La nouvelle vient tout juste de tomber, Jérôme Kerviel vient d’écoper d’une condamnation de 5ans de prison, dont 3 fermes. Un jugement qui peut paraître lourd, une peine presque exemplaire. Mais qu’a t-on jugé ? Une chose semble cependant claire, ce n’est pas le procès de la finance qui a été ici fait, le trader est tenu pour coupable et seul responsable de la perte de 4,9 milliards d’euros qu’il devra assurer en dommages et intérêts, soit sur quelques générations (la justice vient d’inventer un nouveau moyen de contraception) . Abus de confiance, fraude informatique, tout les chefs d’inculpation semblent avoir été retenus. Le trader n’aura plus non plus le droit d’exercer.
Le procès de sa hiérarchie qui ne semblait pas non plus toute blanche dans cette affaire aura t-il lieu un jour ? Il arrivera bien un jour où certaines données se retrouveront sur Wikileaks et où nous connaîtrons le fin mot de cette affaire. Je suis personnellement persuadé que Jérôme Kerviel n’a pas pu agir sans que sa hiérarchie ne le couvre du moins partiellement. L’intrusion informatique et la falsification de certaines données ne peut tout expliquer.
Vous l’avez peut-être découvert comme moi le weekend dernier, le site Surveillermonsalarié.com a pointé son nez sur la toile. Proposant pour 790 euros HT et par poste un logiciel de surveillance capable d’intercepter des données des salariés en entreprise avec sa fonction keylogger ou encore capable de prendre un screenshot par seconde et par écran… de quoi remplir le cloud d’Amazon… ce logiciel prétend faire gagner 2 mois de productivité et par salarié aux patrons d’entreprises.
Plusieurs scénarios possibles :
Soit l’ami Damour est un très bon communicant qui a réussi un joli coup de pub pour sa société avec un logiciel qui n’a jamais existé (ce que les captures de cette solution tendent à prouver);
Soit ce logiciel qui semble totalement illégal existe bien, dans quel cas c’est vraiment de l’inconscience de sa part ;
Soit il s’agit d’une arnaque… tout simplement ;
Soit c’est un splendide piège pour les patrons qui manifestent de l’intérêt pour cette solution… attention c’est comme ça qu’on se retrouve sur 4chan.
Ma conviction est qu’il s’agit surtout d’un canular, comme expliqué ici. Désolé Korben, Guillaume, 01Net…. vous vous êtes fait piéger 😉
Voici un thème dont j’aimerai beaucoup vous parler librement, mais voilà, ça ne va pas être possible. Sans pratiquer la langue de bois et en essayant de faire très court, je vais simplement ici vous faire part de mon sentiment sur une infection qui cible en ce moment l’Iran, l’Inde, le Pakistan et une poignée d’autres pays en Asie du sud est, mais aussi dans une moindre mesure, les continents européens et américains (voir la carte de la propagation).
SCADA, ou Supervisory Control And Data Acquisition, est un système de surveillance et d’acquisition de données qui existe maintenant depuis plusieurs décennies. SCADA opère le monitoring d’infrastructures, depuis la gestion de l’énergie dans un immeuble jusqu’à la température du noyau d’un réacteur nucléaire en passant par les ponts, les tunnels, les gazoducs, les oléoducs … Ça ne vous rappelle rien ? Moi comme ça, je pense un peu au scénario de Die Hard 4.
En clair, si un pays cherchait à paralyser un autre pays, en vue d’une attaque, SCADA serait une cible de choix. Quand j’ai commencé à m’intéresser au délit de négligence caractérisée, je me suis demandé ce que SCADA était devenu depuis l’arrivée du web… et bien c’est une … scadastrophe. On trouve certains systèmes accessibles depuis le Net, dont certains sans authentification. Ils ne sont certes pas simples à trouver, ce ne sont certainement pas les plus sensibles… mais on en trouve, et l’apparition des iPhones et autres blackberry y est surement pour quelque chose. On trouve même des clients lourds SCADA sur Megaupload pour tout vous dire… Certains chefs d’entreprises qui déploient ce genre de systèmes de contrôle aiment bien, en mobilité, garder un oeil sur leur production. Je n’irai pas plus loin pour l’instant sur le sujet et je vous donne, peut être, rendez-vous l’été prochain, pour un talk sur ce thème.
Depuis quelques mois maintenant, une infection virale, Stuxnet, cible des équipements SCADA du constructeur SIEMENS. Sa propagation, particulièrement ciblée sur, semble t-il, les infrastructures iraniennes, a de quoi soulever quelques interrogations. Les autorités iraniennes affirment que le worm n’a pour l’instant pas fait de dégâts, mais ne prépare t-il pas une attaque qui risque d’en faire bien plus (embarque t-il une bombe logique ?). Ce sont plus 30 000 machines en Iran qui en sont actuellement victimes.
Autre interrogation légitime, qui a pu mettre en place une stratégie de propagation aussi ciblée si ce n’est un État ? Certains n’hésitent pas à affirmer qu’il s’agit d’une attaque bien dirigée contre les infrastructures nucléaires iraniennes, et très franchement, je doute qu’elle soit l’oeuvre de militants Greenpeace. S’il est encore un peu tôt pour parler d’une cyber guerre, vu d’ici, ça y ressemble quand même drôlement. Israël et la Russie sont même pointés du doigt, mais à ce jour, rien ne nous autorise à l’affirmer avec certitude. Quoi qu’il en soit, le spectre d’une agence gouvernementale plane sur Stuxnet et il semble que des moyens considérables aient été déployés pour rendre cette infection possible (des moyens humains pour toucher les infrastructures sensibles en leur coeur et des moyens techniques pour coder ce worm).
