L’Europe souhaite encadrer l’exportation de ventes d’armes numériques

Si l’on devait compter sur la nature humaine pour faire preuve de la plus élémentaire des morales dans le business, on trouverait bien une entreprise française ou allemande pour aller déployer une centrale nucléaire en Corée du Nord ou en Iran. Si les armes numériques sont moins médiatiquement « dignes d’intérêt » que les centrales nucléaires, jusque là, il faut bien avouer que dans certains pays elles ont fait surement bien plus de victimes.

Il fallait bien une loi pour moraliser ce business d’armes qui ne sont pas même reconnues comme telles. C’est finalement le parlement européen qui envisage de légiférer sur les exportations de ces « jouets » à des gens comme Kadhafi ou Bachar El Assad. Ce n’est pour l’instant qu’une résolution visant à encadrer légalement les exportations d’outils de censure et de cyber surveillance aux régimes autocratiques… un premier pas.

Je suis en revanche profondément choqué par la méprisable indifférence de la classe politiques française sur ce sujet, en dehors d’une infime poignée, à l’image de Christian Paul, personne ne s’est soucié des morts et des torturés grâce à nos belles technologies françaises, financées à coups de millions par le fond stratégique d’investissement pour ne citer que lui. Plus cynique encore, la dizaine de questions de parlementaires n’aura trouvé comme réponse qu’un Gérard Longuet, qui après avoir fait chevalier de la légion d’honneur l’un de ces vendeurs de mort (le PDG d’Amesys/Bull), se paye le luxe de lire dans l’hemicycle  un communiqué de presse rédigé par sa propre fille, directrice de la communication chez Bull.

Je me sens assez partagé sur cette résolution du parlement européen. Je suis dans un premier temps déçu qu’il faille une loi pour ça et que les commerciaux capables de telles ventes arrivent à se regarder dans un miroir. D’un autre côté, j’ai l’impression que le travail fourni avec les copains de Reflets, Telecomix, FHIMT, ou d’Owni pour démonter ces business nauséabonds n’aura peut être pas été du temps perdu. Et on se prend à rêver qu’une loi épargnera quelques vies… Merci au Parlement européen pour cette initiative.

Liu Xiaobo : 11 ans de prison pour le défenseur des droits de l’homme

Liu Xiaobo, l’un des plus célèbres activistes chinois, docteur, universitaire, et défenseur de la cause des droits de l’homme, vient d’être condamné à 11 années de prison. Liu Xiaobo est emprisonné depuis juin 2009 pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’état », il est à l’origine de la campagne Charter 08 en faveur de la réforme constitutionnelle dans son pays. Les autorités chinoises ont intelligemment choisies le jour de Noel pour procéder à son incarcération dans un verdict éclair de 10 minutes où Liu Xiaobo a été reconnu coupable de « subversion », une charge que le gouvernement chinois réserve à ses opposants politiques.

Amnesty International dénonce la 35e condamnation depuis 2003 connue pour des griefs similaires et dénonce la volonté de Pékin d’écarter ses opposants par ce biais. L’ONU, l’Europe, les USA et la quasi majorité des démocraties condamnent Pékin de manière unanime. La blogosphère chinoise et internationale ainsi que de nombreuses ONG protestent contre l’emprisonnement de Liu Xiaobo qui se veut pour le gouvernement chinois, une véritable mise en garde pour tous les défenseurs des droits de l’homme et activistes. Le gouvernement chinois exerce actuellement une terrible censure sur Internet, la presse et les moyens de communications chinois pour faire passer la pilule.

Ici, en France … on se demande toujours où le député Myard voulait en venir avec sa nationalisation du Net… « puisque la Chine l’a fait »

Google News (.cn) ne propose qu’une seule source d’information « officielle » concernant la condamnation de Liu Xiaobo