Le garage de David Sapiro (Pilot Systems)

David Sapiro (Pilot Systems)

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Question 1 : Pouvez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs ?

Je suis David Sapiro, Directeur Général de la société Pilot Systems, Intégrateur Open Source.

Question 2 : Etes-vous favorable à la Loi Création et Internet ?

Non

Question 3 : Faites vous partie des « 5 gus qui spamment les députés depuis un garage » ?

Comme Steve Jobs ou Bill Gates à leurs débuts, j’aimerais bien dire que je travaille de mon garage, mais ce n’est hélas plus une réalité. Nous travaillons sur un projet de village Open Source à Paris, dont Pilot Systems sera l’un des fondateurs et des premiers habitants.

Question 4 : Pouvez vous nous donner quelques chiffres sur votre garage ?

Nous existons depuis 2000, nous sommes 15 collaborateurs, presque uniquement des développeurs. Nous prévoyons de faire 1 million d’euros de CA en 2009.

Le garage de Gilles Saulière (NPAI)

Gilles Saulière (NPAI)

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Question 1 : Pouvez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs ?

Gilles Saulière : Dans la dématérialisation et les enjeux de confiance numérique depuis plus de 20 ans.
Aujourd’hui, Directeur Général Délégué de NPAI, entreprise spécialisée dans le conseil et la mise en oeuvre de services de confiance numérique sous toutes ses formes : gestion documentaire, dématérialisation, signature électronique, échanges sécurisés immatériels, traçabilité et preuve des échanges, archivage probatoire.

Question 2 : Etes-vous favorable à la Loi Création et Internet ?

Bien évidemment Non ! D’une part, cette loi est injuste : disproportionnée quant à la réponse répressive apportée à la faute et complètement imprécise quant à la cible réellement sanctionnée.
Par ailleurs, les technologies et le droit permettent aujourd’hui de mesurer de façon suffisamment fiable l’audience des oeuvres, des artistes, des créateurs, qui peut en douter ?? Et donc d’assurer une juste répartition de ce qui serait récolté via un système tel la licence globale.

Question 3 : Faites vous partie des « 5 gus qui spamment les députés depuis un garage » ?

Oui, mais c’est étrange, j’ai l’impression que nous sommes plus de 5 dans notre garage global non ? ;))

Question 4 : Pouvez vous nous donner quelques chiffres sur votre garage ?

En pur interne NPAI, Nous sommes une petite quinzaine dans notre petit ‘garage’ , en élargissant à notre réseau rapproché de partenaires, une petite cinquantaine. Notre CA : 1,2 ME en 2008 et 1,5 prévus en 2009

Le garage de Nicolas Barcet (Canonical)

Note préliminaire: ces propos sont ceux de Nicolas Barcet et non ceux de son employeur.
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Nicolas Barcet (Canonical)

Question 1 : Pouvez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs ?

Nicolas Barcet, Responsable Produit d’Ubuntu Server Edition, employé à ce titre par Canonical depuis 2007. Précédemment j’ai travaillé chez Intel, en tant que Responsable Technico-Marketing de l’équipe Linux Europe, et avant chez Novell, comme consultant en gestion des identités numériques puis comme responsable de l’équipe avant vente française.

Canonical est une société assez particulière car plus de 80% de ses employés sont en télétravail, dont moi, ce qui ne nous empêche absolument pas de maintenir un contact très étroit entre collègues, grâce aux nombreux outils de communication qui ont étés mis en place via Internet.

Question 2 : Etes-vous favorable à la Loi Création et Internet ?

Il me paraît difficile d’être favorable à une loi qui met en cause la liberté individuelle par une limitation du droit d’accès au réseau Internet. Ce réseau est aujourd’hui un moyen incontournable d’accès à l’information, d’apprentissage, d’échange, de consommation et pour des personnes de plus en plus nombreuses, de se « rendre » sur leur lieu de travail. Donner un pouvoir arbitraire à un groupe d’individu, sur une simple requête et sans contestation possible à priori, c’est accepter de couper cette personne de ses relations sociales, professionnelles ou personnelles, engendrant dans le pire des cas une perte de son emploi. D’une certaine façon on pourrait comparer une telle capacité à celle de mettre une personne en prison, car ce sont, dans les faits, même si dans une moindre mesure, les mêmes droits qui sont retirés à une personnes qui n’a plus d’accès à la société, que cela soit de façon virtuelle ou physique. Afin de mettre quelqu’un en prison, il faut au moins la décision d’un Juge et fait l’objet d’un procédure contradictoire, je ne vois pas pourquoi l’accès au réseau devrait déroger à ce fondement républicain.