Techniquement, Stuxnet exploiterait non pas un mais 4 0day (une véritable débauche de moyens !) pour s’engouffrer dans la faille LNK découverte en juin dernier et présente dans pratiquement toutes toutes les versions de Windows (jusqu’à Seven… « c’était mon idée »). Il embarquerait un rootkit et un chiffrement très complexe à casser pour cibler le Simatic WinCC de Siemens, ses systèmes SCADA et tendrait à tenter d’infecter la base de données à laquelle ces solutions se connectent. L’exécution du payload rendue possible par l’exploitation de la faille LNK permet, depuis une simple clef USB liant un appel de lien .ink, de compromettre le système en exécutant du code malicieux… c’est assez imparable et particulièrement élaboré.
Stuxnet inquiète et à juste titre, sa persistance n’est pas faite pour rassurer et on se demande qui pourrait déployer autant de moyens pour compromettre un système aussi sensible, et surtout, dans quel but.
En tout, cas… moi je dis ça mais je dis rien hein… j’en connais qui devraient sérieusement se pencher sur cette question au lieu de faire la chasse aux téléchargeurs de mp3. La compromission de SCADA, c’est tout sauf de la science fiction, et c’est tout sauf rigolo… des vies sont en jeu, et là je ne parle pas de pirates qui tuent les artistes en provocant des AVC par DDoS… mais de vrais méchants qui pourraient tuer de vrais gens.
EDIT : c’est en fait un beau CSRF sur une nouvelle feature de Twitter… juste un CSRF tout pas beau et tout vieux qui est la cause de cette nouvelle propagation (voir les commentaires ci-dessous avec le code d’exploitation). Pas de risque de compromission de vos données… pour l’instant, juste une belle iframe toute sale qui ne serait jamais arrivée là avec un code propre.
Il semble que Twitter soit pour la seconde fois cette semaine victime d’une attaque. Constaté à l’instant sur l’interface web. Les timelines se retrouvent pourries de mots doux à caractére pornographique avec un joli link qui ira lui même contaminer la timeline de vos followers…
Je n’ai pas encore le détail de l’attaque mais l’url postée semble faire un truc bizarre exploitant l’API de Twitter, à vérifier.
Bref il semble que Twitter attire l’attention de beaucoup de petits malins et que l’application elle même soit gavée de trous de sécurité… Mais qu’attendent ils pour se payer un véritable audit ?
Parmi les outils de veille sur le réseau que j’affectionne, il y a Pastebin, on y trouve vraiment de tout, et pas que du code. Numerama signalait hier que le site Hadopi.fr, alors qu’il n’est toujours pas officiellement en ligne (même si le cache Google parle…), attirais déjà de nombreux curieux. Bien entendu, Pastebin atteste de la véracité de ces propos, on y trouve par exemple :
On trouve aussi des bribes de contre argumentaires comme celui ci qui nous mène aussi au plan de bataille
…
Rien de bien méchant, mais effectivement, Hadopi.fr fait l’objet d’attentions particulières, des attaques par déni de services avaient été annoncées aussitôt après les bruits sur la date de mise en ligne du site.
L’intérêt de ce DDoS est comme je vous le disais à mon sens limité et probablement dangereux en terme d’image… tout comme le serait un défacement, qui donnerait du pain béni aux personnes qui veulent policer l’internet en utilisant des outils autrement plus dangereux qu’une machine à spam, aussi coûteuse soit-elle. Espérons maintenant que les politiques éviteront les attaques inconsidérées qui attisent encore les crispations des uns et des autres… même des plus modérés.
Oui c’est compliqué, mais il n’y a pas de pédagogie vaine, il en restera toujours quelque chose… ce qui me permet d’enchaîner sur le billet suivant, dans lequel je vais tenter d’expliquer à madame Marland-Militello le combat d’arrière garde dont elle se gargarise ici… je pensais pas dire ça un jour mais je commence à regretter Frédéric Lefèbvre, ses attaques contre l’Internet étaient argumentées de manière bien plus drôles.
L’analyse en profondeur de paquets (DPI) en coeur de réseau est le nouveau fantasme de la SCPP. Marc Guez son directeur ne doute pas un instant que grâce à cette solution miracle, il pourra reconnaître la légalité des octets qui transitent sur les réseaux des fournisseurs d’accès. En théorie, il n’est pas loin d’avoir raison. En pratique, c’est un peu moins sur… et du coup, je vais vous raconter une bien belle histoire, celle de Samir, aka sam_synack… une histoire encore parfaitement inconnue du grand public.
Ceci remonte à 2006, à l’époque, le fournisseur d’accès SFR s’appelait 9Télécom. Il distribuait des Neufbox à ses clients. À cette époque les Neufbox n’étaient pas équipées en GNU/Linux, le firmware était fermé et propriétaire. Mais un firmware fermé… ça s’ouvre. C’est bien ce qui est arrivé. Ce billet est assez technique, il dissèque la compromission du réseau d’un fournisseur d’accès Internet. Le détail du hack est ici relaté, vous comprendrez donc qu’il ne s’agit pas d’une fiction… c’est bien réel.
