avec au moins 10 sources. (n’oubliez pas de désactiver kad). vous trouverez des fichiers, notamment pas mal concernant m. jackson. telechargez ces fichiers : vous constaterez environ 70 sources IP, dont 65 sont des ip artificiellement injectées, correspondant a des utilisateurs du bresil, du portugal, de pologne ou d’autre pays europeens. (environ 5-10 ip par pays). concernant la france, ces ip renvoient chez des clients wanadoo, free, dont certain sont ACTIFS ET EN LIGNE, MEME s’ils n’ont aucune connexion sur un reseau p2p … »

Là on parle bien de spoofer l’adresse IP d’un internaute qui n’a peut-être jamais mis les pieds sur un réseau P2P, ou qu’y s’y trouve et donc rencontre des problèmes de connexion puisque TMG usurpe son IP pour accéder au même service que lui ! Ainsi, un internaute téléchargeur, croisant sa propre adresse IP sur un réseau P2P pourrait engager des poursuites contre TMG si l’adresse IP était reconnue comme un élément de votre identité.

Ce qui nous amène directement à … Seedfuck.

Seedfuck fonctionne sur un principe différent pour des finalités différentes. Mais si TMG use bien de spoofing IP, on se demande ce qu’on reprochera aux internautes qui l’utilisent pour tromper TMG. D’ailleurs toujours sur Seedfuck, j’en profite pour vous signaler, que comme prévu, le code est en train de muter, il est passé en GPL (une version threadée en Python), et plusieurs variantes amusantes se trouvent sur Pastebin ou d’autres pasters.

Le plus triste là dedans c’est d’avoir raison … on assiste comme prévu à une course à l’armement, aux frontières de la légalité, de la part des uns et des autres. Tout ça à cause de quelques moines copistes de DVD…

Seedfuck : maintenant en Java et en PHP

Il s’est passé beaucoup de choses ce weekend autour de Seedfuck, ce qui n’était qu’un petit proof of concept accessible à quelques nerds est aujourd’hui un petit logiciel utilisable par n’importe qui :

  • En Python (avec une interface web)
  • En Java (avec une interface graphique)
  • En PHP (une nouvelle variante mode web, installable sur n’importe quel hébergement grand public, renommée BTPoison.php car elle est assez différente dans son fonctionnement et moins « trash »)

Deux posts importants :

Retenons trois faits importants :

  • La collecte des preuves par la HADOPI, va couter plus cher que prévu pour une fiabilité plus que douteuse, une position encore confortée par la l’étrange consultation nationale sur le droit à l’oubli numérique qui fait rire jusqu’en Suède ;
  • Seedfuck va subir encore pas mal d’évolutions et il y a un risque de le voir inoculé via des chevaux de Troie sur des machines « zombifiées ».
  • Seedfuck a donc muté de l’état de proof of concept à l’état de menace réelle et sérieuse en 48 heure, preuve de la volonté des internautes de s’opposer à cette mauvaise réponse au faux problème que représente la HADOPI,

Torrent Poisoning : le p0c qui vient de tuer HADOPI

Comme prévu, même un peu en avance sur le calendrier, un code de Torrent poisoning est maintenant disponible, l’info vient d’être publiée ici. Répondant au doux nom de seedfuck, il sert à inonder les trackers Torrent de fausses adresses IP, tout comme The Pirate Bay l’avait promis. Le p0c est écrit en C Mono mais ne demande visiblement qu’à être porté.

Pour faire simple, voici comment ça fonctionne : on génère de fausses IP créant de l’activité sur un Hash (identifiant unique d’un fichier) donné, ces fausses ip génère du trafic et des events (donwload complété par exemple ou octets restants à télécharger).

Rappelons que la HADOPI surveillera une liste donnée d’oeuvres par leur Hash, ce qui veut dire que le bruit généré sur ces oeuvres surveillées va créer un sacré bazar.

… pire, un binaire Windows serait même déjà prêt !

On risque donc, aux premiers envois de mails de se payer de bonnes barres de rire, en retrouvant par exemple les IP de la rue de Valois dans les plus gros téléchargeurs.

Le code source est disponible ici.

Communiqué de l’OMWF : démantèlement d’un réseau de pirates et saisie record !

Oyez Oyez, l’OMWF est fier de vous annoncer le démantèlement d’un réseau de pirates de très grande envergure !

