Copwatch : le fiasco de Claude Guéant

Calamiteuse, désastreuse et d’une incompétence crasse. Voilà les mots qui me viennent à l’esprit quand je lis les trombes de pixels qui se déversent dans les Internets à propos du site Copwatch (encore accessible depuis chez Numéricable… à moins que l’opérateur ait opté pour un blocage DNS foireux… j’ai même pas envie d’essayer). Cette gestion bien rock’n roll du dossier Copwatch est l’oeuvre de Claude Guéant. Comme beaucoup l’ont souligné dés la première sortie du Ministre, Claude Guéant a offert une campagne de marketing viral au site Copwatch qu’il entendait censurer. C’est ce qu’on appelle un effet Streisand, ou comment rendre une information dont tout le monde se fout, bien visible.

Nul… archi nul, même pas foutu de prendre conseil auprès d’une personne qui lui explique comment fonctionne le réseau et toute la dérision qu’il y a à convoquer des fournisseurs d’accès et de leur coller un référé pour bloquer un site qui accusait déjà des miroirs par dizaines une heure après que Claude Guéant a eu l’idée grandiose d’annoncer à la presse son désir de le censurer.

Bilan ? Une humiliation dans les règles. Une humiliation prévue, une humiliation réproductible à l’infini… Tant que les politiques n’opposeront que des mesures unilatérales de blocage de sites, le réseau les ridiculisera. Aujourd’hui, le blocage de Copwatch, c’est tout juste un panneau « interdiction de marcher sur la pelouse« , mais un panneau inauguré en grandes pompes où on aurait invité toute la presse… pathétique.

Le pire, c’est que tout le monde se fichait complètement de ce site avant que Claude Guéant ne le pointe du doigt comme le site le plus dangereux de France. Et c’est vrai que l’idée n’est pas des plus fines. Initialement, Copwatch est une initiative visant à prévenir les abus des forces de l’ordre, en faveur du respect des droits de l’homme. Le ton sur lequel est fait ce qui se veut son pendant Français est peu comparable à ce qu’il est aux USA. Copwatch à la française à, il vrai, une connotation plus haineuse, plus radicale, plus « anti-flic » et peut dans une certaine mesure mettre en péril des fonctionnaires de police et surtout, leurs familles. On est plus trop dans l’esprit initial et c’est dommage.

On a beau ne pas soutenir l’initiative elle même, il n’en demeure pas moins que la méthode Guéant, celle de l’agression du réseau par la censure unilatérale, probablement sans discussion préalable avec le ou les auteurs du site, n’est pas la bonne méthode. Les FAI courbent l’échine, ils bloqueront tant que ça ne leur coute rien… et on me souffle dans l’oreillette que FDN n’a même pas été convié à la petite sauterie ministérielle par référé.

En tout cas c’est réussi, Copwatch est maintenant partout dans la presse et dispose déjà d’une belle liste de miroirs grâce à Streisand.me.