Analyse de la compromission de 300 000 Neufbox et du coeur de réseau d’un fournisseur d’accès par un gus dans son garage
Samir Bellabes, qui s’ennuyait en luttant contre ses insomnies, a eu la curiosité de commencer à causer avec sa Neufbox, fraîchement achetée quelque heures plus tôt… dramatiquement banal ? Attendez un peu, ce qui va suivre l’est un peu moins. La Neufbox se montre peu bavarde, mais animé par cette curiosité maladive qui anime tout hacker, Samir ne se décourage pas, il lui en faut bien plus. Sa méthode, simple et imparable, sniffer sur son réseau le trafic entre sa Neufbox et le Net et ainsi localiser le serveur depuis lequel elle se met à jour, récupérer ce firmware lors d’une mise à jour en dumpant les paquets. Appréciez la beauté du hack :
Samir scanne sa Neufbox : pas de résultat, pas grand chose à se mettre sous la dent hormis peut-être un port TCP 1287 à l’écoute à garder sous le coude :
sam@urg:~$ sudo nmap -sT 192.168.1.1 -p 1-65535
Starting Nmap 5.00 ( http://nmap.org ) at 2010-09-22 14:58 CEST
Interesting ports on 192.168.1.1:
Not shown: 65530 filtered ports
PORT STATE SERVICE
53/tcp open domain
80/tcp open http
1287/tcp open unknown
1288/tcp open unknown
8080/tcp closed http-proxy
sam@urg:~$ telnet 192.168.1.1 1287
Trying 192.168.1.1…
Connected to 192.168.1.1.
Escape character is ‘^]’
.Foxconn VoIP TRIO 3C, F01L010.00_LDCOM MAC: , VOIP FLG=1
Login:
Il éteint sa Neufbox et la raccorde en ethernet à sa machine sur laquelle il lance tcpdump ;
La Neufbox effectue une requête « ARP, Request who-has 10.0.0.1 » vers sa machine, donc la neufbox recherche le serveur 10.0.0.1;
Bien entendu, sa machine ne peut répondre à cette requête ;
Samir débranche le RJ11 sur lequel le signal ADSL arrive dans la box, configure sa machine pour prendre l’adresse 10.0.0.1 et rallume la neufbox ;
Bingo, sa machine répond cette fois ci à la requête ;
Cette requête servait pour la box à déterminer où se trouve Internet et où se trouve le réseau local … Samir vient de tromper la Neufbox … sans une seule ligne de code ;
Une série de requêtes UDP et TCP se sont alors lancées depuis la Neufbox (recherche des serveurs de VoIP par exemple);
Mais le plus intéressant : une connexion UDP vers un serveur d’adresse publique 80.118.192.97, et vers un port de destination identifié comme du TFTP ;
Sur sa machine, Samir monte donc un serveur TFTP en écoute en attribuant arbitrairement à l’interface en écoute cette adresse publique ;
Il rallume sa box, et alors que la Neufbox cherche le serveur public, c’est sa machine qui répond, la Neufbox s’y connecte donc naturellement ;
La Neufbox demande à sa machine le fichier LatestVersion.general (listant les firmwares disponibles comme on le découvre plus tard);
Samir a donc maintenant assez d’informations pour aller chercher le vrai serveur public TFTP qui gère les mises à jour ;
Le firmware est capturé :
sam@fin:~/tmp$ tftp 80.118.192.97
tftp> get F01L010.00_LDCOM-V1.6.19_AV225165_V060419_00_full.tar
Received 1666745 bytes in 6.4 seconds
tftp> quit
sam@fin:~/tmp$ file *
F01L010.00_LDCOM-V1.6.19_AV225165_V060419_00_full.tar: data
LatestVersion.general: ASCII text
Et là, c’est le drame, une petite recherche dans le firmware sur la chaine de caractères « password » lui renvoit ceci :
Ces login/pass sont fonctionnels sur l’interface web de la Neufbox. Mais surtout retournons voir le CLI sur le port TCP 1287 et son prompt login, et là encore pas de souci, le mot de passe root permet d’être root sur la Neufbox.
Il y a 2 interfaces (WAN et LAN) et l’interface WAN possède un adresse IP de classe privée du sous-réseau 172.16.0.0/12. (disons 172.16.42.42) … Curieux.
C’est là que Samir se rend compte qu’il peut envoyer du trafic à l’adresse IP voisine (par exemple 172.16.42.43, c’est à dire à une possible autre Neufbox. Un seul moyen de vérifier, se logger et éteindre cette Neufbox. C’est fait, le modem voisin ne répond plus.
La Neufbox de Samir est rootée, ainsi que plus de 300 000 de ses petites sœures !
En même temps qu’il recherche un mécanisme pour exploiter à grande échelle ces informations, il continue ses recherches basées sur les informations du firmware : les noms des serveurs donnant des adresses IP qui donnent des plages de réseau : 212.94.162.0, tftp.neufbox.neuf.fr, dhcp.neufbox.neuf.fr, ..
Et ce n’est pas fini…
Il scanne la plage IP, extrait :
Host pradius-dsl-2.gaoland.net (212.94.162.16) is up (0.039s latency).
Host mrtg.gaoland.net (212.94.162.5) is up (0.030s latency).
Host dns1.gaoland.net (212.94.162.1) is up (0.025s latency).
Host pippin.gaoland.net (212.94.162.15) is up (0.039s latency).
Host babar.gaoland.net (212.94.162.67) is up (0.027s latency).
Sur ce dernier serveur, le navigateur demande une authentification pour un mécanisme de sauvegarde à des routeurs BB IP … BACKBONE pwn3d !
Samir vient de taper à la porte du backbone… tout juste là où les partisans de la DPI souhaiteraient placer leurs équipements ! Le tout est accessible depuis le Net…. magnifique non ?
Et là vous vous dites que c’est blindé, pas moyen de passer ? Voici ce que trouve Samir : Apache/2.2.9 (Debian) PHP/5.2.6-1+lenny8 with Suhosin-Patch Server at babar.gaoland.net … Blindé en effet … enfin presque.