De plus, la justification de cette loi me parait fondamentalement confondre les notions de création et celle de rémunération des entreprises de distribution de bien immatériels (musique, cinéma, etc..). Internet pose à ces dernières un problème fondamental les obligeant à redéfinir leur façon de travailler si elle veulent survivre. Elles ont bien un problème, c’est tout à fait clair. Par contre associer ces entreprises de distribution à la « création » en général me parait donner une vision bien étroite de la création.

Tout d’abord une quantité grandissante de la « création » de sons ou d’images ne passent plus nécessairement par les entreprises de distributions, et ce, justement, grâce à Internet. Toute personne s’étant rendue sur Dailymotion ou Jamendo par exemple se rendront compte qu’il est tout à fait possible de créer des produits de qualité sans pour autant être distribués par l’une de ces entreprises.

Ensuite la rémunération des artistes, qui est souvent assimilé, de façon partiellement erronée, à leur capacité de créer, n’est plus forcément uniquement liée à la rémunération « à la copie ». En effet, le fait d’être distribué n’est plus une condition minimum afin de gagner sa vie dans le domaine du son ou de l’image. D’autres formes de rémunération existent et se développent tous les jours. Les maisons de distributions sont de plus en plus vécues comme une contrainte par les artistes, les forçant à faire certains choix par exemple, que comme un moyen d’améliorer leur capacité de création. Nombreux sont les artistes qui sont mieux rémunérés par leurs spectacles que par leurs disques.
Nombreux sont aussi les cinéastes et acteurs gagnant plus d’argent par la vente de produits dérivés que par celle de leur entrées de cinéma ou DVD.

Associer une mauvaise réponse à un problème spécifique d’un sous groupe de la chaîne de création musicale ou cinématographique à la création en général est donc un abus nocif contre lequel je ne peux que m’élever, ce que j’avais déjà fait lors de la loi DADVSI. Remettre en question les libertés fondamentales de l’individu est une horreur contre laquelle je ne peux que m’insurger.

Question 3 : Faites vous partie des « 5 gus qui spamment les députés depuis un garage » ?

On peut en effet considérer que je fait parti des 5, si l’on accepte l’idée qu’essayer d’apporter une information contradictoire à ses représentants est un spam. Je croyais pourtant que la communication avec son député ou son sénateur, tant qu’elle n’abuse pas les règles de la bienséance, faisait partie des droits fondamentaux du citoyen. Je n’ai jamais envoyé plus d’un mail par mois à mes représentants pourtant…

Question 4 : Pouvez vous nous donner quelques chiffres sur votre garage ?

Mon garage est une entreprise de 250 personnes qui crée une distribution Linux gratuite et maintenue utilisée par quelques millions d’individus, entreprises et organisations diverses, dont certaines administrations Française. Notre capacité de création et de création de richesse est directement dépendante de l’existence d’internet. En restreindre l’accès mettrait cette capacité en cause. Imaginez que le fils d’un de mes collègues télécharge quelques MP3 et qu’en conséquence ce dernier ne puissent plus travailler avec nous, ce serait là une catastrophe pour notre capacité de créer, et un drame pour cette personne qui perdrait de facto son emploi, et ce suite à la décision sans procédure contradictoire d’un petit groupe piloté par une industrie qui crée comparativement moins de richesse et d’emploi que la plupart des autres industries qui dépendent d’Internet.

HADOPI : les gus du garage vous saluent bien bas

Dans un récent communiqué de presse largement diffusé, le cabinet de Mme Albanel a désigné La Quadrature du Net (un collectif citoyen représentant les opposants à la loi Création et Internet) de « cinq gus dans un garage qui font des mails à la chaîne« .

Me reconnaissant moi même comme étant l’un de ces 5 gus, j’ai souhaité savoir qui étaient les 4 autres gus qui passaient leur temps à repeindre des sites web en noir, spammer les députés, ou à s’impliquer d’une manière ou d’une autre contre la loi création et Internet.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que nous étions finalement plus nombreux !

Nous partîmes 5 gus, et par un prompt renfort , nous nous vîmes des dizaines des milliers en arrivant au garage… C’est surprenant Internet des fois.

