La simple lecture de ce billet pourrait justifier l’économie d’une commission d’enquête parlementaire sur le streaming si chère à Frédérique Lefèbvre. Pire, la technique ici présentée est comme la précédente très efficace, voir imparable, vu que l’arsenal législatif voté avant hier se ridiculise en présentant le streaming comme une offre légale pérenne. Nous allons ici vous démontrer qu’il est aisé de contourner l’HADOPI grâce à l’offre légale : merci le Streaming !
Le streaming consiste à permettre la lecture d’un fichier depuis un serveur distant. Mais l’informatique, ce n’est pas magique. Pour rendre la lecture possible, le serveur de streaming, prenons le cas de Deezer, va « pousser » un fichier temporaire sous forme de flux sur la machine de l’internaute qui le lit. Ce fichier sera donc en réalité dupliqué dans le répertoire stockant les fichiers temporaires de la machine de l’internaute, à l’insu de son plein gré … il ne lui restera donc plus qu’à le transformer dans le format de son choix, une opération à la portée d’un enfant 5 ans
Par définition un fichier temporaire ne disparaît qu’au bout que quelques jours ou si l’internaute se décide à s’en débarrasser volontairement pour économiser un peu d’espace sur son disque dur.
Une fois le fichier streamé sur le disque dur de l’internaute, celui en dispose comme il le souhaite.
D’un point de vu légal, le streaming sera amené à poser problème puisque l’on présente une manière « légale » un fichier temporaire qui une fois dans la machine de l’internaute peut être encodé dans un format réutilisable à volonté par l’internaute qui n’a commis aucun délit en lisant ce fichier depuis le site de streaming… c’est bien le site de streaming qui de dépose le fichier « légal » sur la machine de l’internaute. Une fois ce fichier sur sa machine, il n’y a pas de parade possible, l’internaute, même avec un « contre-logiciel » aussi efficace qu’Open Office, pourra dupliquer ces fichiers temporaires, les encoder au format, mp3, divx, ogg … ou en ce qu’il souhaite en fonction du type de fichier streamé.
Les encoders (logiciels permettant la transformation d’un fichier temporaire en un fichier réutilisable) sont très nombreux, parfaitement légaux, et existent sur toutes les plate-formes (Si Franck Riester ne voit pas d’intérêt à l’interopérabilité, nous nous proposons de lui expliquer et de lui démontrer que les internautes, eux, y ont pensé et y trouvent un intérêt… nier la nécessité d’une architecture ouverte et interopérable, c’est une balle dans le pied que se tire le gouvernement).
Vous trouvez cette technique compliquée ? Aucune problème, des sites web ont pensé à vous, c’est par exemple le cas de celui ci, qui en indiquant l’url d’un flux vous permet de télécharger directement le fichier.
Avec un navigateur comme Mozilla Firefox, l’excellent Flock, vous bénéficierez même, d’une multitude d’extensions qui vous faciliteront encore plus la tâche, cette seule extension est compatible avec plus d’une soixantaine de sites de streaming parfaitement légaux.
Encore une autre possibilité (encore une fois très simple à mettre en place) s’offre aux internautes en utilisant une application tierce comme Orbit Downloader ou CamStudio (là encore il en existe des dizaines).
Conclusion : un fichier streamé, est un fichier « légalement piraté » … et oui ce terme est complètement débile mais c’est pas nous qui avons commencé à employer le mot « piratage », qui frise la dénonciation calomnieuse, comme le soulignait très justement Christian Paul dans l’hémicycle. Alors oui on peut encore perdre du temps à demander bêtement une commission d’enquête, je me propose de vous permettre d’en faire l’économie et d’ajouter un amendement interdisant le streaming puisque qu’il s’agit d’une technique de « piratage » manifeste et imparable … comme les pièces jointes dans les emails 🙂