Dans la suite de la recherche, une autre plage intéressante est aussi apparue :
Samir est un hacker sympa, pas un terroriste, il avertit donc aussitôt Neuf qui corrige, il n’a pas exploité ses trouvailles, il ne les a pas revendues sur une board russe… un vrai coup de bol pour les 300 000 abonnés de Neuf qu’il avait à portée de shell. Cette histoire n’a jamais filtré, c’était il y a 5 ans, et la révéler aujourd’hui ne porte pas préjudice au fournisseur d’accès. Par contre elle soulève des question très lourdes.
Que faut il retenir de cette petite histoire ?
Il n’en a pas fallu plus pour compromettre l’infrastructure du réseau de Neuf : un ordinateur et un gus dans son garage.. sans aucune ligne de code et toute l’infrastructure réseau d’un fournisseur d’accès est mise à nue. Cette même infrastructure au cœur de laquelle certains inconscients aimeraient placer des dispositifs d’écoute généralisée… à la portée de n’importe quel état, de n’importe quelle officine qui s’en donnerait les moyens… et d’un gus dans un garage !
Conclusion
La sécurité est un mécanisme global, qui fonctionne par des liens entres différents niveaux de couches et de services. Elle ne se résoud pas uniquement avec une boite gavée de GPU sur un lien réseau en terabit. Des entreprises voudraient utiliser les informations du réseau, vos informations, vos communications, afin de réaliser leur analyse et en déduire leur « légalité ». Il est clair que les solutions que la HADOPI a pour mission de labelliser seront des logiciels de lutte contre l’échange de fichiers. Ceci se fera au risque de compromettre la sécurité des utilisateurs et des entreprises. Là où on nous souffle le terme de « logiciels de sécurisation » et où le mot d’ordre est un concept aussi fumeux que la protection des lignes ADSL pour éviter de se rendre coupable d’un délit de « négligence caractérisée« , il faut bien lire « surveillance généralisée ». Si le grand public a un besoin réel de sécurisation, de confiance dans le réseau et de protection, il ne faut pas non plus nous faire prendre des vessies pour des lanternes : le produit Qosmos/Vedicis n’est pas une solution de securisation, mais bien de surveillance.
S’il fallait trouver un moyen efficace d’offrir l’opportunité à des personnes mal intentionnées de mettre la main sur les données personnelles de millions de particuliers et d’entreprises, nous ne pourrions pas mieux nous y prendre qu’en plaçant des équipements de DPI en cœur de réseau…
Voulez vous vraiment vous rendre coupable d’une négligence caractérisée mettant en péril notre sécurité nationale Monsieur Guez ? Pensez vous que la défense de vos intérêts (et non ceux des artistes) en vaut les risques encourus ?
Être conscient des peurs sur la DPI est une chose, prendre conscience des risques en est une autre. Il est grand temps que nos responsables politiques sifflent la fin de la récréation. Si les libertés individuelles ont une fâcheuse tendance à devenir un produit d’exportation, il est impératif que ces dispositifs dangereux pour la sécurité de nos concitoyens le restent.
Cette fois ça y’est, le site de la HADOPI devrait ouvrir ses portes dés demain… et la riposte pas franchement graduée est en train de s’organiser sur les boards. Un appel on ne peut plus explicite au Raid a été lancé. C’était bien prévisible, Read Write Web avait même parlé de cette escalade très récemment. Selon les information de PcInpact, c’est Extelia qui pourrait bien déguster du /b/ (j’ai presque l’envie de vous dire qu’il s’agirait d’une réponse du berger à la bergère, mais mes propos pourraient être mal interprétés). L’appel aux armes lancé sur 4chan et déjà largement relayé porte les couleurs des Anonymous. En anglais, il atteste que le conflit est en train de s’internationaliser, et ça c’est une très mauvaise nouvelle pour les ayants droit.
Personnellement, je suis très réservé sur le bien fondé de ce raid…. Je comprends bien que ça nous démange tous, mais à l’heure actuelle ceci ne ferait que nous porter préjudice. Ce qui me dérange sur ce coup, c’est que j’ai l’impression qu’on se trompe de cible. Ce sont les ayants droit qui sont la cause du bridage de l’Internet, la HADOPI est une émanation de leur lobbying et ce serait donner ici à l’Autorité un argument de plus pour clore tout dialogue et de se lancer dans une application aussi stricte qu’absurde de la loi.
… et sarcastiquement, on pourrait aussi vous renvoyer que la bande passante cramée pour ce DDoS est sponsorisée par vos impôts.
Comme de nombreuses personnes, je me suis fait piéger en utilisant un bouton de retweet… enfin piégé, comme les contacts qui me l’ont filé et comme les contacts à qui je l’ai refilé, en fait c’est imparable, le seul moyen de l’éviter est de ne pas se rendre sur twitter.com. Vous vous doutez bien que certains n’ont pas manqué l’occasion de me taquiner, et ils ont raison. Leur point commun : aucun d’entre eux n’utilise l’interface web mais un client Twitter. Les clients tiers ne sont pas concernés (enfin s’ils n’executent pas de javascript douteux et non du Java comme j’ai pu le lire dans la presse). Cest bien le site web de Twitter qui est affecté et il est donc vivement recommandé de ne pas l’utiliser pour le moment, rabattez vous sur un client qui gère les script/noscript plus correctement que le site web lui même. C’est un XSS qui est actuellement exploité et que les utilisateurs se refilent gentiment. Tout ceci ne fait qu’apporter un peu plus d’eau au moulin sur une question que je m’étais posé en lisant le décret d’application HADOPI qui touche à la sécusation de sa connexion Internet :
où s’arrête la connexion Internet que je suis sensé sécuriser ?
Réponse A : à ma machine ?
Réponse B : à ma box ?
Réponse C : au noeud de raccordement de mon opérateur ?
