Dans cette surenchère de délires sécuritaires, une information diffusée hier par Numerama me fait froid dans le dos. Le concept n’est pas récent et Eugène Kaspersky lui même est l’un des fervents défenseurs de l’identification formelle des internautes sur les réseaux. Ce qui me fait froid dans le dos est que ce genre de thèses puissent être reprises par un sénateur, en l’occurrence, Jean-René Lecerf (UMP). A croire que certains parlementaires n’ont RIEN appris de l’histoire et que des débats aussi crétins que le droit à l’oubli leur font oublier un certain devoir de mémoire.
Le sénateur propose « d’équiper les cartes nationales d’identité de puces électroniques sécurisées qui non seulement contiendront des données biométriques numérisées mais pourront également offrir à leurs titulaires de nouveaux services tel que l’authentification à distance et la signature électronique » et bien plus encore : « en outre des données, conservées séparément, lui permettant de s’identifier sur les réseaux de communications électroniques et de mettre en oeuvre sa signature électronique« .
Numerama nous indique le caractère facultatif de la seconde fonctionnalité d’authentification mais il s’agit là d’une boite de Pandore extrêmement dangereuse et très mal maîtrisée : « La carte devient donc un instrument d’authentification lors de démarches administratives ou de transactions commerciales sur internet. La sécurité de ces démarches et transactions s’en trouve améliorée« . Il s’agit là d’une affirmation étayée sur peu de faits et l’histoire nous a toujours démontré le contraire. Ce type de dispositif ne sécurise pas plus, il permet en revanche un contrôle et une surveillance de masse particulièrement inquiétante.