SACEM : ça bataille sec pour le cul de crémière

Sur une lointaine planète, loin de la crise, loin des retraites, mais pas si loin du ridicule de l’équipe de France en Afrique du Sud… il y a la SACEM. Je viens de lire avec attention l’article d’Electron Libre où Bernard Miyet évoque la larme à l’oeil l’insurmontable crise que la société d’auteur subit, à cause des pirates de l’internet qui pillent, brûlent et violent tout ce qu’ils peuvent downlader. Figurez vous que ses revenus sont en hausse, preuve s’il en fallait qu’à cause d’Internet la création se meure : +0,85% avec un total de droits collectés de 762,3 millions d’euros … putain de crise.

Mais voilà, Bernard il aimerait bien lui aussi croquer une petite part du gâteau des aides de l’Etat… c’est pas parce qu’on est en bonne santé qu’on va se priver d’une petite perfusion après tout ? Vous voilà prévenus, la taxe des FAI, ça sera pour lui.

« Pourquoi soutenir une catégorie et pas l’autre ? On exclut seuls les auteurs et compositeurs »

C’est peut être parce qu’ils se portent bien non ? C’est les majors qui vont mal pas les auteurs, même les chiffres de perception en attestent. Vous allez voir, dans pas longtemps, on va nous faire le coup de la hausse de la taxe sur la copie privée alors que cette dernière est désormais interdite. C’est pour financer la création on vous dit… pas les petites escapades caraibéennes de pontes de la SACEM hein… la création, la VRAIE, celle faite par des artistes !

Mais tout ceci n’arrête pas Bernard Miyet, qui sent quand même le bon filon.

Ça veut dire quoi déjà HADOPI ? Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet… ah oui vu comme ça … qui a parlé de protéger la création ? c’est les droits de certains qu’on protège en réduisant ceux des autres… t’as rien compris au film Bernard. Le truc c’est que dans la vraie vie les droits sont bien protégés, par contre sur Internet comme c’est le FarWest, il a fallu créer une milice qu’on peut qualifier à ce jour, tant qu’elle n’aura strictement aucune marge de manoeuvre pénale, de machine à spam la plus chère du monde. Je voulais me proposer pour vous aiguiller sur des boards russes qui auraient pu vous faire économiser quelques millions mais bon… De coup notre pauvre HADOPI est tellement ridicule qu’elle n’ose même pas envoyer ses premiers mails, on nous parle maintenant de septembre 2010 (comprenez août 2012 si nous n’arrivons pas à nous débarrasser du problème par les urnes). Quand on va faire les comptes de la blague de l’ami Nicolas, on va se prendre une sacrée douche froide.

Allez on y croit !

« la Sacem s’est étonnée qu’il ait fallu attendre 10 ans avant de voir un dispositif qui permettra de « responsabiliser« , les internautes »

Et là j’explose de rire, car la « responsabilisation des internautes » a bon dos quand l’ensemble de la filière n’a pas été fichue … en 10 ans… d’apporter une once d’intelligence pour proposer une offre légale cohérente… ce qui m’amène à penser que la SACEM n’est pas au bout de ses peines, que la HADOPI aujourd’hui aura beau agiter la matraque, elle restera une coquille vide. Faut il rappeler encore une fois qu’on attend toujours les décrets d’application, qu’on attend toujours les spécifications du logiciel de « sécurisation » … et qu’on attend toujours des positions cohérentes de la part des uns et des autres ?

Du coup quand je vois le monsieur applaudir des deux mains alors que la SACEM est le grand cocu de l’hisoire, je me dis que ceci ne laisse présager rien de bon, pour l’instant, depuis le passage éclair de Laurent Petitgirard dans les commentaires de ce blog… tout se passe exactement comme nous l’avions prévu. Donner un soutien aveugle à HADOPI alors que celle ci ne sert pas les auteurs… quand on est président de la SACEM… comment dire ça de manière courtoise…c’est comme être supporter de l’équipe de France après la coupe du monde 2010.

S’il faut l’attendre encore 10 ans cette licence globale, on l’attendra, ce n’est pas pour les internautes que ça presse, c’est pour les auteurs, les grands oubliés de la HADOPI dont le nom même est un mensonge éhonté (la haute autorité n’est pas « pour la diffusion des oeuvres sur Internet mais oeuvre pour la restriction de leur diffusion… examinez les faits, vous en viendrez à la même conclusion que moi… c’est la HADOPI qui tue les artistes, Internet ne tue que les majors). La SACEM n’aime pas Internet et les internautes lui rendent bien, il est surprenant de la voir s’étonner de peiner à y collecter quoi que ce soit… qu’offre t-elle en échange ?

Design thx to @MyGBB

5 réponses sur “SACEM : ça bataille sec pour le cul de crémière”

  1. Sympa comme lecture matinale.

    Mais (il en fallait bien un) il y a un scandale dans ce billet :
    "dans la craie vie les droits"

    Bouh le vilain finger check comme on dit chez nous 😉

  2. heu, la sacem c'est aussi le truc qui rackette les classes de primaire pour chanter UNE chanson copyrighté en publique?
    ce matin j'ai chanté comme un pied sous la douche, je dois leur faire un chèque de combien pour payer leurs vacances?

    marre de ce foutage de gueule (désolé pour la vulgarité mais il n'y a pas d'autres expression)

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