Réponse D : au site web que je visite ?
… voici la démonstration parfaite que sécuriser une « connexion Internet » ne veut RIEN dire ! La vulnérabilité exploitée sur Twitter peut servir à compromettre des millions de données de particuliers, et donc des accès à leur LAN, ajoutez à ça que tout se retrouve en ce moment sur pastebin.. public… Sur ce point, n’en déplaise à certains experts, tout expert soient ils, plaider en faveur de la sanction des utilisateurs est une ânerie.
Je n’ai pas observé de vol de compte ou autre vol de session dans le submit de l’url générée par la connexion via le mouseover, mais une exploitation plus méchante pourrait faire beaucoup de mal. Le worm renvoi à une url piégée qui peut contaminer votre machine (je n’ai pas eu ce privilège car je ne suis pas sur Windows, je n’ai pas eu le droit à une redirection et je n’ai pas cliqué sur l’url générée), mais il serait intéressant d’aller jeter un oeil sur les malwares qui s’y trouvent.. Cependant je m’excuse auprès des follower auxquels j’ai surement transmis le tweet piégé (je l’ai aussitôt effacé de ma timeline).
La source viendrait d’un compte créé pour l’occasion @rainbowtwtr, le poc est très simple, ça nous donne un truc du type :
… simple mais efficace. Attendez vous à des variantes aujourd’hui même qui pourraient être plus méchantes, le risque est présent tant que twitter n’aura pas corrigé la vulnérabilité exploitée sur son propre site.
Comme Google en atteste, ce worm fait mal avec plus de 18000 réponses pour le moment (Twitter étant un média social viral par excellence, c’est un terrain de choix pour la propagation de ce genre de choses).
Le conseil du moment : utilisez un client Twitter (une extension pour votre navigateur ou autre, mais ne passer pas par le site twitter.com
Au détour d’un commentaire lu sur Numérama en référence à l’amalgame volontairement fait dans ce billet entre la « sécurisation d’une connexion Internet » et la « sécurisation d’un site web », j’ai pu me rendre compte de l’efficacité de la propagande menées par le Ministère de la Culture… ils ont réussi à mettre un sacré bazar dans nos cerveaux. Je me suis donc essayé à un petit exemple fictif pour illustrer un fait : le dispositif prévu dans le texte de loi n’est pas fait pour sécuriser, mais bien pour fliquer.
Je vais donc reprendre ici cet exemple, une fiction pour le moment mais je suis prêt à vous parier que si le texte était en l’état appliqué au pied de la lettre, la réalité pourrait même dépasser la fiction. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’expliquais l’année dernière sur TechToc.tv que nous avions déjà gagné et qu’HADOPI telle que nous la connaissons ne sera probablement jamais appliquée car comme le dit l’adage : à l’impossible nul n’est tenu. Et l’impossible, c’est justement sécuriser une connexion Internet, ce qu’on essaye de nous faire passer pour une obligation légale. Maître Capello ? Pas mieux que trois lettres ? L.O.L.
Voici le commentaire qui a motivé ma réponse :
« C’est quoi le rapport entre la non-sécurisation de sites Internet et la sécurisation de la ligne d’un abonné à Internet pour empêcher les téléchargements illégaux ?
Ah oui, il y a le mot « sécurisation » dans les deux parties de la phrase. Donc de manière simpliste, on fait un raccourci : du moment qu’ils ne sécurisent pas leurs sites, alors ils ne peuvent pas nous demander de sécuriser nos lignes. Alors que les techniques, les moyens et les enjeux n’ont strictement rien à voir.
Bien évidemment qu’une base SQL non protégée sur un site gouvernemental, ce n’est pas très sérieux. Mais quel est le rapport avec Hadopi et ses dispositions législatives ? Ce n’est pas parce qu’ils sont en faute que cela vous dédouanne d’appliquer la loi ! »
Notez que ce n’est pas le seul de ce cru, j’ai même pu en lire sur Read Write Web ou d’autres sites, ce qui justifie à mon sens une explication dont le but sera de dépoussiérer quelques notions et faire un peu le ménage dans les idées stupides que notre bon législateur a tenté de vous mettre dans le crâne (et il y est dans de nombreux cas parvenu).
Les faits
La loi Création et Internet mentionne une contravention pour non sécurisation d’une connexion Internet, sans pour autant définir le périmètre précis (essayez vous au Quizz, vous allez vite comprendre que juridiquement nous sommes là en face d’un concept particulièrement fumeux).
Pour que les données d’un serveur web soient accessibles il faut ? … une connexion Internet.
Pour qu’une machine se fasse compromettre, généralement, sur le Net, il faut … une connexion Internet et une vulnérabilité exploitable à distance (allant de l’utilisateur lui même qui ira cliquer sur un « i love you.exe jusqu’à une faille kernel… et entre ces deux extrêmes… il n’y a pas de limites.
C’est justement parce qu’entre ces deux extrêmes les limites n’existent pas, qu’AUCUNE solution logicielle de sécurisation au monde ne protègera jamais les utilisateurs de l’intégralité des risques liés à la nature du réseau… et à la nature du cerveau humain. Affirmer le contraire serait une bêtise.
La fiction
Une entreprise x dispose d’un extranet, son robots.txt indique un répertoire sensé être protégé qui ne l’est pas (au pif avec un beau .sh qui affiche en clair le mot de passe de la base de données Oracle du dit extranet). Un pirate y accède et pénètre l’extranet de l’entreprise, par escalation de privilèges ou en dumpant la base de données, il en prend le contôle de tout le réseau local de l’entreprise. Pour ce faire, rien de plus simple, avec un petit coup de dsniff, il s’empare de tous les mails du serveur de mail Exchange (assez pratique pour se faire renvoyer les passwords non ?), il a tous les mots de passe, tous les accès… voici un scénario malheureusement dramatiquement réaliste d’une compromission.
