Michael Geist est professeur de droit à l’Universite d’Ottawa, c’est un fervent défenseur des libertés numériques, plaidant entre autres pour une réforme du copyright à l’heure d’Internet. Sur son blog, le professeur nous apprenait la semaine dernière que le Canada s’apprêtait à voter une loi terriblement dangereuse, c’est un lecteur de Numerama qui l’a relevé, elle se décompose en 3 volets :
- Le premier oblige les FAI à transmettre les informations personnelles d’abonnés à l’autorité judiciaire en se passant de l’avis d’un juge. La loi actuelle les y autorise, sans pour autant les y contraindre.
- Le second incitant tous les fournisseurs d’accès à modifier leur infrastructure réseau afin de rendre possibles des écoutes légales ciblées. Ceci signerait l’arrêt de mort des plus petits fournisseurs d’accès canadiens. Les exigences semblent particulièrement précises et très contraignantes : il s’agit notamment de pouvoir intercepter les communications, d’isoler les communications d’un individu en particulier, et être en mesure de réaliser simultanément de multiples interceptions. Les employés des FAI impliqués dans les interceptions de données devront en outre montrer patte blanche et pourront être soumis à des vérifications de leurs antécédents judiciaires. Pour mettre en place ce dispositif, un délai de 3 ans est donné aux fournisseurs d’accès, mais pour les plus petits d’entre eux qui n’auront pas les moyens de les mettre en place, ces dispositions n’en font que peu de cas.
- Le troisième et dernier volet confère de nouveaux pouvoirs à l’autorité judiciaire, lui permettant notamment d’accéder en temps réel aux données interceptées, ce qui suppose une interconnexion directe entre les FAI et l’autorité judiciaire. Ces données concernent la création, la transmission, la réception, le type (protocole), la route, l’heure, la durée, l’origine et la destination de la communication… la totale. Le délai de rétention de ces informations serait fixé à 90 jours. Enfin les fournisseurs d’accès sont évidement tenus de ne pas communiquer aux abonnés d’information les alertant d’une écoute.
Selon Michael Geist, le coût de ces mesures est très important, tant financièrement qu’en terme d’impact sur la vie privée. On parle bien ici de surveillance par des sociétés privées (des fournisseurs d’accès Internet), sans mandat du juge.
Pas cool.
À voir si 1) la loi est votée et 2)comment elle sera appliquée dans les provinces…
La prochaine guerre sera numérique à n’en point douter…
La prochaine guerre sera numérique à n’en point douter…
(2nd message j’ai fait une erreur dans l’adresse mail avant de poster. Le 1er commentaire risque de ne pas passer)
Et merde…
Moi qui me croyais en sécurité en venant au Canada…
Sachant que le Canada fait partie de l’UKUSA depuis plus de cinquante ans, c’est étonnant qu’ils ne prennent ces mesures que maintenant
Peut-étre qu’en décembre 2012 ça serat vraiment la fin du monde (des liberté en tout cas)
Je ne suis pas un crypto anarchiste cyber résistant ;). Mais je vais me casser en Islande plus vite que prévu avec ce qui tourne autour de nos backbones…
Interessant… J’aurais jamais parié sur le Canada comme premier à franchir cette ligne jaune…
Ben moi étrangement si, suite à l’écriture de ce billet : http://bluetouff.com/2010/08/25/la-deep-packet-inspection-mpls-alcatel/
J’avais appris que le Canada était déjà l’un des plus gros clients des routeurs de service d’Alcatel.