Les pirates faisaient travailler plus de 1000 esclaves dans un garage ! Les gus ont été appréhendés et le matériel contrefait a été saisi. En exclusivité notre ministre de la culture réagi à ce coup de filet magistral. A n’en pas douter, grâce à HADOPI, notre bien aimée Haute Autorité, le piratage ne sera plus qu’un mauvais souvenir dés le printemps 2011, les mesures prises par le gouvernement devraient mettre un terme à cet odieux trafic qui n’hésite pas à sombrer dans l’esclavagisme pour piller la culture française.

Vive le Ministre, Vive Jean-Paul Belmondo, Vive la République Populaire de France.


Reportage Piratage INA
envoyé par tsubasa_403. – Regardez plus de vidéos de science.

Merci à Rikle_S pour cette perle d’outre-tombe 😉


ACTA : La Commission Européenne veut nous rassurer … et ça m’inquiète

C’est à l’aide de quelques slides que la Commission Européenne tente de rassurer les parlementaires et plus généralement les internautes inquiets de l’ACTA, négociée secrètement depuis 2006. La Commission assure qu’ACTA n’entraînera pas comme on le craint la généralisation de la riposte graduée (on s’en fout on l’a déjà en France … enfin en théorie parce qu’en pratique c’est pas pour demain) et ne transformera pas FAI et hébergeurs en gendarmes du Net … promis, juré, craché !

A en croire la Commission, ACTA se montrerait même respectueuse de votre vie privée (ça c’est nouveau en revanche) et porterait son effort répressif uniquement sur le piratage à un échelon commercial. Attention donc si vous comptiez profiter d’HADOPI pour arrondir vos fins de mois en vendant des Divx gravés dans le métro. Exit également les fouilles de disques durs et de lecteurs MP3 aux frontières, sauf si vous avez une tête de traficant de Divx « à un echelon commercial ». La Commission Européenne se veut donc bien trop rassurante pour être honnête et ceci contraste fortement avec la position qu’elle avait tenue face au eurodéputés où elle s’était vu infliger un vote sanction qui restera gravé dans les anales;

Le sénateur Richard Yung a tout de même demandé à ce que le Parlement soit informé de ces négociations et leur éventuelles interaction avec des textes bien de chez nous comme la LOPPSI et Hadopi.

Voici les slides présentés par la Commission :

ACTA – Stakeholders Conference presentation by Luc-Pierre Devigne

Net Neutrality : Suite et fin de la réunion d’anciens combattants de la guerre de 3615

Reprise des débat un peu lente cette après-midi pour le colloque Net Neutrality de l’ARCEP. Bien moins animé que ce matin à l’exception de quelques interventions assez marquantes :

Celle de Maxime Lombardini qui n’aura pas manqué d’être l’occasion de quelques tweets acides sur le patron d’Iliad/Free et d’une pique d’Hervé Le Borgne (vice président de l’UFC Que Choisir) à qui on aura reproché d’être un peu misérabiliste se plaignant de taxes d’une fiscalité d’exception… et il n’a pourtant pas tout à fait tort (Taxes pour compenser la publicité sur les chaines du service public, taxe CNC, …). Outre ceci Maxime Lombardini a réaffirmé son opposition au rôle de gendarme que le gouvernement veut faire jouer aux FAI et s’est offert l’HADOPI en long en large et en travers, c’était particulièrement drôle, le patron d’Iliad n’a pas mâché ses mots, se raillant ouvertement d’une HADOPI bien loin d’être en mesure d’envoyer ses premiers emails d’avertissement. Autre information : aucun fond n’a encore été débloqué pour la mise en place des dispositifs, et Iliad n’est pas prêt de concéder la moindre avance … HADOPI, c’est donc pour 2012.

Et c’est justement avec le représentant de l’HADOPI, Jean Musitelli, qui nous a lâché un splendide et rogardien « La neutralité ne peut pas être l’alibi de l’illégalité« , que le débat a touché le fond et s’est transformé en réunion d’anciens combatants de la guerre du 3615, soutenu dans le débat suivant par le représentant du CSA à la recherche d’une légitimité nouvelle sur Internet. Légitimité qui à n’en pas douter sera appuyée par le gouvernement … il ne reste plus qu’à lui trouver un rôle.

Et c’est bien là la conclusion, beaucoup de choses se sont dites et on a de quoi avoir assez peur de ce qui risque d’en sortir une fois passé devant le Parlement. Plusieurs fois évoquée la notion d’Internet « Premium » me fait froid dans le dos, des intervenants n’ayant de cesse de faire des parallèles stupides avec le réseau routier et confondant le réseau avec leur voiture ! Peut-être garderons nous en tête que la publicité mensongère de l’Internet mobile illimité est en train de vivre ses dernières heures.