Puis, il se trouve que l’entreprise en question a une super bande pasante, du 100megas symétriques. Le pirate decide donc de se servir du NAS pour se faire sa médiathèque en ligne qu’il consulte en streaming via un flux chiffré sur un port non standard. Pour télécharger, il s’installe un client torrent en mode console, bien planqué là ou personne ne va jamais fouiller … dans le /opt par exemple.
La HADOPI envoie un mail que l’entreprise ne reçoit pas car elle ne le lit jamais, d’ailleurs, dans l’entreprise, personne ne sait si ce mail existe (le mail d’inscription utilisé pour ouvrir la connexion Internet chez le fournisseur d’accès).
A la réception du courrier recommandé (l’étape 2 de la procédure super pédagogique prévue par le texte), l’entreprise débusque le pirate sur son réseau mais n’a pas compris par ou il est arrivé. Elle supprime donc l’utilisateur ou change le mot de passe du compte utilisé par le pirate. Mais, souvenez vous, comme le pirate a dumpé la base de données et qu’il a récupéré des centaines de mots de passe en sniffant le réseau local de l’entreprise… et que l’entreprise n’a pas changé TOUS les passwords, notre pirate, pas décidé à abandonner sa connexion très haut débit depuis le fin fond de la Lozère, revient… puis un jour, après plusieurs incursions, un recommandé, et 3 audits internes (il faut pas que ça s’ébruite ce genre de choses vous comprenez, ça affolerait les clients de notre entreprise), l’entreprise se retrouve déconnectée du net.
Même l’Hadopipohardware, le Firewall Zyxel, acheté par l’entreprise et qui promettait une protection idéale contre HADOPI en filtrant les applications de peer to peer n’a rien vu venir.
Tout le système d’information de l’entreprise est donc rendu inaccessible depuis l’extérieur et ses salariés sans connexion dans les locaux se retrouvent au chômage technique.
Comme une circulaire de la chancellerie indique que tout cas un peu compliqué ne devra surtout pas être envoyé devant un tribunal… et que même si c’était possible la connexion est déjà coupée.. et que l’entreprise n’a pas le droit de souscrire à une autre offre… l’entreprise ferme ses portes et fait faillite incapable d’honorer une communication basique avec ses clients. Il reste le télétravail et peut être aller faire les rendez-vous clients au Mc Donald du coin.
Que nous apprend cette petite histoire ?
Il s’agit d’un constat évident, que malheureusement trop peu de personnes semblent avoir assimilé :
La sécurité ce n’est pas un produit mais ensemble de processus
HADOPI propose l’élaboration de solutions de « sécurité » dont la fonction n’est pas de prévenir de risques d’intrusion externes mais bien de fliquer des usages internes… ce qui inéluctablement conduit à un risque sécuritaire, c’est à dire, tout le contraire de ce qu’on tente de vous vendre.
Pour vous faire passer des vessies pour des lanternes, notez qu’il aura fallu :
577 gus dans un hémicycle (en théorie), beaucoup moins en pratique
2 HADOPI
un recallage au Conseil Constitutionnel
un site web de propagande à 80 000 euros pour 1 mois d’uptime (jaimelesartistes.fr)
la machine à spam la plus chère du monde…
… j’ai donc encore beaucoup de route à parcourir pour expliquer ça à qui veut l’entendre, je n’ai pas les mêmes moyens que ceux déployés par l’Etat, mais aidé par quelques gus, nous devenons tous des créateurs de possible… non ?
Vous m’avez, moi comme d’autres, souvent entendu pester sur le stupide délit de négligence caractérisée et l’obligation légale faite à l’internaute de sécuriser une belle abstraction légale : « la connexion Internet». Comme sur Internet plus qu’ailleurs, niveau sécurité, les conseilleurs sont rarement les payeurs, nous avons décidé, avec Paul Da Silva et Paul Rascagneres (RootBSD), d’aller jeter un oeil sur le pas de la porte des conseilleurs… comme on s’en doutait : c’est moche. Nous pourrions vous dire que nous avons été surpris… mais soyons sérieux, nous ne l’avons pas été le moins du monde.
Dans le titre, comme vous le constatez, j’emploie le terme un peu fort de scandale. Je vous dois une explication là dessus. Avoir un site web qui comporte des trous de sécurité, ce n’est pas une honte, ça arrive à tous, on sait qu’une faille 0day (même si les 0day sont dans les faits très rarement exploités) peut suffire à compromettre une machine, puis par effet de rebond, tout un système d’information, puis plusieurs. Il suffit d’exploiter les informations collectées à un endroit pour se retrouver résident d’un système. Le vrai scandale, c’est quand un prestataire alerte d’une faille importante et que les personnes en charge d’un site web gouvernemental qui exposent des données personnelles de fonctionnaires refusent à ces prestataires , depuis des mois, des années, l’intervention nécessaire à la correction de cette vulnérabilité… pas vu pas pris…
Ce que le texte d’HADOPI appelle pudiquement le manque de diligence à sécuriser son accès doit il être appliqué aux internautes ? En ce qui nous concerne, nous avons la conviction qu’il est bien plus grave qu’un site gouvernemental « manque de diligence » à fixer des trous de sécurité qui par escalation de privilèges peuvent mettre en péril certaines infrastructures sensibles de l’État… et d’aller crier à la presse que nous sommes la cible de hackers chinois…
Il faut donc que cette hypocrisie cesse au plus vite, ou que des garanties sérieuses soient données aux particuliers pour être en mesure de se défendre. Si cette absurde circulaire de la chancellerie était appliquée, à ce jour nous pourrions très bien faire déconnecter ou bloquer un site gouvernemental (à quand le blocage des sites sauce Loppsi pour lutter contre les pirates ?) en y uploadant quelques mp3 et quelques divx… comme ça, juste pour rigoler.
