Carte d’identité numérique : Eugènes sors de ce corps !

identité numériqueDans cette surenchère de délires sécuritaires, une information diffusée hier par Numerama me fait froid dans le dos. Le concept n’est pas récent et Eugène Kaspersky lui même est l’un des fervents défenseurs de l’identification formelle des internautes sur les réseaux. Ce qui me fait froid dans le dos est que ce genre de thèses puissent être reprises par un sénateur, en l’occurrence, Jean-René Lecerf (UMP). A croire que certains parlementaires n’ont RIEN appris de l’histoire et que des débats aussi crétins que le droit à l’oubli leur font oublier un certain devoir de mémoire.

Le sénateur propose « d’équiper les cartes nationales d’identité de puces électroniques sécurisées qui non seulement contiendront des données biométriques numérisées mais pourront également offrir à leurs titulaires de nouveaux services tel que l’authentification à distance et la signature électronique » et bien plus encore : « en outre des données, conservées séparément, lui permettant de s’identifier sur les réseaux de communications électroniques et de mettre en oeuvre sa signature électronique« .

Numerama nous indique le caractère facultatif de la seconde fonctionnalité d’authentification mais il s’agit là d’une boite de Pandore extrêmement dangereuse et très mal maîtrisée : « La carte devient donc un instrument d’authentification lors de démarches administratives ou de transactions commerciales sur internet. La sécurité de ces démarches et transactions s’en trouve améliorée« . Il s’agit là d’une affirmation étayée sur peu de faits et l’histoire nous a toujours démontré le contraire. Ce type de dispositif ne sécurise pas plus, il permet en revanche un contrôle et une surveillance de masse particulièrement inquiétante.

12 réponses sur “Carte d’identité numérique : Eugènes sors de ce corps !”

  1. En 1994 au Rwanda, une partie de la population se distinguait de l'autre par la mention de leur origine ethnique (Hutu ou Tutsi) sur leur carte d'identité.
    Jusqu'en avril 94 cette distinction n'avait aucune importance. En avril 1994 un appel de haine diffusé à la radio fait monter la fièvre dans tout le pays, les Hutus massacrent les Tutsis : 800 000 morts.

    Tous ceux qui ne voient pas les dangers de la privation de l'anonymat, que représente les dispositifs d'identification systématiques adossés à des bases de données biométrique, quelques soient leurs contenus, à plus forte raison si elles peuvent servir à une quelconque discrimination, sont les complices des crimes de demain.

    1. Récemment, l'état français s'est séparé d'encore plus de l'église, la mention de la religion sur la CIN a disparu.
      Seul la sonorité d'un nom permet de nous donner une idée de l'origine, mais c'est à 100% correct.

      1. Pourriez vous précisez le "récemment" ? je suis au troisième renouvellement de ma carte d'id (la "nouvelle"), et je n'ai jamais vu ni eu cette mention sur la religion. Ni même sur la première que j'ai eu qui était la version cartonnée.

  2. «Ce type de dispositif ne sécurise pas plus, il permet en revanche un contrôle et une surveillance de masse particulièrement inquiétante.»

    © »C’est étudié pour », avec NKM en front-end pour attirer le gogo et rendre la chose acceptable, et Sarkozy & Hortefeux en back-end.

    On appelle cela de l’ingénierie politique et sociale.

  3. Je plains celui (ou celle) qui se fera voler son identité quand ce type de carte sera largement employé. Le discours sera tellement en faveur d’une confiance aveugle : « cette carte est infaillible ». Il, ou elle, n’aura même pas le droit à être écouté.

    Ça serait vraiment un avenir sombre qui se préparerait… un mauvais film de science-fiction, en somme. Mais c’est sûr que ce n’est pas immédiat… c’est quand l’usage est devenu quotidien, quand on ne se pose plus de questions, que ça finit par arriver.

  4. Une carte d’identité numérique ? En France ? Ça ne marchera jamais ! Si déjà, seulement, les documents ou les courriers officiels étaient déjà signés numériquement… c’est le minimum, et ce n’est toujours pas le cas, et j’ai l’impression que ce n’est pas près de l’être. Alors, le faire pour les « gens »… ça n’est pas crédible, et ça serait absurde de commencer par là.

    Quand tout ce qui est officiel sera signé numériquement, on en reparlera… et ça aura du sens, pour chiffrer « ce qui officiel » à destination de particuliers.

    Et puis, il faudra que ça soit fait sérieusement. Parce que ce n’est pas comme un site web ! Quand on voit ce qui est fait à tout ce qui tourne autour de l’informatique, d’Internet, ou même de ce qui concerne ce qui est technologique.

  5. Il y a une logique implacable à cet enchainement je trouve.
    Il s'agit de mettre sous contrôle le domaine internet qui pour le moment permet toutes les fuites et empêche toute possibilité de contrôle des dégâts.

    De plus c'est un outil qui dépasse totalement la quasi totalité de notre classe politique et qui court-circuite l'ensemble de leurs relais traditionnels (presse/tv).

    Le net risque déjà d'être un formidable boulet pour l'UMP en 2012. Il faudra donc une possibilité de limiter les dégâts, il faut éviter à tout prix que le net ne forme une contre plateforme incontrôlable.

    Tout ce qui est publié dans ce blog montre la problématique gouvernementale : "comment contrôler internet en France ?". Les lobbys des moines copistes du DVD ne sont alors que le prétexte, la cerise sur le gâteau.

  6. Autant pour les données bio, on a ça dans les passports. Mais pour l'authentification, dans les magasins, on nous demande bien une preuve au dela d'un certain montant.

  7. Message au webmaster : J’ai mis un commentaire hier, qui ne semble pas avoir été retenu. C’était un message en réponse à MyGB, sur le fait que la mention de la religion sur la CIN n’est pas exact. A ma connaissance, il n’y a pas eu dans les 30 dernière années cette mention sur les CIN. Pour quelle raison ce commentaires n’a-t-il pas été retenue ? C’est dommage, j’aimais bien ce site, mais ce genre de comportement (censure, mais pour quelle raison ?) ne me plait pas du tout, et est , me semble t-il à l’opposée des idées exprimées ici.
    Est-ce interdit de demander des précisions sur un soit disant fait ? (il n’y a aucune trace sur internet de cette mention , après un recherche rapide, je vous l’accorde)
    Dommage.
    Vous pouvez me répondre par email sur mon adresse : ******@******.fr

    1. Hello, les intentions de censeur que vous me prêtez ne sont pas la bonne piste, je ne "retiens" pas les commentaires ni ne les censure, j'ai un système de commentaires un peu spécial et un antispam chatouilleux, si votre commentaire s'est perdu j'en suis vraiment désolé, je vais jeter un oeil dans l'antispam, malheureusement vous ne seriez pas le premier 🙁

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