Ce colloque me laisse un arrière gout de frustration, comme si le gouvernement avait lancé une consultation pour poser des question auxquelles il a déjà des réponses et qu’il imposera : une régulation du réseau, une régulation des régulateurs et une Net Neutrality vidée de son sens. Evoqué également, cette transparence à laquelle peu de spécialistes peuvent croire, tant sur l’interconnexion que les dispositifs de régulation de trafic. La régulation amputera de fait des briques de réseau, car ce colloque a fait la monumentale erreur de convier moines copistes de DVD et anciens combattants de la guerre du 3615 avec leur conception toute particulière d’un réseau qu’ils ont de leur aveux du mal à définir.

Petits moments de réconfort tout de même pendant les interventions Catherine Trauttman et du sénateur Bruno Retailleau, brillant, maîtrisant bien son sujet et déclarant par exemple que « la liberté de choix est constitutive d’Internet » ou encore « La net Neutralité ne doit pas être négociable ».

Le Parlement a maintenant du pain sur la planche, il devra organiser la régulation, un rapport lui sera remis fin juin, espérons qu’il n’en profitera pas pour faire passer l’inacceptable pendant que les parlementaires seront en vacances.

A lire sur PCInpact « Milice moi tranquille« 

Augmentation des prix des abonnements haut débit : SFR donne le coup d’envoi

Il y a quelques jours, Xavier Niel réitérait la menace d’une augmentation sensible du prix des abonnements de son offre Free haut débit, en évoquant la somme de 5 euros. Aujourd’hui, c’est l’excellent Electron Libre qui nous révèle que c’est finalement SFR qui augmentera le premier son offre. On peut considérer que cette augmentation est le fait de 4 postes de charge d’actualité pour les FAI

  • Financement des dispositifs induits par la loi HADOPI
  • Dispositifs de blcage des sites induits par la loi LOPPSI
  • Taxe de 0,9% sur le chiffre d’affaire des FAI pour financer la disparition de la publicité sur les chaines du service public
  • Financement du déploiement de la fibre optique

Comme vous pouvez le constater, cette augmentation qui en toute logique s’étendra aux autres fournisseurs d’accès est une conséquence directe de la politique numérique de Nicolas Sarkozy qui vise à :

  • Tenir sous perfusion les majors de l’industire des biens culturels dématérialisables (principalement le disque)
  • Contrôler l’internet et se doter d’outils de filtrage pour fliquer les internaute.

Merci Nicolas, les internautes sauront s’en rappeler devant les urnes.

Urgent : Communiqué de l’Office de Minitellisation du Web Français (OMWF)

Une fois de plus, un organe de presse communiste cherche à vous désinformer, ce nouveau groupuscule se limitant à 5 gus dans un garage ne saurait cependant constituer une menace sérieuse. Le groupuscule agit sous le pseudonyme « BBC News » et se rend ainsi coupable d’une usurpation d’identité. Nos services de renseignement ont localisé ces dangeureux activistes quelques part en Chine ou Europe, sans pour autant réussir à collecter plus d’information pour le moment.

Le dénommé « BBC News » affirme dans son blog qu’une poignée de pirates parviendrait à contourner les dispositifs mis en place par la Haute Autorité à qui a récemment été confiée la mission de sauver la culture française, plus connue sous le nom de HADOPI.

L’OMWF s’inscrit en faux et réfute toutes les allégations de ces semeurs de trouble. Depuis l’annonce de  la nationalisation de notre Internet et de la mise en place de dispositifs de qualité par notre Haute Autorité, avec l’aide du ministère de la Police, le piratage a diminué de 92%. Les chiffres d’une augmentation de 3% du piratage avancés par cet organe  de propagande communiste sont totalement faux. Pour preuve, ils font référence à de nouvelles techniques de piratage dont nos services n’ont jamais eu vent et qui après enquête, n’ont jamais existé. Ainsi, le chiffre de 27% d’internautes migrant vers de nouvelles techniques de contournement comme la technique dite du « direct download sur Megaupload » ou le mythe de réseaux chiffrés sur lesquels les pirates s’adonneraient au pillage des oeuvres,  est mensongé et destiné à alimenter quelques fantasmes d’absolutistes de l’Internet, pro pédophiles et autres bisounours hémiplégiques ! Contourner HADOPI reste un fantasme de pirates communistes contre lequel le Ministère de la Police lutte activement, main dans la main avec notre bien aimée Haute Autorité, seule garante de notre exception culturelle qui fait briller notre Nation partout dans le monde.