Puisque l’Elysée ne semble pas convaincu de la nécessité de se référer à des experts avant d’orienter une législation vers une bourde certaine, nous allons concourir à l’y encourager un peu.
Rentrons dans le vif du sujet
Nous découvrions récemment avec surprise que le gouvernement, qui avec la loi Hadopi instaure le délit de négligence caractérisée, n’était pas mieux logé que les autres – bien au contraire. Le délit de négligence caractérisée vise à punir celui qui, par manque de compétences techniques notamment, ne « sécurise » pas son accès à internet si celui-ci venait à être utilisé à des fins de piratage (au sens de contrefaçon… il est important de le préciser vu que même le terme de piratage est ici sujet à caution). Une belle hypocrisie quand on sait que le niveau technique requis pour sécuriser ce qui est en mesure de l’être par un abonné final est très élevé et que, même comme cela, il est toujours possible d’usurper l’identité d’un abonné pour le faire paraître coupable (avec cette fois un niveau de compétences très relatif).
Nous (RootBSD, Bluetouff et Paul) avons décidé d’élever le débat et de vérifier si l’Etat lui même applique à son parc de sites internet les mêmes recommandations que celles qu’il souhaite voir ses concitoyens adopter.
A l’attaque !
Pour ce faire la méthode a été très simple : quelques minutes par site, des recherches de failles très basiques et à la portée de n’importe quel pirate en herbe… Occasionnellement des découvertes de documents dans des répertoires accessibles à tous et, si d’aventure on venait à tomber sur une faille un peu plus sérieuse (oui c’est le cas) passer un peu plus de temps dessus pour essayer de la faire parler. Tout l’art étant de la faire parler sans l’exploiter afin de ne pas se rendre coupable d’intrusion.
Le résultat est au delà de ce que l’on aurait pu imaginer en lançant, le 29 août vers 23h, ce capture the flag d’une envergure sans précédent (3 gus dans un garage) qui se finira le 30 août aux alentours de la même heure… Nous avons décidé de patienter jusque là pour publier ce billet mais l’actualité nous a enfin convaincu à vous livrer les résultats de nos travaux nocturnes.
Comme dit précédemment nous nous sommes concentrés sur des failles simples à trouver ou à exploiter et la liste de celles découvertes est assez évocatrice :
Une vingtaine de XSS ;
2 LFI ;
Des dizaines de documents accessibles au publics et qui ne devraient pas l’être (certains marqués « confidentiel ») ;
Des authentifications défaillante (ou inexistantes !) d’accès à des intranets ;
Un grand nombre de fichiers robots.txt qui ont bien orienté nos recherches (merci 🙂 ) ;
Des accès aux zones d’administration / phpmyadmin comme s’il en pleuvait ;
Des CMS non mis à jour depuis plusieurs années ! Et présentant des vulnérabilités bien connues ;
Des logs d’envois de mails / newsletter / de connexion FTP / …
Un site en debug qui laisse, si l’on saisit la bonne url, voir les identifiants et mot de passe de connexion à la base de données ;
Un script SQL de génération de base de données.
…
Le XSS ?
Le XSS (Cross Site Scripting) est une faille qui permet de faire exécuter un script arbitraire (initialement non prévu par le site sur lequel on va le faire exécuter) en changeant certains paramètres de l’URL.
Il peut permettre de voler des identifiants de session ou des cookies si il est suffisamment bien utilisé et que ladite URL est envoyée à une personne connectée. Il permet aussi de transformer l’affichage du site pour afficher, par exemple, des formulaires invitant à la saisie de données personnelles qui seront ensuite transmises à un autre site. Pour finir il est egalement possible via du javascript executé sur le navigateur de récupérer des informations personnelles (historique, geolocalisation, …) mais également de récupérer des informations sur le reseau auquel est connecté la personne (scan du reseau,…).
Le LFI ?
Le LFI (Local File Inclusion) est une faille qui permet d’inclure un fichier présent sur le serveur dans la page en cours de visionnage. Ceci peut permettre par exemple de récupérer un fichier de configuration, des logs, certains fichiers confidentiels, … Dans certains cas de figure (nous l’avons vu lors de notre exercice) il est possible d’exécuter du code (php) et donc d’avoir un accès distant sur le serveur vulnérable. Cet accès peut permettre de voir des fichiers, d’en éditer (pages web,…), de lancer des programmes, de rebondir vers d’autres serveurs, télécharger des fichiers (illégaux ?)…
Pour l’exploiter il faudra spécifier le chemin du fichier à récupérer dans l’URL mais ceci est relativement simple à faire lorsque le serveur qui héberge le site en question autorise le listing des répertoires ou l’affichage d’erreurs comme c’est le cas sur presque tous les sites que nous avons visité.
La liste !
Pour des raisons évidentes (on préfère le confort de notre garage) nous ne pouvons pas diffuser les failles trouvées, nous allons en revanche vous lister publiquement tous les sites qui présentent ces vulnérabilités. Nous vous livrons cependant quelques éléments – les moins graves ou deja corriges – découverts pendant cette chasse à la faille.
Une version non censurée de cette liste sera livrée aux autorités afin que ces dernières puissent faire suivre à qui de droit pour que ces failles soient corrigée, ainsi qu’à quelques journalistes si ces derniers s’engagent à ne pas diffuser ces failles tant qu’elles n’ont pas fait l’objet d’une correction.
