Bluesafe compte s’enrichir grâce à l’HADOPI

image-10On savait Cisco très friand de lois visant à fitrer l’internet pour vendre ses gros catalyst aux maisons de disques et aux fournisseurs d’accès. L’équipementier américain n’est donc pas le seul vautour prêt à fondre sur de nouveaux clients providentiels que la riposte graduée offrirait au marché des paranos. C’est aussi le cas de la société Bluesafe, une société bien de chez nous, dont le siège social se trouve dans le 8e arrondissement de Paris et qui profite du Buzz internet du moment, l’HADOPI, pour tenter de refourguer aux collectivités des points d’accès. C’est ce que j’ai découvert dans un très sérieux communiqué de presse, paru sur le site Les news du Net.

La méthode est particulièrement abjecte :

  • Premièrement parce que ce projet de loi est loin d’être voté (ne parlons même pas de l’application) et qu’un tel enthousiasme ne peut pas révéler de saines intentions.
  • En second lieu, parce que même si l’HADOPI venait à être adoptée, il y a peu de chances que le principe de liste blanche préconisé par Chrisitine Albanel soit retenu. Ceci impliquerait une politique d’accès à l’Internet pire que celle de la Chine pendant les Jeux Olympiques … que la France n’avait pas manqué d’épingler.
  • Ensuite par ce que l’amalgame fait entre la copie de fichiers sur Internet et les lois anti-terroristes par Bluesafe, n’est pas du niveau d’un professionnel sérieux mais plutôt d’une conversation de comptoir au Fouquets entre parfaits e-gnares.
  • Enfin parce que la manipulation est grossière, Bluesafe utilise une méthode détestable que les éditeurs anti virus connaissent bien .. utiliser la peur comme fond de commerce.

Le communiqué de Bluesafe est un habile mélange de baratin commercial et de spéculations Orweliennes, le tout sur un ton que l’on avait pas vu sur le Net depuis la dernière cohabitation… je cite :
«Une fois le visiteur authentifié, le hotspot privé Bluesafe contrôle les ressources Internet qui lui sont accessibles. Grâce à la technologie BGM, nos hotspots permettent aux entreprises d’activer soit une liste noire qui interdit les sites jugés illégaux soit une liste blanche qui autorise des sites ‘de confiance’ » précise Xavier Seringe, directeur technique.
Depuis 2006, Bluesafe propose des hotspots privés remplissant le cadre légal de la LCT, qui grâce au filtrage de l’accès Web intégré dans BGM répondront également au cadre légal d’une future loi HADOPI. »

Bluesafe ne mentionne pas si les sites sur liste blanche préconisée par Chrisitine Albanel seront stockés dans de la mémoire flash des points d’accès ou seront issus d’un feed rss du CSA, en tout cas le monsieur en manque pas une nous fourguer sa « nouveauté » implémentée depuis deux ou trois ans dans OpenWRT.
Bref je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer de ce communiqué de presse particulièrement crétin, j’espère juste que les concernés réagiront d’une manière un peu moins enthousiaste quand leur solution miracle aura transformé le net en minitel

4 réponses sur “Bluesafe compte s’enrichir grâce à l’HADOPI”

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