Pour rappel, le projet de loi Création et Internet introduit beaucoup de « fausses nouveautés » peu souhaitables dans notre démocratie : filtrage des réseaux, abandon du principe de la neutralité du transporteur, inversion de la charge de la preuve, sanction sans l’accès à un procès équitable, double peine …).

Aussi, je voulais vous présenter quelques uns de ces « gus », inquiets de voir leur écosystème intégralement remis en cause par les multiples erreurs du Ministère de la Culture, aussi bien dans l’identification des problèmes, que dans les réponses apportées.

Si vous êtes un gus vous aussi et que vous avez un garage (une entreprise), n’hésitez pas à m’envoyer les réponses à ces 4 questions à l’adresse: [email protected] :

  • Question 1 : Pouvez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs ?
  • Question 2 : Etes-vous favorable à la Loi Création et Internet ?
  • Question 3 : Faites vous partie des “5 gus qui spamment les députés depuis un garage” ?
  • Question 4 : Pouvez vous nous donner quelques chiffres sur votre garage ?

HADOPI : Le grand retour de l’Amendement Bono !

europeNumerama nous informe que l’Amendement Bono vient de faire sa réapparition dans le Paquet Telecom. Un nouveau rebondissement, mais surtout un véritable camouflet pour Nicolas Sarkozy qui avait fait des pieds et des mains en utilisant des méthodes franchement limites pour faire sauter cet amendement. Connu également sous le nom d’amendement 138, il s’oppose directement à la Riposte Graduée en rappelant habilement des règle de droit : « Le texte prévoit que les Etats membres ne peuvent pas enfreindre les libertés fondamentales des internautes, à commencer par l’accès à Internet, sans ordre signé d’un juge (…) L’amendement 138 a été réintroduit par la rapporteur Catherine Trautmann, sous le numéro 46« .

Cet amendement avait été voté à 88% par les euros députés avant d’être retiré suite aux pressions directes de Nicolas Sarkozy alors qu’il présidait l’Union Européenne.

Patrick Ollier (UMP) veut un filtrage du Net au niveau des fournisseurs d’accès

frchinaComme prévu, depuis les déclarations de Christine Albanel tendant à introduire le filtrage du Net dans le projet de loi Création et Internet, on assiste à une surenchère. C’est au tour de Patrick Ollier de proposer un filtrage du net, cette fois au niveau des fournisseurs d’accès … Cisco doit se frotter les mains. Une fois de plus, c’est PCInpact qui à levé le lièvre.

« Art. L.336-2. – en présence d’une atteinte à un droit d’auteur (….) occasionnée par le contenu d’un service de communication au public en ligne, le tribunal de grande instance (…) peut ordonner, à la demande [des auteurs, ayant droits, sociétés de perceptions, et organisme de défense] aux personnes dont l’activité est d’offrir un accès à des services de communication au public en ligne la suspension de l’accès à ce service ». L’article se poursuit en reprenant un passage préexistant selon lequel le tribunal « peut en outre ordonner toutes mesures propres à prévenir ou à faire cesser une telle atteinte à un droit d’auteur ou un droit voisin, à l’encontre de toute autre personne susceptible de contribuer à y remédier ».

… Au diable le principe de neutralité du transporteur

Bravo … non, mais là, juste pour savoir, vous faites un concours ?

HADOPI : un projet de loi mort comme le disco ?

discoJe n’ai jamais été un grand fan de musique Disco, j’ai même tendance à dire qu’après toute la bonne musique des années 70, les descentes d’acides ont été violentes et ont plongé la musique dans ses heures sombres : les années Disco !
Oui mais voilà, Marc Cerrone a décidé de me faire aimer la Disco et si l’HADOPI est rejettée, je lui fais la promesse de me rendre à des rendez-vous professionnels en « pattes d’ef », en son hommage, pour avoir pris une position claire sur le projet de loi Création et Internet. Et quand Cerrone nous livre le fond de sa pensée, il n’y va pas avec le dos de la cuillère :

« La musique est condamnée à être gratuite et il faut trouver des solutions pour créer des revenus autrement » (…) « Je n’ai jamais autant gagné ma vie qu’aujourd’hui grâce aux droits dérivés alors que mes musiques sont pillées par les DJ pour des samples et que mes albums sont piratables »…

Et pour enfoncer le clou, ce sont déjà 86 artistes qui se sont prononcés contre la loi Création et Internet, tournant ainsi un peu plus en ridicule les 52 artistes un peu blaireaux qui en ont marre qu’on télécharge leurs oeuvres et à qui on a le toupet de refuser la nationalité Suisse !