Ce qui est montrable car corrigé :
Sur le site http://interactif.service-public.fr, une splendide Local File Inclusion permettait d’executer du code PHP depuis le site référent en lisant un peu les logs de sa propre connexion. En formattant une URL bien sentie comme celle ci. Il devenait par exemple possible d’obtenir le mot de passe de la base de données.Voici une capture d’un log Apache obtenu par local file inclusion
Nous avions également pu constater à cette période non moins splendide XSS dans l’application de recherche de l’Assemblée Nationale que l’on retrouvait d’ailleurs sur d’autres sites gouvernementaux dans sa version non patchée. Nous n’allons pas revenir là dessus, tout est ici.
Ce qui n’est pas montrable pas pour l’instant :
Nous avons identifié des vulnérabilités plus ou moins graves sur les sites suivants :
Qu’en déduire de l’applicabilité de la négligence caractérisée ?
Ce type de failles est très simple à exploiter, prévenir ou corriger. Cependant elles sont bien là, bien présentes, dans des institutions qui disposent d’une direction informatique et de moyens, là où le particulier est lui abandonné à son triste sort, condamné à faire confiance à une solution de « sécurisation », en fait un HADOPIPOWAREqui crée plus d’insécurité qu’elle n’en crée.
Dans ce contexte, il nous apparait injuste, voire hypocrite, de faire peser sur le particulier une présomption de culpabilité et de lui interdire d’office tout droit à un procès équitable alors qu’il est lui même victime d’une exposition de ses données personnelles.
Rappelons au passage qu’une institution, même publique, au même titre qu’une entreprise, a elle aussi un devoir de sécurisation des données personnelles de tiers qu’elle stocke. Nous avons ici pu constater que ce n’était pas tout à fait au point. Si la multitude d’entreprises qui a travaillé sur ces différents sites n’est pas capable de sécuriser son travail alors qu’il s’agit de leur métier comment peut-on demander à la boulangère du coin, au maçon du centre ville ou à n’importe quel non-expert en le domaine de faire mieux ?… Et pourtant, tout indique que les entreprises en question étaient bien au courrant de certaines de ces vulnérabilités, en fait, elles en auraient même avertis les administrations concernées qui ont semble t-il manqué de diligence à combler les trous. Nous tenons évidemment ces informations de la bouche de certains de ce prestataires, et nous croyons en leur bonne foi.
Certaines failles découvertes ici (en 24h est-il besoin de le préciser à nouveau ?) permettent de prendre le contrôle du serveur si elles sont exploitées correctement. Qu’arrivera-t-il quand un pirate moins bien intentionné que nous décidera d’en exploiter une pour prendre le contrôle d’un serveur loué par l’état et d’y lancer des téléchargements par exemple ? Un site web, quelques données personnelles, un ou deux mots de passe, et voici une banale histoire de système sensible compromis…
Les sites visités et les failles ici révélées, nous permettent de prendre la mesure de l’inadaptation de la réponse proposée par la loi Création et Internet. Les premiers envois de mails que l’on nous promet imminents interviennent alors qu’aucun dispositif des sécurisation labellisé par la HADOPI n’a pas encore vu le jour. Il est d’ailleurs probable qu’à moins de se compromettre dans une labellisation hasardeuse sur des dispositifs qui opèrent une surveillance mais ne sécurisent en rien une connexion, ce projet reste lettre morte.En attendant, la consultation de la Haute Autorité sur cette question a été prolongée jusqu’à fin octobre, il est important que les professionnels qui y répondront gardent en tête une chose :
Soit on spécifie un dispositif imaginaire qui patchera même les failles des applications des postes clients alors que les éditeurs de ces applications ne les patchent pas eux mêmes.
Soit on spécifie un mouchard avec toutes les conséquences en terme de sécurité et de viol de vie privée que ceci implique.
… messieurs, vous êtes maintenant face à vos responsabilités. Soit nous poursuivons une stupide course à l’armement que l’État ne peut gagner, soit les autorités, les hackers et les politiques se mettent autour d’une table pour entamer un dialogue sérieux et éclairé.
Ce site utilise des cookies pour faciliter votre confort de navigation et sauvegarder vos préférences. Vous pouvez tout accepter, ou sélectionner ceux que vous souhaitez accepter.
Necessary cookies are absolutely essential for the website to function properly. These cookies ensure basic functionalities and security features of the website, anonymously.
Cookie
Durée
Description
cookielawinfo-checkbox-analytics
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Analytics".
cookielawinfo-checkbox-functional
11 months
The cookie is set by GDPR cookie consent to record the user consent for the cookies in the category "Functional".
cookielawinfo-checkbox-necessary
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookies is used to store the user consent for the cookies in the category "Necessary".
cookielawinfo-checkbox-others
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Other.
cookielawinfo-checkbox-performance
11 months
This cookie is set by GDPR Cookie Consent plugin. The cookie is used to store the user consent for the cookies in the category "Performance".
viewed_cookie_policy
11 months
The cookie is set by the GDPR Cookie Consent plugin and is used to store whether or not user has consented to the use of cookies. It does not store any personal data.
Functional cookies help to perform certain functionalities like sharing the content of the website on social media platforms, collect feedbacks, and other third-party features.
Performance cookies are used to understand and analyze the key performance indexes of the website which helps in delivering a better user experience for the visitors.
Analytical cookies are used to understand how visitors interact with the website. These cookies help provide information on metrics the number of visitors, bounce rate, traffic source, etc.
Advertisement cookies are used to provide visitors with relevant ads and marketing campaigns. These cookies track visitors across websites and collect information to provide customized ads.