Le Ministère de la Police se réserve le droit de filtrer l’accès au site web des belligérants pour avoir tenté de troubler le nouvel ordre numérique.

Vive la République, Vive la France, Vive le Général Président !

OMWF : Office de Minitellisation du Web Français
3, rue de Valois, 75042 Paris Cedex 01

HADOPI dénoncée par les godillots qui l’ont voté

Dans un ouvrage intitulé « Déjeuners avec des ministres sous pression », Anne Rovan et Nathalie Segaunes, qui ont recueilli les confessions de ministres de sa Seigneurie, on en apprend de belles. On ne va pas repasser sur l’ensemble de l’oeuvre de Nicolas Sarkozy, mais simplement nous arrêter, comme l’a fait Numérama, sur cette splendide mobilisation de neurones dont Christine Boutin a fait preuve en expliquant aux deux auteurs qu’avec Hadopi « Sarkozy s’est fait avoir comme un bleu« . Peu avare en confidences, Christine Boutin qui comme une grande majorité de godillots, savait que ce texte était entièrement dicté par le lobbying des majors et que les chiffres claironnés par Christines Albanel dans l’hémicycle étaient ceux fournis par les majors (quel crédit leur accorder ?). Et elle n’est pas tendre Christine Boutin, visiblement très remontée : « Les majors, ces fricards, ces salopards, ils savent très bien ce qu’ils font. Ce sont les grandes industries du disque qui ont fait défiler les artistes dans le bureau du président et dans ceux des médias » confie t-elle. Evidement, nous n’apprenons pas grand chose de plus, Christine Boutin ne fait que confirmer ce que toutes les personnes qui ont suivi les débats savaient déjà depuis le début.

Numerama rappelle également que Christine Boutin n’en est pas à son coup d’essai, elle avait fomenté une rebellion contre DADVSI et s’était opposée à cette politique de répression des internautes. Mais voilà, pour HADOPI, elle a préféré courber l’échine comme la quasi totalité des députés UMP.

Nous regrettons tous que :

  • Christine Boutin ai raté l’occasion de briller une fois de plus en s’opposant aux délires autocratiques de Nicolas Sarkozy ;
  • Qu’elle soit la seule, à de rares exceptions près, à dénoncer une politique fondée sur le chantage et la menace ;
  • Les députés acceptent de ne pas faire leur travail en votant les yeux fermés, sur ordre, un texte qu’ils ne comprennent pas mais dont ils savent au fond à quel point il peut être néfaste ;
  • Le système Sarkozy tienne encore malgré les évidentes preuves de dénis démocratiques.

Que va donc devenir HADOPI ?

Hadopi est bien mal barrée, le premier décret d’application est à l’image du reste, c’est un torchon inapplicable qui omet le seul élément pouvant constituer une preuve, les hashs identifiants les fichiers échanges sur les réseaux P2P (même si ce dernier est également falsifiable, tout comme une adresse ip).

  • Hadopi sera un gouffre financier
  • Elle ne sera probablement pas appliquée  ou le sera très peu de temps quand on s’appercevra qu’elle engorge les tribunaux et coûte plusieurs dizaines (centaines) de millions d’euros. Comme elle ne rapportera rien aux créateurs, les majors iront demander en plus d’Hadopi une licence globale (le cul de la crémière), Nicolas Sarkozy, au pied du mur à la veille des présidentielles ne pourra donner de suite favorable à cette requête, s’il le fait il signe sa non ré-élection.
  • De même, HADOPI ne sera surement pas appliquée avant l’été 2012, déconnecter des internautes aujourd’hui  serait un suicide politique (mais qui sait, peut être notre président cherche t-il à se faire virer pour bénéficier des assedics ….) ;
  • Hadopi se limitera donc à 7 gus dans un 1100 m2 en plein Paris aux frais du contribuable …

Les accointances de Nicolas Sarkozy pour le blingbling showbiz est resté en travers de la gorge de nombreux députés, les pressions exercées sur ces derniers ont laissé des cicatrices à vif, ils ont maintenant deux options :

  • Continuer à se laisser piétiner par l’Elysée en occupant de manière quasi fictive un siège dans l’hémicycle (quand ils nous gratifient de leur présence) ;
  • Faire leur travail correctement en examinant les textes qui leur sont proposés et les voter en leur âme et conscience, histoire de pouvoir se regarder dans une glace le matin.

Il est temps que les députés servent les citoyens et non plus Nicolas Sarkozy.