Grâce à l’HADOPI je leverage mon crypto skills

plus-on-est-de-fous-moins-ya-d-hadopi Ouai bon, je sais le titre là il fait peur vu comme ça, mais en réalité, vous allez voir, installez vous dans le canap, ouvrez vous une bière et appuyez sur le bouton … et hop, vous voilà crypto terroriste !
– Mais comment t’as fait ?
– Ben c’est simple j’ai appuyé sur le bouton là, tu vois ?
– Et donc avec ce bouton, l’HADOPI c’est finit ?
– Oui
– Ca s’appelle comment ton truc pour leverager mon p2p en mode crypté ?
– Limewire.
– Ah bon Limewire fait ça ?
– Ben ouai regarde !

Bluesafe compte s’enrichir grâce à l’HADOPI

image-10On savait Cisco très friand de lois visant à fitrer l’internet pour vendre ses gros catalyst aux maisons de disques et aux fournisseurs d’accès. L’équipementier américain n’est donc pas le seul vautour prêt à fondre sur de nouveaux clients providentiels que la riposte graduée offrirait au marché des paranos. C’est aussi le cas de la société Bluesafe, une société bien de chez nous, dont le siège social se trouve dans le 8e arrondissement de Paris et qui profite du Buzz internet du moment, l’HADOPI, pour tenter de refourguer aux collectivités des points d’accès. C’est ce que j’ai découvert dans un très sérieux communiqué de presse, paru sur le site Les news du Net.

La méthode est particulièrement abjecte :

  • Premièrement parce que ce projet de loi est loin d’être voté (ne parlons même pas de l’application) et qu’un tel enthousiasme ne peut pas révéler de saines intentions.
  • En second lieu, parce que même si l’HADOPI venait à être adoptée, il y a peu de chances que le principe de liste blanche préconisé par Chrisitine Albanel soit retenu. Ceci impliquerait une politique d’accès à l’Internet pire que celle de la Chine pendant les Jeux Olympiques … que la France n’avait pas manqué d’épingler.
  • Ensuite par ce que l’amalgame fait entre la copie de fichiers sur Internet et les lois anti-terroristes par Bluesafe, n’est pas du niveau d’un professionnel sérieux mais plutôt d’une conversation de comptoir au Fouquets entre parfaits e-gnares.
  • Enfin parce que la manipulation est grossière, Bluesafe utilise une méthode détestable que les éditeurs anti virus connaissent bien .. utiliser la peur comme fond de commerce.

Le communiqué de Bluesafe est un habile mélange de baratin commercial et de spéculations Orweliennes, le tout sur un ton que l’on avait pas vu sur le Net depuis la dernière cohabitation… je cite :
«Une fois le visiteur authentifié, le hotspot privé Bluesafe contrôle les ressources Internet qui lui sont accessibles. Grâce à la technologie BGM, nos hotspots permettent aux entreprises d’activer soit une liste noire qui interdit les sites jugés illégaux soit une liste blanche qui autorise des sites ‘de confiance’ » précise Xavier Seringe, directeur technique.
Depuis 2006, Bluesafe propose des hotspots privés remplissant le cadre légal de la LCT, qui grâce au filtrage de l’accès Web intégré dans BGM répondront également au cadre légal d’une future loi HADOPI. »

Bluesafe ne mentionne pas si les sites sur liste blanche préconisée par Chrisitine Albanel seront stockés dans de la mémoire flash des points d’accès ou seront issus d’un feed rss du CSA, en tout cas le monsieur en manque pas une nous fourguer sa « nouveauté » implémentée depuis deux ou trois ans dans OpenWRT.
Bref je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer de ce communiqué de presse particulièrement crétin, j’espère juste que les concernés réagiront d’une manière un peu moins enthousiaste quand leur solution miracle aura transformé le net en minitel

HADOPI : Nicolas Dupont-Aignan veut légaliser le partage de fichier

image-8La cacophonie commence ! Contrairement à ce que veut bien nous faire croire Christine Alabanel, à droite, elle n’est pas toujours très soutenue non plus. Les accords de l’Elysée portent bien leur nom, ce sont les accords de la « bande Fouquets » comme les décrit Nicolas Dupont-Aignan sur son blog dans un billet agrémenté d’une vidéo qui exprime sans équivoque sa position.
Des prises de position franches que nous aimerions voir sur plus de blogs de députés, à la veille du vote d’une loi qui pourraient bien créer des précédents très dangereux pour l’ensemble de notre société.